Retrouvailles
Point de vue Alya :
- Dylan ? C'est Alya ! dis-je d'une voix amicale en calant mon téléphone entre mon oreille et mon épaule.
L'écran du petit appareil était à présent fendillé, n'ayant pas bien supporter ma petite crise de colère. Fort heureusement, il fonctionnait encore.
- Alya ! Comment se porte la meilleure pilote de la ville ! me répondit une voix au timbre grave.
Je pouvais le sentir sourire au son de sa voix. Dylan était.... Mon ex petit copain, avec qui j'étais resté pendant plus d'un an. On s'était rencontrés lors d'une course, et on pouvait dire qu'on avait eu le coup de foudre. Maintenant qu'on était séparés, notre relation n'en restait pas moins ambigüe.
Nous étions "amis", mais il y avait toujours une tension dans l'air lorsque nous nous trouvions proches l'un de l'autre. Il n'empêche que j'avais préférée mettre de la distance entre nous, même si je lui avait pardonné sa trahison. Néanmoins, y repenser me faisait encore souffrir. J'avais eu bien trop peur de céder à nouveau à son charme et de retomber entre ses bras qui avaient tant fait souffrir mon coeur.
- J'ai des problèmes Dy, j'ai pas vraiment le temps de me taper la discute, soupirais-je en fouillant dans mon placard à la recherche de vêtements adaptés. J'espère pour toi que t'a pris soin de notre petit bijoux.
- Oh là ! Du calme ! rigola-t-il. Attend, s'interrompit-il soudain. Est-ce que j'ai bien entendu ?
- Et oui, t'a bien entendu, affirmais-je en tirant de l'armoire un short en jean.
- C'est pas vrai ! s'exclama-t-il, excité. Vous vous remettez au volant ? Sans déconner ! C'est la meilleure !
- Dy, s'il te plait, on a pas vraiment le temps. On peut passer chercher notre voiture chez toi ? le questionnais-je en m'asseyant sur mon lit.
Ma chambre était minuscule, mais elle n'en restait pas moins charmante. Mon lit était poussé dans un coin de la pièce rectangulaire, et un bureau en bois clair trônait contre un mur, soutenant le poids d'un ordinateur portable et d'une lampe de bureau moderne. Des pots d'ou s'échappaient un flot de crayons et de stylos multicolores était alignés sur la surface de travail. Une bibliothèque couvrait tout le pan de mur opposé à celui contre lequel mon lit était adossé.
Des ouvrages occupaient chaque étage de la bibliothèque en chêne, mêlant au hasard les diverses couleurs des tranches de mes livres. Des centaines de photos étaient accrochées sur le mur proche de mon lit, et rien qu'en regardant ses images on avais l'impression de partir dans un autre univers. Un autre monde.
Une armoire en bois foncé siégé contre le dernier mur libre, à côté de la porte d'entrée, en face du pied de mon lit. Une grande fenêtre occupait pratiquement tout l'espace de la paroi au dessus de mon lit, laissant entrer dans la chambrette les doux rayons matinaux, qui caressaient de leur bras lumineux tous les objets de ma chambre. Je revins à la conversation lorsque Dylan me répondit à travers le combiné.
- Mais oui poulette, tu sais bien que tu peux passer chez moi quand tu veux, dit-il d'une voix suave.
- Ok sa marche, on arrive dans trente minute. Notre petit bolide à intérêt à être intact, le menaçais-je d'un voix dure.
- T'inquiète pas, j'ai pris grand soin de votre petit bébé, s'amusa-t-il. Votre petit bolide se porte comme un charme.
- Quand se déroulera la prochaine course ? lui demandais-je en farfouillant dans mon tiroir à sous vêtements.
- Ce soir, m'informa-t-il. Vous ne pouvez pas foncer tête baissée les filles, il faut que vous vous entraîniez à nouveau, vous avez sûrement perdu la main. Les concurrents sont de plus en plus fort, et depuis que vous êtes parties les moeurs des coureurs se sont encore plus dégradées. Tous les coups sont permis, et c'est bien plus dangereux qu'auparavant.
- Je m'en contrefiche, on s'en est toujours sorties avec Alex. On connais les dangers Dy, arguais-je en m'allongeant sur mon lit.
- Mais là c'est différent les filles, soupira-t-il. Angelo n'accepte plus qu'un cercle restreint de personnes à ses courses. Vous n'en faites plus partie.
- Ne t'en fait pas pour ça, j'irais parler à Angelo, énonçais-je en profitant du soleil qui chauffait lentement mon visage à travers la vitre.
- Bon, dans ce cas, à tout à l'heure bichette, dit-il en raccrochant.
J'enfilais mon petit short en jean, avant de passer un crop top rouge par dessus ma tête. Le tissus du tricot possédait de fines bretelles, et se terminait en un léger décolleter. Je chaussais mes cuissardes noires, savourant la sensation du cuir épais contre mes jambes nues. Les grosses semelles étaient habituées à mes pieds, et les bottes en cuir moulaient mes jambes jusqu'au dessous de mon genou.
Je sortais de ma chambre afin de rejoindre Alex au salon. Elle était pareillement vêtu que moi, mis à part le fait que son short était constitué d'une toile foncée, et qu'elle portait un haut noir laissant apparaître son nombril.
- T'es prête ? demandais-je en me saisissant des clés de l'appartement.
- Prête, acquiesça-t-elle en sortant.
Alors que nous descendions les premières marches de l'escalier, une voix grave nous interpela.
- Les filles ? Vous allez ou comme ça ? nous demanda Gabriel, perplexe, dans le couloir.
Je notais qu'il ne se privait pas de la vue. Il lorgnait mon corps sans vergogne, et un long frisson s'empara tout à coup de moi. Je vis sa pomme d'Adam descendre douloureusement dans sa gorge, et je me raclais la gorge, gênée.
- Oh... On va voir des amis, rien de plus, mentis-je en essayant d'adopter une attitude détendue.
- Ah... Je croyais que vous deviez vous reposer, dit-il en posant sur nous un regard suspect.
- Oui, ça c'est fait un peu à la dernière minute, répondit Alex. On va voir de vielles connaissances à nous.
Ce n'était pas tout à fait faux.
- D'ailleurs on va devoir te laisser Gabi, on est en retard, soulignais-je en espérant qu'il nous laisse tranquille.
- Ah... D'accord je vois, soupira-t-il en nous tournant le dos.
- T'inquiète pas on se voit à la soirée de demain ! lui criais-je en grimaçant, espérant ne pas l'avoir trop vexé.
• • • • • •
- Dylanou chéri ! Viens nous ouvrir ! hurlais-je à travers l'interphone.
Je rentrais dans la voiture au même moment ou les immenses grilles qui servaient de portail s'ouvrir, laissant place à des pelouses bien tondues et à des parterres de fleurs bien entretenus. Je fis avancer la voiture le long du sentier en gravier, et me garais dans un coin prévu à cet effet. Dylan apparu soudain, et nous accueilli avec joie dans sa somptueuse villa. Si Dylan participait à ses courses illégales, c'était avant tout pour se faire un maximum de blé.
- Les filles ! Ca fait un bail ! sourit-il en appuyant sa main dans mon dos pour me guider gentiment vers la porte.
Mais il accentua la pression qu'exerçait sa main sur mes omoplates et la descendit l'air de rien vers la chute de mes reins. Il n'a pas changé, constatais-je en détaillant avec attention on visage. C'était toujours le même blond, toujours aussi musclé, toujours aussi charmeur. Il n'avait pas non plus perdu son éternel sourire en coin, celui qui m'avait séduite dès la première rencontre. Ses yeux d'un bleu délicieusement pâle demeuraient les même que dans mon souvenirs.
- Dylan, grognais-je en me dégageant d'un petit coup sec. On est pas venu pour le plaisir de ta présence. On va aller droit au but : donne nous notre voiture.
Lors de ses courses illégales, les vainqueurs remportaient le plus souvent des gros paquets de frics. Mais il arrivait des fois pendant ses rassemblement clandestins que des coureurs plus expérimentés parient leur voiture. Un jour, Alex et moi avions parié avec trois autres mecs nos voitures. Résultat : celui qui l'emportait repartait avec les voitures hors de prix des perdants. Nous avions tout misé sur cette course. Fort heureusement, nous avions gagnées, et nous avions alors touchées le pactole.
Nous avions par la suite revendu deux des trois voitures des hommes que nous avions battus, après avoir pris la décision d'en garder une pour les courses. Alors, lorsque nous avions cessé nos agissements répréhensibles, nous avions décidées de confier à Dylan notre petit bijoux. Celui ci nous la gardait déjà tout le temps, et nous passions chaque fois la récupérer avant une course. Tout cela pour ne pas éveiller les soupçons de ma mère.
Dylan rigola puis nous conduit vers son garage, qui abritait de nombreuses voitures toutes plus chères les unes que les autres. Au bout de la rangée un véhicule était couvert d'une bâche, et Dylan la retira d'un coup sec tout en nous faisant une petite révérence.
- Et voilà mes beautés ! s'exclama-t-il en frôlant du doigt la carrosserie.
Je soupirais d'émotion en revoyant notre Lamborghini Aventador grise métallique, me souvenant tout à coup de toutes les courses que mon amie et moi avions gagnées grâce à elle.
- Merci Dylan, souffla Alex, la gorge serrée.
Je me raclais la gorge et ne perdit pas de temps pour dire au revoir à Dylan.
- Bon, c'est pas tout mais on doit y aller Dy,
- A ce soir les filles, je viendrais vous voir. Je ne manquerais ça pour rien au monde, nous dit-il avec un petit clin d'œil.
Je montais dans l'habitacle en exaltant intérieurement, me remémorant toutes les sensations que l'on pouvait ressentir en conduisant une voiture telle que celle là. Un frisson de plaisir se saisit de moi, et je savourait la sensation du cuir rigide sous mes mains. J'appuyais sur l'accélérateur et partit dans un grincement de pneu, laissant derrière moi un Dylan avec un sourire énigmatique affiché sur le visage.
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