♣Chapitre 37.

     J'avais insisté pour que Pomfresh ne me donne pas la potion qu'elle avait donnée à mon frère afin d'être sûre de voir arriver Remus, et elle avait soupiré en acceptant. Fred et George étaient partis et il ne restait plus que Bill, Molly, Ron, Hermione et Patmol autour d'Harry et moi. Yasmin et Gas avaient quant à eux rejoint Tim qui essayait tant bien que mal de calmer ma meilleure amie, ne serait-ce qu'un minimum. Mon frère dormait sur le lit auprès du mien. Un silence d'église résidait dans l'infirmerie et je tournais le dos à ceux qu'il restait. Patmol couina et ses pattes touchèrent le sol avant qu'un poids ne se ramène sur mon lit.

"- Patmol..."

Il couina et je me retournai vers lui. Il me caressait la joue de son museau trempé et je lui caressais la tête doucement. Il se blottit contre moi, tourné vers Harry pour être sûr de garder un œil sur son filleul quand mon regard se posa sur la porte. Des pas résonnaient à l'extérieur de la pièce et une silhouette que je connaissais arriva rapidement dans mon champ de vision. Il parcourut l'endroit des yeux et les posa rapidement sur un point fixe avant de s'avancer. En quelques enjambées, il parvint jusqu'à mon lit.

"- Professeur Lupin ? Qu'est-ce que vous faites là ?

- Alexis, je suis venu du plus vite que j'ai pu. Mais j'étais à Londres et...

- Pas besoin de t'excuser." Assurai-je. "Tu es là, c'est tout ce qui compte."

Patmol s'écarta et rejoignit le pied de mon lit en nous regardant. Remus embrassa le haut de mon crâne et m'examina en s'asseyant à la place qu'occupait la boule de poils. Ses yeux se déposèrent sur mon bras blessé et il soupira.

"- Je suis navré que vous ayez dû assister à ça...

- On n'a pas juste assisté à son retour, Remus. On y a participé. Et crois-moi, j'aurais préféré mourir que de savoir que mon propre sang a servi à son retour."

Il tressaillit en m'entendant prononcer de telles paroles. C'était la vérité. J'avais eu envie de mourir là-bas. D'être à la place de Cedric.

"- Ne dis pas ça, s'il te plaît..."

     J'haussai simplement les épaules en ramenant mes genoux à ma poitrine et sentis mes yeux s'embuer de larmes à nouveau. Il se passa un moment avant que des voix ne s'élèvent dans le couloir. Celle de McGonagall qui criait sur ce qui semblait être celle du ministre. Je fronçai les sourcils en me redressant. Leurs voix augmentaient de plus en plus, comme s'ils s'approchaient.

"- Ils vont réveiller Harry à force d'aboyer comme ça." Râlai-je.

Patmol releva sa tête qu'il avait couchée vers moi et la tourna sur le côté.

"- Pourquoi est-ce qu'ils crient comme ça ? Il ne s'est quand même pas encore passé quelque chose !" Râla Molly.

Je tournai la tête vers mon frère et soupirai en le voyant ouvrir les yeux.

"- C'est la voix de Fudge. L'autre, c'est Minerva McGonagall, non ?"

J'hochai la tête pour affirmer ce que disait Molly alors que Remus écoutait et Patmol descendit du lit.

"- Mais pourquoi se disputent-ils ?

- Aucune idée..."

Je tendis l'oreille. Fudge prit la parole.

"- C'est peut-être regrettable, mais c'est comme ça, Minerva.

- Vous n'auriez jamais dû l'amener dans l'enceinte du château ! Quand Dumbledore l'apprendra..."

La porte de l'infirmerie fut ouverte à la volée. Harry avait remis ses lunettes et regardait Remus qui s'était levé derrière Molly et Bill, tous les deux tournés vers la scène. Il tourna la tête vers moi et fronça les sourcils. J'haussai les épaules pour lui faire comprendre que je n'en savais pas plus que lui. Fudge avança dans de grands pas, suivis par Rogue et notre directrice de maison.

"- Où est Dumbledore ?" Demanda-t-il avec une certaine précipitation à Molly.

"- Il n'est pas là. C'est une infirmerie, ici, Monsieur le Ministre, et vous feriez bien de...

- Que s'est-il passé ?"

Dumbledore venait d'entrée à la suite des adultes qui étaient là. Il était sec.

"- Pourquoi tout ce bruit ? Minerva, je suis surpris de vous voir ici, je vous avais demandé de surveiller Barty Croupton.

- Il ne sert plus à rien de le surveiller, Dumbledore ! Monsieur le Ministre s'en est occupé lui-même !"

Notre directrice de maison était dans une colère noire. Ses poings étaient serrés. Jamais je ne l'avais vu dans cet état.

"- Quand nous avons averti M. Fudge que nous avions capturé le Mangemort responsable des événements de cette nuit, il a semblé estimer que sa sécurité personnelle était menacée. Il a insisté pour être accompagné d'un Détraqueur et il l'a fait entrer dans le bureau où Barty Croupton..." Commença Rogue, avant d'être coupé.

"- Je lui ai dit que vous ne seriez pas d'accord, Dumbledore ! Je lui ai dit que vous n'accepteriez jamais de voir un Détraqueur pénétrer dans le château, mais...

- Chère Madame, en tant que ministre de la Magie, je suis en droit de décider s'il convient d'assurer ma protection lorsque je dois interroger quelqu'un qui présente un danger potentiel..."

Cette horrible bestiole avait glissé dans les couloirs de l'école une nouvelle fois ? Je frissonnai en repensant à ces longues mains et ce visage encapuchonné avant de reporter mon attention sur l'échange violent du ministre et McGonagall.

"- Au moment même où ce... Cette chose est entrée dans la pièce, elle s'est précipitée sur Croupton et... et..." Hurlait-elle.

Elle tremblait. Bon sang, c'était si étrange de la voir comme ça... Mais je comprenais qu'elle cherchait ses mots pour décrire le baiser du Détraqueur qu'avait dû subir Barty Croupton. Il avait vu son âme être aspirée par cette créature...

"- Et alors ? Ce n'est pas une grosse perte ! Apparemment, il a été responsable de plusieurs meurtres !

- Mais maintenant, il ne peut plus témoigner, Cornélius."

Il y eut un léger blanc que coupa notre directeur.

"- Il ne pourra plus expliquer pourquoi il a tué tous ces gens.

- Pourquoi il les a tués ? Il n'y a aucun mystère là-dedans ! C'était un fou furieux ! D'après ce que Minerva et Severus m'ont dit, il semblait persuadé d'avoir agi sur les ordres de Vous-Savez-Qui !

- Sauf que c'était vrai."

Tout le monde se retourna vers moi. Le ministre marmonna.

"- Mais bien sûr...

- Lord Voldemort lui a bel et bien donné des ordres, Cornélius. La mort de ces gens n'a été qu'un effet secondaire du plan qui visait à redonner à Voldemort toute sa force. Et ce plan a réussi. Voldemort a retrouvé son corps."

Le ministre se retourna une nouvelle fois vers Dumbledore. Fudge recula d'un pas. Il semblait réaliser lentement ce que lui disait Dumbledore sans avoir l'air d'y croire, le regardant comme on regardait un fou.

"- Vous-Savez-Qui... Est revenu ? Ridicule. Allons, Dumbledore, reprenez-vous...

- Ainsi que Minerva et Severus vous l'ont sans doute rapporté, nous avons entendu la confession de Barty Croupton. Sous l'effet du Veritaserum, il nous a tout révélé. Il nous a révélés comment Voldemort l'a libéré de son père et s'est servi de lui pour capturer les enfants Potter. Le plan a réussi, comme je vous l'ai dit. Croupton a aidé Voldemort à revenir.

- Voyons, Dumbledore, vous... Vous ne pouvez sérieusement croire cela. Vous-Savez Qui ? De retour ? Allons, allons, Croupton a certainement cru lui-même qu'il agissait sur ordre de Vous-Savez-Qui, mais comment pouvez-vous croire sur parole un personnage aussi fou, Dumbledore.. ?

- Lorsque Harry a touché le trophée, ce soir, il a été immédiatement transporté auprès de Voldemort. Alexis, elle, a été sollicitée par Croupton qui a réussi à l'envoyer auprès de lui aussi. Ils ont assisté à la renaissance de Lord Voldemort. Je vous expliquerai tout en détail si vous voulez bien venir avec moi dans mon bureau."

Je n'arrivais toujours pas à me dire que j'ai pu être assez stupide pour ne pas comprendre que c'était un piège. Frustrée, je me tournais vers Dumbledore et le vis hocher la tête après avoir remarqué qu'Harry était réveillé.

"- Je ne peux malheureusement pas vous permettre d'interroger Harry et Alexis ce soir."

Fudge se retourna en souriant étrangement. Il pensait sûrement que Dumbledore était fou. Personne ne croirait des enfants sur parole.

"- Vous êtes... Euh... Prêt à les croire sur parole, Dumbledore ?"

Un silence prit place et fut coupé par les grognements de Patmol qui montrait les dents. Remus s'abaissa et lui murmura quelque chose alors que le barbu continuait.

"- En effet, je les crois. J'ai entendu la confession de Croupton et j'ai entendu Harry raconter ce qui s'est passé à partir du moment où il a touché le trophée et les deux récits coïncident.

- Vous êtes prêt à croire que Vous-Savez-Qui est revenu simplement parce que vous l'avez entendu dire par un fou assassin et des enfants qui..."

Fudge lança un regard à Harry et moi. Je ne comprenais pas. Des enfants qui quoi ?

"- Vous avez lu l'article de Rita Skeeter, Mr Fudge."

Tout le monde sursauta.

"- Quel article, Harry ?" Demandai-je.

"- Je t'expliquerai...

- Et en admettant que je l'aie lu ?" Dit-il en rougissant avant de se retourner vers Dumbledore. "Et si j'y avais découvert que vous avez gardé le secret sur certains faits concernant ces enfants ? Ils parlent le Fourchelang, n'est-ce pas ? Et ils sont pris d'étranges crises...

- J'imagine que vous faites allusion aux douleurs de leurs cicatrices ?"

Je fulminais. Qu'est-ce que Rita racontait ? Pourquoi n'en avais-je pas entendu parler plus tôt ?

"- Alors, vous reconnaissez que ces douleurs sont bien réelles ? Ils ont des maux de tête ? Des cauchemars ? Peut-être aussi... Des hallucinations ?

- Écoutez-moi, Cornélius."

Dumbledore s'approcha de Fudge. Il paraissait impressionnant à côté du petit homme au chapeau melon.

"- Harry et Alexis sont aussi sains d'esprit que vous et moi. Ces cicatrices qu'ils portent au front n'ont en aucune manière affectée leurs cerveaux. Je suis persuadé qu'elles leur font mal lorsque Voldemort se trouve à proximité ou qu'il éprouve des sentiments particulièrement meurtriers.

- Pardonnez-moi, Dumbledore, je n'avais encore jamais entendu parler de cicatrices qui puissent jouer le rôle de signal d'alarme...

- Et moi, je n'avais encore jamais entendu parler d'un ministre aussi débile... Pourtant, vous êtes là.

- Alexis !" Gronda Remus.

Fudge se tourna vers moi et arqua un sourcil. Avais-je pensé à voix haute ? Quel dommage.

"- Je vous demande pardon ?

- Écoutez ! On a vu Voldemort revenir !" Me coupa Harry avant que je ne continue.

Molly l'empêcha de se lever et il continua.

"- J'ai vu les Mangemorts ! Je peux même vous donner leurs noms ! Lucius Malefoy...

- Malefoy a été innocenté ! C'est une très vieille famille... Ils ont fait de nombreux dons pour soutenir d'excellentes causes...

- Macnair !"

Fudge se tourna vers moi et protesta une nouvelle fois.

"- Lui aussi a été innocenté ! Il travaille pour le ministère, maintenant !

- Avery, Nott...

- Crabbe, Goyle !

- Vous ne faites que répéter les noms de ceux qui ont été acquittés il y a treize ans ! Vous auriez pu trouver ces noms-là dans d'anciens comptes rendus des procès ! Pour l'amour du ciel, Dumbledore, ces enfants ont déjà raconté des tas d'histoires à dormir debout l'année dernière. Leurs affabulations sont de plus en plus invraisemblables et vous persistez à les avaler. Allons, Dumbledore, comment pouvez-vous encore croire ce qu'ils disent ?

- Espèce d'idiot ! Cedric Diggory ! M. Croupton ! Ces assassinats ne sont pas l'œuvre d'un simple fou qui frappe au hasard !"

Je tressaillis au nom de Cedric et une nouvelle fois, une claque me frappa en plein visage pour me rappeler sa mort. Mon souffle semblait se couper.

"- Je n'en vois aucune preuve ! J'ai l'impression que vous êtes tous décidés à provoquer un mouvement de panique qui va déstabiliser tout ce que nous avons construit au cours de ces treize dernières années !

- Ce mouvement de panique arrivera bien tôt ou tard puisque Voldemort est de retour !" Hurlai-je, en dehors de mes gonds.

Refuser l'idée de voir Voldemort revenir faisait baisser le respect que j'avais pour cet homme. Mais je suppose qu'il n'en avait pas vraiment grand-chose à faire.

"- Voldemort est revenu. Si vous acceptez ce fait tel qu'il est et si vous prenez les mesures nécessaires, nous avons encore une chance de sauver la situation. La première décision, la plus importante, devrait être de retirer aux Détraqueurs le contrôle de la prison d'Azkaban...

- Ridicule ! Enlever les Détraqueurs ! Je serais démis de mes fonctions si je faisais une telle proposition ! La plupart d'entre nous n'arrivons à bien dormir que parce que nous savons que les Détraqueurs montent la garde à Azkaban !

- Et nous, Cornélius, nous dormons beaucoup moins bien en sachant que vous avez confié la surveillance des plus dangereux partisans de Lord Voldemort à des créatures qui se rangeront à ses côtés dès qu'il le leur demandera ! Elles ne vous resteront pas fidèles, Fudge ! Voldemort peut leur offrir beaucoup plus de possibilités que vous d'exercer leurs pouvoirs et de satisfaire leurs désirs ! Lorsque les Détraqueurs et ses anciens partisans l'auront rejoint, vous aurez bien du mal à l'empêcher de retrouver la puissance qui était la sienne il y a treize ans !"

Je me levai, mais Remus se précipita sur moi pour me forcer à me rasseoir.

"- La deuxième mesure que vous devriez prendre, et tout de suite, ce serait d'envoyer des émissaires aux géants." Continua Dumbledore, imperturbable.

"- Des émissaires aux géants ? Qu'est-ce que c'est que cette folie ?

- Tendez-leur la main de l'amitié dès maintenant avant qu'il ne soit trop tard, ou alors ce sera Voldemort qui saura les convaincre, comme il l'a déjà fait auparavant, que lui seul est en mesure de leur rendre leurs droits et leur liberté !

- Vous... Vous ne parlez pas sérieusement ! Si la communauté des sorciers apprenait que j'avais approché les géants... Tout le monde les déteste, Dumbledore... Ce serait la fin de ma carrière..."

Je n'avais jamais vu une personne si accrochée à sa réputation et sa carrière. Dommage qu'il le montre au mauvais moment.

"- Vous êtes aveuglé par l'amour de votre fonction, Cornélius ! Vous accordez beaucoup trop d'importance, comme vous l'avez toujours fait, à la prétendue pureté du sang ! Vous refusez de reconnaître que ce qui compte, ce n'est pas la naissance, mais ce que l'on devient ! Votre Détraqueur a supprimé le dernier membre d'une des plus anciennes familles de sang pur et voyez ce que cet homme avait choisi de faire de sa vie ! Je vous le dis maintenant : prenez les mesures que je vous ai suggérées et vous laisserez le souvenir, dans votre administration et ailleurs, de l'un des plus courageux et des plus grands ministres de la Magie qu'on ait jamais connus. Renoncez à agir et l'histoire se souviendra de vous comme de l'homme dont la faiblesse aura donné à Lord Voldemort une deuxième chance de détruire le monde que nous avons essayé de reconstruire !"

Je n'aurais jamais autant pu être d'accord avec ce que venait de dire Dumbledore. Fudge le regarda et recula d'un pas.

"- Complètement fou. De la démence...

- Si votre obstination à fermer les yeux vous mène aussi loin, Cornélius, nous avons atteint la croisée des chemins. Vous agirez comme vous le jugerez bon. Et moi aussi, j'agirai comme je le jugerai bon." Lança notre directeur en brisant le silence qui avait pris place dans la pièce.

"- Maintenant, écoutez-moi bien, Dumbledore. Je vous ai laissé la bride sur le cou. Toujours. J'avais beaucoup de respect pour vous. Parfois, je n'étais pas d'accord avec certaines de vos décisions, mais je ne disais rien. Il n'y en a pas beaucoup qui vous auraient permis d'engager un loup-garou comme professeur ou de garder Hagrid, ou encore de fixer le programme scolaire sans en référer au ministère. Mais si vous vous opposez à moi...

- Le seul auquel j'ai l'intention de m'opposer, c'est Lord Voldemort. Si vous êtes contre lui, Cornélius, nous resterons du même côté."

Je levai la tête vers Remus qui s'était raidi lorsque le ministre avait évoqué son poste de l'année passée, mais surtout sa lycanthropie. Je serrai sa main et il baissa les yeux sur moi alors que je posai ma tête sur son épaule.

"- Tu es encore à ce jour le meilleur professeur que nous ayons eu. Je te l'assure." Murmurai-je.

"- Merci..." Sourit-il.

Je regardai Fudge osciller en entendant Dumbledore prononcer ces mots. Puis, d'une voix presque suppliante, il lâcha.

"- Il ne peut pas être de retour, Dumbledore, c'est impossible..."

Rogue s'avança et je sursautai lorsqu'il releva sa manche pour montrer la marque qu'il portait sur son bras.

"- Voilà. Vous voyez : la Marque des Ténèbres. Et encore, elle n'est pas aussi nette. Il y a une heure, elle était devenue noire. Mais vous pouvez quand même la voir. Lord Voldemort a gravé cette marque par le feu dans le bras de chaque Mangemort. C'était un signe de reconnaissance et un moyen de nous faire venir auprès de lui. Lorsqu'il touchait la Marque d'un Mangemort, nous transplanions immédiatement à ses côtés. Cette Marque que vous voyez là est devenue de plus en plus visible au cours de l'année. Celle de Karkaroff également. Pourquoi pensez-vous que Karkaroff a pris la fuite, cette nuit ? Tous les deux, nous avons senti la Marque nous brûler. Et tous les deux, nous savions qu'il était de retour. Karkaroff redoute la vengeance du Seigneur des Ténèbres. Il a trahi trop de ses camarades Mangemorts pour être bien accueilli s'il revenait au bercail."

Le ministre regardait avec dégoût la marque de notre professeur. Alors Karkaroff avait fui ? Il ne pourra pas aller bien loin... Voldemort le retrouvera bien assez tôt. Et ça allait être trop tard pour lui. Ça l'était déjà.

"- Je ne sais pas à quoi vous jouez, vous et vos collègues, Dumbledore, mais j'en ai entendu assez. Je n'ai rien d'autre à ajouter. Je vous recontacterai demain pour parler un peu de la façon dont cette école doit être dirigée. Pour l'instant, je dois retourner au ministère."

Alors qu'il allait sortir, il se retourna soudainement vers Harry à qui il lança un sac de pièces d'or après être retourné auprès de son lit.

"- Ton prix." Dit-il sèchement. "Mille Gallions. Normalement, il aurait dû y avoir une cérémonie, mais étant donné les circonstances..."

     Je fusillai le ministre du regard et m'arrachai des bras de Remus avant de me lever. Étant donné les circonstances ? Il y avait eu un mort, bordel. Un élève de dix-sept ans était mort ce soir et il n'a même pas posé de mots sur la situation. Ce n'étaient que des circonstances.

"- Rallonges-toi...

- Je me sens mieux." Mentis-je.

Je me retournai vers Dumbledore qui lança.

"- Il y a du travail. Molly, j'espère ne pas me tromper en estimant que je peux compter sur vous et sur Arthur ?

- Bien sûr que vous le pouvez. Arthur sait très bien à quoi s'en tenir avec Fudge. Il n'a jamais eu d'avancement au ministère à cause de son affection pour les Moldus. Fudge trouve qu'il n'a pas le véritable orgueil des sorciers.

- Il faut que je lui envoie un message. Tous ceux qui sont prêts à accepter la vérité doivent être immédiatement avertis et Arthur est bien placé pour contacter ceux qui travaillent au ministère et qui ne sont pas aussi aveugles que Cornélius.

- Je vais aller voir papa, je pars tout de suite.

- Parfait. Raconte-lui ce qui s'est passé. Dis-lui que je prendrai bientôt directement contact avec lui. Mais il devra se montrer discret. Si jamais Fudge pense que je mets mon nez dans les affaires du ministère...

- Comptez sur moi."

     Bill me sourit, donna une tape sur l'épaule d'Harry, embrassa sa mère et mit sa cape avant de sortir d'un pas vif. Confuse, je ne pus m'empêcher de me demander ce qui se passait. Mais ça semblait excessivement important. J'avais presque l'impression qu'une résistance allait se former.

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