♦Chapitre 37.
Habillée d'une salopette et d'une vieille chemise, c'était épuisée que j'arrivais dans l'appartement, les bras remplis d'un carton rempli des affaires de mon copain.
"- Fred ! Ramène ton cul, dépêche-toi !" Criai-je, agacée de devoir porter ses affaires seule.
Il ne répondit pas, ce qui me fit râler contre lui, répétant que "j'en avais déjà marre" et que "ça n'avait pas intérêt à se passer comme ça maintenant parce que je ne suis pas sa mère". Je traversai le couloir qui séparait notre appartement de celui de son frère dans lequel je les trouvais, installés tous les deux sur le canapé.
"- Fred Gideon Weasley..." Sifflai-je.
Il tourna la tête vers moi, ouvrant de grands yeux en m'entendant prononcer son nom complet, chose que je n'avais encore jamais fait. Je ne suis même pas sûre qu'il soit au courant que je connaissais son deuxième prénom. À côté de lui, George avait eu la même réaction et s'empressa de se lever du canapé pour fuir la pièce.
"- J'en connais un qui va avoir des problèmes..." Ajouta-t-il avant d'essayer de fuir.
"- George Fabien Weasley, si tu crois que tu peux fuir aussi facilement, tu te mets le doigt dans l'œil !" M'exclamai-je.
"- Ok, pardon." S'excusa-t-il avant de se rasseoir.
Ils eurent un regard paniqué en me voyant dans un tel état. Je croisai les bras sur ma poitrine et repris la parole maintenant qu'ils m'écoutaient et qu'ils étaient bien silencieux.
"- Je suis en train de me casser le dos à monter les cartons ! Alors que vous deux... Vous vous prélassez sur le canapé qu'on n'a toujours pas lavé, me laissant faire tout le sale boulot !" M'énervai-je. "Alors écoutez-moi bien, maintenant. Je suis pas la boniche, je vous préviens ! Donc vous levez vos gros culs du canapé ou c'est moi qui vous lève ! Et vous allez pas vraiment apprécier la chose !"
En voyant les lèvres de Fred s'étirer en un léger rictus et sentant la blague arriver, je pointai un doigt accusateur vers lui et le coupai avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit.
"- J'ai pas besoin de tes remarques sur le fait que t'aime quand je te soulève, toi."
Il perdit son rictus en une seconde et baissa les yeux sous le rire moqueur de George.
"- Tu sais, bébé, tu peux utiliser la magie pour porter les cartons, t'auras moins mal au dos...
- Tu sais, bébé, tu peux aider ta copine pour porter les cartons, t'auras moins mal au dos cette nuit.
- Pourquoi cette nuit ?" Demanda-t-il.
"- Parce que si tu te lèves pas tout de suite, tu vas dormir sur le canapé, t'as compris ?
- Ok, ok ! J'arrive !"
Sur ce, il se leva et m'accompagna en bas pour prendre les derniers cartons qu'il nous restait à monter. Quand nous terminâmes de tout monter et que George en avait fait de même, nous nous décidâmes à lancer quelques sorts pour monter les derniers meubles dans nos appartements respectifs, tels que nos lits. D'autres sorts nous aidèrent à ranger les affaires des jumeaux et les quelques vêtements que je m'étais achetés ces derniers jours en attendant de rentrer chez Lou et Victor pour tout leur annoncer et prendre mes affaires... Mais je n'avais pas eu le courage de le faire pour le moment. Fred essayait de m'y motiver, mais c'était trop difficile, car je savais ce que cela allait impliquer. Non seulement, j'allais devoir annoncer à Victor que j'avais un petit ami, mais en plus, j'allais devoir leur annoncer à lui et à Lou que je n'avais pas passé mes ASPIC car j'avais quitté Poudlard, que j'avais encore risqué ma vie, que j'avais été torturée par une de mes profs, que j'allais travailler avec mon copain et son frère et que j'allais habiter avec eux... Mais aussi et surtout que Voldemort était officiellement de retour, ce qui les mettait en danger.
"- Tout va bien, Alex ?"
Sortie de mes pensées par George, je tournai la tête vers lui.
"- Ouais." Souris-je. "Ouais, bien sûr. Pourquoi ?
- T'as l'air un peu ailleurs, c'est tout."
Alors que j'attrapai un tas de vaisselle pour les ranger avec ses consœurs dans la cuisine, elles s'envolèrent de mes mains, ce qui me fit tourner la tête vers George qui me rappela en souriant que je n'étais pas une Cracmol et que je pouvais utiliser la magie maintenant.
"- Fred et toi, vous vous reposez un peu trop sur la magie." Me moquai-je. "Je vous préviens, vous allez m'aider avec vos mains et pas vos baguettes quand on repeindra le salon et les chambres !
- Oh merde, c'est vrai qu'on a prévu ça." Rit-il. "Je t'avoue que j'ai pas envie que tu nous refasses une crise à la Molly la terreur."
J'éclatai de rire.
"- Vous avez vraiment du mal à vous rendre compte à quel point ça peut être énervant d'être la seule à faire quelque chose pendant que les autres jouent aux flemmards !
- C'est pas une raison pour utiliser nos noms complets ? C'est la chose la plus flippante du monde ! Surtout quand tu sais pas que la personne qui les utilise les connaît !
- Je suis pleine de surprises."
Nous rîmes ensemble en rejoignant Fred qui nettoyait le canapé de son frère, apeuré de se retrouver dans une situation similaire à celle plus tôt. Le reste de la journée passa relativement vite, et après nous être occupés des appartements, nous avions entamés les travaux du local. Ça avait rapidement tourné à la bataille de peinture et nous avions tous les trois finis plus peints que les murs quand nous arrivâmes à cours de matériel. Quand nous fûmes assez fatigués, nous montâmes pour manger ensemble avant d'aller nous coucher dans nos lits respectifs. Ça allait être notre première nuit ici.
Installée dans le lit et recouverte de la couette en attendant Fred qui était encore dans la salle de bains, je repensai aux événements passés. Notre fuite de Poudlard, la vision, la bataille au ministère... La mort de Sirius. J'avais du mal à m'enlever les images de ce jour-là de la tête. Je passais mes nuits à revoir Sirius passer cette arcade, la vie quittant ses yeux, lentement. Le hurlement de douleur qu'avait poussé mon frère hantait mes cauchemars. Harry avait tellement souffert et je ne pouvais rien faire pour l'aider à aller mieux. Il n'avait plus que moi. J'étais la seule personne qui lui restait, et ça me rendait dingue de me dire que c'était le cas. Il méritait sincèrement d'être entourée par sa famille. Mais nous n'étions plus que nous.
"- A quoi tu penses ?"
Fred se glissa à côté de moi et s'allongea pour me faire face. Son petit sourire quand il posait les yeux sur moi provoqua le mien.
"- A rien..." Répondis-je en me lovant contre lui.
"- Tu repenses à Sirius, pas vrai ?"
Je soupirai et hochai la tête. Il m'entoura de ses bras et me serra contre lui, ce qui me fit monter les larmes en un instant. Les flashes de la bataille au ministère passèrent devant mes yeux et la main de Fred passa dans mes cheveux.
"- Je suis là pour toi, Alex. Et je t'aime. Alors quand tu sens que tu ne vas pas bien, n'oublie pas que tu peux me parler.
- C'est juste que c'est... C'est tellement dur depuis ces dernières années..." Sanglotai-je sur son torse. "Voldemort a déjà détruit ma famille quand j'avais à peine trois ans, et maintenant... Il est la raison pour laquelle Cedric et Sirius sont morts... Tout le monde autour de moi a l'air de souffrir et je ne suis même pas capable de faire quoi que ce soit pour empêcher ça."
Je me reculai et Fred attrapa mon visage entre ses mains. Il essuya la larme qui venait de couler sur ma joue et posa son front contre le mien.
"- Je sais que c'est dur à croire, mais tu ne peux pas sauver tout le monde. Et le monde dans lequel on vit est en train de changer pour le pire, malheureusement. Les gens souffriront, peu importe s'ils sont proches de toi ou non. Ils souffriront. Mais tu ne peux pas t'en vouloir pour ça. Tu dois te rappeler que ce n'est pas de ta faute.
- Mais s'il t'arrivait quelque chose à toi ?"
C'était la chose qui me terrorisait le plus, je crois. Fred était devenu si important pour moi, je ne pouvais pas imaginer ce que je ressentirais s'il lui arrivait quelque chose de grave. Il prit une grande inspiration et esquissa un sourire.
"- Je savais bien que c'était quelque chose qui te tracassait." Dit-il en se redressant sur ses coudes.
Il dégagea une mèche de cheveux de mon front qu'il fixa un instant. Il passa son pouce sur cette cicatrice que je détestais tant aujourd'hui, et son contact me fit fermer les yeux.
"- J'ai choisi cette vie, Alexis." M'affirma-t-il. "J'ai choisi de rester à tes côtés coûte que coûte. De te demander de travailler avec nous. De vivre avec moi. J'ai choisi d'aimer la Survivante, et c'est ce qui contribue à me rendre heureux. Je sais que c'est dangereux et que ça t'inquiète sûrement bien plus que tu ne veux le montrer. Mais si c'est le prix à payer pour pouvoir t'embrasser et te serrer contre moi, alors je suis prêt à prendre le risque. Et je le reprendrai sans jamais hésiter. Donc s'il m'arrivait quelque chose, t'as pas intérêt à t'en vouloir, parce que ce ne sera pas de ta faute."
Je reniflai tristement et me redressai pour m'asseoir, les jambes recroquevillées contre ma poitrine. Fred se releva à son tour en voyant que je me mettais vraiment à pleurer.
"- Ils me manquent tellement... Chacun d'entre eux... Mes parents... Sirius..."
Mon visage se tordit de douleur et mes sanglots doublèrent d'intensité.
"- Cedric..." Articulai-je, me rendant enfin compte que l'année dernière, au même moment, je perdais mon meilleur ami pour toujours. "Ils me manquent tellement, Fred..."
Il se redressa et me prit à nouveau dans ses bras. Je lui rendis son étreinte avec force, incapable de faire autre chose que pleurer pour les minutes qui suivirent. Il y a un an, je perdais Cedric. Un an plus tôt, mon meilleur ami avait été considéré comme un simple dommage collatéral par Voldemort et avait été évincé comme un vieux linge sale dont on voulait se débarrasser. Ce garçon avait égayé mes journées par son sourire et ses rires, ses blagues et ses gentils mots. Il avait mis un sourire sur mes lèvres et sur celles de sa petite-amie, celle que je considérais plus comme une sœur qu'une simple amie, mais il avait aussi inondé nos joues de larmes au moment où la vie l'avait quitté. Il y a un an, Cedric Diggory perdit la vie dans ce que tout le monde avait appelé un accident pendant des mois. Aujourd'hui, le monde avait ouvert les yeux sur la vérité tragique qui nous avait frappé des années plus tôt mon frère et moi. Voldemort était de retour. Il avait coûté la vie à un autre innocent pour que le monde se rende compte de ce qui se passait sous leurs yeux. Aujourd'hui, c'était Harry qui perdait le plus important des hommes à ses yeux. Sirius était mort, et son corps disparu. La douleur qui avait transpercé le cœur de mon frère ce soir-là avait été si puissante que tout le monde avait pu la ressentir au ministère. Et aujourd'hui, les choses s'étaient trop accumulées pour que j'arrive à tenir. J'avais besoin d'une pause et je la méritais... J'aurais simplement voulu qu'Harry puisse avoir la sienne, et qu'elle dure plus longtemps que deux mois de vacances d'été. Nous méritions une pause et du repos après tout ce que nous avions traversé... Mais surtout avant tout ce que nous allions encore devoir affronter. La guerre était loin d'être finie. Elle venait tout juste de commencer.
NDA : hey!
j'espère que ce chapitre vous a plu, je suis désolée de poster aussi tard, ça ravira les oiseaux nocturnes de wattpad en tout cas :)
j'ai pas passé une journée de ouf entre le fait de ne pas avoir été en cours (oui c'est ma rentrée et j'y suis pas allée, je suis une merde lol) et le fait d'avoir été assez stupide pour ne pas avoir été capable de lire correctement l'heure à laquelle j'avais rendez-vous chez ma psychiatre............... BREF. je suis une merde. heureusement que mes nouveaux livres que je viens de m'acheter et le nouvel épisode d'Euphoria étaient là pour moi.
d'ailleurs, si vous étiez un.e lecteur.ice de ce livre avant sa réécriture, vous vous rendrez compte que ce chapitre n'était pas dans la version initiale (ce qui explique aussi la raison pour laquelle je poste aussi tard. je devais l'écrire de A à Z). j'espère qu'il vous plaît sincèrement et que j'ai pas trop mal écrit malgré mon état d'esprit merdique du jour. n'hésitez pas à me donner votre avis <3
xx|hanabi♥
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