Maintenant fermées devant les champions qui patientaient de l'autre côté, le reste des élèves attendait dans la Grande Salle que ses portes s'ouvrent pour les laisser passer. Le fan-club de Krum avait hâte de le voir, mais aussi de découvrir qui était sa cavalière pour l'effrayer avec leurs regards noirs, et tous les garçons n'attendaient que de voir Fleur pour baver devant elle. Quand enfin, les portes se rouvrirent, j'essayai de me faire plus grande pour essayer d'y voir quelque chose lorsque je sentis les doigts de Fred s'entrelacer aux miens, ce qui me fit tourner la tête vers lui. Il souriait d'un sourire large et adorable que j'aimais tant, et je ne pus m'empêcher de lui rendre ce sourire avant de reporter mon attention sur les champions qui entraient enfin. Hermione et Krum furent les premiers à entrer, ce qui me fit sourire fièrement à la vue de tous les regards sur mon amie. Les gens étaient bouche bée.

"- Attends une minute... C'est Hermione ?" S'exclama Fred, ne la reconnaissant pas.

"- Oui !" Souris-je en me tournant vers lui.

"- Et c'est Krum, son cavalier ?" Continua-t-il, surpris.

"- Et oui !" Affirmai-je. "À l'inverse de ton idiot de petit frère, Krum a tout de suite compris qu'Hermione était une fille. Ça lui apprendra à jouer les abrutis."

Fred se mit à rire, assurant que je semblais être légèrement rancunière, chose à laquelle je ne répondis pas.

"- D'ailleurs, j'ai beaucoup apprécié que tu gardes la surprise quand il t'a demandé avec qui tu venais." Annonçai-je. "Et ce que tu as pu préciser après." Dis-je plus discrètement.

"- Je ne crois pas être le plus chanceux." Reprit-il, m'ayant tout de même entendue, ce qui me fit froncer les sourcils. "Non, c'est un fait. Je suis le plus chanceux." Affirma-t-il en jetant un coup d'œil à la foule.

     Sentant la chaleur me monter aux joues, je détournai les yeux sans répondre, ne sachant quoi dire. Hermione me lança un large sourire en me voyant, et je le lui rendis en remarquant qu'elle avait troqué son stress pour de l'excitation. Les regards du fan-club ne semblaient pas l'avoir perturbée, et aucun autre regard ne pouvait lui arracher ce sourire éclatant des lèvres. Accompagnée de son cavalier, ils avancèrent sur la piste, laissant place dans l'allée pour que Cedric et Alazéa arrivent, rayonnants. Ma meilleure amie m'aperçut et ne put s'empêcher un clin d'œil. Je ne savais pas s'il m'était destiné ou s'il était destiné à mon cavalier, mais je levai les yeux au ciel, ce qui la fit rire alors qu'ils rejoignaient le premier champion sur la piste. Harry, stressé, avançait avec une Cho souriante faisant des signes à toutes ses amies, à l'inverse de mon frère, raide comme un piquet. Fleur et Roger passèrent alors, ne manquant plus qu'eux pour ouvrir le bal. En y pensant bien, danser devant trois écoles différentes, chacune remplies d'élèves stupides et moqueurs devait être stressant. Mais ils semblaient plutôt bien se débrouiller avec la pression. Bon, sauf Harry. Mais c'était Harry. Quand la musique se mit à résonner dans la salle, chaque couple commença à danser avec grâce et élégance au rythme de celle-ci. Alazéa et Cedric s'amusaient et se regardaient avec tellement d'amour que j'aurais pu fondre sur place. En tournant la tête vers Hermione et Krum, je pus voir mon amie si souriante que cela provoqua mon propre sourire. Et elle s'amusait, ce qui était clairement le plus important. Mais lorsque je posai les yeux sur mon frère, je ne pus retenir un rire moqueur, voyant qu'il n'osait même pas toucher Cho et qu'il était complètement perdu dans ses pas. Ce qu'il pouvait être disgracieux ! Je fus obligée de me cacher dans le dos de Fred pour camoufler mon large sourire moqueur.

"- Qu'est-ce qui t'arrives ?" Me demanda-t-il.

"- Mon frère est complètement ridicule." Ricanai-je.

"- C'est très mal de se moquer, Alex !

- C'est mon frère, j'ai le droit !" Répondis-je.

Fred ricana avant de retourner son attention sur les champions. Quand Harry et Cho tentèrent un porté, celui-ci rata, car Harry, gêné, était complètement bossu. Alors, Dumbledore et McGonagall rejoignirent la piste. Puis, ce fut au tour de Karkaroff et sa partenaire d'entrer sur la piste au moment où Hermione s'envola dans les bras de Krum dans un porté sublime. Du coin de l'œil, je vis Neville embarquer Ginny sur la piste avec lui. C'était son moment ! Il fit tourner la petite rousse sur elle-même et déposa une main sur sa taille, continuant à danser. Entraînée par les danseurs et la musique, je tournai la tête vers mon cavalier et lui attrapai la main, signe que je voulais aller danser. Il tourna la tête vers moi.

"- Allez, viens ! On va danser !" Demandai-je en commençant à l'entraîner sur la piste avec moi.

"- Non, pas maintenant, Alex ! Quand ça bougera plus !

- Si c'est pas maintenant, ce sera jamais ! Allez, fais-le pour moi et mets ta main sur ma taille !"

Il leva les yeux au ciel avec un léger sourire et s'exécuta, me faisant légèrement frissonner à son contact. Nous commençâmes à danser. Nos pas s'accordaient, comme s'ils avaient l'habitude de se rejoindre depuis toujours. Aussi surprenant que cela puisse être, notre danse n'était pas hystérique, mais élégante, et je remarquai rapidement que nous faisions partie des meilleurs danseurs de la salle.

"- Mais quelle surprise, monsieur Weasley !" M'exclamai-je, alors qu'il me faisait tomber, sa main dans mon dos pour m'éviter le contact avec le sol. "Je suis très étonnée.

- Et c'est loin d'être la seule surprise de votre soirée, miss Potter." Assura-t-il, en me redressant.

Je me mis à rire alors que nous continuions de danser. Lorsqu'il décida de faire un porté, je me mis à sourire largement, voyant qu'il était plutôt bien fait. Pas mal d'yeux étaient tournés vers nous, jusqu'au moment où la musique changea pour quelque chose de beaucoup plus rythmé.

"- Ca, c'est ce que j'aime." Sourit-il.

     Les Bizarr' Sisters mirent le feu à la salle alors que je sautillais sur place, surexcitée, sous les rires de Fred. Flitwick, porté par la foule, passa au-dessus de nos têtes, ce qui me fit éclater de rire. Cela faisait si longtemps que je ne m'étais pas autant amusée ! Je passais l'une des meilleures soirées de ma vie ! J'avais retrouvé Yasmin durant la soirée, admirant sa robe d'un magnifique violet, elle aussi à la jupe fendue. Attachée derrière son cou, elle avait un léger décolleté plongeant. J'étais absolument fan de cette robe.

J'avais aussi croisé Tim, qui ne m'avait pas ignorée, mais qui ne m'avait pas non plus beaucoup parlé, occupé avec sa cavalière nommée Summers. Gas, lui, était avec Padma Patil, et je compris pourquoi Parvati était beaucoup moins enjouée de son cavalier. Gas était quelque chose, et tous les deux semblaient beaucoup s'amuser ! Notre petit groupe d'amis était resté ensemble un instant, puis j'avais rejoint Fred avec qui nous dansions si violemment que nous manquions de donner des coups à tout le monde. Épuisée, et sentant que je commençais vraiment à avoir trop chaud, je demandais à Fred s'il voulait bien que l'on sorte. Il hocha la tête et je lui attrapai la main pour l'entraîner avec moi. En passant devant Ron et Harry qui ne dansaient pas, je ne pus m'empêcher de remarquer à quel point Ron regardait Hermione et Viktor d'un mauvais œil. C'était plus fort que moi, il fallait que je lui demande.

"- Dis-moi, Ron." Commençai-je, le faisant tourner la tête vers moi. "Duquel es-tu le plus jaloux ? Hermione ou Krum ?

- La ferme, Alexis."

     Tout en riant alors qu'il levait son majeur en ma direction, je partis jusqu'au parc, main dans la main avec Fred. Nous nous mîmes à marcher ensemble dans les sentiers, illuminés par quelques fées virevoltant autour de nous, sans se lâcher. Silencieux, nous terminâmes par nous installer dans un petit coin, illuminé d'une simple guirlande de roses sur lesquelles des fées s'étaient assises. Il n'y avait personne d'autre que nous, et je soupirai de bonheur.

"- Je ne sais pas toi, mais moi, je passe une soirée géniale." Affirmai-je en posant ma tête sur son épaule.

"- C'est vrai qu'elle est très agréable quand on est en bonne compagnie."

Je tournai la tête vers lui, souriante.

"- Tu sais, tu m'as dit de réfléchir à ton sens caché, mais il n'était pas très bien caché." Lança-t-il soudainement.

Je sentis mon sourire s'évaporer rapidement.

"- Ah oui ? Fais gaffe à ce que tu dis, je vais être vexée."

Il se tourna vers moi en souriant.

"- "Il était mon phare, celui dont je ne pensais pas avoir besoin, mais qu'aujourd'hui, je voulais rejoindre et garder près de moi."" Commença-t-il. ""J'espérais seulement qu'il n'était pas trop tard. J'espérais seulement de ne pas m'être rendu compte que je le voulais trop tard. Car s'il m'avait attendu trop tôt, trop longtemps, et que j'arrivais trop tard, car j'avais été trop aveuglée par je ne sais quelle lumière, je ne savais pas à côté de quoi il nous était possible de passer. Mais je ne voulais pas l'imaginer.""

Les fées commencèrent à se rapprocher, comme pour nous écouter.

"- T'as repris l'image du phare." Fit-il remarquer. "C'est pas un hasard, je le sais. Parce que c'était l'image du texte que j'avais lu devant tout le monde. C'est ton premier message."

Il posa sa main sur la mienne alors que je plongeai mes yeux dans les siens. Il avait raison, ce n'était pas un hasard. J'avais fait exprès de reprendre le phare comme image pour lui rappeler ce texte qui parlait déjà de lui à ce moment. Et il avait compris qu'il s'agissait d'un message. Que je lui faisais comprendre qu'il lui était adressé.

"- Et j'ai aussi remarqué..." Continua-t-il. "Que la fin était ouverte. Comme si... Tu attendais une suite."

J'hochai la tête et me mis à sourire doucement. C'est qu'il était fort en étude de texte ! Il ne mentait pas quand il me disait que cette soirée serait pleine de surprises.

"- T'as bien étudié, je te félicite. T'en as même retenu quelques lignes. Je suis sincèrement impressionnée."

Il riait avant de se lever, entendant la musique de la Grande Salle changer pour quelque chose de plus doux. Il me tendit sa main, un sourire en coin.

"- Miss Potter va-t-elle m'accorder cette danse ?" Me demanda-t-il.

J'attrapai sa main en souriant.

"- Comme toutes les autres." Dis-je en me levant. "On n'entend pas très bien, on devrait y retourner, non ?"

Il secoua la tête de gauche à droite.

"- On est bien ici. Et puis... J'ai pas vraiment terminé."

Il attrapa ma main et posa l'autre dans le creux de mon dos. Nous commençâmes à danser doucement alors que je me demandais ce qu'il avait encore à me dire, sourcils froncés.

"- Je suis tout de suite tombé amoureux de toi, Alexis." Lâcha-t-il soudainement, ce qui fit accélérer mon cœur, sachant qu'il ne m'appelait jamais par mon prénom, mais aussi en entendant ce qu'il venait d'avouer. "J'ai tout de suite aimé ton humour, ta personnalité... Je t'ai tout de suite aimé, toi. À chaque dispute, j'avais peur de te perdre. Mais à chaque fois, on se retrouvait, et j'avais l'impression que mes sentiments s'intensifiaient, comme si je te redécouvrais. Et à chaque fois qu'on se retrouvait, je voulais te serrer dans mes bras pour ne plus jamais te lâcher."

Je le sentis me rapprocher un peu plus de lui. Ma respiration s'accéléra alors que je posai les yeux sur ses lèvres.

"- Alors, non... Le phare n'en a pas eu marre d'attendre. Parce que même si la navigatrice était aveuglée par je ne sais quoi pendant son voyage sur sa mer déchaînée... Il l'a attendue jusqu'au bout."

Nos visages étaient de plus en plus proches, et je posai mon front contre le sien, ce qui le fit sourire.

"- Les paris sur nous vont flamber, cette année." Affirmai-je. "Ils vont enfin gagner un peu d'argent..."

Il éclata de rire.

"- Oh, merde... T'es au courant des paris ?"

J'hochai la tête doucement, un large sourire sur les lèvres.

"- Et pourquoi est-ce qu'ils vont flamber ?"

Nous nous arrêtâmes de danser un instant et je posai une main sur sa nuque.

"- Parce que j'ai trouvé la suite de mon texte."

     Sur ces mots, je posai mes lèvres sur les siennes, doucement. Les fées autour de nous s'étaient mises à scintiller et tournèrent autour de nos têtes alors que la musique déjà lointaine semblait s'éloigner encore plus pour ne laisser que le cadre idyllique du petit parc et mon cavalier à ma vue, m'abandonnant à lui et à mes sentiments. Notre baiser fut long et passionné, rempli d'amour et de douceur, mais aussi de légers sourires. Ces quatre dernières années avaient été un long chemin sinueux durant lequel Fred et moi trouvions notre chemin l'un vers l'autre. J'avais été celle ayant mis le plus de temps, mais je ne le regrettais pas. J'avais appris à connaître Fred et à être son amie avant de me précipiter, à apprendre à savoir ce que je voulais avec lui. Savoir que je voulais être avec lui. Ces sensations que je ressentais me prouvaient que j'avais pris la bonne décision. Les papillons qui se réveillaient dans mon ventre venaient le chatouiller avec douceur alors que la main de Fred passa de ma main à ma joue, puis ma nuque, pour approfondir un peu plus le baiser que j'avais initié. Je l'entourais de mes bras, me collant à lui. Nous étions dans notre bulle, rien que tous les deux, et je sentais toute la nervosité quitter mon corps et mon esprit pour être remplacé par ce sentiment. Ce sentiment qui me criait que j'étais sûre de moi. Sûre de nous. Ce frisson, qui parcourait mon corps à toute vitesse, me chuchotait que j'avais fait le bon choix. À bout de souffle, nous nous détachâmes finalement l'un de l'autre, un large sourire sur les lèvres.

"- J'aime déjà beaucoup cette suite... Surtout quand ça implique le fait d'être ton petit-ami." Conclut Fred, provoquant nos rires.

"- Moi aussi..." Soupirai-je, passant une main dans son dos.

"- Donc t'avais vraiment tout prévu avec cette fin ouverte, hein ?"

Je fis mine de ne pas l'entendre, posant mes yeux sur le ciel étoilé.

"- Et si on y retournait ?" Demandai-je, ce qui le fit ricaner.

     Il hocha la tête avant de m'embrasser le front avec douceur, et j'essuyai un peu de mon rouge à lèvres maintenant passé sur ses lèvres, avant de l'embarquer avec moi pour retourner à l'intérieur du château. De tous les scénarios que j'avais pu m'imaginer, c'était celui que j'avais préféré voir se réaliser. Il avait même dépassé mes attentes tant il semblait magique et hors du temps. Ce moment avait été intime et nous avait appartenu entièrement. Il avait été à nous, et à personne d'autre. Je savais que je n'allais jamais l'oublier. Fred avait été parfait... Et j'étais ravie de pouvoir l'appeler mon petit-ami.