♦Chapitre 11.

     Du coin de l'œil, je pouvais voir le regard noir que lançait Fred à Pattenrond, ce qui me fit froncer les sourcils.

"- Qu'est-ce qu'il t'a fait ce chat ?" Ricanai-je.

"- Il a cassé notre oreille..." Ronchonna-t-il.

Je me mis à croiser les bras.

"- Ah oui ? Votre oreille ?"

En se rendant compte qu'il venait de se livrer tout seul, il tourna lentement la tête vers moi.

"- Alex...

- Que vous utilisiez pour nous écouter, je suppose ?

- Écoute... Ton frère...

- Je me fiche de tes excuses, tu sais déjà ce que je pense de ça. Peu importe la raison pour laquelle vous avez décidé de le faire, on en a parlé."

     Pour toute réponse, Fred me bouda la fin du repas alors que je rejoignais les rires de Ginny et Hermione face aux changements de nez avec lesquels s'amusaient Tonks. Elle passait d'un bec de canard à un groin de cochon en quelques secondes. Mais je fus distraite en entendant Arthur, Sirius et Harry discuter de l'audience qu'il allait avoir avec le Magenmagot. D'un coup, la voix d'Harry stoppa toutes les différentes discussions de la table.

"- Qu'est-ce que le ministère a contre moi ?"

Il y eut un silence. Moi, je continuais de manger, alors que tout le monde le regardait. Je savais ce qu'il avait contre lui. Puisqu'il l'avait contre moi également. Nous étions les enfants qui mentaient.

"- Montre-le lui." Ordonna Maugrey qui était tapi dans l'ombre de la pièce.

Nous nous tournâmes vers lui.

"- De toute façon, il le saura."

Shackelbolt sortit donc un exemplaire de la Gazette et le tendit à Harry.

"- L'article de celui-ci t'es réservé, mais ils ont aussi attaqué Alexis et Dumbledore." Expliqua Sirius. "Fudge use de son pouvoir y compris sur la Gazette du Sorcier pour calomnier quiconque affirme que Voldemort est de retour.

- Pourquoi ?

- Le ministre pense que Dumbledore veut son poste." Expliqua Remus.

"- Mais c'est insensé ! Une personne saine d'esprit ne peut pas croire que Dumbledore est...

- Parce que tu penses que Fudge est sain d'esprit ?" Ris-je.

Tout le monde se tourna vers moi.

"- T'as bien vu sa réaction le soir où c'est arrivé. Il ne voulait pas croire une seule de nos paroles. Il ne tourne pas rond, ce mec."

Harry me regardait et Remus reprit.

"- Il est corrompu par la peur. Et la peur fait faire des horreurs. La dernière fois que Voldemort s'est imposé, il a failli détruire tout ce qui nous est cher. Aujourd'hui, il est de retour et j'ai bien peur que le ministre fasse n'importe quoi pour ne pas affronter cette... Vérité effrayante..."

Mon parrain leva les yeux vers moi et Sirius continua alors à sa suite.

"- Nous pensons que Voldemort veut reconstruire son armée. Il y a quatorze ans, il avait de nombreux serviteurs. Sorciers et toutes sortes créatures des ténèbres. Il recrute massivement et nous essayons d'en faire de même. Mais rassembler des disciples n'est pas son seul but."

Maugrey se racla la gorge et Sirius se stoppa avant de reprendre.

"- Nous pensons... Que Voldemort cherche à obtenir quelque chose."

Tout le monde regardait Sirius avec attention. Surtout Harry et moi. S'il comptait dévoiler l'arme qu'il cherchait, je voulais l'entendre.

"- Sirius !" L'arrêta Maugrey.

"- Continue." Demandai-je pour enfin savoir ce qu'il cherchait.

Il se tourna vers nous et reprit.

"- Une chose qu'il ne possédait pas la dernière fois.

- Tu penses... À une arme ?

- Quelle arme ?" Redemandai-je.

"- Non ! Ça suffit maintenant ! Ce n'est qu'un enfant !

- Molly !" M'énervai-je. "Ça fait deux fois !

- Vous êtes trop jeunes ! Tous les deux ! Et si Sirius veut en dire plus, alors il n'a qu'à rejoindre l'Ordre !

- Tant mieux ! Je veux en faire partie. Si Voldemort lève une armée, je veux me battre." Lança Harry.

Sirius sourit, triomphant et l'air de dire "Vous voyez ?". Mais je le stoppai rapidement.

"- Crois-moi, petit frère, ça ne changera rien ! Vous croyez que je ne vous entends pas quand vous organisez des réunions dans mon dos ? Pour parler de ces sujets que vous ne voulez pas aborder quand je suis assise avec vous ?"

Il y eut un grand silence. Je me levai en repoussant le reste de mon assiette. Fred posa sa main sur la mienne.

"- Qu'est-ce que tu fais ?

- Je n'ai plus faim. Bonne nuit, tout le monde."

     Je m'empressai de rejoindre l'extérieur de la pièce et montai à l'étage en claquant la porte. Un "POP" se fit entendre derrière moi et une main attrapa la mienne alors que j'étais sur le point d'ouvrir la chambre.

"- Qu'est-ce que tu veux ?" M'agaçai-je.

"- Tu savais très bien qu'ils ne te raconteraient pas tout, tu l'as dis toi-même.

- Oui, mais on ne sait jamais... Ils auraient pu changer d'avis."

Je me retournai vers lui, les bras croisés, et il leva les yeux au ciel.

"- Tu es Alexis Potter. Aux yeux des adultes, tu seras toujours trop jeune. Je suis déjà assez outré que George et moi ne puissions rien savoir alors que comparé à toi, on est déjà majeurs...

- Ne commence pas à me prendre de haut, je te rappelle que ce n'est plus qu'une question de jours." Le coupai-je.

"- Alors que toi, t'es encore une gamine."

Je levai la main pour le taper, mais il me l'attrapa et me laissa poiroter, main en l'air, continuant son discours, un sourire en coin.

"- Fallait bien se douter qu'en bon premiers rivaux, vous n'alliez pas pouvoir tout savoir."

Il marqua une pause et élargit son sourire en coin.

"- Gamine."

Je levai l'autre main et il l'attrapa de la même manière. Il les rejoignit au-dessus de ma tête et me colla contre la porte.

"- C'est pas du jeu." Râlai-je, les sourcils froncés.

Il ricana et cacha son visage dans mon cou. Il déposa une ligne de baisers jusqu'à ma mâchoire et il monta vers ma joue. Il embrassa le bout de mon nez et je grimaçai en haussant un sourcil.

"- Ce que tu peux être ridicule des fois... Le bout du nez ?"

Il explosa de rire, et, alors que j'allais ouvrir la bouche pour lancer quelque chose, il déposa ses lèvres sur les miennes et m'embrassa avec passion. La chaleur qui s'éveilla dans mon bas-ventre m'avait rappelé celle de notre première fois. Ça n'avait peut-être pas été très agréable, mais on pouvait peut-être se rattraper...

"- Tu crois que George nous en voudra s'il doit attendre avant de pouvoir rentrer dans sa chambre ?" Murmurai-je en écartant mes lèvres des siennes.

"- Tant que ça n'éveille pas de soupçons..."

     Il m'attrapa sous les cuisses et me souleva pour que j'entoure mes jambes autour de sa taille. Il m'emmena jusqu'à la chambre qu'il partageait avec son frère et referma la porte derrière nous, faisant attention à isoler la pièce. Pauvre George...

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