♣Chapitre 1.

     Allongée sur mon lit, fixant le plafond, j'écoutais ce que me racontait mon correspondant à l'autre bout du fil avec un grand sourire. Mais notre conversation arriva à sa fin.

"- Donc on se revoit le vingt août ?" Demandai-je.

"- Oui ! Ça va, ça te convient ?

- C'est parfait. J'ai hâte !

- Nous aussi ! À plus, Alex !

- À plus, Fred."

Je raccrochai et soupirai un bon coup en posant le téléphone sur ma poitrine, un large sourire aux lèvres. Je fermai les yeux quand la voix de Lou me sortit de ma rêverie.

"- Tu as fini, ma puce ?

- Oui !" Lui répondis-je, me redressant sur mon lit.

"- Ramène-moi le combiné alors, s'il te plaît ! Je dois appeler Victor pour savoir à quelle heure il rentrera ce soir.

- J'arrive !"

     Je fixai le téléphone quelques instants avant de redescendre, le sourire aux lèvres. Fred et George m'appelaient de plus en plus souvent, et de plus en plus longtemps. Si je continuais comme ça, j'allais faire exploser la facture du téléphone et ce n'est pas Lou qui sera contente... Je déboulai dans la cuisine en chantonnant et déposai le téléphone sur la table.

"- Tu étais de nouveau avec ce rouquin ? Greg, c'est ça ?

- Fred." La corrigeai-je. "Tu nous as fait un mixe des jumeaux, là." Ricanai-je. "Mais oui. On parlait de la coupe du monde de Quidditch, tu sais ? Ils m'avaient proposé de venir pour la finale.

- Ah oui, c'est vrai ! Ils t'ont enfin donné la date du match ?

- Ça a enfin été décidé, oui. La finale est le vingt-cinq août. Je pourrai passer la fin des vacances avec eux ? On s'est dit que pour me laisser passer mon anniversaire avec vous, je pourrais y aller le vingt.

- Je n'y vois pas d'inconvénients." Dit-elle en découpant une carotte, tout sourire.

"- Merci !"

Je m'approchai d'elle et vins la prendre dans mes bras, lui embrassant la joue pour la remercier.

"- Tiens, au fait, Alex.

- Oui ?"

Lou remplit un plat avant de se retourner vers moi.

"- J'aimerais bien discuter avec toi à propos de ce fameux Fred." Dit-elle en posant une main sur sa hanche.

"- C'est-à-dire ?" Ricanai-je.

"- Tu sais, j'ai beau ne pas t'avoir vu de toute l'année, entre le moment où je t'ai laissé à King's Cross et celui où je t'ai récupéré, j'ai bien remarqué qu'un petit quelque chose avait changé. Et maintenant, je vois quel effet a ce garçon sur toi. Tu m'as tout l'air amoureuse, ma chérie."

Je ricanai légèrement et baissai les yeux sur le collier que je portais, attrapant le Niffleur. Je la vis sourire avant d'enfourner le poulet dans le four, puis elle se retourna et me montra la chaise pour que je m'installe et que nous discutions.

"- Il me semble que j'ai raison, dis-moi." Sourit-elle malicieusement.

"- En fait, je ne sais pas. À un moment, j'ai cru que je commençais à avoir des sentiments pour lui... Puis on a eu cette énorme engueulade qui a duré des semaines et ça m'a vraiment refroidie." Expliquai-je. "Mais maintenant, j'avoue que... Je pense... Enfin, je ne suis pas sûre... Et puis être amoureuse, c'est un grand mot. Des sentiments, peut-être. Mais je n'ai jamais été amoureuse, je ne sais même pas si c'est ça.

- On va faire un test." Commença-t-elle. "Si... Si tu peux sentir les étoiles dans tes yeux quand tu parles de lui, quand tu parles avec lui... Si ton cœur s'emballe quand il te prend la main ou te complimente... Si tu as des papillons dans le ventre à chaque fois qu'il est avec toi... Si tu ris à chacune de ses blagues, peu importe si elles sont nulles... Si tu as des envies de meurtre quand une fille s'approche trop près... Ça peut être les jeux de regards, les taquineries... Cette chaleur agréable qui t'enveloppe quand il te serre contre lui et qui s'intensifie à chaque seconde. C'est croire qu'on a besoin de personne pour se sentir protégée, et pourtant, tu te sens en sécurité avec lui et capable de l'impossible..."

Je pouvais déceler une pointe de nostalgie dans sa voix et son regard. Elle devait sûrement repenser à Victor et leur début de relation... Et étrangement, je m'identifiais dans tout ce qu'elle pouvait énumérer. Des centaines de fois mon cœur avait bondi dans ma poitrine avec lui, les papillons commençaient à naître dans mon ventre quand je parlais avec lui au téléphone et que nous rigolions ensemble, c'est vrai que je passais mon temps à rire à ses blagues nulles... Et que je serrais les dents en entendant Angelina parler de lui ou lorsqu'ils passaient leur temps ensemble quand nous nous étions disputés lui et moi. Nous passions notre temps à nous taquiner, et j'adorais ça. Et bien que je refusais de faire partie de celles qui pensent avoir besoin d'un homme pour les protéger, Fred avait ce pouvoir sur moi qui faisait que je me sentais invincible avec lui.

"- Si ça te dit quelque chose, alors je te confirme que tu as des sentiments pour lui. Et c'est peut-être même plus que des sentiments, si tu veux mon avis."

Je soupirai.

"- Je sais pas si j'ai vraiment envie de ça..." Lâchai-je.

"- Comment ça ?

- J'ai peur que... Que si ça ne fonctionne pas..." Commençai-je. "Les choses changent trop entre nous... Mais j'ai surtout peur qu'il soit trop tard."

Elle fronça les sourcils.

"- C'est-à-dire ?

- Je sais que Fred ressentait quelque chose pour moi." Expliquai-je. "Dès la première année. Mais j'ai peur que... J'ai peur d'avoir mis trop de temps et que... Qu'il se soit lassé d'attendre.

- C'est bien la première fois que je te vois autant douter."

Je détournai le regard. C'est vrai que ce n'était pas dans mes habitudes...

"- Je le vois, Alex. Je le vois te regarder. Je vois les regards qu'il te lance. Je ne vous vois pas ensemble beaucoup, mais le peu que je peux voir prouve que tu n'as pas à t'inquiéter. Et de ce que je peux entendre quand vous êtes au téléphone, il n'y a pas d'inquiétude à avoir. Tente ta chance cette année ! Tu ne sais pas ce qui peut vous arriver."

     Nous discutâmes de mes sentiments encore quelques minutes avant qu'elle ne prenne le téléphone pour appeler Victor. Il rentrera à minuit ce soir et Lou avait décidé que nous allions regarder un film entre filles après avoir passé la soirée ensemble. Elle avait décrété qu'elle voulait que je teste des maquillages sur elle et cela me faisait rire. C'est ce que nous avions donc fait. Ces petites soirées m'avaient manquée... Avant d'aller nous coucher, elle me lança.

"- Au fait, je ne parlerai pas à Victor de Fred et toi. Il est jaloux sur les bords quand il s'agit de ta vie sentimentale. Je suppose que je n'ai pas besoin de te conseiller d'en faire de même ?

- De toute manière, c'était pas dans mes plans."

Je ricanai et montai dans ma chambre avant de m'endormir, épuisée de ma discussion avec Lou. Peut-être qu'elle avait raison... Cette année, j'allais me lancer. Cette année, j'allais parler à Fred, et j'allais lui avouer mes sentiments.

     Rapidement, mon anniversaire arriva, et alors que j'étais installée, prête à déjeuner, Victor descendit dans la cuisine.

"- Bonjour, mes chéries !"

Il vint embrasser Lou avant de m'embrasser le front.

"- Joyeux anniversaire, Alexis.

- Merci !"

Il me sourit et tourna la tête vers ce qu'avait préparé Lou.

"- Ça m'a l'air délicieux tout ça !"

Je souris en le voyant de si bonne humeur et tourna la tête vers Lou qui paraissait tout aussi heureuse de le voir ainsi. Nous mangions donc en famille ce matin... Et ça n'était pas arrivé depuis un moment. D'habitude, Victor n'est pas libre le matin, car il se lève très tard. J'étais contente de nous voir ensemble.

     Le repas terminé, un petit hibou toqua à la fenêtre avec son bec et j'allais donc lui ouvrir. Je ne l'avais encore jamais vu. Il fut suivi par Errol, Edwige, le hibou de Cedric, et celui qu'utilisait Hermione. J'attrapai les lettres et les cadeaux envoyés par mes amis et laissai repartir les chouettes et hiboux en leur ayant donné une récompense au passage. Celui qui m'était inconnu était tellement excité qu'il m'avait pincé le doigt.

"- Je reviens après.

- Pas de soucis."

     Je souris à mes parents et montai à l'étage pour ouvrir tout ça. Je commençai par celle de Cedric qui s'excusait d'être parti sans m'avoir dit au revoir. Il passait son temps avec Alazéa, mais je ne lui en voulais pas de me délaisser. Alazéa avait besoin de réconfort depuis qu'elle avait appris pour son père, et elle le retrouvait en Cedric sans difficultés. C'est pourquoi je ne les voyais plus trop. J'attaquai la lettre de Ron. Il m'expliquait qu'il était heureux que je puisse venir pour la coupe du monde de Quidditch et qu'il avait hâte de nous revoir Harry et moi. Je souriais à ses gentils mots et attaquai son cadeau. Il avait absolument voulu me l'offrir avant que j'arrive, et je découvris un médiator pour ma guitare. Je devais justement m'en racheter un après avoir perdu le mien ! Je m'empressai de le mettre dans ma pochette et la refermer avant de prendre la lettre d'Hermione. Je découvris sa lettre et elle m'informa qu'elle était très excitée à l'idée de tous nous revoir. Si elle savait à quel point moi aussi ! J'ouvris ensuite la lettre des jumeaux avec un peu plus d'appréhension que les autres et découvris une nouvelle fois leurs confettis indélébiles. Oh non... Dites-moi qu'elle parte avec du savon comme la dernière fois ! Ignorant les confettis, je lus leur lettre, le sourire aux lèvres. Eux aussi étaient pressés de me voir arriver avec Harry. En parlant de lui, j'ouvris sa lettre en dernier. Mais je fronçai les sourcils en remarquant que celle-ci ne comportait qu'un mot : "Salut".

"- Salut."

Je sursautai et me retournai d'un coup pour tomber nez-à-nez avec un petit brun à lunettes dont les cheveux, plus longs que l'année dernière, étaient toujours aussi désordonnés, et qui se tenait devant ma porte de chambre, un grand paquet plat entre les mains. J'ouvris de grands yeux et me relevai en m'exclamant.

"- Harry !"

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