♦Chapitre 4.
En entrant dans la Grande Salle ce matin, je vis mon frère passer devant la table des Serpentard à laquelle se trouvait Drago Malefoy et sa bande. Ils arboraient tous un grand sourire aux lèvres, moqueurs, et racontaient probablement leurs habituelles moqueries. Tout le monde se retourna alors vers Harry, et une jeune fille parmi eux lança.
"- Hé, Potter ! Potter ! Les Détraqueurs arrivent ! Potter ! Oh, mon dieu, je défaille !"
Elle fit une remarque similaire en me voyant passer, mais je les ignorais en rejoignant ma table et mes amis. J'avais bien assez la tête dans le cul pour leur répondre, je préférais ne rien faire. Je m'installai entre les jumeaux, et Fred en profita pour passer un bras autour de mes épaules, un sourire aux lèvres qui provoqua le mien.
"- Comment va miss Potter ?" Demanda George.
"- Miss Potter a tellement la tête dans le cul qu'elle aimerait retourner se coucher jusqu'à deux heures de l'après-midi minimum"
Les garçons se mirent à rigoler, et je tournai à nouveau la tête vers la table d'abrutis hilares, le regard noir. Harry, Ron, Fred et George se mirent alors à parler d'eux, et du fait que Malefoy ne s'était peut-être pas évanoui devant les Détraqueurs, mais il avait bien manqué de se pisser dessus tellement il en avait eu peur. Et ça, c'est un détail qu'il oubliait de mentionner à chaque fois. On nous fit passer les emplois du temps peu après, et je remarquai à quel point celui d'Hermione était rempli. Mais Ron semblait être le plus étonné. Quand je vis le mien, je constatai que je commençai à neuf heures par le cours que j'aimais le moins... Potions. Je ne fus pas la seule à râler, puisque les Weasley en firent de même sous les taquineries de Lee qui n'en menait pourtant pas large. Je me demandais si mon estime pour ce cours serait capable de remonter avec un professeur différent... J'avais ensuite un cours que les garçons n'avaient pas : étude des Runes. Cedric m'avait tellement donné envie, je ne pouvais pas ne pas le prendre. Au moins pour l'essayer. Je n'étais pas seule à avoir suivi mon ami, puisqu'Alazéa l'avait choisi aussi. Je crois qu'Andrea nous accompagnait également, mais je ne savais pas si ma mémoire me jouait des tours ou non. Enfin, en voyant l'après-midi qui m'attendait, je ne pus m'empêcher de lâcher un soupire frustré. J'allais passer la pire après-midi de ma vie. Avoir Divination et enchaîner avec Histoire de la Magie ? Merlin, sauvez-moi...
Et comme j'avais pu le prévoir, j'avais passé l'une des pires journées de cours de ma vie. Et dire que ce n'était que le premier jour... J'allais devoir subir ça toutes les semaines jusqu'aux examens ? L'horreur. J'avais rejoint la bibliothèque pour me retrouver au calme, mais Rogue nous avait déjà donné des devoirs à faire au plus vite. Il ne comptait tolérer aucun retard, ni parchemins en dessous de la limite de mots qu'il nous avait donné. Je devais m'y mettre tout de suite, car je n'avais même pas compris de quoi le sujet parlait. Et je n'avais pas encore beaucoup de devoirs à faire, alors autant en profiter.
"- Quelle rapide ! T'es déjà plongée dans tes livres ?"
Je relevai la tête vers Cedric qui me souriait et lui fis signe de s'installer devant moi alors que je mettais mon doigt sur le mot de la ligne que je lisais pour ne pas perdre le cours de ma lecture.
"- Ouais." Soupirai-je.
"- En tout cas t'as pas l'air passionnée. Laisse-moi deviner, c'est sur les potions ?
- Espèce de Legilimens." Ris-je. "Ouais, Rogue nous a déjà donné un truc à rendre pour le prochain cours. Et il a décidé d'être ultra stricte sur les modalités du devoir." Soupirai-je.
"- Plus que d'habitude ? Parce qu'à ma connaissance, il n'a jamais été tendre."
Je me mis à rire en lui répondant qu'il n'avait pas tort. J'arrachai un bout de papier de mon parchemin sur lequel j'écrivais mes notes et l'utiliser comme marque-page avant de fermer l'énorme livre en grimaçant.
"- Et dire que ça va me servir de livre de chevet pour les prochains jours." Dramatisai-je.
Relevant la tête, je remarquai que Cedric semblait tracassé. Il n'avait pas réagi et fixait un point sur la table. J'arquai un sourcil et posai ma tête sur ma main.
"- Qu'est-ce qui t'arrives ?" Demandai-je.
Il releva les yeux vers moi.
"- Comment ?
- Il t'arrive quoi ? T'as l'air perdu dans tes pensées.
- Rien." Répondit-il.
Je secouai la tête de droite à gauche.
"- Ah, Diggory... C'est fou de voir à quel point tu ne sais pas mentir."
Il soupira et passa une main derrière son crâne en jetant un coup d'œil à sa gauche.
"- Allez. Balance.
- Sérieusement, comment tu fais ça ? À toujours deviner quand je veux te dire quelque chose !
- Je te lis comme un livre ouvert. C'est ça d'être ta meilleure amie." Ris-je. "Alors ?
- C'est par rapport à Alazéa."
Je me mis à sourire de toutes mes dents. En voyant ça, il ricana nerveusement.
"- Écoute, je sais pas comment m'y prendre, avec elle... Je veux pas la...
- Embrasse-la, qu'on en finisse !
- ... Brusquer."
Il éclata de rire en terminant la phrase qu'il avait commencée et je me frappai le front.
"- Je ne penses pas que ce soit la meilleure chose à faire." Sourit-il.
"- Écoute." Commençai-je en croisant mes mains sur la table. "Tu me demandes mon avis, je te le donne ! Moi, je dis que tu vas la voir, et que tu l'embrasses ! Ensuite, elle te rendra ton baiser, elle sera heureuse, tu seras heureux, en sortant de Poudlard, vous vous fiancerez, je serai son témoin, et vous aurez quatre enfants, deux filles, deux garçons, ils s'appelleront Charlotte, Nymeria, Jon et Thomas, vous adopterez un chien et deux fléreurs, je serai la marraine de Charlotte, plus tard encore, vous aurez neuf petits-enfants, et vous terminerez heureux jusqu'à ce que la mort vous sépare ! Tout commence d'un baiser.
- Merlin, t'es encore plus impliquée dans ma vie sentimentale que la tienne, on dirait." Lâcha-t-il en éclatant de rire.
"- Eh !" Ris-je à mon tour.
Tout en essayant de rester les plus silencieux possibles pour éviter de nous faire engueuler par Pince, nous nous calmâmes et Cedric reprit.
"- On verra pour la suite, mais je pense me contenter d'une déclaration pour le moment.
- Eh bah voilà, tu vois, c'est pas compliqué !"
Il me sourit, amusé, avant de baisser les yeux sur le bracelet qu'il m'avait offert l'année dernière.
"- Je vois que je t'ai vraiment fait plaisir avec ce bracelet, c'était pas une blague."
Je baissai les yeux sur mon poignet et hochai la tête.
"- Bien sûr. Je blague jamais moi.
- À peine. Je pense que l'école entière peut assurer le contraire, la partenaire de crime des Weasley."
Je levai les yeux au ciel et soupirai avant de dire à Cedric que je devais me remettre dans mes notes. Il assura qu'il allait en faire de même et ouvrit un livre dans lequel il se plongea. C'est quand l'atmosphère s'assombrit que je compris qu'il allait être temps de repartir pour dîner. J'avais une faim de loup !
Lorsque nous sortîmes, je remarquai Alazéa au bout du couloir arriver vers nous, mais aussi que j'avais oublié d'emprunter mon livre. Je prévins Cedric que je revenais et retournai dans la bibliothèque pour l'emprunter. Pas moyen qu'on me devance et qu'on dégage mon marque-page ! Heureusement, je l'avais laissé à notre table et je le récupérai avant de me diriger vers madame Pince qui enregistra mon emprunt. En sortant, Cedric n'était plus devant la porte, mais un peu plus loin dans le couloir avec Alazéa. Je sentis mes lèvres s'étirer en un sourire quand, alors que la blonde tournait la tête vers moi, le Poufsouffle face à elle attrapa son visage entre ses mains pour l'embrasser soudainement.
"- Enfin !" Murmurai-je pour moi-même en rangeant mon livre.
Lorsqu'ils se détachèrent, Alazéa eut un petit rire et lança quelque chose à Cedric qui tourna la tête pour constater que j'étais de retour.
"- J'ai sérieusement cru que vous n'alliez jamais officialiser, bande de cachottiers !" Me mis-je à rire en m'approchant d'eux. "Jouer les Cupidons, c'est éreintant !"
Ils éclatèrent de rire.
"- Cupidon du pauvre, ouais." Lança Alazéa.
"- Je trouve que vous aimez un peu trop me tailler, vous deux."
Ils échangèrent un regard complice qui me fit lever les yeux au ciel.
"- Eh bien maintenant, le plan peut continuer, hein, Ced' ?"
Il secoua la tête de gauche à droite. Alazéa fronça les sourcils avec confusion.
"- Quel plan ?" Demanda-t-elle.
"- Celui de votre vie à deux ! On a intérêt à aller chercher le test de grossesse ensemble quand tu tomberas enceinte, et si je suis pas marraine du premier bébé, je fais un scandale. Pareil pour le mariage, si je suis pas témoin, je hurle !
- Bon sang, je t'aime, Alex." Rit-elle.
Je lançai mes cheveux en arrière en souriant et répondis que je le savais, et elle attrapa son sac qu'elle avait laissé par terre en annonçant que c'était son tour. J'haussai les sourcils.
"- Ton tour de quoi ?"
Elle croisa les bras sur sa poitrine et leva les yeux au ciel.
"- De jouer les Cupidons, comme tu dis. Pour toi."
Ce fut mon tour de lever les yeux au ciel et croisai les bras sur ma poitrine.
"- Al', pour la énième fois, je ne suis pas amoureuse de Fred !
- Et comment tu sais que je parlais de Fred, alors ?"
Je soupirai et fis un pas en arrière.
"- Je te déteste.
- Non, tu me remercieras en me faisant témoin au mariage." Répondit-elle avec un clin d'œil.
Je lui répondis par un doigt et partis en direction de la Grande Salle. Cette enfant était insupportable. C'est pas comme si je sentais mon cœur battre plus vite quand je voyais Fred, ou que je riais à toutes ses blagues ridicules. Ou pire, que je tombais assez amoureuse pour rêver de lui la nuit, ou me demander avec qui il passe son temps quand je ne suis pas là, priant pour que ce ne soit pas avec une autre fille ! Oui, cette enfant était insupportable, bien sûr que je n'étais pas amoureuse de Fred...
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