♦Chapitre 8.
Deux ombres arrivèrent vers moi. L'une plus grande, et l'autre tout petite. C'était Rusard et Miss Teigne. Je m'empressai de prévenir ceux que j'accompagnai qu'il fallait nous cacher et chercher une issue possible. J'aperçus une porte vers laquelle je me dirigeai, mais celle-ci était fermée. Ron, Harry et Hermione me rejoignirent alors que j'ouvrai la porte avec un Alohomora. Après avoir poussé la porte, je leur fis signe d'entrer avant moi, puis je rentrai à mont tour en refermant la porte à clé, alors que nous entendions Rusard et Miss Teigne passer. Je fus la première à me retourner et lançai.
"- On a eu chaud.
- Ouais !"
Cependant, au moment où je prononçai cette phrase, je vis quelque chose qui me confirma que non, nous n'étions pas sortis d'affaire. Et surtout, nous devions faire face à un plus gros problème. L'énorme chien à trois têtes qui nous surplombait.
"- Harry... Hermione... Ron... Ne bougez pas... Et ne paniquez surtout pas...
- Pourquoi ?" Demanda Hermione en fronçant les sourcils.
Alors qu'Harry et Ron se retournaient, je sortis ma baguette pour déverrouiller de nouveau la porte, toisant la créature de haut en bas et m'arrêtant sur ses énormes pattes, durant les quelques secondes de flottement qui passèrent, avant que ce ne soit au tour d'Hermione de se retourner. Alors que les trois s'étaient mis à hurler, je m'empressai de pousser la porte en leur criant de sortir et les rejoignis juste après. C'était Hermione qui referma la porte à clé à l'instant même où je l'avais claquée. Impressionnée par la petite brune, je me retournai en ouvrant de grands yeux alors que la porte était malmenée par l'énorme chien de l'autre côté.
"- Woaw ! Tu connaissais le sort ?
- Oui." Haleta Hermione.
"- Impressionnant. En première année, je savais à peine faire voler une plume." Ris-je nerveusement.
Après qu'elle ait elle aussi rigoler, Ron et Harry nous dirent que nous ferions mieux de nous dépêcher de retourner à notre salle commune avant de nous faire repérer et nous nous dépêchâmes de nous y précipiter. Alors que j'allais les laisser car nous devions nous séparer pour rejoindre nos dortoirs respectifs, Hermione me stoppa.
"- Alexis ! Merci de nous avoir accompagnés. Tu as remarqué la trappe toi aussi ?" Demanda-t-elle.
J'hochai la tête avant d'ajouter.
"- Oui, je l'ai vue. Je ne sais pas ce qui se cache là-dessous, mais ce monstre cache un truc.
- Et on doit le découvrir." Affirma Harry.
Je lui jetai un regard et croisai les bras.
"- Et plus de sorties en douce, cette fois. Si vous comptez découvrir ce qui se cache dans cette trappe, vous avez intérêt à me compter dans le coup.
- Évidemment !" Sourit Harry.
J'esquissai un sourire, satisfaite, avant d'entendre la voix d'Hermione intervenir.
"- Ce n'est pas pour paraître rabat-joie, mais maintenant, si ça ne vous dérange pas, je vais me coucher. Avant que l'un de vous ai encore une idée brillante pour nous tuer. Ou pire, nous faire expulser." Lâcha-t-elle avant de se tourner vers moi. "Bonne nuit Alexis."
Puis, elle partit et ferma la porte.
"- Faudrait qu'elle revoie l'ordre de ses priorités." Fit Ron.
Je levai les yeux au ciel avant de me tourner vers le rouquin, bras croisés.
"- Soyez sympa avec elle. Je sais ce que ça fait de se faire moquer parce qu'on est trop madame je-sais-tout. Les Serpentards sont bien assez, elle n'a pas besoin d'un ou deux idiots supplémentaires. Sans vouloir vous offensez, évidemment."
Ron et Harry échangèrent un regard à la fin de ma phrase. C'est vrai, après tout. J'ai été dans la situation d'Hermione à Ilvermorny, je sais ce que ça fait d'être moquée pour une raison aussi futile qu'être la mademoiselle je-sais-tout. Certes, cela peut être énervant d'être sans arrêt repris par quelqu'un lorsqu'on fait des erreurs et certains peuvent voir la chose comme rabaissant, mais ça n'est en rien une raison pour jouer les grands méchants. De plus, à mon inverse, Hermione devait aussi avoir à faire avec la pression que représentait le fait d'arriver dans un tout nouvel univers et d'avoir envie de faire ses preuves, de montrer qu'elle était capable de faire aussi bien que des sorciers de sang-mêlé ou de sang-pur. Elle était non-moldue, ça représentait sûrement quelque chose de plus stressant pour elle.
"- Sur ce, bonne nuit les garçons. Je vais éviter de réveiller mes colocataires.
- Bonne nuit, Alexis."
Je montai jusqu'à mon dortoir et l'ouvris doucement, faisant attention à ce que personne ne m'entende malgré le grincement épouvantable de la porte. Je m'installai dans mon lit, et bizarrement, l'insomnie qui m'avait empêché de fermer l'œil plus tôt avait disparu.
***
"- Qui a inventé ce sortilège ?
- Euh... Attends, attends ! Je suis sûr de m'en souvenir..."
Cedric réfléchissait. Son visage, plissé par la concentration, se détendit et il claqua des doigts avant de lancer avec fierté.
"- Felix Laguêpe !
- Bon prénom, mais mauvais nom.
- Merde, j'étais persuadé...
- Allez, un indice. C'est dans le même champ lexical que Laguêpe.
- Labeille ?
- Exact." Souris-je avant de refermer le livre. "Je pense que ça suffit pour aujourd'hui, on a bien avancé !
- Tout à fait d'accord." Sourit Cedric. "Merci encore de me faire réviser." Rit-il.
"- J'adore sortilèges. C'est toujours un plaisir."
Nous échangeâmes un sourire et je lançai.
"- Bon ! Je vais rejoindre mes amis à la salle commune. On se revoit demain, comme d'habitude ?
- Bien sûr. Comme toujours !
- Alors à demain."
Je m'approchai de lui et le pris dans mes bras avant de m'éloigner en lui faisant un signe amical de la main. Nous étions déjà à Halloween, et Cedric était très proche de ce que je considère comme un meilleur ami. Même s'il avait fallu un peu plus de temps qu'avec Fred et George pour que de bons fous rires entre nous n'apparaissent, je ne les échangerai pour rien au monde.
Alors que je passai dans la cour, je vis Ron, Seamus, Harry et Dean au loin en pleine discussion. Derrière eux, Hermione, le visage fermé, leur passa à côté en bousculant Ron, ce qui me fit froncer les sourcils.
"- Hermione ?
- Laisse-moi, Alexis."
Elle me passa à côté sans même relever la tête, ce qui me fit comprendre que quelque chose n'allait pas, et en me tournant vers les garçons, je compris que cela devait avoir un rapport avec eux. Notamment un petit roux.
"- Qu'est-ce que vous avez encore dit ?" Sermonnai-je, agacée.
"- Ron a fait une remarque. Je pense qu'elle l'a entendu. Mais ce n'était pas fait pour être méchant." Le défendit mon frère.
"- Ce n'est pas parce que l'intention n'était pas d'être méchante que c'en est moins blessant. Je vous avais dit d'être gentils avec elle ! J'aimerais vous voir dans sa situation, histoire de voir comment vous vous sentiriez face à des idiots pareils." Soupirai-je.
Je me retournai et courus pour retrouver Hermione. Malheureusement, je mis plus de temps que prévu à la retrouver. Elle s'était enfermée dans les toilettes, en sanglots.
"- Hermione ?" Appelai-je.
Je n'eus le droit à aucune réponse de sa part. Je remarquai qu'elle retenait ses sanglots pour que je ne sache pas dans quelle cabine elle se trouvait.
"- Hermione, où es-tu ?
- Je t'ai demandé de me laisser tranquille, Alexis... S'il te plaît !"
Poussant quelques portes pour trouver la cabine fermée à clé dans laquelle elle se cachait, je m'arrêtai devant celle-ci et toquai doucement.
"- Ouvre cette porte. S'il te plaît, 'Mione.
- Je ne veux parler à personne ! Tu n'es pas mon amie ! Je n'ai pas d'amis ! Ron l'a dit lui-même, je suis une mademoiselle je-sais-tout sans amis...
- Ron est un idiot. Tu es géniale, et il ne le voit pas."
Un silence s'installa et je soupirai, posant ma main contre la paroi de la porte.
"- Je suis sincère Hermione. Tu es une jeune fille brillante et pleine de ressources. Ron ne te comprend pas et ne voit que le mauvais côté de brillants élèves comme toi."
J'hésitai un instant avant de me mettre dos à la porte et regarder les miroirs en face de moi avec un sourire en coin.
"- Je vais te dire quelque chose... Arrivée à Ilvermorny, j'étais comme toi. On m'appelait la mademoiselle je-sais-tout, on disait que je n'avais pas d'amis. Les gens de ma maison et des autres maisons me trouvaient ennuyante à mourir parce que je passais mon temps dans les bouquins et les devoirs. Une seule personne essayait de devenir mon amie. Une née-moldue appelée Alazéa. Elle était incroyablement gentille et douce. L'une des meilleures personnes que j'ai pu rencontrer. Mais un jour, je me suis retrouvée dans cette exacte situation. À la seule différence que j'étais celle qui pleurait, et qu'Alazéa était celle qui me consolait. Comme tu as pu le faire, j'ai dit que les autres avaient raison et que je n'avais pas d'amis. Mais elle m'a fait comprendre que c'était totalement faux. Ce n'est pas parce qu'un idiot comme Ron dit que tu n'as pas d'amis que c'est vrai. Il est juste agacé pour je ne sais quelle raison. Il ne comprend pas ce que c'est que d'être dans ta situation. Je te comprends, 'Mione. Mais on s'en fout des autres. T'es brillante alors montre-leur."
Il y eut un long silence durant lequel je me retournai face à la porte.
"- Allez, Hermione. Ouvre-moi cette porte, petit génie."
J'entendis un léger rire, puis suivirent quelques secondes de flottement où je n'entendis plus aucun bruit sortir des toilettes. Finalement, le verrou tourna dans la porte et fit apparaître Hermione. Un sourire illumina mon visage quand je vis qu'elle séchait ses larmes et me tendait ses bras pour me faire un câlin que je lui offrais avec plaisir.
"- Merci...
- C'est normal. Ce n'est pas Ron qui va te faire pleurer quand même ! Tu es plus forte que ça. Et s'il ne comprend pas tes qualités, alors il passera à côté de quelqu'un de génial et restera un idiot."
Elle ricana et se détacha de moi. Alors que je me reculai, elle leva la tête derrière moi et je vis son expression changer lentement. Son sourire laissa place à un regard plein de peur.
"- A... Alexis..."
Je fronçai les sourcils et lançai.
"- Oui ? Qu'est-ce qui t'arrives, 'Mione ? On dirait que tu as vu un troll." Ris-je en tentant de la détendre.
Alors que je reculai, souriante, pour rejoindre la Grande Salle et aller manger, mon dos tapa dans une paroi dure qui me semblait pourtant assez étrange. Trop étrange pour être une paroi... En entendant le grognement qui parvint jusqu'à mes oreilles, je relevai la tête avec appréhension, comprenant que ce que j'avais lancé pour rire n'était plus au stade de blague, mais un fait. Hermione avait bien vu un troll... Et il se trouvait juste derrière moi.
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