♣Chapitre 22.
Aujourd'hui, Alazéa et moi passions notre temps libre ensemble. Seulement, ça faisait bientôt une heure que je l'entendais se plaindre du fait que Cedric ne l'avait toujours pas invitée au bal.
"- Des fois, j'ai vraiment du mal à le comprendre." Soupira-t-elle. "Je sais pas, c'est littéralement la première chose qui me serait venu en tête, perso, mais apparemment, pas lui ! Après il s'étonne que je lui fasse la gueule... Ça fait des jours qu'on est au courant et il ne m'a toujours rien dit !
- Alazéa... Pitié... Ça va faire une heure que je te répète ça... Mais si ça t'embête tant, alors va l'inviter, toi ! Et puis il part sûrement du principe que vous êtes ensemble, donc, vous irez ensemble d'office. Pourquoi s'embêter à faire une demande officielle ?"
Elle me regarda comme si j'avais dit la pire chose possible.
"- J'ai pas envie d'être celle à lui demander ! Et ne me sors pas ton discours du "c'est pas juste au garçon de faire les premiers pas", parce que je le sais. Je ne suis pas stupide.
- J'ai pas envie de te dire que tu es stupide, mais tu es quand même arrivée au point où tu le boudes pour un truc dont il n'a pas idée." Souris-je. "Si tu arrêtais de te plaindre et que tu lui demandais, histoire d'être sûre que vous y allez ensemble, au moins, vous seriez tous les deux contents."
Elle souffla avant de s'arrêter. Je me tournai vers elle pour la voir croiser les bras sur sa poitrine, un sourire satisfait aux lèvres.
"- Très bien. J'irai lui demander. À une seule condition."
J'arquai un sourcil pour l'inciter à continuer. Elle fit un signe de tête pour me montrer quelque chose derrière moi.
"- Si tu vas inviter Fred."
Je me tournai vers le point qu'elle fixait pour voir le fameux rouquin en pleine lecture. Je reconnus le petit texte que je lui avais donné plus tôt. Et quand son frère tenta de lire au-dessus de son épaule, il cacha le papier en souriant. Je ne pus retenir un sourire attendri, mon cœur battant. C'était à croire qu'il avait été traumatisé par notre dispute de l'année précédente et qu'il refusait de faire la même erreur. Et il l'avait fait sans même voir que j'étais là, ce qui me prouvait qu'il faisait attention... Merlin, je l'aime.
"- Tiens, tu n'as plus ton discours habituel."
Je me retournai vers Alazéa, comme sortie d'une rêverie.
"- Quoi ?
- Tu ne roules plus des yeux en clamant qu'il n'est qu'un ami." Sourit-elle, taquine. "T'as changé de discours ?"
Je soupirai et ce fut mon tour de croiser mes bras sur ma poitrine.
"- Disons que j'ai enfin accepté le fait que j'étais tombée amoureuse de cet idiot..." Dis-je doucement pour éviter qu'on ne m'entende.
Le sourire d'Alazéa s'était tellement élargi que j'eus l'impression qu'elle allait se déchirer les joues. C'est vrai que je ne lui avais pas officiellement fait savoir que j'acceptais enfin les faits.
"- J'ai cru que tu n'allais jamais t'en rendre compte ! C'était hallucinant de voir le nombre de fois où je me suis dit que t'étais aveugle ! Oh bordel, je suis si heureuse !"
Elle se mit à crier en sautillant et elle se jeta dans mes bras.
"- Bon allez, maintenant, tu te dépêches d'aller l'embrasser."
J'explosai de rire.
"- Non mais ça va pas ? Je ne vais pas me pointer devant lui et l'embrasser sans aucune raison !
- T'as une raison ! Tu l'aimes !
- Tu vois, c'est pour ça que j'ai mis du temps à l'avouer. Parce qu'on me met la pression de tous les côtés !" Ris-je. "Allez, dépêches, en attendant, y a ton amoureux qui patiente à la bibliothèque.
- Putain, mais quand est-ce que tu vas lui avouer ?" Râla-t-elle, dépitée.
"- T'en fais pas pour ça." Assurai-je en passant devant les jumeaux qui nous firent signe. "J'ai déjà commencé."
Elle me lança un regard interrogateur et nous arrivâmes rapidement à la bibliothèque. Cedric révisait des sorts pour essayer de décoder cette énigme qu'était l'œuf depuis déjà des jours. Mais voyant qu'Alazéa était sur le point de lui parler de ce qui la dérangeait depuis plusieurs jours maintenant, je préférais m'éclipser et rejoignis mon frère et Ron devant l'école. J'arrivai dans leur dos et m'écriai.
"- Bouh !"
Ils se retournèrent en sursautant.
"- T'es conne ! Tu m'as fait peur !" Lança Ron, la main sur le cœur.
Je me mis à rire.
"- Froussard."
Je me tournai vers Harry et souris en voyant Cho face à nous. Il ne détachait pas ses yeux d'elle.
"- Tu vas aller lui demander ?" Demandai-je, intéressée.
"- Pas maintenant...
- Tu veux que j'y aille pour toi ?
- Non ! Je te connais Alex, et ta manière de dire les choses n'est pas la mienne.
- Ce serait mieux que si tu allais la voir en lui demandant de venir au bal, bégayant et bavant.
- Arrête avec ça !
- Et toi, Ron ? Tu vas demander à qui ?" Demandai-je, ignorant mon frère en riant grandement.
"- Je ne sais pas. Tu veux bien m'expliquer pourquoi vous restez toujours en groupe, vous les filles ?
- La dernière fois qu'Hermione s'est retrouvée seule quelque part, elle s'est faite attaquée par un troll dans les toilettes. Et moi, j'ai été pétrifiée. On se méfie toutes maintenant." Me moquai-je. "Et puis vous faites quoi là ?
- On est en duo. C'est différent." Me taquina Ron.
"- Si on essaye de demander à une fille de nous accompagner au bal, on aura le droit aux regards et aux rires des autres. Et c'est chiant." Ronchonna Harry.
"- On aime vous faire chier."
Avançant tous les trois auprès de Cho et de ses amies, nous passâmes aussi auprès d'un groupe de trois filles de Beauxbatons. Leurs regards montraient qu'elles n'avaient pas l'air très enjouées de voir passer des garçons de quatrième année derrière elles... Eh bien ce n'était pas la peine d'essayer.
Les jours passèrent, et Harry et Ron n'étaient toujours pas décidés à inviter des filles au bal, malgré toutes les fois où je les avais poussé. Alors j'avais décidé d'agir par moi-même, même s'ils allaient me haïr pour ça. En tout cas, mon frère allait me haïr, car je n'avais aucune idée de qui Ron pouvait avoir envie d'inviter. Peut-être Fleur, ou simplement une Française.
"- Salut. Excuse-moi, Cho, c'est ça ?"
La jolie Asiatique se retourna vers moi en souriant.
"- C'est ça. Alexis, n'est-ce pas ?"
J'hochai la tête et elle ajouta qu'elle aurait eu du mal à se tromper en voyant ma cicatrice, ce qui me fit sourire.
"- Est-ce que je peux te parler ?
- Euh... Bien sûr.
- En privé, si possible." Lançai-je aux filles qui l'entouraient.
Sous mon regard qui ne laissait pas de place à la discussion, elles s'en allèrent en murmurant et je retournai mes yeux sur le coup de cœur de mon frère.
"- Alors ? De quoi veux-tu me parler ?
- Du bal. Je voulais savoir si tu avais un cavalier."
Elle fronça les sourcils.
"- Je ne compte pas t'inviter." Assurai-je. "Mon frère n'arrive simplement pas à aligner deux mots devant toi."
Elle eut un léger sourire.
"- Harry veut m'inviter ?
- Il aimerait bien si tu n'étais pas toujours entourée de tes amies. Il n'ose pas.
- Non. Personne ne m'a invitée.
- Parfait ! Je ne sais pas si Harry aura un jour le courage de venir t'inviter alors... Si tu pouvais lui envoyer des signaux ou l'inviter si ça prend trop de temps... N'hésite pas." Affirmai-je en lui lançant un clin d'œil.
"- Je n'y manquerai pas."
Elle me sourit et je lui dis au revoir avant de commencer à rejoindre Hermione. Mais en chemin, des mains me bloquèrent la vue. D'abord surprise, je me détendis en entendant une voix me chuchoter à l'oreille.
"- Bonjour, Miss Potter... Êtes-vous prise pour le bal ?"
Je sentis mes lèvres s'étirer en un léger sourire en reconnaissant la voix. Mon cœur avait bondi dans ma poitrine.
"- Miss Potter est entièrement libre pour le bal..." Répondis-je en me pinçant les lèvres
"- Monsieur Fred Weasley aimerait beaucoup l'inviter et souhaite savoir si elle serait partante pour une ou deux danses."
Le sourire dans sa voix me fit légèrement rire.
"- Du moment qu'il ne lui marche pas sur les pieds... Elle pourrait y réfléchir, oui.
- Si elle pouvait réfléchir un peu plus vite pour donner sa réponse, le beau Weasley n'a pas toute l'après-midi."
J'éclatai de rire et attrapai ses mains pour les retirer de mes yeux. Je me retournai pour lui faire face.
"- Après réflexion, elle risque peut-être de refuser !
- Qu'elle ne s'étonne pas qu'on la kidnappe..."
Nous échangeâmes un regard et il reprit la parole.
"- On se rejoindra directement à la Grande Salle ?
- Oui, bien sûr.
- En espérant que tu sois à l'heure."
J'arquai un sourcil et croisai les bras.
"- Parce que je suis en retard, moi ?
- T'adores te faire désirer, mais si tu fais ça, je vais péter un plomb !"
Je levai les yeux au ciel.
"- Eh bien, on verra le moment venu. J'essaierai d'être à l'heure pour épargner l'impatience de monsieur."
Il attrapa ma main et l'embrassa en faisant une révérence ridicule.
"- Vous êtes trop bonne, mon amie.
- Je le sais bien, monsieur Weasley !"
Il se redressa sans pour autant lâcher ma main, un grand sourire aux lèvres.
"- J'ai hâte de voir à quoi vous ressemblerez. Peut-être la magie de Noël fera-t-elle des miracles ?
- Peut-être la magie de Noël vous apprendra-t-elle à respecter les gentes dames ?"
Je lui tirai la langue avant de lâcher sa main et partir, le cœur léger, tandis que je l'entendais rire. J'allais au bal avec Fred... Moi, et pas Angelina... Et maintenant, l'impatience me gagnait. Je n'avais qu'une hâte, c'était d'y être. J'espérais que ce serait mémorable...
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