Sur la route
Point de vue Alex :
Lorsque j'aperçus leur voiture j'accélérais le pas, trainant Alya derrière moi. Michael sortit de la voiture et Gabriel accourra vers nous.
- Je peux savoir pourquoi vous étiez dans la forêt hier ? grogna-t-il en plissant ses yeux.
- Et toi pourquoi t'es en soutif ? questionna Gabriel en ne se privant de regarder la généreuse poitrine d'Alya, un énorme sourire sur le visage.
Elle croisa ses bras devant son torse, rouge comme une pivoine, ayant oublié qu'elle était en sous-vêtement après toute la marche intensive passée habillé ainsi.
- La ferme ! lui répondit Alya à bout de nerfs. Je meurs de faim, je suis à moitié à poil et Alex est frigorifiée alors contente toi de nous ramener chez nous.
Gabriel tendit une bouteille d'eau à Alya et l'invita à rentrer dans la voiture, avec moi. Il lui donna un petit plaid à carreaux qu'il sortit du coffre de leur voiture. Elle lui arracha des mains et s'enroula dedans, cachant sa peau bronzée sous cette immonde couverture. Une fois à l'intérieur il donna à chacune de nous deux une pomme. Je croquais dedans affamée, tandis qu'Alya la dévora d'un seul coup. Je me recroquevillais sur les fauteuils, essayant de me réchauffer au contact du cuir neuf.
- Il y a notre voiture aussi, dit Alya entre deux bouchées de pomme, pointant notre voiture du doigt.
- Je m'en charge, dit Michael, maître de la situation.
- Je viens avec toi, lui répondis-je, tu ne connais pas tous les secrets de notre voiture.
- Fais gaffe à ne pas l'abîmer, sinon tu es mort, le menaça Alya en passant son pouce sur sa gorge.
Il se contenta de sourire, sourire irrésistible comme toujours, avant d'ouvrir sa portière puis la mienne, toujours aussi galant, pour se diriger vers notre petite voiture. Je m'installais sur le fauteuil passager et ramenais mes jambes vers ma poitrine pour me tenir chaud. Gabriel démarra et disparu du parking, Alya dans sa voiture. Michael monta dans notre voiture et mit le contact pour démarrer ensuite. Toujours en boule sur le siège je regardais le paysage défiler devant mes yeux.
J'avais terriblement froid et des spasmes m'envahissait malgré le chauffage. Je frictionnais mes mains entre elles pour éviter qu'elles de s'engourdissent trop. Michael tourna la tête vers moi et m'observa chaleureusement, alors que je grelottais dans le fauteuil.
- Tu as froid ? demanda t-il doucement, un regard attendri.
- Énormément, répondis-je alors qu'un frisson assaillait mon corps.
Michael freina brusquement et s'arrêta sur le bord de la route.
- Tu fais quoi là ? demandais-je intriguée.
Il se contenta de couper le moteur et de soulever lentement son pull. Il dévoila son torse nu, légèrement bronzé mais très musclé. La peau de son corps semblait chaude et douce, et ses bras musclés tout aussi halés que le reste de son corps laissaient apparaître une cicatrice qui traçait une ligne le long de son biceps. Ses bras à la musculature développés me tendirent doucement son pull et son regard intense me fixait.
- Enlève ton tee-shirt mouillé et enfile ça Alex, me dit-il gentiment.
Je restais bouche bée, observant son torse vigoureux. Michael dégageait un parfum agréable, qui venait chatouiller mes narines, me laissant un instant troublée.
- Tu vas me mater longtemps ? me demanda t-il, une lueur d'amusement dans le regard.
Prise sur le fait, mes joues s'empourprèrent légèrement et je finis par attraper le pull noir de Michael, détournant les yeux de son corps d'athlète.
- Tourne toi, dis-je simplement.
- Quoi ? Tu m'observe depuis 5 minutes et moi je n'ai pas le droit de te voir à poil ? répondit-il amusé de la situation.
- Tourne toi ! répétais-je agacée.
Il finit par soupirer et se retourner. Je retirais rapidement mon tee-shirt mouillé et enfilais son pull. Le contact avec le tissus chaud me fit tressaillir et je sentais mon corps se réchauffer instantanément. Le pull était imprégné de son odeur, et je savourais la chaleur de dégageant de la toile foncée.
- Tu peux te retourner, dis-je à Michael toujours dos à moi. Merci beaucoup.
- Tu te sens mieux ? me demanda t-il en me frottant l'épaule.
J'acquiesçais en souriant et il se décida à redémarrer. Tout le long du trajet je fixais ses bras contractés sur le volant, faisant apparaître des veines bleutées sur ses avants bras. J'arrivais à observer plus attentivement sa cicatrice qui semblait couper son bras en deux, et qui tremblait dès que ses biceps se contractaient.
- D'où vient ta cicatrice ? lui demandais-je timidement.
Il garda les yeux rivés sur la route sans me répondre et soupira. Il entrouvrit la bouche pour parler, mais seul un souffle d'air sortit de sa bouche.
- C'était il y a longtemps, commença t-il, je devais avoir treize ou quatorze ans. Au collège, mes amis étaient vraiment con. Le problème à l'époque c'est que je l'étais aussi.
Il marqua une pause pour prendre un virage et reprit son histoire.
- Un jour ils ont décidés de tester mes limites. J'ai pris ça pour un jeu, mais c'était très dangereux, dit il le regard pensif. Et surtout très stupide.
Il bifurqua pour prendre l'autoroute, et ses bras se contractèrent encore une fois.
- Ils m'avaient mis au défi de traverser la route quand le feu serait rouge. J'ai trouvé ça amusant et excitant. Jusqu'au moment où une voiture m'a foncé dedans, soupira t-il.
J'imaginais cet enfant de quatorze ans percutant une voiture de plein fouet. Ça devait être douloureux. Mon dieu...
- Bien sûr je suis parti à l'hôpital, et j'y suis resté pendant au moins un an, subissant opération sur opération sur mon bras. Heureusement je n'ai pas eu de séquelles, et mon bras fonctionne parfaitement bien maintenant. Ces cons ont dit à mes parents que c'était de ma faute et je me suis fait viré du collège. C'était ridicule, conclut-il en pinçant les lèvres.
- Il y a un âge où on est influençable c'est normal, chuchotais-je. C'était vraiment des abrutis ces gosses ! fulminais-je.
- Oui, malheureusement, répondit-il en me souriant. J'étais comme eux...Tu as moins froid maintenant ?
- Oui ça va mieux grâce à ton pull, dis-je avec un petit sourire.
- Comme ça tu as pu admirer mes muscles, affirma t-il en me faisant un clin d'œil et soulevant un coin de sa bouche.
J'arquais un sourcil, amusée et pouffais de rire. Tu n'as même pas idée... J'étais plutôt contente qu'il m'ait raconté son histoire, je savais qu'il me faisait confiance. Je voyais les gratte-ciels se dessiner autour de nous, signe que nous arrivions bientôt.
Son histoire me fit penser au pari qu'on c'était lancé avec Alya. Je n'y avait plus repensé depuis, avec tout ce qui nous étaient arrivé. Il serait bientôt temps de commencer à relever ce nouveau défi. Je fermais les yeux pour le reste de la route, et m'endormis calmement, un air de musique résonnant en fond.
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