♦Chapitre 30.

"TOUTES LES ASSOCIATIONS D'ÉLÈVES SONT DISSOUTES".

     Cet écriteau avait glacé le sang à tous les élèves venus assister à la première réunion de notre future classe clandestine. Ombrage semblait être au courant et c'était plus que mauvais signe. Mais nous n'allions pas baisser les bras avant même de commencer, au contraire. J'avais même encore plus envie de commencer. Angelina avait réussi à reconstituer l'équipe de Quidditch en demandant à McGonagall et Dumbledore d'intervenir. Par chance, Ombrage fut contrainte d'accepter. Mais moi, j'avais bien failli ne plus avoir le droit de jouer à cause de ma crise contre les Serpentard. Mais la directrice de notre maison avait tellement fait pression que Crapaud Rose n'avait plus qu'à abandonner sa sanction. Ce soir, notre entraînement de Quidditch étant annulé, nous en avions profité pour faire notre premier cours à ce moment-là, et c'était avec un large sourire que j'accueillais la nouvelle. Alazéa nous avait fait découvrir la Salle sur Demande, l'endroit dans lequel ils avaient passé leur temps libre avec Cedric, et c'était en effet la meilleure des cachettes pour nous entraîner. Et la salle qui nous accueillait ce soir était immense. Un praticable au centre, des mannequins d'entraînements, des bibliothèques remplies de tous les bouquins qui nous seraient nécessaires, des Glaces à l'Ennemi et des Scrutoscopes... Tout ça m'avait d'abord émerveillée. Tout le monde arriva rapidement et nous commençâmes d'abord par voter pour un chef. Mais Harry et moi avions tous les deux étaient désignés par les élèves et nous dûmes nous habituer à parler de chefs au pluriel puisqu'ils ne voulaient pas en choisir qu'un seul. Il nous fallait ensuite chercher un nom. Tout le monde proposa quelque chose, mais c'est l'idée de Ginny qui gagna. Nous étions désormais l'armée de Dumbledore : l'A.D. Sur le parchemin qui portait toutes nos signatures, Hermione marqua en gros le nouveau nom de notre groupe et une idée me vint en tête. Dans mon sac, toujours cachée entre les pages de mon carnet bientôt rempli, la photo du premier Ordre du Phénix me fit soupirer et je me levai pour aller l'accrocher au mur, auprès d'une photo de Cedric, souriant, qu'avait accroché ma meilleure amie. Je ne justifiais pas la présence de cette photo que je regardais avec mélancolie avant de lancer, sans me retourner.

"- Harry, que penses-tu pour commencer du sortilège de Désarmement ?" Proposai-je.

"- J'allais justement proposer la même chose." Annonça-t-il. "On va commencer par s'exercer au sortilège Expelliarmus. Il a beau être élémentaire, on en a toujours besoin. Et nous nous en sommes rendu compte à nos dépens."

Le Poufsouffle Zacharias Smith râla, mais après un regard noir de ma part et une remise en place par Harry, il se tut.

"- O.K. Nous allons former des équipes de deux et nous mettre au travail." Expliqua Harry.

Il se tourna vers moi, attendant que j'approuve et j'hochai la tête. Tout le monde se mit en groupe et Harry se proposa pour aller avec Neville qui était tout seul. J'observai tout le monde s'installer l'un en face de l'autre les bras croisés sur ma poitrine et traînant un peu parmi tout le monde, puis levai la voix.

"- Tout le monde est prêt ? À trois, vous lancerez le sortilège ! Un... Deux... Trois !"

Un brouhaha d'Expelliarmus et une ribambelle de baguettes qui s'envolaient dans les airs retentirent dans la salle. J'attrapai certaines baguettes qui étaient sur le point de me retomber dessus d'un air serein et soupirai de désespoir en voyant ce bazar. C'était un sortilège peu maîtrisé et pourtant très important que tout le monde allait devoir utiliser un jour ou l'autre. Je rendais leurs baguettes aux personnes qui les avaient perdues, rangeais quelques livres qui avaient étaient touchés par des sorts perdus à leurs places et rejetai un coup d'œil à la foule.

"- J'y suis arrivé ! Je ne l'avais encore jamais fait et j'y suis arrivé !"

L'exclamation de voix qui s'élevait du côté d'Harry et Neville me fit sourire. Je me rapprochai et félicitai celui-ci.

"- Harry, tu veux qu'on échange les rôles ? Je fais équipe avec Neville et tu vérifies que le sortilège est bien maîtrisé chez les autres ?

- Je vais aller faire équipe avec Ron et Hermione si vous voulez." Proposa le Londubat de lui-même. "Vous êtes les professeurs, vous devriez vérifier tous les deux.

- Si ça ne t'embête pas...

- Pas le moins du monde !" Sourit-il, toujours fier de sa prouesse.

     Il se dirigea vers les meilleurs amis de mon frère à qui je souriais. Nous partîmes chacun d'un côté de la pièce et j'aidais quelques élèves à améliorer leurs façons de lancer le sort. Certains arrivaient à s'améliorer après quelques essais et ne se trompaient presque plus tandis que d'autres échouaient lamentablement. Soit à cause de leur concentration à son minimal, soit à cause de leur écoute peu optimale.

"- Bon, on arrête ! Stop ! Stop !" S'écria Harry.

Une fois que toute l'attention fût à nouveau tournée vers nous, je pris la parole.

"- Pour certain, c'est entièrement maîtriser." Affirmai-je, souriant légèrement en posant mes yeux sur certains bons élèves.

"- Pour d'autre, vous avez matière à progresser." Termina Harry.

"- On va réessayer, ok ? Et cette fois, plus de concentration s'il vous plaît !" Demandai-je en mettant mes mains sur mes hanches.

Tout le monde se remit en position et les performances s'améliorèrent à vue d'œil. Au bout d'un certain temps, l'heure nous rappela qu'il fallait nous stopper si nous ne voulions pas de problèmes avec Rusard. Nous demandâmes à nous revoir à la même heure et au même endroit la semaine prochaine. Angelina rappela que nous devions nous entraîner, car la saison de Quidditch débuterait et cela m'arracha un soupir. Nous avions conclu pour mercredi prochain et tout le monde partit par petits groupes. Je laissai Harry, Hermione et Ron partir en dernier, accompagnant Fred, George et Lee. En arrivant auprès de mon petit-ami qui m'attira contre lui, il m'embrassa la tempe en souriant largement et je passai mon bras autour de lui alors qu'il murmurait dans mon oreille qu'il aimait bien quand je jouais les profs et qu'il aimerait bien prendre quelques cours particuliers, ce qui me fit rire.

     Les jours passèrent et le premier match qui nous opposerait à Serpentard arriva parmi nos cours improvisés. La Stupéfixion, la Réduction, le Désarmement... Tous étaient au rendez-vous. Quand ce fameux match arriva enfin à sa fin, ce fut avec joie que nous commençâmes à célébrer notre victoire. Or, quelque chose de désagréable était en train de se passer sur le terrain. Malefoy et Harry discutaient et la tension montait. En arrivant à leur hauteur, je me rendis compte que le Serpentard parlait de sa chanson ridicule "Weasley est notre roi" qu'il avait inventé dans le but de distraire Ron afin de nous faire perdre, ce qui n'avait pas fonctionné. Weasley était certainement notre roi, et pas le leur.

"- Mais on n'a pas trouvé de rimes à "grosse et laide"... On aurait aimé chanter quelque chose sur sa mère, tu comprends ?" Entendis-je en arrivant, ce qui me choqua immédiatement.

"- Typique des mauvais joueurs." Lança Angelina d'un air dégoûté.

"- On a également eu du mal à caser "pauvre type" dans les paroles... À propos de son père..."

J'hallucinais. Les jumeaux qui s'apprêtaient à venir serrer la main de mon frère se stoppèrent et tournèrent leurs têtes vers Malefoy en l'entendant alors que, scandalisée, je ne pouvais même pas articuler ne serait-ce qu'une phrase. Mais en voyant que Fred s'approchait dangereusement de cette sale fouine blonde qui crachait ses paroles comme un serpent crache son venin, je le rattrapai par le bras et le forçai à poser les yeux sur moi, chuchotant.

"- Fred, non... Ce n'est qu'un petit rageux qui ne veut pas admettre que nous sommes meilleurs que son équipe de merde." Voulus-je le calmer.

"- Mais toi, tu aimes bien les Weasley ?" Lança Malefoy à mon frère. "Tu passes même tes vacances avec eux, je crois ? Je me demande comment tu fais pour supporter l'odeur, mais enfin, j'imagine que quand on a été élevé, si on peut employer ce mot-là, chez les Moldus, même le taudis des Weasley ne sent pas trop mauvais..."

Il n'y avait rien à faire, Fred était sur le point de se jeter sur le Serpentard et il me fallut l'aide d'Angelina et d'Alicia pour l'en empêcher, tandis qu'Harry s'occupait de George. Seulement, en voyant le vert et argent se tourner vers moi avec un sourire narquois, je compris rapidement que les choses allaient dégénérer beaucoup trop vite.

"- Et toi aussi, tu les aimes bien... C'est même pire, tu les aimes tellement que tu sors avec l'un d'eux ! À toi aussi, il te rappelle les Moldus qui t'ont élevé ? L'odeur du taudis de sa famille qu'il traîne avec lui te rappelle tes parents, non ?"

C'en était trop. Il dépassait les bornes. En entendant ce qu'il venait de me dire, je fus forcée de lâcher Fred qui commençait sérieusement à s'enrager en l'entendant continuer d'insulter sa famille, mais surtout, en le voyant commencer à s'en prendre à moi.

"- La ferme." Lançai-je, froidement, ignorant les appels d'Angelina.

Mais il n'en avait rien à faire puisqu'il continua sa provocation.

"- Mais oui ! C'est ça ! Vous vous souvenez de l'odeur que dégageait la maison de votre mère ! Et la porcherie des Weasley vous la rappelle !"

     Alors qu'il sentait que je commençais à m'approcher de lui dangereusement, le poussant à se reculer à une limite convenable, j'attrapai le col de son uniforme et le rapprochai de moi pour lever le genou là où je savais qu'il souffrirait. Criant de douleur tout en se pliant en deux, je relevai à nouveau mon genou pour le frapper au visage et Harry lâcha George qui vint se jeter sur le Malefoy avec moi. Je me reculai pour le laisser s'occuper de lui et mon frère rejoignit le Weasley pour l'aider à le frapper, me lançant un regard qui m'incita à en faire de même. À trois sur lui, je sentis le choc d'un sortilège m'écarter de Malefoy et ses pleurnicheries de bébé, et Bibine s'approcha de nous, absolument indignée par notre comportement. On nous obligea à aller voir McGonagall et cette fois-ci, je sentais que je n'allais pas avoir d'excuse pour réintégrer l'équipe, peu importe ce qu'on allait essayer. J'étais sincèrement désolée pour Angelina et je savais qu'elle vivait un cauchemar éveillée... Mais Merlin, ce que ça avait pu me faire du bien que de me défouler sur le Serpentard.

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