♣Chapitre 18.
Malgré notre victoire lors du match, celui-ci avait été atroce. Du cognard complètement fou qui nous en voulait à Harry et moi aux moqueries incessantes de nos adversaires pendant le match, j'avais fini avec un mal de tête énorme. Heureusement, nos batteurs nous avaient aidé un bon moment, et nous avions réussi à esquiver la plupart des attaques de la balle folle. Et malheureusement, Harry avait fini par se faire percuter et s'était retrouvé au sol, le bras cassé. Lockhart avait souhaité l'aider, malgré le refus du blessé, et cet espèce abruti incompétent auto-proclamé professeur lui avait tout bonnement fait disparaître l'os entier, transformant le bras de mon frère en énorme gant couleur chair. Bon sang, mais que quelqu'un le vire ! En arrivant à l'infirmerie, Pomfresh fut prise d'une colère noire quand elle apprit la situation, ce qui me fit silencieusement rire, imaginant la scène si Lockhart avait été en face d'elle.
"- Vous auriez dû venir immédiatement ici !" S'exclama-t-elle. "Je peux ressouder les os en quelques secondes, mais les faire repousser...
- Vous allez y arriver, n'est-ce pas ?" Demanda Harry, désespéré.
"- J'y arriverai, sans aucun doute, mais ce sera douloureux. Il faudra passer la nuit ici.
Pomfresh était un cadeau du ciel. Alors que Ron aidait Harry à mettre le pyjama que lui avait lancé l'infirmière, je m'assis sur le lit d'à côté, profitant qu'il n'y ait personne d'autre. Ron ouvrit le rideau qui nous séparait, Hermione, mon frère et moi, avant de lancer.
"- Alors, Hermione, tu admires toujours autant Lockhart, maintenant ? Si Harry avait eu envie d'être transformé en mollusque, il l'aurait demandé...
- Tout le monde peut commettre des erreurs. D'ailleurs, ça ne te fait plus mal, n'est-ce pas, Harry ?"
Je me frappai le front de ma main. Non, bien sûr que ça ne lui fait plus mal s'il n'a plus d'os, Hermione !
"- Non. L'ennui, c'est que ça ne me fait plus rien du tout." Répondit-il.
"- Admets-le, Hermione." Soupirai-je. "Il est incompétent. Et il ne sait même pas donner de cours. Même ceux de Quirrell était mieux construits, et il partageait son corps avec Voldemort."
Elle fronça le nez, agacée.
"- Tu racontes n'importe quoi ! Puisque je vous dis que tout le monde peut commettre des erreurs ! Et puis ne compare pas l'incomparable, Alexis. Avec Lockhart, on parle de toutes ses aventures passionnantes !"
Bien sûr qu'on parlait de ses aventures... On ne parlait que de lui ! Pour le côté passionnant, on repassera.
"- Tu verras quand il partira l'année prochaine." Commençai-je. "Il ne te manquera pas du tout. En espérant qu'on aura un vrai professeur, cette fois-ci."
Elle croisa les bras sur sa poitrine et je me levai, m'approchant de mon frère.
"- Tu vas passer une mauvaise nuit." Prévint Pomfresh en versant du Poussoss dans un récipient. "Faire repousser des os, ça fait mal."
Harry se mit à tousser en buvant ce qu'on lui avait donné.
"- Eh bien quoi ? Tu ne t'attendais pas à du jus de citrouille, j'espère ?" Lança-t-elle avant de pester contre la dangerosité de certains sports et l'incompétence de professeurs comme Lockhart.
Je ne pus retenir un rire une fois qu'elle fût partie et donnai un peu d'eau à mon frère.
"- Toi, ça va ?" Me demanda Harry, reposant son verre d'eau.
J'hochai la tête.
"- Le cognard n'a rien fait d'autre que me frôler." Affirmai-je.
"- Tant mieux.
- C'aurait tout de même été mieux si ni toi, ni moi n'avions été touchés." Le repris-je.
"- Tu as entendu Pomfresh. Je vais récupérer mes os. Ca lui met un peu de travail en moins que je sois le seul." Sourit-il.
Je levai les yeux au ciel, un sourire en coin.
"- On a quand même gagné." Lança Ron. "Vraiment incroyable, la façon dont tu as attrapé le Vif d'or. Il fallait voir la tête de Malefoy... Il avait l'air prêt à tuer !
- J'aimerais bien savoir ce qu'il a fabriqué avec ce cognard."
Je tournai la tête vers Hermione et arquai un sourcil.
"- C'est lui d'après vous ?
- Oui. Mais pour en être sûrs, on peut ajouter ça à la liste des questions qu'il faudra lui poser quand on aura pris le..."
Ron tapa sur la jambe d'Harry alors qu'il était allongé dans son lit et échangea un regard avec lui.
"- Le quoi ?"
Ils échangèrent un regard tous les trois, probablement à la recherche d'un mensonge à inventer, quand la porte s'ouvrit à la volée sur les autres membres de l'équipe.
"- Extraordinaire ce que tu as fait, Harry ! Je viens de voir Marcus Flint passer un savon à Malefoy en hurlant qu'il avait le Vif d'or juste au-dessus de sa tête et qu'il ne l'a même pas vu. Malefoy n'en menait pas large, tu peux me croire."
Je me retournai vers le trio et leur fis comprendre que je voulais une réponse avant de voir l'équipe nous rejoindre. George me demanda si j'allais bien, et j'affirmai que je n'avais pas été touchée. Cependant, personne n'eut le temps de rester bien longtemps, puisque notre infirmière se mit à rugir.
"- Ce garçon a besoin de repos, il faut lui faire repousser trente-trois os ! Alors, dehors ! Dehors !"
Personne n'eut le droit de rester avec Harry, ce qui me fit soupirer. Mais les jumeaux m'assurèrent que je pouvais toujours revenir demain. J'y comptais bien !
Dès le lendemain matin, nous apprîmes qu'une nouvelle pétrification avait eu lieu. Seulement, il s'agissait maintenant d'un élève... Colin Crivey. Jusqu'à présent, ce n'était que Miss Teigne. Mais si les élèves en sont victimes... Ca commençait vraiment à faire flipper.
"- Eh, Ginny, du calme... Il va s'en sortir. Colin est simplement pétrifié. Certes, ce ne doit pas être très agréable... Mais madame Chourave et madame Pomfresh sont très compétentes et elles vont réussir à le sortir de cette situation !" Tentai-je de la rassurer.
La dernière des Weasley était catastrophée. Bien plus que lorsque Miss Teigne avait été retrouvée. Et les blagues de Fred et George ne la détendaient pas, bien que ça ne m'ait pas étonnée. Se cacher derrière des statues et attendre de voir arriver leur sœur pour sortir de leur cachette, recouverts de peaux de bête... Ca n'avait clairement pas été leur meilleure idée.
"- Laisse tomber, Alex. Je crois que c'est peine perdue, elle panique vraiment."
Je soupirai en frottant son dos pour la réconforter. Il fallait trouver le coupable au plus vite... Sinon, ça n'allait pas seulement être les élèves qui paniqueraient, mais ce serait aussi et surtout les parents. Et le risque, c'était qu'ils ne veuillent plus remettre leurs enfants au collège jusqu'à nouvel ordre. Peu après, je me levai, soupirant, et m'installai à la fenêtre de notre tour en fixant l'extérieur, préoccupée. Harry était sorti de l'infirmerie, et il n'était pas revenu me voir depuis. J'avais beau les avoir cherchés toute la journée, je n'avais aucune idée d'où lui et ses amis étaient partis. C'est tout de même dingue, ça ! J'avais l'impression qu'ils avaient passés les derniers jours, voire les dernières semaines, à m'éviter. J'étais certaine qu'ils cachaient quelque chose. Les réactions d'Harry ne trompaient pas. Et puis, il passait son temps à me mentir. Il avait ce tic quand il mentait. Ses pupilles semblaient se dilater dès qu'il prononçait un mensonge. Plutôt pratique de remarquer ces détails.
Plus tard dans la semaine, on nous apprit la création d'un club de duel afin de nous entraîner à nous défendre à cause des attaques que Poudlard subissait. Il fallut également s'inscrire sur la liste de ceux qui restaient à Poudlard pendant les vacances, et c'était avec joie que je vis que tous mes amis, sauf Cedric et Tim, restaient. Quand les inscriptions pour le club de duel furent ouvertes, les jumeaux s'empressèrent de me demander de m'y inscrire aussi.
"- Je ne sais pas trop... Ca risque de dégénérer." Souris-je avant d'ajouter. "Donc ce serait peut-être une bonne chose que je vienne !
- En plus, si tu te retrouves face à un jeune garçon en détresse, tu pourras combattre l'ennemi !
- Tu parles de toi ?" Souris-je.
"- J'ai toujours besoin d'une belle demoiselle pour venir me sauver d'un gros reptile.
- Je serai ton chevalier servant, alors."
Nous nous mîmes à rire tous les trois, puis, ils m'entraînèrent avec eux jusqu'à la grande salle pour dîner. La première séance était à vingt heures ce soir, et quand nous y retournâmes, le professeur qui dirigeait le club monta sur l'estrade, provoquant mon désespoir, à tel point que j'avais manqué de m'étouffer avec ma propre salive. Oh non... Tous, sauf lui.
Tous, sauf Lockhart.
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