♦Chapitre 2.

     Harry n'avait pas été le seul à me suivre dans un compartiment vide. Ron nous avait demandé s'il pouvait venir et nous avions échangé un regard avant d'accepter d'un sourire. Le train n'avait pas encore démarré qu'Harry m'avait harcelé de ses premières questions. Pourquoi m'appelais-je comme lui ? Ca avait été ce qui lui était venu en premier, ce qui me fit sourire légèrement. Il avait continué avec des questions sur l'endroit d'où je venais, car, même si j'avais vécu longtemps à New-York, mon accent britannique avait persisté. Mais ça n'empêchait pas de comprendre que je ne venais pas d'ici. Il m'avait questionné sur ma personne, et je dus le stopper avant qu'il ne continue de m'assaillir avec ses questions.

"- Écoute... Je ne sais pas comment te le dire de manière moins frontale alors je ne vais pas tourner autour du pot... On est frère et sœur, Harry.

- Mais c'est impossible ! Mon oncle et ma tante me l'auraient dit, non ?

- Je ne sais pas. J'avoue qu'en te parlant de Papa et Maman, ils auraient pu survoler le sujet...

- Finalement, ça ne me surprend pas tant que ça..."

Je fronçai les sourcils.

"- Comment ça ?

- Ils m'ont caché que j'étais un sorcier depuis le début. Ils m'ont aussi caché la vraie raison de la mort de Papa et Maman. Qui d'autre sait ce qu'ils auraient pu me cacher ?"

J'étais bouche bée. Harry ne savait même pas qu'il était sorcier jusqu'à ce que Poudlard le prévienne ? Et il ne savait même pas comment nos propres parents avaient perdus la vie ?

"- Bon sang, ces non-mages...

- Ces quoi ?"

Je relevai la tête vers Harry en secouant la tête.

" - Ces moldus, pardon.

- Tu sais pourquoi vous avez été séparés tous les deux ?"

Je me tournai vers le rouquin, resté silencieux depuis que nous avions fermé la porte de ce compartiment. Il semblait rougir jusqu'aux oreilles après avoir posé cette question, pensant qu'elle était sûrement inappropriée.

"- À vrai dire... Je n'en ai pas la moindre idée. On m'a envoyé en Amérique sans me demander mon avis alors qu'Harry restait ici avec notre oncle et notre tante...

- Toi aussi tu l'as ?" Demanda alors Harry en montrant sa cicatrice qui semblait ébahir Ron. "La cicatrice.

- La mienne est différente."

Je relevai moi aussi mes cheveux pour la lui montrer. Il me fit la remarque comme quoi elle semblait ne pas avoir été finie. Je m'étais déjà fait la réflexion moi aussi. Je la décrivais comme un "V", mais je la voyais souvent comme un éclair que l'on n'avait pas fini de dessiner, car l'une des branches était plus courte.

     Harry reprit avec les questions. Je lui avais expliqué que ma vie à New-York avait été divisée en deux parties et que je n'étais dans ma famille actuelle que depuis mes six ans. J'avais passé trois ans dans un orphelinat et maintenant, je vivais avec deux non-mages, Lou et Victor Bentley. Je lui expliquai que j'étais à Ilvermorny avant d'arriver ici, et que non, je n'avais pas la moindre idée de la raison pour laquelle Poudlard m'informait de mon inscription cette année seulement. Il avait l'air tellement sceptique que je ne fus pas surprise de l'entendre me poser des questions sur nos parents afin de se faire un avis plus concret sur ce qui semblait à la fois être un énorme mensonge potentiel, mais aussi et surtout, une vérité aussi étrange que bouleversante. Alors j'avais continué à lui répondre. En jetant quelques coups d'œil à Ron à côté de nous, je vis qu'il était extrêmement attentif, mais aussi très impressionné.

"- Alors... Tout ça... C'est vrai ?"

Un soupir de soulagement passa mes lèvres. Il avait l'air de me croire. Après tout, je n'aurais jamais eu assez d'imagination pour inventer un mensonge aussi gros et rempli d'insensibilité.

"- Oui. J'ai attendu ce moment si longtemps, Harry. Je voulais tellement te retrouver... Et je sais que tout ça te semble complètement tiré par les cheveux...

- J'ai appris que j'étais un sorcier, Alexis. Et que j'avais survécu à un sort de mort lancé par Voldemort. Je sais plus vraiment ce qui est tiré par les cheveux et ce qui ne l'est pas."

Cette phrase me provoqua un léger rire de nervosité, après un sursaut lorsqu'il évoqua celui qui causa tant de dégâts dans nos vies. Puis, je pus voir ses lèvres s'étirer en un sourire. Il restait sceptique, mais il s'était détendu. Et j'en étais ravie.

     Les minutes passèrent et nous avions inclus Ron dans nos discussions. Il nous avait parlé un peu de lui et maintenant, nous connaissions son nom de famille : Weasley. Entre temps, nous avions acheté des bonbons et en avions rempli notre compartiment. Harry avait presque tout payer et m'avait expliqué qu'il tenait tout cet argent de nos parents qui avaient rempli deux coffres à nos noms. Je ne le savais même pas ! La prochaine fois que je me rendrai sur le Chemin de Traverse, je tâcherai d'aller jeter un œil à Gringotts pour trouver ce fameux coffre.

"- D'ailleurs..." Lança Harry après avoir ouvert un paquet de bonbons. "Est-ce que... Tu te rappelles ? De la nuit où c'est arrivé ?

- Euh..."

Je vis les deux paires d'yeux présentes avec moi se diriger dans ma direction alors que je me sentais bredouiller. Je ne me souvenais que de quelques bribes de la soirée. Les détails les plus traumatisants, surtout. Je ne savais pas vraiment si c'était une bonne idée de lui raconter ça maintenant...

Soudain, notre compartiment s'ouvrit sur une jeune fille à la crinière volumineuse. Elle semblait avoir le même âge que mon frère et Ron, et elle avait déjà enfilé sa tenue. Merlin merci.

"- Vous n'auriez pas vu un crapaud ?" Demanda-t-elle. "Un garçon nommé Neville a perdu le sien.

- Aucun de nous ne l'a vu, désolée..." Répondis-je. "Je vous laisse tous les deux les garçons, je vais essayer de trouver des troisièmes années.

- Oh... D'accord.

- On se revoit à la répartition. À tout à l'heure !

- À tout à l'heure, Alexis !" Lança Ron.

En m'avançant jusqu'à la porte, je passai auprès de la jeune fille et lui demandai.

"- Où est ce Neville ? Si jamais je croise un crapaud, j'irais lui rendre.

- Il est au tout premier compartiment, juste derrière la locomotive.

- Merci." Souris-je.

Une fois sortie du compartiment, je me sentis enfin respirer. J'étais tellement soulagée. Un poids que je transportais depuis toutes ces années venait de s'envoler de mes épaules. Et voir Harry se détendre au fur et à mesure que je lui expliquais qui j'étais me rassurais.

     Déambulant dans le couloir du train, les yeux vissés sur le sol et mes pensées se promenant un peu partout, je percutai soudainement quelqu'un. En relevant les yeux, je croisai deux prunelles grises.

"- Désolée...

- Ce n'est rien." Sourit le garçon dans lequel je m'étais cognée. "Tu as l'air autre part. Tout va bien ?

- Oh, oui." Répondis-je, surprise par cette question. "Merci de demander. C'est très gentil." Souris-je.

"- C'est surtout normal." Ajouta-t-il avant de tourner la tête vers la fenêtre du compartiment à ma gauche. "Le train arrive bientôt. Tu devrais enfiler ta robe."

Je baissai les yeux sur l'uniforme de celui-ci et remarquai son petit écusson jaune. Poufsouffle.

"- Effectivement. Je vais chercher un compartiment. Merci du conseil."

Il me rendit mon sourire. Tandis que nous échangions un regard, j'entendis deux voix m'appeler à ma droite.

"- Alexis !"

Je fronçai les sourcils et tournai la tête vers le compartiment. Deux rouquins identiques me faisaient signe. Il me semblait les reconnaître de tout à l'heure. C'était les jumeaux de la famille de Ron. Je ne pus m'empêcher de rire nerveusement. Aux Etats-Unis, on ne me reconnaissait pas. Alors savoir que les gens ici arrivaient à me reconnaître... C'était assez nouveau.

"- Alexis ?"

Je me retournai vers le Poufsouffle et hochai la tête.

"- Eh bien, je crois que tu es attendue. Moi, c'est Cedric.

- Enchantée.

- De même. J'espère qu'on aura l'occasion de discuter un peu plus.

- Moi aussi !"

Il esquissa un nouveau sourire et je le laissai s'éloigner avant de me retourner vers les frères de Ron. Je croisai les bras sur ma poitrine et secouai la tête.

"- Comment vous connaissez mon nom ?

- T'es Alexis Potter !

- La bonne question à poser aurait été comment ne pas le connaître !"

Je levai les yeux au ciel.

"- On t'as surtout entendu te présenter à Harry." Sourit l'un d'eux.

"- Ah ! Ca explique tout."

Je me mis à rire et secouai la tête en les rejoignant.

"- Vous êtes des Weasley, non ?

- Alors ça... Comment toi, tu connais nos noms ?"

Ils se regardèrent en haussant les sourcils et je secouai la tête.

"- Parce que j'ai discuté avec Ron et que je vous ai vu sur la voie !

- Possible, en effet...

- Bon, par contre vos prénoms, j'en ai pas la moindre idée." Repris-je.

"- Moi, c'est Fred.

- Et moi, c'est George.

- Enchantée !"

Ils me répondirent qu'il en était de même pour eux avant de me dire que j'avais l'air trop vieille pour une première année.

"- Parce que je rentre en troisième année." Souris-je.

"- Sérieux ? Comment ça se fait qu'on ne t'aies pas rencontrée plus tôt ?

- Parce que je fais ma rentrée maintenant. Mais j'ai aucune idée de pourquoi je rentre maintenant !" Répondis-je en haussant les épaules, pensant intérieurement que j'avais prononcé cette phrase beaucoup trop de fois.

Je les informai que nous ferions mieux d'enfiler nos robes et ils soupirèrent alors que je sortais la mienne.

"- Qu'est-ce que vous faisiez tous les deux ? J'aurais pensé que vous seriez avec votre autre frère de la gare.

- Percy ?" Ricana celui que je me rappelais être George.

- Pas moyen." Termina Fred. "De toute façon, il est avec ses copains les préfets."

Une fois nos robes toutes enfilées, je m'exclamai.

"- Oh ! Il est préfet ?

- Préfet-en-chef ! S'il te plaît !" Rectifia l'un d'eux avec un air hautain.

- Et malheureusement pour nous, c'est un désavantage terrible.

- Je vois. Il est trop strict avec sa famille ?"

Ils se regardèrent et soupirèrent dramatiquement.

"- Ce n'est pas qu'il est trop strict...

- C'est qu'il prend ce rôle beaucoup trop à cœur. Et il est tellement pompeux !

- Et tu te rends compte que même avec nous...

- Ses très chers et adorables petits frères aux 0 défauts !

- Il nous passe à la trappe à chaque petite erreur, qui de plus, sont totalement involontaires !"

J'explosai de rire à leur petite comédie et m'assis sur la banquette.

"- C'est bizarre, mais j'ai comme l'impression que vous n'avez pas l'air aussi innocents que vous voulez me faire croire.

- Nous ?" S'exclamèrent-ils en s'asseyant autour de moi.

"- Non !" Reprit George.

"- Nous sommes sages comme des images !"

J'arquai un sourcil et croisai les bras.

"- Et ces images, elles sont non-mages ou sorcières ?"

Ils échangèrent un regard et se moquèrent du fait que j'avais utilisé le mot "non-mages", esquivant ma remarque. Ils mimèrent le fait de prendre le thé et lancèrent de grands "Ici, on dit moldu, m'lady" ! Leurs bêtises me firent pratiquement pleurer de rire et nous débattîmes sur le fait que je passais mon temps à dire "non-mages" et pas "moldus".

"- Vous me désespérez." Soupirai-je avant de voir que le Poudlard Express s'était arrêté dans un petit village.

     Je me retournai vers les jumeaux et leur demandai de m'aider à savoir où me diriger. Ils hochèrent la tête en disant qu'ils ne m'auraient pas abandonnée de toute façon, ce qui me fit sourire. Je restai entre les deux rouquins qui m'entraînèrent avec eux jusqu'à des calèches. Pourtant, je vis les plus jeunes partir vers une autre direction.

"- Dis-moi, Alexis, elle était cool ton école ?

- Grave ! Ilvermorny reste l'un des meilleurs endroits de tout le Massachusetts, voir de tout le pays. Et je pèse mes mots.

- Je suis sûr qu'à côté de Poudlard, tu la trouveras nulle au bout de deux semaines.

- Alors là ! Rêve toujours."

Il éclata de rire et me tendit sa main.

"- Je te parie dix mornilles que tu te sentiras tellement bien à Poudlard qu'Ilvermorny aura disparu de ta tête dans deux semaines !

- Ah ouais ? Tu veux parier ?" Lançai-je avec défi.

"- Et ouais ! Alors ? T'as peur ?

- Oh, George si tu savais ce que tu viens de déclencher ! Pari tenu. Prépare les mornilles, mon grand, elles vont bientôt rejoindre ma poche !"

Je serrai sa main sous les yeux amusés de son jumeau, un sourire en coin. Deux ans à Ilvermorny que je n'étais pas prête d'oublier ! Je m'étais fait de supers amis qui me manquaient énormément là-bas, et même si je ne doutais pas que le reste de ma scolarité allait être toute aussi bien maintenant que j'avais retrouvé mon frère et que j'étais entourée de nouvelles personnes comme les Weasley, je savais que je n'oublierai pas Alazéa, Tim, Gas, Yasmin et nos aventures en deux semaines. Plus qu'à patienter et récupérer mes dix mornilles !

     Quelques minutes passèrent quand les calèches démarrèrent enfin. Fred, George et moi avions été rejoints par Lee Jordan qui semblait assez proche des jumeaux. Le groupe de première année qui s'était éloigné auparavant n'était pas revenu et je commençais à me poser des questions. Les étranges chevaux noirs qui tiraient nos calèches ne semblaient pas être intrigués et n'allaient probablement pas s'arrêter pour les élèves qui s'étaient éloignés. Ni Harry, ni Ron, et ni la jeune fille qui aidait le dénommé Neville à retrouver son crapaud n'étaient dans les calèches qui nous précédaient et nous devançaient.

"- Les garçons ?

- Oui ?" Répondit Fred.

"- Les premières années ne viennent pas avec nous ?" Demandais-je, intriguée.

"- Ils passent par le lac noir. En bateaux." M'informa Lee.

"- Oh... Pourquoi ?

- C'est comme ça !" Lança George. "Personnellement, je ne cherche pas la réponse."

J'hochai la tête et la détournai pour admirer l'un des chevaux de la calèche à notre droite. Malgré leur allure de chevaux ailés squelettiques et effrayants, je leur trouvais un certain attrait. Il me semblait que j'avais déjà entendu parler de ces chevaux. Des Sombrals si je me souvenais bien. Je savais qu'ils étaient spéciaux, mais j'avais un trou de mémoire atroce sur ce qui les rendaient si spéciaux.

"- Qu'est-ce que tu regardes ?" Me demanda George.

"- Les chevaux.

- Quels chevaux ?" Demanda Fred.

Je relevai la tête vers eux. Ils ne les voyaient pas ?

"- Bah... Ceux qui tirent nos calèches. Quelle question." Ricanai-je.

"- Les calèches avancent seules, Alexis." Se moqua-t-il.

Je secouai la tête.

"- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Vous ne les voyez pas ?

- Pas du tout, Potter !"

"- Tu ne serais pas un peu folle toi ?" Ria Fred.

Je roulai des yeux et tentai de me rappeler de ce que j'avais pu lire. Mais le trou de mémoire était trop fort. Ce qui m'était curieux, c'était pourquoi étais-je la seule à les voir ?

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