chapitre 14
-Laissez-lui de l'espace, cri le prof.
Je suis à demi-consciente. Je ne suis pas capable de bouger ni d'ouvrir les yeux, mais je les entends.
Lève toi, Alexis! J'ordonne à mon corps de se redresser, mais rien ne se passe.
J'essaie ensuite de parler, mais seulement un gémissement sort.
Mais qu'est-ce qui m'arrive? J'ai peur.
-J'ai dit laissez-lui de l'espace, répète-t-il.
J'entends plein de voix et je me demande si je les imagine ou si elles sont bien réelles. Un second gémissement sort de mes lèvres. J'entends la voix d'une fille:
-Appelez une ambulance!
Quelqu'un met une main sous mon crâne et me relève la tête légèrement. De l'autre, il prend ma main.
-Alexis, sers ma main si tu m'entends.
J'essais de toute mes forces, mais rien ne se produit.
-Elle ne m'entend pas. Toi, prends lui les jambes et lèvent les à la hauteur de tes hanches. Ça fera circuler son sang.
Des mains m'empoignent les chevilles et je sens le sang circuler. J'essaie de parler une autre fois, mais ce n'est qu'un geignement qui sort de mes lèvres.
-Elle est consciente, elle essaie de parler, dit une voix masculine.
Bon enfin!
-Mais qu'est-ce que vous faites?
C'est Ethan, je reconnais sa voix grave.
-Vous ne voyez pas que ça ne donne rien?
Mes pieds retombent brusquement.
Des bras me soulèvent du sol. La personne semble marcher.
-Ethan, qu'est-ce que tu fais?
Le prof semble énervé.
-Nous avons déjà appeler les urgences,
crit une autre voix.
-Et alors? Vous croyez que l'ambulance va monter jusqu'ici?
Je suis dans les bras d'Ethan?
Il a tout de même raison. La piste est au milieu du bois près de l'école. Son argument semble convaincre tout le monde car tous se taisent. Ethan semble s'éloigner dans les bois car les bruits diminuent. J'entends au loin les instructions de l'entraineur et les coups de sifflets quasi inaudibles. Ethan marche vite, le vent me fouette le visage.
-Tu m'entends?
Mes yeux papillonnent. Je les ouvre tranquillement. La lumière est forte, mais mes pupilles s'habituent.
-Oui, je murmure.
Ma voix est rauque et ma tête est lourde. Je referme les yeux, fatiguée.
J'entends la cloche du lycée sonner au loin.
-Pourquoi t'u t'es évanouie?
Je n'ouvre pas les yeux cette fois.
-Sais... Pas.
Nous sortons enfin de la forêt et la lumière devient plus forte. J'entends des voix qui se rapprochent. Les gens chuchotent à notre passage:
« Qu'est-ce qu'elle a, celle-là? »
« Encore une qui ne supporte pas l'exercice physique! »
J'essais de relever la tête, mais ça me déclenche automatiquement un mal de chien. J'abandonne l'idée. J'entends quelqu'un approcher.
-Qu'est-ce que t'as fait?
C'est Austin. Il est en colère.
-Mêle-toi de ce qui te regarde, pauvre con, lui répond Ethan en continuant de marcher.
-Passes-la moi.
Je sens des bras qui passent sous mes cuisses et mon dos, mais ils sont brusquement retirés.
-Oublie ça.
Le bruit des sirènes se rapproche. J'ouvre péniblement les yeux. Austin me fixe.
-Ça va? Qu'est-ce qui s'est passé?
Il a l'air inquièt.
-Laisse-la tranquille, s'en mêle Ethan.
-Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi, le provoque Austin.
Fermez-la! J'ai envie de leur crier.
Des pas accourent vers nous et quelqu'un d'autres me prend dans ses bras. Probablement un des ambulanciers. Je quitte la chaleur du torse d'Ethan pour me retrouver dans une civière. J'entends un homme donner des instructions pendant qu'ils me portent jusqu'à l'ambulance. Ils démarent et quittent.
***
Je me réveille dans un lit. Mes yeux s'ouvrent lentement, s'habituant à la luminosité. Je suis dans une chambre, seule. Des tubes sont branchés dans mon bras et un moniteur cardiaque émet des sons. Mon pouls semblent lent, beaucoup trop lent. J'essaie de me redresser dans mon lit, mais la tâche s'avère ardue. Je tourne la tête et remarque une petite fenêtre à ma gauche. J'observe ma mère parler avec une infirmière. Elle semble inquiète. Qu'est-ce qui m'est arrivée?
Je ne suis peut-être pas la fille la plus en forme, mais un 10 minutes de course ne m'a jamais achevé de la sorte.
L'infirmière quitte ma mère et elle entre dans la chambre. Je la regarde s'avancer du haut de ses talons hauts. Elle vient s'assoir près de moi et me prend la main. Ce contact me rend mal à l'aise, mais je la laisse faire.
-Pourrais tu redresser le lit? je lui demande.
La question l'a prend au dépourvue. Elle retire sa main et cherche un bouton sur le côté du lit. Elle le trouve et le lit se redresse. Ma mère se rassit sur le rebord et me contemple.
-Où est papa?
Elle baisse le regard.
-Il n'a pas pu venir.
J'hoche la tête.
-Alors, qu'est-ce que l'infirmière a dit?
Elle fronce les sourcils.
-Tu as perdue connaissance suite à un trouble alimentaire. Il semblerait que tu n'avais pas manger assez et tu as donc eu une baisse de pression.
Je ferme les yeux. Bien sûre que c'est ça! En trois jours je n'ai mangé qu'une pomme. En plus, je me suis entrainé comme une folle. Cette explication a du sens. Je suis si soulagé que je lâche un soupire. Ça aurait pu être bien pire.
-Je n'avais pas vraiment faim ces derniers temps, je lui avoue.
Ma mère hoche la tête.
-Je comprends que le déménagement soit difficile pour toi, mais ton père et moi se font du soucis.
Ça n'a rien à voir avec le déménagement. Enfin, peut-être que oui.
-Quand est-ce que je vais pouvoir partir?
-Si tout ce passe bien, demain matin.
Je lâche un soupir de soulagement.
-Je suis désolée pour hier soir, nous te faisons confiance, Alexis. Tiens, ton téléphone.
Elle me le tend et je le prends.
-Il n'arrêtait pas de sonner de toute façon, rit-elle.
Je rit avec elle. Ça doit être Kim et peut-être Amber aussi.
-Merci.
-Bon l'infirmière m'a demandé de te laisser te reposer.
-D'accord.
-Je vais revenir.
Elle quitte et ferme la porte en sortant. Je m'assoupis instantanément.
-Je dois manger tout ça?
J'écarquille les yeux. L'infirmière, Samantha, hoche la tête un sourire moqueur aux lèvres.
L'assiette est énorme. Un sandwich, une salade, une soupe, un jus et un dessert figure dans le plateau. Même en temps normal je n'ai pas autant d'appéttit.
-Si tu veux sortir d'ici, oui.
Je prend une bouché de la sandwich. Elle a un goût artificielle.
Samantha éclate de rire en voyant mon expression.
-Ouais, la bouffe n'est pas notre spécialité.
Mon rire se joint au sien et je me force à prendre une autre bouchée.
J'ai fini ma sandwich et mangé la plupart de la salade. J'ai retrouvé un cheveux dans ma soupe alors Samantha m'a permis de ne pas la boire. Suite à cette épisode, j'ai inspecté chacune de mes bouchées. Je suis pleine et même si je n'ai pas entièrement tout manger, Samantha fait comme si.
Je répond à mes messages. Kimberly s'inquiète pour moi, je l'informe que je serai à l'école pour le lendemain.
Amber ma effectivement écrit.
« Devine quoi! »
Elle m'a écrit ce matin pendant le cours d'éducation physique.
Je répond beaucoup trop enthousiasme: "QUOI?"
Elle répond presqu'aussitôt: "J'arrives en fin de semaine!"
Je lâche un cri de joie et me lève du lit. Je danse tout en l'appelant.
-Amber! C'est vrai?
-Oui!
Elle cri aussi.
-C'est trop cool! J'ai hâte de te voir.
C'est en lui parlant que je me rends compte à quelle point ma meilleure amie me manque. Son enthousiasme contagieuse, ses blagues nuls, il n'y qu'elle qui puisse me remonter le moral de la sorte. Nous nous raccrochons après avoir parler pendant une heure, car les cours recommencent pour elle. Je ne lui ai rien dit de ce qui s'est passé durant la dernière semaine, c'est bizarre a annoncé au téléphone. Je jette mon téléphone sur mon lit. Je continue de sourire comme une idiotte dans ma chambre jusqu'à ce que je m'endorme à nouveau.
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Chapitre 14! Je trouve nul le fait que le chapitre finisse sans "punch" mais bon! Il ne peut pas en avoir à chaque fois😜! Sur ce si vous avez aimé: cliquez sur l'étoile pour me montrer votre soutient! Ça m'encourage beaucoup et me donne encore plus le goût d'écrire. Merci beaucoup d'avoir lu et à bientôt!😉xx
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