♣Chapitre 3.

     Un vieil homme se tenait près d'une gazinière et faisait chauffer une bouilloire, tandis qu'une fenêtre du grand manoir qui lui faisait face était allumée, lui indiquant que la pièce était occupée. Il s'arrêta un instant, pensant avoir rêvé, alors que j'approchai moi aussi ma tête de la fenêtre au-dessus de l'évier derrière lequel il se tenait, essayant d'apercevoir ne serait-ce qu'une ombre plus distincte, sans grand succès. Il se retourna alors en boitant, visiblement énervé, et commença à sortir de sa maisonnette. Avec une canne et des difficultés, il réussit tout de même à rejoindre le manoir, une lampe torche à la main. Je le suivais, ma curiosité piquée au vif. Il faisait froid dehors, et je n'avais rien pour me couvrir, mais je n'avais pas si froid. Pour être honnête, j'avais même plutôt chaud. Les soirs d'été n'étaient pas si frais cette année, de toute façon... L'énorme demeure était poussiéreuse, et ses coins étaient couverts de toiles d'araignée. Elle devait être inhabitée, et la lumière devait être celle que faisait un squatteur ayant choisi ce manoir comme refuge. Le vieil homme ne semblait pas apprécier la chose, et il continuait de marcher avec détermination, me laissant à la traîne alors qu'il montait les escaliers. Du moins, il essayait. J'avais un peu de peine en le voyant avoir autant de mal. Silencieuse, je ne faisais que suivre et observer, impressionnée par la grandeur de cet endroit. Enfin, nous arrivâmes devant une porte qui laissait passer un filet de lumière provenant des flammes dansantes de la cheminée. C'était la pièce visible de la maisonnette. Le vieillard avait éteint sa lampe et resta dans les escaliers. Je m'arrêtai derrière lui avant de lui foncer dedans. Le vieil homme ne bougeait plus, écoutant les voix que nous pouvions entendre. Il n'y avait pas qu'un seul squatteur ! Soudain, une voix résonna dans mes oreilles et sembla envahir mon crâne. C'était une voix sifflante et effrayante, qui ferait dresser les cheveux sur la tête du plus courageux des hommes, malgré le fait que son propriétaire était très faible.

"- Comme tu es devenu délicat, Queudver..."

Je sentis mon cœur s'arrêter à l'entente de ce surnom.

"- Si je ne m'abuse, il n'y a pas si longtemps..."

Sa voix, trop faible, sembla s'éteindre avant la fin de sa phrase. Nous nous trouvions trop loin. Je restais bloquée sur le nom de Queudver. Pettigrew était derrière cette porte... Mon sang s'était mis à bouillonner. Je réalisai alors que le vieil homme montait encore, m'empêchant toujours de comprendre ce que se disaient les deux hommes à cause du parquet grinçant.

"- Oh non, non, Seigneur Voldemort..."

Le vieillard fit un bruit plus fort que les autres en arrivant à la dernière marche, ce qui me fit sursauter, espérant que c'était passé inaperçu.

"- Je voulais dire, qu'il serait possible, de le faire sans la fille... Et peut-être même sans le garçon...

- Il me faut les deux, Queudver ! Le garçon seul ne suffirait pas... Et il faut que ce soient eux, absolument. L'opération ne peut se faire sans eux et se fera telle que je l'aurais décidée !"

Un frisson me parcourut l'échine et je tentai de me rapprocher pour mieux voir ce qui pouvait se passer. Mais je ne pouvais distinguer qu'un être de petite taille assis au fond d'un fauteuil. Je n'étais même pas sûre que c'était un être humain, mais je ne pouvais pas en être certaine, puisque je ne voyais pas son visage. Face à lui, un homme au crâne dégarni s'était mis à genoux face à lui, et je le reconnus instantanément. Pettigrew était bien ici... Et ma colère se réveilla. Il y avait une troisième personne. Un autre homme plus jeune que Pettigrew qui ouvrit la bouche pour la première fois depuis que nous les espionnions.

"- Je ne vous décevrai pas, Maître...

- Très bien... Tu vas rassembler nos camarades..."

     J'entendis un sifflement derrière moi. Un sifflement qui semblait appeler quelqu'un. "Maître". Un gigantesque serpent passa entre mes jambes, ce qui me pétrifia. Il zigzagua entre les jambes du Moldu en continuant d'appeler son maître, comme un enfant prêt à rapporter une bêtise qu'un autre avait faite. Il arriva auprès de la créature et lui annonça qu'ils étaient écoutés par le vieux jardinier.

"- Nagini me dit que le vieux jardinier Moldu nous écoute derrière la porte." Répéta la créature.

Soudain, Queudver se pointa à la porte, alors que l'autre homme y tournait son regard. Je sursautai, sentant une goutte de sueur glisser le long de ma tempe, et je me pétrifiai sur place. Le moldu à mes côtés parut surpris, et il avait de quoi. Évidemment qu'il n'avait jamais vu quelqu'un parler aux Serpents.

"- Écartes-toi, Queudver ! Que j'accueille notre visiteur comme il le mérite..."

Un sourire mauvais au visage, Pettigrew se déplaça de la porte, et l'homme encore inconnu au bataillon retourna le fauteuil vers la porte, alors que le jardinier sursautait violemment, terrifié. Le vieil homme leva les mains pour montrer qu'il n'était pas armé, mais des personnes sans pitié n'épargneront jamais quelqu'un qui en sait trop. Surtout s'il s'agissait de Voldemort et ses partisans.

"- Avada Kedavra !"

     Alors, l'homme hurla quelques secondes seulement, tombant à la renverse après avoir été touché par le rayon vert qui venait de lui ôter la vie. Choquée par la situation, je m'étais moi aussi mise à hurler, fermant les yeux, comme pétrifiée, alors que quelqu'un me secouait le bras. Pourtant, il n'y avait plus personne à côté de moi, à part le cadavre d'un innocent gisant sur le sol, entre les poussières et les araignées, sous les yeux répugnants de Queudver, la chose et l'homme inconnu. Un long sifflement me ruinait les tympans, et une voix m'appela.

"- Alexis !"

Rouvrant les yeux avec précipitation, je tentai de retrouver mes esprits et parcourus la pièce en un regard. Le manoir glacé avait été remplacé par la chambre chaleureuse de la plus jeune des Weasley.

"- C'est moi, Alexis. Tout va bien, c'est terminé. C'était un cauchemar."

Je sursautai lorsqu'elle pose sa main sur mon bras et je m'écartai. Ma respiration était haletante, sifflante, irrégulière... Je posai une main sur mon front douloureux alors que la porte s'ouvrait à la volée.

"- Qu'est-ce qui se passe ? Alexis, tu vas bien ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu n'as rien ?"

En deux enjambées, Fred s'était rapproché de mon lit, et je remontai la couette sur mon débardeur noir par réflexe.

"- Je gère, Fred. Laisse-la reprendre ses esprits..." Demanda sa sœur.

George se trouvait à la porte et nous observait avec inquiétude. Visiblement, je n'avais pas juste hurlé dans mon rêve...

"- Tu te sens mieux ?" Demanda Ginny, doucement, après quelques secondes durant lesquelles j'avais récupéré une respiration normale.

"- Je pense..."

Alors que la scène repassait dans ma tête, ma cicatrice me brûla. J'y amenai ma main soudainement, grimaçant, et je vis Fred tressaillir.

"- Je vais bien, Fred." Le rassurai-je. "Je vais bien..."

Il sourit doucement, hochant lentement la tête en échangeant un regard avec sa sœur.

"- On doit se dépêcher. À tout de suite." Dit-il finalement, se dirigeant vers la porte.

"- À tout de suite."

Il sortit de la chambre avec son frère, et je soufflai en m'essuyant le front. Ginny hésita un instant avant de le toucher, et elle recula soudainement sa main.

"- Tu es bouillante !

- C'était... Un cauchemar très étrange..." Assurai-je.

"- Si tu ne veux pas le raconter, ne le racontes pas, t'as l'air assez perturbée comme ça." M'assura-t-elle. "Il fallait que je te réveille de toute manière, Papa veut qu'on se prépare tôt pour la finale, et tu étais tellement agitée, je commençais à me dire que ça pouvait être dangereux de te laisser comme ça.

- D'accord... Merci."

Je remarquai qu'elle était déjà habillée lorsqu'elle se leva.

"- Hermione va revenir, elle est partie réveillée Harry et Ron. Vous trois, vous êtes de vraies marmottes."

Je ne pus m'empêcher de ricaner, et elle esquissa un sourire.

"- N'oublie pas de te préparer rapidement. Tes vêtements sont au bout du lit.

- Merci beaucoup, Ginny." Lui souris-je.

     Elle me rendit mon sourire avant de sortir, me laissant toute seule dans la chambre. Cette nuit avait été terriblement mouvementée... J'espérais ne pas avoir fait trop peur aux Weasley. Mais je ne pus m'empêcher de me demander à nouveau ce qui avait pu se passer. Est-ce que ça avait été un cauchemar tout droit sorti de mon imagination... Ou autre chose ? Merlin, que s'était-il passé ?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top