♦Chapitre 6.

     Allongée sur le torse de Fred, mes doigts s'amusèrent à faire quelques petits cercles sur sa peau nue, son bras autour de mon corps. Il semblait somnoler un peu lorsque je relevai les yeux vers lui. Ses paupières fermées me prouvèrent que j'avais raison et qu'il commençait à faire une petite sieste.

"- Eh, marmotte." L'interpellai-je, doucement.

Je me redressai et posai mon doigt sur le bout de son nez, ce qui le fit grogner alors qu'il le fronçait. Il rouvrit les yeux pour les poser dans les miens. Ses lèvres s'étirèrent en un léger sourire alors qu'il levait son autre main pour caresser ma joue et replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je me recouchai à côté de lui, la tête sur l'oreiller, alors que nous continuions de nous regarder en silence. C'est lui qui le coupa tandis qu'il jouait avec mes doigts.

"- Est-ce que ça va ?" Demanda-t-il.

J'hochai la tête, doucement.

"- C'était pas exceptionnel, mais c'était notre première fois... Alors c'est normal." Assurai-je.

Son sourire s'élargit doucement, et il se tourna au-dessus de moi pour m'embrasser tendrement. Seuls, l'un contre l'autre, j'avais eu l'impression que le temps s'était arrêté. Mais en regardant l'heure sur l'horloge, j'avais pu constater que le temps était passé un peu plus vite que ce que j'imaginais entre le moment où George nous avait laissés et cet instant. Bientôt, Molly allait sûrement nous appeler pour mettre la table et venir manger.

"- Je suis heureux avec toi, Alexis."

Je relevai les yeux vers lui.

"- Ah oui ?" Souris-je.

Il hocha doucement la tête avant de plonger ses lèvres dans mon cou, me procurant un frisson.

"- Tant mieux, parce que t'es pas prêt de te débarrasser de moi." Ajoutai-je en fermant les yeux.

Je l'entendis rire dans mon cou avant d'attraper mon menton du bout des doigts.

"- Franchement, tu peux m'emmerder aussi longtemps que possible."

Il reposa alors ses lèvres sur les miennes. Quand il se détacha, j'attrapai son visage entre mes mains pour observer ses yeux chocolat, ses taches de rousseur et son sourire avec attention.

"- Je t'aime, Fred..."

Ses dents se révélèrent encore plus en m'entendant prononcer ces mots, et il attrapa l'une de mes mains pour l'embrasser.

"- Je t'aime aussi, Alex."

Nous échangeâmes un léger rire avant qu'il ne décide de se rallonger, me fixant du coin de l'œil. Pour ma part, je me redressai et rattrapai mes vêtements au sol pour me rhabiller. Si l'on était sur le point de nous appeler, il valait mieux se dépêcher. À peine avions-nous ouvert la porte que nous croisâmes George sur le point de descendre. Nous nous arrêtâmes, comme bloqués, tous les trois, échangeant un regard lourd de sens. Le sourire du Weasley commençait à se dessiner alors que ses yeux passaient de son frère à moi, puis de moi à son frère, et alors qu'il allait ouvrir la bouche, je me jetai sur lui pour le faire taire.

"- Pas un seul mot." Ordonnai-je.

Fred et lui explosèrent de rire l'un et l'autre avant que nous ne descendions enfin après avoir entendu la voix de Molly. Le repas de ce soir était toujours aussi bourratif à mes yeux, mais j'avais réussi à manger plus que d'habitude, mon estomac criant famine.

     Le reste de la soirée passa étonnamment rapidement, et la nuit fut plus que courte. En descendant le lendemain matin pour prendre mon petit-déjeuner après être passée à la douche, je pus voir que Bill était présent ce matin.

"- Tiens, salut, Bill." Souris-je avant de saluer le reste des personnes présentes dans la pièce.

Tout le monde se retourna vers moi alors que je passai une main dans mes cheveux humides.

"- Salut, Alexis ! Tu vas bien ?"

Hochant la tête pour toute réponse, je vins m'asseoir à côté de George dont le sourire depuis hier soir ne rétrécissait pas. Son frère était allé se doucher juste après moi, ce qui expliquait la raison pour laquelle il était pour le moment seul à table.

"- George, si tu ne chasses pas ce vilain sourire moqueur de ton visage, tu vas finir avec des pustules plein la face." Le menaçai-je.

"- Dis la mineure qui n'a toujours pas le droit d'utiliser la magie."

Je tournai la tête vers lui soudainement.

"- Je te rappelle que j'arrive bientôt à mes dix-sept ans, espèce d'idiot. Alors arrête un peu de te moquer." Souris-je.

"- Je n'oserais jamais.

- Je n'oserais jamais." Imitai-je, grossièrement.

"- Tu vois ? Tu es une enfant, Alexis Potter."

Je lui tirai la langue avant de rire et il se rapprocha pour me chuchoter quelque chose. Mais avant qu'il n'en ait le temps, je levai ma main pour le stopper, sachant très bien qu'il allait poser des questions auxquelles je ne comptais pas répondre.

"- Non, George, n'essayes même pas."

     C'est à ce moment que Fred arriva. Nous étions les derniers autour de la table pour déjeuner, les autres étant là pour lire ou discuter. Aujourd'hui avait été la première journée depuis un long moment durant laquelle mon bonheur n'avait pas été simulé. J'étais sincèrement heureuse, et j'avais, pendant un instant, oublié tout ce qui avait pu se passer précédemment. Je ne pouvais pas assez remercier les Weasley. Quand enfin, nous dûmes dîner ce soir, j'étais à nouveau dernière à table. Tout le monde était remonté, et il me semblait qu'on attendait que je m'en aille à mon tour car je dérangeais. C'est pourquoi je prenais tout mon temps pour finir mon repas, évidemment.

"- Tu as bientôt terminé, Alexis ?" Me demanda Molly, comme pressée.

Alors que j'hochai la tête, les portes s'ouvrirent sur une assemblée de personnes, ce qui me fit ouvrir de grands yeux. Il y en avait que j'avais déjà vu à mon arrivée, mais il y en avait des inconnus au bataillon. Molly attrapa alors mon assiette vide quand tout le monde se tourna vers moi.

"- Qu'est-ce que tu fais encore ici, Alexis ?" Me demanda Remus, interloqué.

"- C'est quoi tout ce monde ?" Ignorai-je, les sourcils froncés.

"- Va te coucher, ma chérie, il est tard." Demanda Molly en revenant.

"- J'ai encore mon dessert à prendre." Fis-je remarquer. "Ça faisait longtemps que je n'avais pas pris de repas complet, tu ne vas quand même pas m'en empêcher ?" Souris-je alors que la mère Weasley soupirait.

"- Elle peut rester.

- Non, Sirius." Répondit-elle.

"- Pourquoi ?

- Alexis, tu peux aller manger là-haut. Dépêche-toi de rejoindre l'étage, tu ne vas pas réussir à te lever demain matin sinon.

- Il n'est même pas vingt-trois heures et je suis en vacances." Râlai-je.

Quand deux nouvelles personnes entrèrent dans la pièce et que je reconnus de qui il s'agissait, ma curiosité fut plus que piquée au vif. Dumbledore et Rogue venaient de débarquer, me faisant froncer les sourcils.

"- Alexis, s'il te plaît.

- Écoute..."

Je croisai les bras sur ma poitrine en me tournant vers Shackelbot, bien décidée à ne pas bouger de ma chaise.

"- Je peux savoir ce qui se passe ici ?

- Bon, s'il te plaît, Alexis, écoute-moi...

- Seulement si tu me dis ce qui se passe ici et que je peux y assister." Demandai-je à Remus.

- On peut bien la laisser rester avec nous !"

Me tournant vers Sirius avec qui nous échangeâmes un sourire, je le montrai du doigt, comme pour dire qu'il avait raison et qu'il fallait l'écouter.

"- Si miss Potter veut rester, je ne vois pas pourquoi nous l'en empêcherions..." Annonça Maugrey.

"- Je suis d'accord."

J'haussai les sourcils en entendant Dumbledore acquiescer. Je ne pensais pas que ce serait si facile ! Du coin de l'œil, Molly commençait à s'énerver.

"- Vous voulez mêler une enfant à ce qui ne la regarde pas !

- Je ne suis plus une enfant !" M'exclamai-je. "J'ai bientôt dix-sept ans !"

Tout le monde se tourna vers moi et Sirius ajouta.

"- De plus, on ne peut pas ignorer ce qu'elle a vécu. Si tu la considères toujours comme une enfant...

- N'en rajoutes pas, Sirius." Stoppa mon parrain.

Il était réticent, mais je savais qu'il ne pouvait pas s'opposer à Dumbledore.

"- As-tu des questions, Alexis ?" Demanda alors celui-ci.

Merlin, ce n'était pas une blague ? Je pouvais vraiment rester ? J'hochai la tête, rapidement, alors que tout le monde s'installait.

"- C'est quoi l'ordre du Phénix ?" Demandai-je. "Sur le papier que j'ai dû lire pour venir ici, c'était écrit qu'il s'agissait du Q.G., mais qu'est-ce que c'est vraiment ?

- C'est une organisation que j'ai créée lors de la première guerre qui nous opposait à Voldemort, il y a de ça plusieurs années maintenant... Tout le monde ici en fait parti.

- De la première guerre ? Donc... Vous l'avez rouverte après les événements... Du cimetière ?" Articulai-je.

Il hocha la tête, lentement.

"- Et... Tout le monde ici nous croit, Harry et moi ?"

Jetant un regard à toute l'assemblée, je pus voir que certains hochaient la tête pour répondre à la place du directeur. On nous croyait. Des gens nous croyaient et nous faisaient confiance. Mine de rien, une chaleur agréable enveloppa mon cœur. Ça faisait du bien de se sentir entouré et de savoir qu'on nous faisait confiance.

"- Nous sommes tous là pour nous battre contre Tu-Sais-Qui." M'informa Hestia Jones.

"- Alors... C'est une réunion de l'Ordre, je suppose ?

- Tout à fait.

- Très bien." Dis-je en croisant de nouveau les bras sur ma poitrine, m'adossant à ma chaise. "Et de quel sujet va-t-on parler ?"

Remus et Molly échangèrent un regard alors que Sirius souriait. Tout le monde se tourna vers Dumbledore.

"- Alexis...

- Je veux faire partie de l'Ordre. J'ai dix-sept ans dans deux semaines et je veux me battre contre Voldemort. À l'heure qu'il est, il doit sûrement être en pleine quête de partisans, prêt à monter une armée plus puissante que celle qu'il avait pu avoir par le passé. Raison de plus pour vouloir agir avec vous !

- Je refuse que vous acceptiez ! Remus, toi qui es sensé, dis-lui ! Dis-lui qu'elle ne peut pas !

- Je ne suis pas son père, Molly... Je ne peux rien faire..." Soupira-t-il, vaincu.

"- Oh, James doit être si fier." Sourit Sirius.

"- Et Lily, alors ? Elle serait fière, elle aussi ?

- C'est d'accord." Trancha Dumbledore.

Mon sourire se fit large alors que tout le monde se retourna sous son approbation. Les paroles et les exclamations fusaient de tous les côtés, mais il mit fin à celles-ci rapidement.

"- Bien, nous avons assez perdu de temps comme ça. Pouvons-nous commencer ?

- Dumbledore, vous n'êtes pas sérieux..." S'exclama Arthur. "Vous allez vraiment l'accepter dans l'Ordre ?

- À une seule condition."

Les oreilles grandes ouvertes, je me tournai vers le grand barbu qui posa les yeux sur moi.

"- Harry."

Je fronçai les sourcils.

"- Harry ne doit rien savoir. Tu ne pourras pas lui toucher un seul mot de ce que nous aborderons dans ces réunions. Me suis-je bien fait comprendre ?

- Mais, professeur...

- Il sera tenu au courant quand le temps sera venu. Et je serai celui à le mettre au courant."

Peu convaincue, j'acceptai tout de même la proposition, ma détermination pour entrer dans l'Ordre étant plus forte.

"- Très bien, c'est d'accord. Je vous promets que je ne parlerai de rien à personne. Qu'il s'agisse de mon frère, de Fred, ou de n'importe qui d'autre.

- À la bonne heure !"

     Après avoir obtenu gain de cause, tous ceux qui s'étaient relevés pour protester se rassirent en même temps que Dumbledore alors que j'attrapai mon dessert, mangeant alors qu'ils commencèrent à discuter. La condition de Dumbledore me titillait... Si Harry ne pouvait rien savoir de ces réunions et de ce qui y serait dit, je suspectais que pour ma part, je n'allais pas tout savoir non plus.

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