Jeux de regard

Point de vue Gabriel :

La grande rousse assise sur mes genoux se colla un peu plus contre moi. Tout en observant les gens s'amuser autour de moi, je portais ma cigarette à mes lèvres. J'étais à la fameuse soirée que Christian avait organisé. Une centaine de personne investissait son immense maison. C'était une des plus grandes baraques qu'il m'ait était donné de voir. Les traits longilignes du toit et les immenses baies vitrées faisait de cette maison une véritable oeuvre d'art.

Des personnes se baignaient dans la piscine, d'autres dansaient, d'autres encore parlaient et flirtaient. On pouvais voir des couples se bécoter dans chaque coin un peu à l'écart. La gigantesque piscine était éclairée par une lumière à la jonction du vert et du bleu, conférant à l'eau une couleur tropicale. L'intérieur de la maison était rempli de personnes à moitiés saoules qui rigolaient ou bien vomissaient dans les toilettes.

Une pelouse fraîchement tondue était jalonnée de spots qui diffusaient une faible lumière. Une ambiance tamisée régnait grâce aux douces lueurs émanant des lampes. Une musique populaire résonnait à fond dans le grand jardin et dans la maison, menaçant de faire exploser les enceintes malmenées.

La rousse, qui s'appelait Debby, se frotta à moi de manière très inquisitrice.

- Dit Gabriel, tu veux pas qu'on aille dans un endroit plus tranquille ? me questionna-t-elle en se léchant la lèvre inférieure.

Elle avait un petit accent américain dans la voix, et j'en déduisant qu'elle devait forcément venir de là-bas. Je lui aurais bien posé la question, mais en réalité je me contrefichais de cette fille, alors la réponse ne m'aurait pas été utile.

- Pas tout de suite beauté, profitons encore un peu de la soirée, lui répondis-je, totalement inintéressé par cette américaine présumée.

- Ça va mon lapin, je vais me rafraîchir un peu, m'informa-t-elle en se dirigeant vers la piscine à grand coup de hanches.

Je soufflais, soulagé, car cette fille transpirait abondamment des cuisses. Je me retournais vers Michael, qui discutait tranquillement avec une fille, la draguant très clairement. Nicolas vint s'asseoir sur une chaise en métal blanc juste à côté de moi. Un brune aux traits asiatiques le suivait de près.

- Tu me passes une clope s'il te plaît ? me demanda-t-il en regardant la brune.

- Tu fumes toi maintenant ? m'étonnais-je en haussant un sourcil.

- Figures toi que ouais, m'assura-t-il en tendant sa main vers moi.

Je soupirais et lui en passait une de mauvaise grâce. Pour commencer il eu du mal à allumer la cigarette, et dès qu'il inhala la fumée il se mit à tousser, pris d'une violente quinte de toux. Je rigolais en secouant la tête. Il ne fumait que pour se donner un genre et frimer devant cette fille. Pathétique. Et dire que j'ai gâché une clope pour ça.

- Tu sais Nic, fumer est nocif pour la santé. Alors si tu veux abîmer tes poumons juste pour tirer ton coup c'est pas la peine, lui dis-je ne lançant un regard éloquent vers la belle asiatique. T'a pas besoin de ça mec.

La brune pouffa de rire discrètement. Enfin, du moins, elle fit l'effort d'essayer de rire discrètement.

- Tu pourrais pas fermer ta gueule Gabriel ! s'écria celui-ci en se levant précipitamment.

Je lâchais un rire sonore en tapotant du bout du doigt la cendre de ma cigarette.

- Je dis ça parce que t'es mon pote Nic, c'est tout, me défendis-je d'une voix calme et posée.

- Tu peux parler toi, tu fumes depuis des années ! m'attaqua-t-il d'une voix colérique.

- J'ai mes raisons Nic, grognais-je en inspirant une bouffée de fumée blanche.

Celui-ci ricana et tourna les talons, repoussant l'asiatique qui lui avait attrapé la main. Elle s'offusqua et partit d'un grand pas vers l'intérieur de la maison, vexée. Nicolas lui couru après, ne cessant de s'excuser. Désespérant. La rousse revint, et elle reprit sa position sur mes jambes, se trémoussant toujours un peu plus contre moi. Je soupirais mentalement en cherchant désespérément à ressentir quelques chose. Rien.

Une chose était sûre : cette fille ne me procurait aucune émotion. Alors que j'allais engager la conversation, je repérais au loin une crinière bouclée que je ne connaissait que trop bien.

Je fixais la silhouette élancée d'Alya sortir du coeur de la maison, et mon désir s'éveilla. Sa simple vue suffisait à me faire frissonner. J'observais sans vergogne son corps voluptueux s'activer. Hypnotisé par chacun de ses mouvements, me délectant de la vision de sa peau hâlée, je ne me rendis pas compte que la rousse me parlait.

- Michael ? me rappela celle-ci. Tu m'écoutes quand je te parle oui ou non ? s'agaça-t-elle.

Je lui servis un faux sourire.

- Oui oui, continue, lui répondis-je en décalant ma tête pour mieux voir Alya.

- Et donc je peux te dire que cette fille était clairement jalouse de moi ! Avec ses faux ongles et ses sein refait là ! s'indigna-t-elle en poursuivant son petit discours.

Je fixais les faux ongles affreusement longs et les gros seins refait de la rousse, n'émettant aucun commentaire. Je reportais mon attention sur Alya, laissant Debby continuer à raconter dans le vide ses histoires à dormir debout.

Prise en pleine discussion avec Alex, Alya capta soudain mon regard. Je comptais bien la rendre jalouse, et pour cela je me mit à embrasser la rousse à pleine bouche, la coupant dans son monologue. Je me détachais de Debby, et plantais mon regard en plein dans celui d'Alya, qui me fixa sans rien dire. Un sourire en coin s'afficha sur son visage et je la vis parler brièvement à Alex, avant de se mettre brusquement à marcher.

J'étais loin d'être insensible à sa démarche féline. Elle portait des talons hauts noirs, qui soulignaient ses longues jambes effilées. Sans me lâcher des yeux, elle s'approcha de Christian qui était en charmante compagnie, et le saisi par le bras. Celui-ci se retourna, et avant même d'avoir compris quoi que se soit, Alya l'embrassa avec énergie. Ce connard ne perdit pas un instant pour répondre à son baiser, et il l'attrapa par la taille, lui bouffant littéralement le visage. Je me fit le serment de casser la gueule à ce mec plus tard.

Elle se décolla langoureusement de lui, et ne manqua pas de poser son regard sur moi, un petit air de victoire affiché sur ses traits. Nos yeux étaient comme soudés, et aucun de nous ne rompait ce contact visuel.

Elle voulait jouer alors. Très bien. J'étais le plus fort à ce jeu là.

Je me levais en entraînant Debby dans mon sillage, me rapprochant de la piscine. J'enlevais mon tee-shirt, tout en prenant bien soin de ne jamais quitter Alya du regard. Je pus voir ses joues prendre une délicieuse teinte rosée, et je délassais mes muscles, faisait rouler les muscles vigoureux de mes épaules. J'étais déjà en maillot de bain, ainsi que Debby. J'attrapais l'américaine par l'épaule et lui montrer doucement la direction de l'eau.

L'alcool réchauffant mes membres, je rentrais peu à peu dans l'eau tiède, tout en observant Alya murmurer quelque chose à l'oreille de Christian. Je n'avais bu qu'un verre ou deux, rien de plus. Mon but n'était pas de finir en PLS sur le trottoir juste derrière la maison à Christian. J'avais des choses bien plus importantes à régler avec Alya. En réalité, j'avais guetté son arrivée toute la soirée, et j'avais secrètement espéré qu'elle se montre.

Elle se dirigea à son tour vers la piscine, avant de commencer à glisser lentement la fermeture éclair dans le dos de son tee-shirt. Je rêvais d'ouvrir moi même cette fichu fermeture. Le galbe de ses seins à la peau bronzée était enfermé dans un haut de maillot en triangle noir. Je serrais des dents en la regardant retirer son short avec une lenteur délibérée. Je déglutis difficilement, forcé de détourner le regard. Je commençais à me sentir à l'étroit dans mon maillot de bain.

Elle immergea doucement son corps dans l'eau, relevant ses cheveux en un chignon désordonné. Depuis l'autre bout de la piscine, elle dardait un regard tellement intense sur moi que j'eus l'impression que la température ambiante avait brusquement augmentée. Elle se rapprocha de Debby et moi, et engagea la conversation, trimballant toujours Christian derrière elle, qui ne la lâchais pas d'une semelle, fidèle comme un chien avec sa maîtresse.

- Salut Gabriel, dit-t-elle d'une voix mielleuse.

- Salut Alya, lui répondis-je, perturbé par la proximité soudaine de nos deux corps dans le liquide transparent.

Une conversation s'installa entre nous quatre, et on y pris part, sans trop faire attention à ce qui ce disait ou à ce que l'on disait. Elle n'avait pas l'air perturbée par le fait que je faisais les courses de voitures illégales, et je trouvais cela étrange. Elle n'avait demander aucune explication, aucune justification. Comme si cela ne l'avait pas choquée.

Mais le pire dans tout ça, c'est qu'elle avait été en couple avec Dylan. Dylan, ce connard sans cœur et égoïste qui m'avait arraché tant de choses. Il y avait des milliards d'homme sur la planète, et il a fallut qu'elle tombe sur lui. Rien que l'imaginer dans les bras de Dylan, cela me rendais fou de rage. Et dire qu'il avait pu l'embrasser, la serrer contre lui, la toucher. Mes muscles tressautèrent involontairement. Elle était à moi, et je ne supporterais pas que quelqu'un d'autre puisse l'avoir.

Elle vrilla son regard bleu comme la glace dans le mien. On continua à jouer ainsi, essayant de se rendre jaloux l'un l'autre, se séduisant subtilement. On se jaugeais mutuellement, voulant voir lequel de nous deux craquerait le premier. Car oui, on savait très bien l'effet qu'on avait l'un sur l'autre, et on jouait avec cette alchimie.

Tandis que je faisais semblant de parler à Debby et que je la collais toujours un peu contre mon torse, elle susurrais à l'oreille de Christian milles secrets et enroulait continuellement une mèche rebelle autour de son doigt fin, mordillant inlassablement ses lèvres charnues. Elle était extrêmement désirable. Durant tout le long que dura notre petit jeu, aucun de nous ne rompit le contact visuel. On se cherchait, on se tournait autour, on se frôlait dans la piscine, on se perdait dans le regard l'un de l'autre. Bordel...

Tant pis, songeais-je en me séparant de la rousse. Je ne répondrais plus de moi si je continuais encore une minute à jouer à ce petit jeu. Elle avait une trop grande emprise sur moi.

- Debby, Christian, je dois parler seul à seul avec Alya, leur expliquais-je sans quitter des yeux ma belle blonde. Vous permettez ?

Ceux-ci, perplexes, s'en allèrent, sortant de la piscine en nous laissant seuls dans l'eau. Tout le monde avait délaissé la piscine pour regagner l'intérieur de la maison ou se concentrait à présent la majorité des gens. Seul quelques personnes solitaires restaient dehors, longeant les bords des murs d'un blanc immaculé. Je suivais de regard Debby et Christian rejoindre le coeur de la fête.

Alya se rapprocha de moi, et mon sang se mit à bouillir férocement dans mon corps. La lumière de la piscine se reflétait sur son visage, donnant à ses pupilles d'hiver une teinte bleue, tirant légèrement vers le vert. Ses long cils se déployaient autour de ses yeux, et ses pommettes étaient rougies par la tiédeur de l'air. Des mèches volages s'échappaient de sa coiffure à moitié défaite, et il me semblait que ses lèvres pleines et roses n'appelaient que moi.

- Tu joues à quoi Gabriel ? chuchota-t-elle en me lançant un regard déroutant.

- Moi ? murmurais-je en m'approchant dangereusement d'elle.

Nos deux corps se touchaient pratiquement, et elle n'eut même pas le temps d'esquisser une réponse que déjà je m'emparais de ses lèvres. Je plaquais violemment son corps contre le mien, enserrant sa taille fermement entre mes deux bras.

Elle gémit contre mes lèvres, et répondit à mon baiser avec encore plus de fougue, passant ses bras autour de mon cou. Ses mains agrippèrent mes cheveux, et j'intensifiais encore plus notre étreinte passionnée. Je ne contrôlais plus rien, je laissais juste le désir s'emparer de mon corps.

Un tumulte d'émotion prit possession de moi, et un long frisson traversa de part en part ma colone vertébrale lorsqu'elle colla ses hanches contre les miennes. N'y tenant plus, je la soulevais par les cuisses, profitant de la douceur incomparable de sa peau.

Je goutais ses lèvres avec avidité, et elle enroula ses jambes autour de ma taille. Elle écrasa sa poitrine contre mon torse, déposant une pluie de baisers sur ma mâchoire, laissant une traînée incandescente le long de ma peau. Je sortis de la piscine, me dirigeant au hasard vers un endroit plus stable que l'eau.

J'enfouis ma tête dans son cou, suçotant sa peau fine et délicate, mes mains toujours posées sous ses fesses rebondies afin de la porter. Mes pieds nus rencontrèrent des brins d'herbe secs, et je déposais Alya au sol, joignant à nouveau nos bouches.

Elle caressa mon torse de ses petites mains, et je me penchais sur elle, passant une main sous son haut de maillot. Nos peaux mouillées glissaient l'une contre l'autre. Je n'étais plus maître de moi même. Plus rien n'existait à part elle et la passion que nous partagions. Je n'avais plus ressentis autant de sensations en même temps depuis longtemps, et je me délectais de ses lèvres sucrées. Plus précisément depuis elle.

Soudain, elle mit une main entre nous et me repoussa doucement. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas pourquoi elle mettais un terme à nos baisers. Nos respirations haletantes se mêlèrent, et je me laissais tomber à côté d'elle. Waouw. Putain de bordel de merde. Qu'est-ce qui vient de se passer au juste ?

Sans un mot, allongés dans l'herbe humide, nous fixons le ciel pigmenté d'une infinité de points blancs, nos souffles erratiques résonnant dans le calme tranquille régnant dans l'immense jardin. Le regard perdu dans le vague, laissant mon regard vagabonder sur la voûte céleste j'avais l'impression de sentir encore les mains d'Alya sur ma peau.

Un fond de musique nous parvenais depuis l'antre de la maison luxueuse. Les brins d'herbes picotaient ma peau, et je frissonnais, la chaleur du corps d'Alya me manquant terriblement. La fraîcheur du gazon détonnait fortement avec la température élevée de nos corps encore brûlant de désir. Alya cala sa tête contre mon épaule chaude, et nous continuâmes à laisser nos yeux errer sans but, contemplant l'immensité du ciel.

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