♦Chapitre 15.

     Lorsque nous jugeâmes qu'il était assez tard pour sortir, Harry, Ron, Hermione et moi nous rejoignîmes dans la salle commune. Seulement, en arrivant, je remarquai que le crapaud de Neville, Trevor, se trouvait là. Et il n'était pas censé l'être.

"- Trevor ! Tu ne devrais pas être là !

- Et vous aussi." 

Après un sursaut en entendant la petite voix fébrile du propriétaire du crapaud s'élever derrière le fauteuil sur lequel était posé Trevor, Neville apparut en s'en levant pour se dresser face à nous.

"- Neville ! Qu'est-ce que tu fais là ?" Demandai-je en lui faisant les yeux ronds.

"- Je pourrais vous retourner la question." Répondit-il. "Vous allez encore apporter des ennuis à Gryffondor si vous sortez.

- Tu ne comprends pas, Neville.

- C'est très important." Dis-je à la suite d'Harry.

"- Je ne vous laisserais pas sortir... Je suis... Je suis prêt à me battre !" Dit-il en levant ses poings.

Hermione s'avança en sortant sa baguette alors que je lui lançai une grimace désolée, devinant que cela annoncerait quelque chose de désagréable pour le Londubat.

"- Neville, je suis réellement désolée, mais il le faut. Tu comprendras plus tard. Petrificus Totalus."

Neville devint alors aussi rigide que de la pierre et tomba au sol. Harry et Ron échangèrent un regard alors que j'en échangeai un avec Hermione, hochant doucement la tête. J'avais eu la même idée. Pauvre Neville...

"- On a les mêmes idées à ce que je vois. C'est pour son bien." Assurai-je.

"- Vous êtes effrayantes... Brillantes, mais effrayantes." Lâcha Ron.

     Je fus la première à enjamber le petit brun, avant que mon frère et ses amis ne me suivent. J'avais pensé à prendre la guitare que m'avait offerte Hagrid à Noël, au cas où il était nécessaire de s'occuper de Touffu. Le voleur n'y était peut-être pas déjà passé. Cependant, une fois devant la porte et après l'avoir ouverte, nous pûmes voir que Touffu était déjà endormi, et qu'une harpe lui jouait un air de musique. Je déposai ma guitare à côté de celle-ci.

"- Rogue est déjà passé ! Dépêchons-nous !" 

La patte de Touffu bloquait la trappe que nous voulions ouvrir et nous devions le déplacer. Effrayés d'imaginer la situation si le chien à trois têtes se réveillait, nous fîmes au plus vite et ouvrîmes la trappe qu'il protégeait sur fond de mélodie envoûtante à la harpe. Fermée à clé, je m'empressai de la déverrouiller et constatai qu'elle semblait sans fond.

"- C'est bien trop profond ! Comment a fait Rogue pour tomber sans se faire mal ? Vous pensez qu'on peut descendre avec sécurité ?"

     Alors que je sentais une différence dans l'atmosphère, Ron se mit à pousser un cri de dégoût, ce qui me fit tourner la tête vers lui. Il était écœuré par un flot de bave qui lui était tombé sur l'épaule.

"- Tu vas réveiller Touffu ! Ronald, moins fort !" Gronda Hermione.

Comprenant que cette bave n'était clairement pas de Ron, je relevai la tête soudainement et ouvris de grands yeux en voyant les trois qu'avait Touffu nous regarder en grognant, prêtes à nous sauter dessus.

"- Sautez !" M'exclamai-je.

Accompagnant le geste à la parole, je me jetai dans la trappe et tombai jusqu'à toucher quelque chose amortissant ma chute. Ca ressemblait à une sorte de plante. Une fois tout le monde descendu et pensant que nous étions sortis d'affaires, je sentis que la plante commençait à se resserrer autour de moi. Sourcils froncés, je commençai à m'agiter, sachant pertinemment que nous allions arriver à bout de souffle dans peu de temps si elle continuait à nous enlacer aussi fortement.

"- Cette plante est en train de nous étrangler !" Paniqua Ron, se débattant.

"- L'une d'entre vous connaît cette plante ou pas ?" Demanda Harry dont la panique était aussi perceptible.

"- C'est un Filet du Diable ! Arrêtez de paniquer ! Plus vous bougez, plus elle vous étouffe !"

Puis, c'est à cette phrase qu'Hermione disparut sous la plante, me faisant ouvrir de grands yeux.

"- Hermione !" Hurlai-je, ne sachant où elle avait disparue.

Sa voix parvint jusqu'à mes oreilles, ce qui me rassura et m'incita à me détendre. Elle avait raison, plus on se débattait, plus la plante nous étranglait. Mais ne sachant pas où elle était, j'avais inutilement paniqué. À mon tour, je disparus sous la plante et tombai à côté d'Hermione douloureusement.

"- Alexis !" S'écria Harry.

"- Détends-toi, Harry !" 

Il se décida enfin à nous écouter, et quelques secondes après, il nous rejoignit.

"- Harry !"

En revanche, Ron n'arrivait pas à se détendre malgré tout ce que nous lui disions. Je me demandais même s'il arrivait à nous entendre tellement il paniquait.

"- Je suis sûre qu'il y a un autre moyen... Filet du Diable... Filet du Diable..."

La panique me faisait perdre tous mes moyens. Je ne savais plus ce que craignait le Filet du Diable, mais je l'avais sur le bout de la langue. Tout comme Hermione, je me mis à réfléchir à la vitesse de la lumière... De la lumière... Mais bien sûr ! Je sortis immédiatement ma baguette.

"- Je sais ! À l'ombre est vivace.

- Mais au soleil trépasse ! Mais oui ! Cette plante déteste la lumière !

- Lumos Solem !" M'écriai-je.

L'étreinte de la plante se desserra soudainement sous mon sortilège et Ron tomba lourdement à nos côtés. Lorsqu'il se releva, il lança après un soupire.

"- Ouf ! Une chance qu'on n'ait pas paniqué !"

J'ouvris de grands yeux et posai les mains sur les hanches.

"- Excuse-moi ?

- Une chance qu'Hermione et Alexis écoutent en herbologie surtout !" Rétorqua Harry. 

     Légèrement remis de nos émotions, nous entamâmes notre avancée dans un long couloir. Plusieurs longues minutes passèrent entre le début de notre balade et le moment où nous entendîmes de petits bruits d'ailes de plus en plus forts. Nous arrivâmes enfin dans une pièce remplie de clés volantes. Il n'y avait qu'un balai au centre de celle-ci. La porte face à nous attira notre regard et nous nous y rendîmes pour constater qu'elle était fermée à clé.

"- Il faut trouver la bonne clé." Déclarai-je.

"- Mais comment savoir laquelle est la bonne ? Il y en a des centaines !" Se lamenta Ron.

"- Il en faut une vieille usée." Expliqua Harry.

Il leva les yeux et son regard s'arrêta sur une clé en particulier.

"- C'est celle-ci."

Je levai les yeux vers l'endroit qu'il regardait et vis une clé usée par le temps stagner dans les airs. Elle correspondait.

"- Tu es attrapeur. C'est à toi d'essayer de la récupérer, Harry." Affirmai-je. 

Il hocha la tête et se dirigea vers le balai. À peine était-il monté dessus que la clé de toutes ses convoitises commença à vouloir s'échapper, alors que toutes les autres tentèrent d'attaquer mon frère. Nous ne pouvions rien faire pour l'aider, les protections de Dumbledore étaient bien trop intelligentes pour céder sous un simple sortilège de pétrification. Mais au bout d'un certain temps, il réussit à attraper la clé et se dépêcha d'ouvrir la porte. Nous entrâmes dans la pièce suivante et refermâmes la porte au plus vite pour éviter que les clés ne nous poursuivent et attaquent. Nous les entendîmes se planter dans la porte, puis, nous nous retournâmes en poussant un soupir. Mais ce que nous avions en face de nous m'arracha un grognement d'insatisfaction. On avait loin d'en avoir terminé.

"- C'est...

- Un échiquier magique géant." Termina Harry à ma suite.

"- Il faut qu'on joue ?" Demandai-je.

"- Et qu'on gagne." M'affirma Ron. "On va devoir devenir les pièces de l'échiquier."

Ron était notre spécialiste sur cette épreuve. Il s'avança pour analyser le plateau, puis lâcha après un certain temps.

"- Je prends la place du cavalier. Harry, tu seras le fou. Alexis et Hermione, vous serez les tours."

Les pièces citées avaient alors quitté l'échiquier pour nous laisser la place libre. Nous nous installâmes à nos places respectives, et le jeu débuta. Ron avait les rennes et dirigeait le jeu.

     Après plusieurs minutes de jeu, pas mal de pions avaient été détruits. Il en restait, mais nous étions en train de gagner. Jusqu'au moment où la reine adversaire tourna sa tête sans visage vers Ron. Harry leva les yeux vers son meilleur ami.

"- Ron, non !" S'exclama-t-il.

"- C'est le seul moyen, Harry.

- Non ! Il doit y en avoir un autre !

- Je sais ce que je fais, Harry.

- On peut m'expliquer ?" Demanda Hermione.

Je venais de comprendre ce qui se passait. Je me retournai vers Hermione et lui expliquai. Ron voulait se sacrifier.

"- Non ! Ron, il y a toujours un autre moyen ! 

- C'est le jeu, Hermione ! Je vais avancer et me faire prendre. Ensuite, Harry, tu pourras faire échec et mat.

- Mais...

- Tu veux battre Rogue, ou pas ?" S'énerva le rouquin.

Il y eut un long silence.

"- Écoutez, Hermione m'aidera à m'en sortir. Vous devez y aller tous les deux. Mais je vous préviens, après votre victoire, ne traînez pas ici et allez battre Rogue. Vous allez y arriver, vous êtes les Survivants."

Nous nous tûmes. Je ne savais même pas quoi dire. Ron était livide et s'avança, connaissant son sort. Alors, sans aucune hésitation, la reine le prit, et notre ami tomba au sol.

"- Ron !" Cria Hermione.

"- Ne bouge pas !

Elle m'écouta sur-le-champ.

"- On s'occupera de lui quand Harry aura fait échec et mat !" Affirmai-je, terrorisée par l'idée de ce qui pourrait nous arriver si nous bougions.

Harry regardait son meilleur ami et se retourna vers la reine. Il avança de manière à gagner et fixa le roi adverse.

"- Échec et mat."

Celui-ci posa sa couronne au sol et explosa. Hermione se précipita sur Ron et Harry et moi fîmes de même.

"- Allez-y tous les deux ! Battez-le et montrez-lui qui sont les enfants Potter ! Je m'occupe de Ron.

- Hermione..." Commençai-je.

Elle se jeta dans nos bras et lâcha.

"- Vous êtes de si grands sorciers.

- Pas autant que toi..." Fit Harry. 

Je sentais la gêne dans sa voix. Il était adorable et trop modeste.

"- Moi ? J'ai tout appris dans les livres. Mais l'amitié et le courage, par exemple, sont bien plus importants que ça. Oh, Alex, Harry... S'il vous plaît, faites attention." Nous implora-t-elle.

"- On te le promets, 'Mione."

     Elle me sourit et se replaça aux côtés de Ron. Harry se leva et m'attrapa la main. Nous nous dirigeâmes jusqu'à la dernière salle.

"- Vas-y en premier. Je reste en recul, il ne s'y attendra pas."

Il hocha la tête et commença à partir. Je n'avais pas arrêté de réfléchir à qui allait finir par nous faire face, quand soudain, je pensais avoir compris qui se tenait devant ce miroir.

"- Harry ! J'ai compris !" M'exclamai-je, sans pour autant crier.

Mais il était trop tard, Harry était déjà devant celui qui s'était révélé et que je venais de suspecter. C'était bien un professeur de notre école... Seulement, ce n'était pas Rogue, mais quelqu'un que nous n'aurions pu jamais soupçonner. Car celui qui se tenait face à nous n'était autre que Quirrell.

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