♣Chapitre 32.
Depuis le début de l'épreuve, j'étais restée silencieuse et attentive, la main dans celle de mon copain. J'étais attentive à chaque commentaire, chaque bruit, chaque mouvement. Rien, à part le labyrinthe, ne recevait mon attention.
"- Potter."
Je sursautai d'un seul coup en sentant une main sur mon épaule. Fred tourna la tête vers Maugrey et moi en sentant mon sursaut.
"- Professeur Maugrey..." Haletai-je, comme si je sortais d'une longue apnée. "Vous m'avez fait peur...
- J'ai besoin de votre aide pour quelque chose. Suivez-moi."
Jetant un regard au labyrinthe, hésitante, j'étais sur le point de lui demander d'aller voir quelqu'un d'autre quand des étincelles éclatèrent dans le ciel, puis, on annonça que Fleur se trouvait maintenant hors compétition. Finalement, je soupirai et me tournai vers Fred.
"- Je m'occupe de ça vite et je reviens." Dis-je en lui embrassant la joue. "Promis..."
Il soupira avant d'hocher la tête en me lâchant. Fol'œil me fit signe de le suivre et nous arrivâmes dans une tente que je n'avais pas vue jusqu'à présent, ce qui me fit froncer les sourcils.
"- Qu'est-ce que c'est que ça ?" Demandai-je.
"- Entrez."
Réticente, j'avançai maladroitement à l'intérieur de celle-ci, suivie par mon professeur. Au milieu de cette tente ne se trouvait qu'une table en bois sur laquelle étaient disposés un parchemin, une plume et un encrier.
"- À qui comptez-vous écrire ?
- Mon écriture est illisible, miss Potter. C'est pour ça que je vous ai demandé."
Je croisai mes bras sur ma poitrine, le visage grimaçant. Sérieusement ? Il m'appelait pour écrire une lettre parce que son écriture était pire que celle d'un médecin ? Oh, pitié, j'ai d'autres chats à fouetter. Il s'assit sur le fauteuil à sa droite et souffla en enlevant sa jambe. Sa langue passa sur ses lèvres avec rapidité, ce qui me fit froncer les sourcils. Il ressemblait à un serpent lorsqu'il faisait ça.
"- Professeur..." Commençai-je.
"- Je dois rédiger ce courrier important et l'envoyer au ministère. C'est pourquoi j'aimerais que vous l'écriviez à ma place."
En m'approchant du pupitre, j'attrapai la plume et l'observai comme s'il s'agissait d'une relique.
"- Parce que ça ne pouvait pas attendre ? Vous avez une date pour rendre votre devoir maison et vous l'avez trop procrastiné ?" Soufflai-je.
"- Faites très attention, jeune fille..." Dit-il, agacé. "Vous devriez mieux parler.
- Professeur, ça peut attendre. Ou vous n'avez qu'à demander à quelqu'un d'autre, mon frère est dans ce labyrinthe, j'aimerais assister à son retour...
- Ça ne peut pas attendre, non ! Si je vous donne un ordre, vous l'exécutez !"
Je sursautai en l'entendant hurler et reculai d'un pas en serrant la plume dans ma main. Sa langue passa une nouvelle fois sur ses lèvres, ce qui m'inquiétait de plus en plus. Il observait la plume entre mes mains.
"- Asseyez-vous !"
Commençant à me poser des questions sur ce qui arrivait à mon professeur, je ne bougeai pas, comme pétrifiée.
"- Professeur Maugrey..."
Son regard, fixé sur la plume entre mes mains, m'inquiétait. Il attendait quelque chose, et cette plume semblait être la seule chose pouvant lui procurer ce qu'il espérait. Alors que j'étais sur le point de la reposer sur la table, il leva sa baguette vers moi, menaçant.
"- Ne lâchez pas cette plume." M'ordonna-t-il.
Cependant, je n'eus le temps de rien faire, car la soudaine sensation que j'avais ressentie lorsque j'avais utilisé le Portoloin pour la finale de la coupe du Monde se manifesta. En une fraction de seconde, j'étais passée de la tente à un endroit sale et lugubre, complètement seule. Mon professeur s'était évaporé, et il ne me fallut que quelques secondes pour me rendre compte de ce qui venait de se passer. Je venais d'utiliser un Portoloin crée par Maugrey. Je me relevai avec difficultés, observant l'endroit dans lequel j'étais tombée avec plus d'attention.
"- Je suis déjà venue ici..." Murmurai-je, pour moi-même.
Cette statue de la faucheuse que j'avais déjà aperçue dans mes cauchemars était dressée derrière moi, et je m'en approchai pour laisser glisser mes doigts sur la pierre froide. Je me retournai pour observer le cimetière, me demandant la raison pour laquelle Maugrey avait planifié un Portoloin pour moi dont la destination était cet endroit... Alors que les questions que je me posais attendaient des réponses qui ne venaient pas, une lueur apparût à ma gauche, et deux garçons tombèrent au sol, le trophée qu'ils tenaient expulsé un peu plus loin. Je sortis rapidement ma baguette et me cachai derrière le tombeau près de la statue. Mes yeux se posèrent sur l'inscription gravée dessus et mon sang se glaça.
Tom Jedusor.
"- Ça va ?" Demanda l'un des deux garçons après quelques secondes.
Mon sang ne fit qu'un tour.
Cedric.
L'autre se releva et je reconnus la coiffure désorganisée de mon frère. Aucun des deux ne m'avait encore vue, et je ne pus m'empêcher de me demander comment ils avaient pu finir ici. Ils étaient censés être dans le labyrinthe !
"- Oui... Et toi ?
- Oui."
Ils marquèrent une pause.
"- Où sommes-nous ?" Demanda Ced'.
Harry tourna sur lui-même et s'arrêta là où j'étais tandis que Cedric s'approchait du trophée.
"- C'est un Portoloin." Annonça le Poufsouffle.
"- Alex ?
- Qu'est-ce que vous fichez ici ?" M'exclamai-je.
Cedric se redressa et fronça les sourcils en me voyant.
"- Toi, qu'est-ce que tu fais là ?" Demanda-t-il.
Je tournai la tête vers la petite église qui se trouvait face à nous et fronçai les sourcils en voyant du mouvement. Je serrai ma baguette.
"- Cedric, tu m'as promis de ne pas jouer les inconscients." Fis-je remarquer. "Alors pars. Pars maintenant !"
Harry observait la plaque sur laquelle le nom de Tom Jedusor était gravé.
"- Elle a raison. Il faut qu'on parte, Cedric. Il faut reprendre le Portoloin !
- Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?" Demanda-t-il sans comprendre. "Je ne vous laisse pas là." Assura-t-il en me fixant droit dans les yeux.
Je me retournai vers l'église avant de voir une silhouette arriver dans mon champ de vision. Soudain, ma tête me fit souffrir, comme si mon crâne était sur le point de se déchirer en deux, et Harry cria. Un feu s'alluma d'un seul coup sous une marmite que je n'avais pas encore remarqué, et je me mis à crier de douleur, m'écroulant à genoux en me tenant le front. Cedric ne comprenait rien et s'approcha de nous deux en voyant Harry en faire de même.
"- Cedric... Va-t-en !" Articulai-je avec difficultés.
"- Alex, Harry, qu'est-ce qu'il se passe ?
- Va-t-en !" Hurlai-je en relevant la tête, paniquée qu'il puisse lui arriver malheur.
"- Retournes au trophée !" Continua Harry.
"- Ne poses pas de questions !"
Je retournai la tête vers Queudver et remarquai la chose dans ses bras. Voldemort était là. Devant nous. Alors, Cedric se leva et leur fit face. Bordel de merde, non. J'attrapai son bras pour l'en empêcher, sachant très bien ce qu'il voulait faire, mais il s'arracha de mon emprise sans aucune difficultés et tendit sa baguette face à lui.
"- Qui êtes-vous et que voulez-vous ?
- Tue l'autre..." Siffla faiblement la chose.
Mes yeux s'ouvrirent en grand en entendant cette simple phrase et je relevai rapidement la tête.
"- Avada Kedavra !
- Non !"
Mais il était déjà trop tard. Le rayon lumineux qui s'échappa de la baguette de Peter percuta mon meilleur ami, et j'eus la soudaine impression qu'à l'instant même où son corps tomba au sol, froidement, mon cœur s'était arraché de ma poitrine, y laissant un trou béant et me coupant le souffle. Le temps autour de moi semblait s'être arrêté, et j'eus le sentiment de vivre la plus douloureuse des sensations. La douleur avait été si violente que j'en avais oublié celle qui me lacérait le front. Torturée par l'immobilité cadavérique de mon meilleur ami, il était la seule chose que je voyais, là, tout de suite. Je n'étais plus au cimetière. Je n'étais plus entourée de mon frère, de Queudver et Voldemort. J'étais seule avec son corps et ma douleur. Je voulais hurler ma colère, ma rage, ma tristesse. Sans succès. Je n'arrivais pas à hurler, car la boule qui s'était formée dans ma gorge venait bloquer mes cris. Mon hurlement, bloqué en plein milieu de ma gorge, était en train de m'étrangler, s'ajoutant à la douleur que m'infligeait mon cœur. Bien que j'avais l'impression qu'on me l'ait arraché pour ne laisser qu'un trou béant à la place, je le sentais se fissurer, se briser, se tordre... J'étais sous le choc. Mais mon cerveau me rappela rapidement à l'ordre en me mettant devant le fait accompli. Mon meilleur ami venait de mourir. Mon meilleur ami venait de perdre la vie et je n'avais rien pu faire pour l'aider. Cedric n'avait que dix-sept ans. Et il n'aura jamais plus que dix-sept ans.
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