chapitre 60

-Tu ne sors de l'établissement en aucun cas, tu nous avertis si tu as un quelconque déplacement à faire et tu restes aux aguets. Compris?

Ma mère replace mon uniforme et me donne un baiser sur le front.

-Compris.

Elle me regarde dans les yeux un instant en secouant la tête.

-Je n'aime vraiment pas ça, c'est trop dangereux. Il n'est pas trop tard pour changer d'idée, tu sais?

Je hoche la tête parce que parler me semble impossible tant la peur me tenaille le ventre. Je ne devrais pas avoir peur, des gardes seront dissimulé dans l'école, je serai constamment suivie et surveillée. Il n'y a aucune raison que je m'en fasse.

Alors pourquoi j'ai peur?

Un homme ouvre la porte principale derrière moi.

-Nous sommes prêts, Madame Black.

Ma mère hoche la tête et me sourit.

-Bien. On se revoit ce soir, ma chérie.

Elle me tend mon sac, je le prends et sort suivie du garde. Depuis quand ma vie est devenue un film d'action et de suspense? On m'ouvre la portière de la voiture noire et j'entre. À l'intérieur, j'ai de la compagnie. À ma grande surprise, Ethan y est aussi.

Pour me saluer, il hoche la tête.

Bizarrement, je me sens moins stressée. C'est peut-être égoïste de ma part, mais je suis heureuse qu'il soit dans ce merdier avec moi. C'est moins pénible comme ça.

Je me place à ses côtés et prends une grande respiration. Ethan ne me quitte pas des yeux ce qui a tendance à me refaire angoissé. Je regarde droit devant lorsqu'un des gardes autorise le conducteur à avancer. Une voiture semblable à la nôtre nous suit.

-Ça va? demande-t-il.

-Oui.

Non. Nos pères se sont faits enlevés et il y a des risques que nous nous fassions tués. Quelle question!

-T'as fait le devoir de Chimie?

Je le dévisage. Il pense vraiment que j'avais la tête à bosser ce week-end? Lui, il déteste son père, mais pas moi! Ce qui se passe ne m'importe pas qu'un peu. À son expression, il ne semble pas plaisanter. Il est à peine coiffer, sa cravate n'est pas attachée correctement et ses yeux endormis démontrent qu'il a probablement très bien dormi, tellement qu'il a eu du mal à se lever ce matin.

-T'es sérieux?

Je n'ai pas dormi de la nuit, je dois avoir des cernes abominablement creuses.

Il hausse les épaules et se replace les cheveux d'une main.

-J'essaie de te changer les idées. On dirait que tu vas mourir d'une crise de cœur.

-Je ne vais pas mourir d'une crise cardiaque, mais possiblement d'une balle dans la tête, Ethan!

Et là, il se met à rire comme si je lui avais dit que Donald Trump était une bonne personne. Son rire contagieux résonne dans le voiture. Le Co-conducteur nous jette un drôle de regard. Je me retiens pour ne pas rire à mon tour. Je tourne la tête vers la fenêtre pour ne pas qu'il me voit sourire.

Il reprend enfin son souffle et je m'autorise à le regarder de nouveau.

-Je peux savoir ce qu'il y a de drôle?

-Ta paranoïa. C'est n'importe quoi, s'il y avait le moindre risque pour toi, penses-tu sincèrement qu'ils t'auraient donné le choix?

-Je...

-Non, aucunement, me coupe-t-il.

Je soupire bruyamment. Faite qu'on arrive rapidement à l'école et que la journée passe vite.

***

On attend que les gardes du corps de la deuxième voiture sortent et viennent près de la nôtre.

-Vous pouvez sortir Mademoiselle Black.

Je suis l'instruction et sort. Des hommes d'au moins 1m90 chacun nous entourent. Ethan sort de la voiture après moi. On se met à marcher vers l'école, enfin, je suppose que c'est vers l'école puisque je ne vois rien. On est complètement entouré! Je jette un regard à Ethan :

-S'il n'y a aucun risque, pourquoi sont-ils tous là?

-Pour qu'il y en ait aucun, justement. Je te signale que c'est toi qui voulais prendre cette option, pourquoi tu commences à regretter?

-Je ne regrette pas.

Nous savons tous les deux que c'est faux.

On pénètre dans l'établissement et les gardes s'écartent pour nous laisser passer. Je m'éloigne d'eux sans me faire prier. Je baisse la tête. Plusieurs fois depuis que je suis arrivée ici, les gens m'ont dévisagé dans les couloirs, chuchotant à mon passage, mais là, c'est pire que tout.

J'ai carrément l'impression de me faire suivre! J'arrive à mon casier où m'attend la bande. Kim se jette presque sur moi.

-Dieu du ciel te voilà enfin! J'ai cru qu'il t'avait arrivé quelque chose.

Je n'ai pu que leur dire le strict minimum.

-En tout cas, on est heureux de te voir, me dit Logan.

Je le remercie d'un sourire et range mes affaires dans mon casier.

-Du coup ce n'est pas dangereux de sortir? demande Taylor.

-Si.

Tout le monde me regarde, inquiet.

Je m'empresse de les rassurés :

-Le risque est minime. On est tous protégés.

Je ne sais pas si ça aide vraiment à les calmer. La cloche sonne et mets fin à la conversation.

***

La journée se déroule bien en générale. Nous rentrons Ethan et moi sain et sauf à notre domicile.

La semaine avance lentement. Rien ne se passe. On dirait presque qu'il ne s'est jamais rien passé. Plus les journées s'écoulent, plus j'ai tendance à croire qu'ils ne feront rien. Nous n'avons aucune nouvelle de nos pères ni de leur emplacement et ça commence de plus en plus à m'angoisser. C'est insoutenable de ne rien savoir.

Le jeudi matin, nous refaisons le même trajet, les mêmes étapes du plan d'action avec les mêmes précautions. Ils nous ont bien avertit : ils vont frapper au moment où nous nous en attendront le moins. Il ne faut surtout pas s'assouplir.

C'est en cours de Français, alors que je terminais ma dictée que ça devint bizarre. Tout d'abord, les lumières s'éteignirent. Un mec immature se mit à hurler pour rire et le professeur lui ordonna de se taire.

Je ne m'en faisais pas trop avec ça, c'est seulement une panne, je me disais. Puis j'ai observé par la fenêtre des mecs courir dehors.

Les gardes.

Là, mon cœur se mit à battre tellement fort que j'ai cru qu'il allait exploser, tout le monde dans la classe devait l'entendre.

C'était en train d'arriver! Les ravisseurs étaient venus nous chercher, Ethan et moi. Comment ça a pu arriver?

Un coup de feu retentit. Tout le monde dans la classe sursauta. Il leur fallut une seconde pour comprendre. L'expression du professeur changea en un claquement de doigt. Il se mit à hurler :

-Tout le monde dans le coin de la classe!

Je connaissais l'exercice, nous avions déjà fait des pratiques. Nous devons nous placer au coin adjacent de la porte, pas en face. C'est évident, le tireur tire ce qui bouge.

Je sortis de ma torpeur et suivis le groupe affolé. On se mit en tas et tout le monde resta en silence. Je m'accroupis en fixant le plancher. Quelques filles se sont mises à pleurer. Le professeur couru barrer la porte et nous rejoignit.

-Qui a son portable? demanda-t-il.

Quelques élèves levèrent la main.

-Quelqu'un, appelez les urgences immédiatement.

Prends une grande respiration. Les hommes ont les choses en main, Alexis. Ils interviendront. Ils sont prêts. Tout rentrera dans l'ordre.

Alors que je commençais à me calmer un minimum, l'électricité revint. Le professeur couru éteindre la lumière.

Le téléphone de la classe se mit à sonner. Ce bruit cassa le quasi-silence qui donnait froid dans le dos.

Le pauvre professeur couru encore pour répondre et cessé ce bruit qui semblait assourdissant.

Est-ce que les gens ici étaient au courant que tout ça était de ma faute? Que c'est à cause de moi que tout le monde était en panique?

Et que dire du coup de feu? La balle avait-elle atteint sa cible? Est-ce que quelqu'un était mort par ma faute?

À ce moment, j'ai cru mourir. C'était atroce. Cette culpabilité, cette peur et ce stresse m'ont achevé. Pas physiquement, psychologiquement.

Le professeur qui écoutait au téléphone se tourna vers nous, le teint livide.

J'ai senti son regard vide se poser sur moi, la pauvre petite Alexis Black, responsable de tout cette merde.

Je me rappelle que la voix du professeur tremblait légèrement quand il m'a dit :

-Ils veulent te parler.

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Chapitre 60! ouuuuuff...Il m'en a fallu du temps avant de pouvoir écrire ce chapitre. Je vous remercie de votre patience! Le chapitre que vous venez de lire est vraiment très différent des précédents, j'espère qu'il vous a plu malgré tout. Merci beaucoup pour les 14K, je vous adore! À la prochaine! xxx

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