♦Chapitre 7.

     Le festin d'Halloween avait été délicieux et m'avait rassasiée pour toute la nuit ! Maintenant, je n'avais qu'une seule envie : dormir. Avant de rejoindre nos préfets pour remonter dans nos quartiers, nous avions passé le peu de temps qu'il nous restait dans la Grande Salle à rire ensemble. Les jumeaux s'adonnaient à leur activité favorite, nous taquiner ma meilleure amie et moi. Le trio d'or que formaient mon frère et ses amis discutaient entre eux alors que les fantômes faisaient leur spectacle. Enfin, nous remontâmes dans nos dortoirs. Seulement, un embouteillage se forma devant la salle commune des Gryffondor, ce qui causa une incompréhension générale. De là où nous étions, nous ne pouvions rien voir.

"- Qu'est-ce qui se passe ?" Demandai-je en tentant tout de même d'y voir quelque chose.

"- Je ne sais pas. Neville a peut-être oublié le mot de passe ?" Supposa Alazéa.

"- Impossible, je ne le vois pas devant."

Soudain, je sentis deux mains m'attraper par la taille et me soulever du sol. Après m'avoir arraché un cri de surprise, Fred me posa sur ses épaules pour que je puisse y voir quelque chose.

"- Pas mal, Musclor." Le taquinai-je.

"- Au lieu de t'attarder sur mes muscles saillants, dis-nous si t'y vois quelque chose." Répondit-il en souriant, ce qui me fit rire.

Je relevai la tête vers le portrait de la Grosse Dame et assurai que ce ne pouvait pas être Neville, car je ne le voyais pas. Cependant, ce que je remarquai me fit froncer les sourcils, et un frisson me fit détourner la tête.

"- Fais-moi descendre." Demandai-je d'un coup.

"- Qu'est-ce que se passe ?" Me demanda Harry.

"- Fred, fais-moi descendre !"

Il termina enfin par m'écouter au moment où Percy arriva.

"- Laissez-moi passer ! Je suis préfet-en-chef !"

Sa voix, se frayant un chemin dans la masse, se stoppa une fois arrivée au niveau du tableau.

"- Alex, tout va bien ?"

Je secouai la tête de gauche à droite.

"- C'est la Grosse Dame." Commençai-je. "Elle... Elle a disparu, et... Je crois qu'elle a été attaquée.

- Que quelqu'un aille chercher le professeur Dumbledore !" S'exclama Percy.

Le tableau était en effet vide et lacéré d'un coup de griffe. J'échangeai un regard avec Harry qui sembla comprendre la situation. Tout comme Ron et Hermione. Elle avait refusé le passage à l'homme le plus recherché de Grande-Bretagne, et pour ça, il l'avait attaquée. Dumbledore arriva peu après avoir été prévenu et inspecta le tableau alors qu'arrivaient les autres professeurs.

"- Il faut absolument la retrouver. Professeur McGonagall, s'il vous plaît, allez tout de suite prévenir Rusard et dites-lui de chercher la Grosse Dame dans toutes les peintures du château.

- Vous aurez de la chance si vous la trouvez !"

Reconnaissant la voix qui venait de s'élever au-dessus de nos têtes, je relevai la mienne pour poser les yeux sur Peeves, l'esprit frappeur de Poudlard.

"- Que veux-tu dire, Peeves ?" Demanda calmement Dumbledore.

"- Elle a honte, Monsieur le Grand Directeur. Elle ne veut pas qu'on la voie. Elle est dans un état épouvantable. Je l'ai vue courir dans le paysage du troisième étage en se cachant derrière les arbres. Elle pleurait toutes les larmes de son gros corps.

- A-t-elle dit qui lui avait fait ça ?" Questionna le barbu.

"- Oh, oui, Monsieur le Chef des professeurs. Il est devenu fou furieux quand elle a refusé de le laisser entrer."

Il était certain que Black était derrière tout ça... Il avait réussi à s'introduire à l'intérieur du château, et si personne ne le trouvait à temps, Harry et moi risquions de nous retrouver face à lui d'ici peu...

"- Quel sale caractère il a, ce Sirius Black !"

J'avais promis à Arthur de ne pas le chercher... Mais si c'était lui qui nous trouvait, je ne pouvais rien y faire ! Nous n'étions plus en sécurité, Harry et moi. S'il nous attaquait, j'allais riposter. Tant qu'Harry ne savait pas qui était Sirius pour lui, alors tout irait pour le mieux. Il n'aurait pas envie d'aller le chercher.

"- Tous dans la Grande Salle ! Je ne veux plus aucun élève dans les dortoirs !"

Tout le monde alors se regroupa dans la Grande Salle. J'eus du mal à m'endormir ce soir-là, imaginant Sirius en train de nous observer Harry et moi, épiant tous nos faits et gestes, étudiant nos journées pour choisir le moment le plus opportun. Celui durant lequel il pourrait tranquillement frapper. Je n'avais plus envie de passer une seule seconde seule. Je ne me sentais plus en sécurité. Et bien que je ne doutais pas de ma capacité à me défendre, je ne pouvais pas prédire ma réaction face à l'un des hommes qui me berçait bébé, bien que celui-ci se soit métamorphoser en fou furieux.

     Quelques jours plus tard, notre premier match durant lequel nous affronterions les Serpentard approchait à grands pas, et c'est avec colère que Dubois nous avait rejoint pour un entraînement.

"- Nous n'allons pas jouer contre l'équipe de Serpentard ! Flint est venu me voir, on va rencontrer les Poufsouffle à la place.

- Et pourquoi ?"

Toute l'équipe s'était exclamée en chœur.

"- Vas-y, Olivier, balance-nous leur excuse qu'on rigole un peu." Dis-je en croisant les bras sur ma poitrine, agacée.

"- Flint m'a donné comme excuse que leur Attrapeur a toujours sa blessure au bras." Expliqua-t-il. "Mais il est évident que c'est pour une autre raison : ils ne veulent pas jouer par ce temps. Ils pensent qu'ils auraient moins de chances de gagner..."

Je ne pus me retenir de rouler des yeux. Malefoy racontait n'importe où qu'il avait failli mourir à cause de cet "idiot de poulet" que leur avait montré Hagrid en classe. Mais Harry, Ron et Hermione nous avait expliqué que ce n'était pas un poulet, mais un hippogriffe, et que s'il avait écouté notre fraîchement nommé professeur, il n'aurait pas avancé inconsciemment vers Buck en l'insultant. Il s'était pris un violent coup de sabot dans le coude, mais il était guéri depuis longtemps et prétendait sûrement une longue blessure pour arriver à ses fins et faire virer Hagrid, puisque "son père en entendrait parler". Ce que cette phrase pouvait m'énerver.

"- Malefoy n'a rien au bras ! Il joue la comédie !"

Je déposai une main sur l'épaule de mon frère qui tourna la tête vers moi, énervé.

"- On le sait, Harry." Soufflai-je.

"- Mais on ne peut rien prouver."

     Frustré, Olivier passait son temps à souffler et aurait pu tourner au rouge Gryffondor tant il était énervé. Nous l'étions un peu tous, à vrai dire. Peu importe ce que nous faisions, si nos remarques et nos plaintes étaient fondées, ils passaient leur temps à nous emmerder, alors qu'à la moindre petite goutte de pluie, ils trouvaient une excuse pour ne pas nous affronter parce qu'ils avaient peur de perdre. Cette simple crainte montrait à quel point leur équipe pouvait être nulle. On leur enlève la triche et le beau temps, et ils ne décolleraient même pas du sol ! S'ils craignent pour leurs résultats pour une simple pluie, ça prouvait à quel point la confiance qu'ils avaient en leurs capacités pouvait être basse, ce qui me fit intérieurement sourire.

"- Nous nous sommes entraînés en croyant que nous allions affronter les Serpentard, alors que nous devrons jouer contre les Poufsouffle qui ont un style complètement différent." Nous assura Olivier. "Ils ont un nouveau capitaine qui joue comme Attrapeur... Il s'appelle Cedric Diggory..."

Je manquai de m'étouffer avec ma salive en entendant la nouvelle. Comment ça, Cedric est attrapeur ? Pourquoi est-ce qu'il ne m'avait rien dit ? Angelina et Alicia se mirent à glousser alors que je lançai en reprenant ma respiration.

"- Cedric... Est attrapeur ?" Toussai-je.

Ma voix avait été trop faible et Dubois passa au-dessus de ma question pour se préoccuper de mes coéquipières.

"- Arrêtez de vous disperser ! On parle sérieusement là ! Et pourquoi vous vous dispersez, d'ailleurs ?

- C'est ce type grand et séduisant, c'est ça ?" Commença Angelina.

"- Celui qui a des épaules d'athlète et qui ne dit presque jamais rien ?" Continua Alicia.

"- C'est aussi ce type qui sort avec Alazéa, je vous rappelle." Souris-je.

"- Parce qu'il est pris ne veut pas dire qu'on doit s'aveugler." Assura Alicia.

"- J'ai beau préféré les rouquins, il faut avouer que Diggory a un charme." Continua Angelina qui échangea un regard avec Fred qui lui lança un clin d'œil, alors que George affirmait que les roux étaient mieux de toute façon.

"- Il ne dit rien parce qu'il est trop bête pour aligner deux mots." Lâcha Fred avec un sourire, ce qui me fit me tourner vers lui, outrée. "Je ne vois pas pourquoi tu t'inquiètes, Olivier. Les Poufsouffle sont très faciles à battre. La dernière fois qu'on a joué contre eux, Harry a attrapé le Vif d'or au bout de cinq minutes, souviens-toi."

Je donnai un coup de coude au Weasley sous le regard amusé de son frère, et ce fut son tour de se tourner vers moi.

"- Aïe !" Exagéra-t-il.

"- Surveilles ce que tu dis de mon meilleur ami, toi." Grondai-je.

"- C'est pas parce que c'est ton meilleur pote que je dois être son plus grand fan. C'est plutôt le contraire, d'ailleurs."

Je secouai la tête et me mis à bouder. Je remarquai le sourire moqueur d'Harry face auquel j'arquai un sourire. Mon frère leva les mains en signe de paix et mima qu'il n'avait rien dit.

"- On jouait dans des conditions complètement différentes." Se concentra Dubois. "Diggory a réussi à constituer une très bonne équipe ! C'est un excellent Attrapeur ! J'avais justement peur que vous preniez les choses à la légère ! Nous ne devons surtout pas nous déconcentrer ! Il faut rassembler nos forces ! Les Serpentard essaient de nous déstabiliser ! Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre !

- Olivier, calme-toi ! On prend ça très au sérieux.

- Oui, très au sérieux. On se défonce sur le terrain. C'est pas pour entendre des reproches aussi ridicules de ta part." Soupirai-je avec fatigue.

     Le match arriva très vite les jours suivants. J'avais été voir Cedric entre temps pour lui demander de m'expliquer pourquoi il ne m'avait pas dit qu'il était devenu attrapeur chez les Poufsouffle, et il m'expliqua que c'était pour éviter la rivalité de s'installer entre nous, ce qui me fit lever les yeux au ciel. N'importe quoi. Parce que mon frère allait affronter mon meilleur ami n'allait pas me rendre encore plus compétitrice que d'ordinaire ! Mais il fallait avouer que le match avait été extrêmement plus compliqué que d'habitude face aux Poufsouffle. J'avais failli me prendre deux ou trois cognars en pleine tête, et le match s'était fini dans une situation qui m'avait mise tant en colère que je m'en étais même emportée contre Dumbledore.

"- Foutus Détraqueurs !" M'écriai-je. "Foutues putains de créatures repoussantes et stupides !

- Alexis, il faut que tu te calmes..." Essaya Fred.

"- Me calmer ?" Eclatai-je. "Comment veux-tu que je me calme ? Ces putains de détraqueurs attaquent mon frère et je dois jouer les plantes vertes à ne rien dire parce qu'il faudrait quand même pas que je m'emporte autant ? Non, non, y a pas moyen. Est-ce que tu as vu la chute qu'il a fait ? S'il ne se réveille pas, je ne sais pas ce que je vais faire, mais ça va être moche." Affirmai-je, sentant mes mains trembler sous la colère.

Dans ma panique, j'entendis une voix m'appeler, ce qui me fit me retourner.

"- Alexis ?"

Remus se tenait là, les mains dans les poches.

"- Oui, R... Ofesseur ?" Me rattrapai-je de justesse.

"- Tu peux me suivre, s'il te plaît ? Je dois te parler."

Je jetai un regard vers mon frère, toujours inconscient, et Fred m'assura que je pouvais y aller, car ils veillaient sur Harry. Je le remerciai et le laissai avec Ron, Seamus, Neville, Hermione et George en suivant Remus qui m'emmena jusqu'à son bureau sur lequel il s'assit après avoir fermé la porte. Personne ne dit un mot pendant un certain temps, laissant peser un léger silence lourd de sens. C'est lui qui le brisa d'une simple phrase qui me fit m'emporter presque instantanément.

"- Écoutes... Je comprends à quel point tu es énervée...

- Ravie de le savoir. C'est plutôt le contraire qui m'aurait inquiétée, tu vois ?"

     Me réprimandant du regard, mon parrain soupira. Ce n'était clairement pas le moment d'essayer d'avoir une discussion posée avec moi.

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