chapitre 34
Je ne connais pas vraiment de magasin de sous-vêtement d'homme, alors je prends la direction du magasin Calvin Klein. J'essaie d'ignorer le sourire satisfait d'Ethan à ma droite, mais ce n'est pas facile quand je sens son bras me frôler à longueur de temps.
Je m'arrête devant le magasin et nous sortons sans rater l'occasion de passer pour de vrais imbéciles. Ethan apporte le sac avec ma tenue avec lui. J'entre sans perdre de temps emmenant Ethan qui semble déterminé à trainer les pieds. Je ne prends même pas le temps de regarder le modèle ni la grandeur, je prends une paire de boxer noire et me dirige vers la caisse pour aller payer.
Soudain, la chaine se fait plus tendue et me tire rudement vers l'arrière. Je me retrouve face à Ethan séparée d'à peine quelques centimètres. Je retiens ma respiration en le fixant. Il a toujours ce sourire amusé et si confiant qu'il arbore tellement souvent. Le sang me monte aux joues et je déglutis difficilement. Il doit arrêter de me fixer comme ça ou je vais littéralement exploser. Je hausse un sourcil pour me donner un air agacée.
Il m'arrache le tissu des mains pour le regarder d'un œil critique. Il secoue la tête d'un air désapprobateur avant de reporter son regard si ravageur sur moi.
-Quoi? je demande.
-Il n'est pas à ma taille.
-Si tu savais à quel point je m'en fiche, je réponds d'un air las.
Cette fois, il m'attrape le poignet pour m'approcher à lui. Il pose son autre main dans le creux de mon dos et m'attire dangereusement contre son torse. Je sens maintenant son souffle s'écraser sur mes joues qui deviennent rapidement rouge écarlate. Je suis comme paralysée, incapable de le repoussé. Des frissons me parcourent l'épine dorsale et je tressaille quand il murmure:
-Je t'ai demandée ta taille, alors la moindre des choses, c'est que tu fasses pareille.
Je reprends le contrôle de mon corps et le repousse brusquement. Ethan ne recule pas d'un pas, mais la main qu'il a mise dans mon dos retombe à côté de la mienne. Je me recule en trébuchant sur un présentoir, déstabilisée. J'évite son regard et retourne à l'endroit où j'ai pris sa paire de boxer.
Je me retourne face à lui et lui fait un large geste de la main gauche lui désignant la pile de vêtement.
-Prends-en un à ta taille.
-Ce n'est pas...
-Je me fou que ce ne soit pas dans les règles, je le coupe. Les gens nous regardent bizarrement et je n'ai pas l'intention d'attendre qu'ils me reconnaissent avant de partir d'ici.
Il lève les mains en expirant bruyamment devant mon ton agressif.
-C'est bon, c'est bon.
Il prend ensuite une paire de boxer et nous nous dirigeons vers la caisse. Je paye même s'il a insisté pour le faire.
Je me tourne vers Ethan :
-Et maintenant on fait quoi?
Il me jette un regard malsain et m'annonce :
-On enfile nos tenus.
Je rejette ma tête en arrière et soupire bruyamment. Bien sûre, je savais bien que ce moment arriverait. Il reste que je suis atrocement mal à l'aise. En plus, on a même pas lavé nos sous-vêtement. Beurk! J'imagine qu'on a pas vraiment le choix. Ethan me tire vers les cabines d'essayage du Calvin Klein. Une dame nous arrête voyant que nous nous dirigions dans la même cabine.
-Un seul par cabine, marmonne-t-elle en levant une main devant nous.
-Nous ne pouvons pas vraiment, à vrai dire, tentais-je en levant mon poignet pour lui montrer nos mains liées.
Elle lève les yeux au ciel et nous fais un geste impatient vers les cabines, nous laissant passer.
-Ah, les jeunes! je l'entends soupirer lorsqu'elle s'est éloignée.
Ethan lâche un petit rire et m'entraine vers l'une d'elle. Je perds le peu de confiance en moi qu'il me restait soudainement. Mes pieds refusent d'entrer et Ethan me lance un regard voulant dire « Quoi encore? ». Je suis atrocement pudique, je le sais. Mais me déshabiller devant lui sans aucune once de gêne est absolument inenvisageable dans mon cas.
-Ethan... Je...
Je ne sais pas comment lui expliquer. Il semble pourtant deviner ma peur.
-Je me retournerai si tu veux!
Je me mords la lèvre, hésitante. Puis, je me rappelle des paroles d'Ethan disant que je ne prends jamais de risque. Je ferme les yeux seulement quelques secondes, puis je me décide.
-D'accord.
Tu es capable Alexis. Tu lui fais confiance.
J'entre dans la cabine et il barre la porte derrière lui. Il enlève déjà son pantalon alors je détourne le regard. Il rigole et ça me donne un sentiment de déjà vue. Quand il était allé uriner dans les bois et m'avait dit que je n'étais pas obligé de me retourner.
J'entends ses pantalons tomber sur le sol et quelques secondes plus tard, il a remis sa chemise et son pantalon. Il me tend le sac de Victoria's Secret qu'il a trimballé partout et je le prends.
-Je me retourne ne t'inquiètes pas.
Il s'exécute et j'attends quelques secondes pour en être sûre.
- On n'a pas toute la journée! s'énerve-t-il voyant que je reste immobile.
-Ça va, ça va!
J'enlève mon blouson, puis ensuite ma cravate. Avant de retirer ma chemise je l'avertis une dernière fois :
-Si tu te retournes, je te botte le cul.
-Je le fais si tu ne te dépêche pas, me menace-t-il.
J'enlève ma chemise rapidement et il ricane.
Les doigts de sa main menottée frôlent ma peau nue sans le faire exprès.
-Ne me tente pas, m'avertit-il en retenant un rire.
J'ouvre le sac où se trouve la lingerie qu'Ethan ma choisi et j'en reste bouche bée.
-Alors? Ça te plait?
Même s'il est dos à moi, je perçois son sourire dans sa voix.
Le soutien-gorge est rouge et a une boucle sur le devant. Il est en dentelle et est affreusement provocateur. Le bas est à taille haute, mais transparent par moment. De jolies boucles descendent de part et d'autre pour aller descendre où les cuisses. (voir média)
-Tu aurais pu choisir un modèle plus discret? Ethan! Sérieusement, le rouge?
Il éclate de rire.
-Tu seras sexy là-dedans.
-Hors de question que je porte ça!
-Alors tu abandonnes? Après tout ce qu'on a déjà fait?
Il sait aussi bien que moi que je n'abandonnerai pas. De toute façon, la punition des gens qui ne réussirons pas et qui abandonnerons sera pire que celle-ci, j'en suis sûre.
-Donnes-moi deux minutes.
Il soupire d'impatience en se frottant les mains.
-Fais vite.
J'enlève rapidement mon soutien-gorge actuel et enfile le nouveau. Il est plus rembourré, mais je dois avouer qu'il me fait une jolie poitrine. Je baisse ma jupe, enlève ma petite culotte et enfile ma nouvelle. Je m'examine dans le miroir d'un œil critique. C'est jolie, un brin trop révélateur, mais jolie. Avec tout l'entrainement que j'avais dernièrement fait, je me retrouve aujourd'hui avec de jolies, mais discrets abdominaux et de longues jambes fines.
Mon téléphone sonne et je réponds, malgré un nouveau soupire de la part d'Ethan.
-Oui, bonjour?
-Alexis?
-Austin?
-Où es-tu? Je te cherche depuis une heure.
Oups... C'est vrai que je ne l'avais pas avertis. Mais de là à paniquer, il exagère un peu.
-Pourquoi tu n'as pas appelé avant? je demande évitant sa question.
-J'avais perdu mon cellulaire. Ce n'est pas important de toute façon. Où es-tu?
Je cherchais rapidement une excuse, mais rien n'en me vint.
-Je magasine.
Je n'ai pas mentit, j'ai seulement omis quelques détails...
-Tu magasines? Avec Ethan? dit-il d'un ton dubitatif.
-Oui et alors?
-Tu es seule avec lui?
Il a soudainement l'air inquiet, mais je n'ai pas envie de lui mentir.
-Oui.
-Où est-ce que vous êtes? Je viens te chercher tout de suite.
Je me plaque une main sur le front.
-Non! je cri un peu trop fort.
Je me repris aussitôt :
-Je veux dire... Merci Austin, mais je me débrouillerai. Tout va bien ne t'en fais pas. Je serai de retour bientôt, enfin je crois.
Je n'en sais rien en fait.
-Tu crois?
Il soupire.
-OK! Mais si tu as besoin de quoi que ce soit, promet moi de m'appeler.
-Promis.
-Fais attention. Il est...
-Dangereux? dis-je en me moquant, mais ça ne le fait pas rire.
-Disons, que ça ne m'étonnerais même pas que dans cinq minutes tu te retrouves en sous-vêtements.
Je me crispe tout à coup. Il a dit ça comme ça, je me rassure. Je me force à rire même si ce n'est pas trop convainquant.
-Tu es sûre que ça va?
-Oui parfaitement sûre, dis-je un peu trop vite. Merci de t'inquiéter, je ferai attention.
-D'accord, au revoir.
Il était sceptique, ça se voyait.
-Au revoir.
Je raccroche et m'apprête à enfiler ma jupe quand une sonnerie fait sonner mon téléphone à nouveau.
-Putain, mais il va se calmer ton petit-ami?
-Austin n'est pas mon petit-ami.
Je jette un œil à mon iPhone et y découvre un numéro inconnu.
-Ce n'est pas lui. Ça ressemble à un défi.
-Quoi? Mais on est en train d'en faire un? se plaint Ethan.
J'ouvre le texto et le message me pétrifie sur place C'est quoi ce défi de merde?
Pour 2500$, vous avez une minute pour envoyer une photo de vous en train d'embrasser votre partenaire.
-Qu'est-ce que ça dit?
Je ne répond pas, complètement liquéfiée sur place. C'est tellement absurde que je n'arrive même pas à y croire. Je n'ai pas assez de temps pour réfléchir, il doit nous rester une quarantaine de seconde. Devrais-je le faire? Incapable de peser le pour et le contre de la situation, je ne répond rien.
-Alexis, putain, je vais me retourner.
-Non!
-Alors dit-moi qu'est-ce qu'il y a!
Je sens mon cœur battre dans ma poitrine à toute vitesse. J'ai deux choix, sois je refuse de l'embrasser, nous sommes éliminés et nous perdons de l'argent pour les enfants. Sois je l'embrasse et une photo de nous en train de s'embrasser allait traîner sur le site de l'école.
Et qu'Austin verrait.
-Ça dit que nous avons une minute pour nous embrasser, je lui annonce enfin.
-Oh.
Il eut un silence.
-Et il nous reste combien de temps?
-Peut-être une vingtaine de secondes.
Je peux le faire. Austin va comprendre. C'est pour des enfants.
Je soupire et me passe une main dans les cheveux, morte d'angoisse. Je prépare l'application de photo sur mon téléphone et annonce :
-D'accord. On va le faire, retournes-toi en fermant les yeux.
Les épaules d'Ethan se raidissent.
-Tu es sûre?
-Non, mais on a plus le temps.
C'est moi qui le retourne cette fois. Il ne nous reste pas plus que quelques secondes. Alors, sans perdre de temps, je pose mes lèvres sur les siennes. J'appuie sur le déclencheur et j'entends que la photo a été prise. Je me détache d'Ethan et envoie la photo sans plus attendre.
Aucune réponse ne suivit mon envoie.
C'est bizarre.
Normalement, il y a une réponse qui suit pour nous féliciter ou pour nous dire que nous avons échoué.
Ethan se racle la gorge :
-Alors, on l'a eu?
Il semble soudain mal à l'aise.
-J'en sais rien.
Je me retourne vers lui pour lui montrer mon téléphone. Il a les yeux rivés sur mon corps et c'est à ce moment que je me rends compte que je suis toujours en sous-vêtement.
-Ethan, retournes-toi! j'ordonne.
Mais au lieu de ça, il s'approche de moi et me plaque contre le mur. Il replace une mèche rebelle qui avait glissé sur mon visage derrière mon oreille.
Mais qu'est-ce qu'il fait? Et pourquoi je suis incapable de le repousser?
La seule chose qui sort de ma bouche est un pauvre murmure :
-Ethan...
Il me coupe la parole en plaquant ses lèvres sur ma bouche. J'émets un petit cri de surprise ce qui semble l'encourager à poursuivre. Ses mains se mettent à balader mon dos nu et je ne peux retenir un gémissement. Chaque parcelle de ma peau devient brulante et bientôt, ça devient agréablement insupportable. D'un geste animal, il me soulève de terre et me colle contre le mur à nouveau. Une de mes mains se pose sur sa joue et l'autre s'empare de ses cheveux. Un grognement s'échappe de sa bouche et ses lèvres descendent dans mon cou, m'engourdissant les sens. Ses baisers, si doux et si sauvages à la fois, dégringolent sur ma clavicule. Il déplace une bretelle de mon soutien-gorge qui descend sur mon bras.
Alors qu'Ethan me suçote la peau du coup, j'aperçois mon reflet dans le miroir en face et une honte indescriptible me submerge. Les lèvres gonflées, les cheveux dans tous les sens, je ne me ressemble pas. Je repousse Ethan brusquement et même s'il ne recule pas beaucoup, je profite de ce moment pour prendre mes vêtements qui jonchent toujours le sol.
-Nous n'aurions pas dû faire ça, je dis comme simple explication au brusque retournement de situation.
Ethan ne répond pas. Il reste silencieux et j'ignore son expression. Je refuse de le regarder. Mes joues rougissent alors que je me rhabille sous son regard. Tant pis s'il me reluque, je n'ai pas envie de lui dire de regarder ailleurs. De toute façon, ça ne servirait à rien après ce que nous venons de faire.
Quand j'ai fini de renfiler mon uniforme sur mes nouveaux sous-vêtements, je sors de la cabine l'entrainant avec moi.
Je me retourne vers lui le regard sérieux :
-Tu ne parles de ça à personne. On oublie ce qui vient de se passer. En fait, il ne s'est absolument rien passer. C'est clair?
Mon ton ne laisse place à aucune plaisanterie, ni à aucun sarcasme. Il hoche la tête lui aussi très sérieux.
Merde, qu'est-ce qu'il vient de se passer?
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Chapitre 34! Oufff, c'est chaud! En plus c'est l'un de mes plus longs chapitres jusqu'à présent, j'espère vraiment qu'il vous a plut. Merci encore de me lire, bientôt 3k de vue, je vous en suis très reconnaissante! Je vous aime et à bientôt! ❤️⭐️xxx
ps: désolée de l'avoir publié 3 fois de suite, j'avais des choses à réglées😜
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