♦Chapitre 10.
Alors qu'une douleur dans mon ventre me dérangeait péniblement, j'entendis au loin quelques voix discutant. Il me fallut du temps pour percevoir ce que les trois voix que je distinguais se disaient.
"- D'après Pomfresh, elle devrait enfin se réveiller." Annonça la première voix.
"- D'accord... Si vous pouviez lui demander de m'envoyer une lettre une fois qu'elle sera réveillée, ce serait sympa." Demanda la seconde voix avant de rajouter après un silence. "Bonnes vacances, les Weasley. Et à toi aussi.
- Bonnes vacances, Diggory." Conclut la troisième voix.
Quelques secondes passèrent avant que je n'arrive à ouvrir les yeux. Cependant, la lumière m'aveugla tellement que je les refermai instantanément en soufflant. En remuant doucement, je sentis mes membres engourdis se réveiller, et avec eux, une douleur au bras gauche. J'avais l'impression d'avoir dormi des mois.
"- Alex ?"
Une voix que je n'avais pas encore entendue s'éleva sur ma droite alors que j'ouvris mes paupières plus lentement pour m'habituer à cette luminosité affreusement forte. Je distinguai trois personnes. Deux à la chevelure rousse, et un aux cheveux noirs.
"- Alors ?" Demandai-je.
Ils échangèrent un regard confus tous les trois, ce qui me fit sourire.
"- On l'a gagné ce match ?"
George éclata de rire alors que Fred secouait la tête de gauche à droite, un sourire aux lèvres, répétant que j'étais une idiote. Harry, lui, serrait ma main en souriant, hochant la tête.
"- Au prix d'une de nos joueuses, mais oui !"
Je jetai un coup d'œil à mon bras gauche et arquai un sourcil. En essayant de me redresser afin d'être légèrement plus assise, je grimaçai. La douleur n'était pas énorme, mais c'était fort désagréable.
"- Et... On est quel jour, exactement ?" Demandai-je en jetant un coup d'œil par les fenêtres.
"- Le premier jour des vacances de Noël." Annonça Fred. "Hermione et Cedric sont passés avant de rentrer chez eux." M'informa-t-il. "D'ailleurs, n'oublie pas d'envoyer une lettre à Cedric pour le prévenir."
J'étais donc restée inconsciente pendant plus d'un mois... Je comprends mieux maintenant pourquoi je me sentais aussi engourdie ! George ajouta que Flint avait eu le droit à une sacrée sanction pour avoir pris la batte d'un de ses batteurs avec comme unique but de blesser. Tant mieux.
Tout en souriant, je tournai la tête vers Harry qui me regardait avec inquiétude.
"- Tu as encore l'air blessée.
- Je ne dirais pas que je souffre, mais je ne dirais pas que c'est une sensation des plus agréable." Rectifiai-je. "Mais maintenant que je peux bouger, je devrais aller mieux dès demain.
- J'espère."
Je le rassurai d'un sourire chaleureux avant de repenser avec joie au fait qu'il m'avait enfin appelée "Alex". Jusqu'à présent, ça n'était jamais arrivé. Je pense qu'il ne se sentait pas encore tout à fait à l'aise pour le faire. Il aura fallu attendre un trimestre, mais c'était enfin arrivé. Nous avancions petits pas par petits pas. Je me doutai que les choses devaient être compliquées pour lui encore aujourd'hui. Mais j'étais confiante.
Tandis que nous continuions à discuter et plaisanter, je sentis quelque chose frôler ma main droite. Tournant la tête vers celle-ci, je remarquai celle de Fred tout près. Un sourire en coin, je relevai les yeux vers lui, en remarquant qu'il fixait son frère parlant au mien. Finalement, en sentant que je bougeai mon petit doigt à côté de sa main, il se retourna vers moi et retint un éclat de rire en me voyant hausser les sourcils d'un air taquin. Puis, il écarta doucement sa main, ce qui manqua moi aussi de me faire éclater de rire quand il la porta à son menton comme si de rien n'était.
"- Bon. On va vous laisser en famille, vous deux. On se revoit plus tard ?
- Bien sûr.
- À plus tard."
Après les avoir moi aussi saluer, je me rendis compte que mon inconscience avait résulté en une absence de lettres pour mes parents adoptifs. Ils devaient être inquiets ! Il fallait que je leur écrive dès ce soir.
Une fois ma réflexion passée, je levai les yeux vers Harry et demandai.
"- Qu'est-ce que j'ai manqué ?
- Après t'avoir déposée à l'infirmerie, Hagrid nous a proposé de venir boire un thé avec lui le temps que Pomfresh nous en apprenne plus sur ton état. Du coup, Ron, Hermione et moi y avons été, et on a appris que c'était lui qui avait amené Touffu à Poudlard. Il est là pour protéger ce qui se cachait sous la trappe que vous avez aperçue, Hermione et toi."
Grimaçante et ayant bloqué sur un détail de cette histoire, je ne pus m'empêcher de lancer.
"- Touffu ? Cette chose a un nom ?
- C'est marrant, c'est ce qu'a exactement demandé Hermione à Hagrid." Ricana-t-il.
Je le rejoignis dans son rire et il reprit.
"- Hagrid nous a dit que ce que gardait Touffu ne regardait pas les élèves et que tout restait entre Dumbledore et Nicolas Flamel.
- Nicolas Flamel ?"
Je fronçai les sourcils. Ce nom me disait quelque chose, ce que je m'empressai de partager avec Harry.
"- Il me semble avoir déjà lu quelque chose sur lui, mais je ne me souviens plus d'où, ni quand.
- Hermione aussi a déjà entendu parler de lui. Elle cherche son nom partout. Peut-être que si vous êtes deux à avoir entendu son nom, les recherches seront plus concluantes ?
- Sûrement... Tout ce dont je me souviens, c'est qu'il est français et qu'il est excessivement âgé. Ce qui est anormal, car au-delà de six cents ans, je doute qu'on puisse encore avoir de la peau sur les os."
Frustrée de ne plus me souvenir du reste de mes lectures, je me mis à râler alors que l'infirmière arrivait pour m'administrer des soins qui me remirent sur pied plus vite que ce que je pouvais penser. Je n'eus même pas besoin d'attendre le lendemain pour sortir. Et mon premier réflexe, bien qu'on puisse le trouver étrange, fût d'aller à la bibliothèque. Elle était si vide et si calme maintenant que les élèves avaient déserté l'école... Ce n'en était que plus agréable. Cependant, en une soirée, il m'avait été impossible de trouver le livre que je recherchais, et c'est madame Pince qui m'informa que je ferais mieux de partir. Ce fut donc le lendemain que je m'empressai d'aller la voir pour lui demander si la bibliothèque contenait un quelconque livre sur des inventeurs français.
"- J'en ai bien un, mais vous allez être dessus un bon moment.
- Peu m'importe. J'ai besoin de lire en ce moment de toute façon."
Elle me montra du doigt un énorme livre qu'elle n'avait pas encore eu le temps de ranger, et je remarquai qu'il avait déjà été entre les mains d'Hermione. J'eus comme un déclic.
"- Par Merlin, merci madame ! C'est exactement celui que je cherchais !
- À la bonne heure ! Je vous souhaite une bonne lecture, miss."
Tout en la remerciant une énième fois, je m'empressai d'aller m'installer à une table pour commencer ma lecture. Les minutes passèrent encore et encore, et se transformèrent bientôt en heures. Je ne m'arrêtai qu'au moment où je trouvai enfin le fruit de mes désirs. Bingo !
Soulagée d'avoir trouvé notre petit Nicolas, je tournai la tête vers l'entrée de la bibliothèque en entendant des pas s'approcher, et une voix peu discrète s'exclamer.
"- Tous ces livres me donnent mal au crâne ! Tu es sûr qu'elle est là ?"
J'aperçus Harry me montrant du doigt à côté d'un Ron semblant presque avoir le vertige à force de regarder ces étagères gigantesques. Je leur fis de grands signes pour les inciter à me rejoindre au plus vite. Le rouquin me salua en me demandant comment j'allais, et juste après lui avoir répondu, Harry demanda.
"- Tu as trouvé quelque chose ?
- Le gros lot, même. J'ai non seulement mes infos sur Flamel, mais en plus, je crois connaître l'objet que cache Touffu.
- Eh bien, dis-nous !" S'impatienta Ron.
"- Un peu de suspens, mon cher Weasley."
J'imitai un roulement de tambour avant de commencer.
"- Nicolas Flamel était un alchimiste français connu pour avoir créé ceci." Dis-je en tournant le livre pour montrer l'illustration. "La pierre philosophale ! Elle permet à n'importe quel objet en métal de se transformer en or à son toucher, mais le plus important, c'est qu'elle promet immortalité et richesse à son détenteur. C'est certainement ce que protègent les professeurs !
- Et tu es sûre que c'est le Nicolas Flamel dont on parle ?
- J'en mettrais ma main à couper."
Cette fois, j'allais m'en rappeler, de notre Flamel ! Après avoir rangé le livre, les garçons et moi nous dirigeâmes vers la sortie. Nous passâmes l'après-midi ensemble, jusqu'à la fin de notre dîner. Alors que Ron avait décidé de remonter, fatigué, Harry et moi étions partis nous promener dans les couloirs. Tout en discutant de tout et de rien, nous arrivâmes jusqu'à une salle qui piqua notre curiosité au vif. Au milieu de celle-ci, un miroir trônait.
"- Qu'est-ce que c'est ?" Demanda Harry en s'avançant.
"- Je ne sais pas." Répondis-je en le retenant.
Je passai devant lui, ne sachant pas à quelle sorte de miroir nous avions à faire, avant de me rendre compte que nous n'étions plus deux silhouettes dans ce miroir, mais quatre.
"- Alors ? Qu'est-ce qui t'arrives ?"
Je sentis mon cœur battre plus vite. Plus les secondes passèrent, plus les silhouettes devinrent nettes. Les cheveux roux de la femme à ma gauche me firent monter les larmes aux yeux, tandis que le visage joyeux de l'homme à lunettes à ma droite me fit couvrir mes lèvres, sous le choc.
"- Alex ? Tout... Tout va bien ?
- Harry... Viens voir..."
Il s'approcha auprès de moi et posa ses yeux sur le miroir. Il mit du temps avant de se retourner pour observer le vide autour de lui. Il les cherchait.
"- Tu les vois, n'est-ce pas ?" Murmurai-je.
"- C'est... Eux ? C'est Papa et Maman ?
- Oui..." Répondis-je d'une voix tremblante.
"- Nous sommes tellement fiers, les enfants."
Une larme que j'essuyai du revers de ma main roula sur ma joue alors que je sentis mes lèvres s'étirer en un sourire triste.
"- Nos deux merveilleux enfants, enfin réunis."
Alors que je baissai les yeux sur le reflet souriant d'Harry, j'entendis la voix de ma mère ajouter.
"- Ne sois pas trop dure avec toi-même, ma chérie. Ce n'était qu'une promesse d'enfant."
Ce sourire que j'avais disparu instantanément à l'entente de cette phrase. Pas à mes yeux. Ce n'était pas juste une promesse d'enfant pour moi.
L'image que je voyais dans ce miroir me rendait si heureuse. Pourtant, je savais qu'elle ne pouvait être réelle. J'en rêvais. Plus que tout. Mais cette parfaite image de notre famille, heureuse, n'était qu'un mensonge. Ces images, gravées dans mon esprit, n'étaient pas inventées. Je les avais vu perdre la vie devant mes yeux. Et à cette pensée, le peu de sourire qu'il me restait aux lèvres disparut complètement.
"- Ce n'est qu'un rêve... Un beau, mais douloureux rêve...
- Quoi ?"
Les silhouettes disparurent du miroir pour ne laisser voir que celles d'Harry et moi. Celui-ci tourna alors la tête vers moi. Des larmes de colère et de déception me montaient à présent aux yeux.
"- Papa et Maman sont... Morts... Devant mes yeux. Ce miroir nous torture. Et on ferait mieux de ne pas se torturer plus longtemps, Harry."
Rejetant un dernier coup d'œil au miroir après que je lui ai tendu ma main, Harry se retourna pour l'attraper, et nous retournâmes dans les quartiers de Gryffondor pour aller dans nos dortoirs et dormir. Mais les images et paroles de ce miroir me firent m'endormir bien après que ma tête eût touché l'oreiller.
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