♣Chapitre 4.

     Après ce qui me paraissait être une éternité, le soleil s'était levé sur le pays et nous arrivions enfin à destination. Le Terrier se tenait là, face à nous, et nous commençâmes à descendre en altitude.

"- Atterrissage !" S'écria Fred en liant le geste à la parole.

Enfin sur la terre ferme, nous descendîmes tous alors que Ron lança à Harry.

"- Ce n'est pas très luxueux.

- C'est magnifique, tu veux dire !" S'écria mon frère.

Nous nous avançâmes jusqu'à la porte qui menait à la cuisine, et au moment où nous allions rentrer, Fred se retourna pour élaborer un plan.

"- Maintenant, on va monter là-haut sans faire de bruit, et on attendra que Maman nous appelle pour le petit-déjeuner. À ce moment-là, Ron, tu te précipites dans la cuisine en criant : "Maman, regarde qui est arrivé cette nuit !" Elle sera ravie de voir Harry, et personne ne saura jamais qu'on a emprunté la voiture."

Tout le monde hocha la tête, mais alors qu'on entrait, Molly se précipita vers nous sous les grimaces des jumeaux qui devinaient très bien ce qui allait se passer.

"- Aïe !

- Ouh là là...

- Est-ce que vous vous rendez compte que j'étais morte d'inquiétude ? Les lits vides ! Pas le moindre mot ! La voiture disparue... Auriez pu avoir un accident... Folle d'inquiétude... Vous en fichez ?... Jamais vu ça... Attendez que votre père soit rentré ! Jamais Bill, Charlie ou Percy ne nous ont causé autant de soucis..."

Molly était absolument furieuse. À tel point que je commençai à en avoir peur.

"- Le préfet Percy..." Marmonna Fred.

"- Toi, tu ferais mieux de prendre plus souvent exemple sur lui !" Hurla la mère Weasley en pointant un index accusateur sur la poitrine de Fred. "Vous auriez pu vous tuer, vous auriez pu vous faire repérer par les Moldus, vous auriez pu faire perdre son travail à votre père !"

Mon frère et moi échangeâmes un regard. Nous étions tous les deux assez gênés par la situation qui sembla durer ainsi pendant beaucoup trop de temps. À la fin de sa morale, Molly se tourna enfin vers nous, et j'eus un mouvement de recul. Je remarquai du coin de l'œil qu'Harry eut le même. Elle m'adressa la parole plus doucement qu'elle avait pu le faire avec ses fils.

"- Ma petite Alexis, ils t'ont entraînée là-dedans, c'est ça ? Oh, je suis tellement désolée que mes idiots de fils t'aient entraînée dans leurs bêtises !

- Non, Molly... C'est..."

Elle me coupa.

"- Chut, aller viens déjeuner. Quant à toi Harry, je suis très heureuse de te voir ! Viens manger, tu es bien trop maigre à mon goût." Affirma Molly en nous attrapant par les bras et nous emmenant à table.

     Nous nous assîmes autour de la table alors que Molly cuisinait. Fred, George et Ron nous regardaient et levèrent les yeux au ciel pendant que leur mère continuait de parler des risques qu'ils encouraient et, alors que Fred et George se justifiaient, une petite silhouette rousse arriva vers nous en chemise de nuit.

"- Coucou, Ginny !

- Coucou, Alexis ! Maman, tu..."

Elle se stoppa en voyant Harry lui sourire et fit les gros yeux avant de repartir en courant. Je me mis à ricaner. D'après les jumeaux, elle n'a pas arrêté de parler de mon frère pendant les vacances et ils en étaient épuisés. C'est ce que s'empressa d'expliquer Ron à Harry.

"- Elle veut ton autographe." Sourit Fred, taquin.

Juste après, Fred bâilla et annonça qu'il voulait aller dormir, mais Molly l'en empêcha et ordonna à ses trois fils d'aller dégnomer le jardin.

"- Oh, M'man..." Grogna-t-il.

"- Vous deux, vous pouvez aller vous coucher. Ce n'est pas votre faute s'ils sont eus l'idée d'utiliser cette voiture pour aller te chercher Harry, et qu'ils t'ont embarquée là-dedans, Alexis." Nous sourit-elle.

"- Je préfère aller les aider." Assurai-je. "Après tout, je suis autant responsable qu'eux dans l'utilisation de la voiture.

- Non, non, non ! Tu n'as pas à t'en occuper." Sermonna-t-elle.

Je compris donc qu'elle n'était pas apte à changer d'avis et montai. Finalement, ma première impression d'elle n'était pas réellement fausse. Elle mettait de la passion partout où elle débattait... Elle pouvait être autant attentionnée qu'effrayante. Je n'eus pas le temps d'arriver en haut que j'entendis Fred s'exclamer qu'Arthur était de retour.

"- Neuf interventions ! Neuf ! Un certain Mundugus Fletcher a essayé de me jeter un sort pendant que j'avais le dos tourné." S'exclama-t-il après avoir embrassé ses enfants.

Les garçons et leur père discutèrent de ce qu'il avait trouvé. Il parlait de clés qui rétrécissaient au fur et à mesure du temps et qui finissait par être tellement petites que les moldus ayant acheté ces pièces ne les retrouvaient plus. Un véritable attrape-nigaud.

"- Heureusement, ils sont prêts à croire n'importe quoi quand il s'agit de nier la magie, même lorsqu'elle leur crève les yeux... Mais c'est fou le nombre d'objets que les sorciers s'amusent à transformer...

- Les voitures par exemple ?

Madame Weasley venait d'apparaître face à son mari qui la regardait, coupable. Il était grillé !

"- Les... Les voitures, ma chérie ?

- Parfaitement, Arthur, les voitures. Imagine un sorcier qui achèterait une vieille voiture rouillée en disant à sa femme qu'il veut simplement la démonter pour voir comment c'est fait, alors qu'en réalité, il s'amuse à la trafiquer pour la faire voler."

Je pinçai mes lèvres pour retenir un rire. Ce n'était pas le moment, mais voir Arthur se faire prendre la main dans le sac par sa femme à cause de ses enfants et avoir du mal à mentir me faisait doucement sourire.

"- Tu sais, ma chérie, un sorcier qui ferait ça ne violerait pas la loi, même si... Il aurait dû dire la vérité à... Sa femme. Il y a une lacune dans la loi quand on y regarde de près... Du moment qu'il n'a pas l'intention de faire voler la voiture, le fait qu'elle puisse voler ne... "

Molly le coupa dans son discours de justification, et une mini dispute entre mari et femme éclata. Enfin... Molly l'animait et Arthur l'écoutait. Après tout, j'aurais fait la même chose. Mieux vaut se faire tout petit face à quelqu'un comme la mère des Weasley. Elle risquerait de faire peur à une armée de soldats une fois énervée !

"- Et pour ton information personnelle, je te signale que Harry est arrivé ce matin dans la voiture que tu n'avais pas l'intention de faire voler !

- Harry ? Harry qui ?"

Sans comprendre, il parcourut la pièce des yeux et les déposa sur Harry qui était aussi gêné que moi d'être au milieu de cette dispute conjugale.

"- Dieu du ciel ! C'est Harry Potter ? Ravi de faire ta connaissance ! Ron nous a tellement parlé de toi...

- Tes fils sont allés chercher Harry chez lui dans cette voiture volante en emmenant Alexis avec eux ! Alors, qu'est-ce que tu dis de ça ?

- Vraiment, vous l'avez fait voler ? Et elle a bien marché ? Je... Je veux dire... C'est... C'est très mal, les enfants... Vraiment très mal... "

Je ne pus retenir un rire et les yeux de madame Weasley me lancèrent des éclairs qui m'arrêtèrent sur-le-champ, sous les sourires amusés des jumeaux.

     Harry et Ron se levèrent et je les suivis. Mais Fred et George me prirent en otage dans leur chambre. J'avais envie de crier qu'on m'enlevait, mais c'aurait été de très mauvais goût avec une Molly sur les nerfs. Je doutais qu'elle ait envie de plaisanter ces derniers jours.

"- Tu ne nous échapperas pas ! Depuis que tu es arrivée, tu passes ton temps avec Ginny." Commença George.

"- Nous aussi, on est là !"

Je ricanai. Des jaloux, voilà ce qu'ils étaient. D'énormes jaloux.

"- Ne vous plaignez pas ! Je vais passer du temps avec vous en classe, de toute façon.

- Comme si on avait le temps de faire ce qu'on voulait en classe !

- Tu vas également en passer en dehors, non mais !

- Les visites hebdomadaires à Pré-au-Lard, tu les passes toujours avec Alicia, Angelina, Andrea et Patricia.

- Tu passes aussi plus de temps avec le bellâtre Poufsouffle qu'avec nous.

- Ce sont mes amis. Normal que je ne les laisse pas seuls." Indiquai-je en mettant les mains sur mes hanches.

Fred me détailla de haut en bas avec un sourire en coin avant d'ajouter que ça devait vouloir dire qu'ils n'étaient pas mes amis, vu que je ne passais pas assez de temps avec eux. Je levai les yeux au ciel avant de venir m'asseoir entre eux. Ils me désespéraient, mais c'est pour ce petit côté désespérant que je les aimais autant.

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