En route vers le festival

Point de vue Gabriel :

Deux mois plus tard :

- Alex dépêche toi ! cria Michael dans son téléphone, excédé.

Cela faisait près d'une demi heure que Gabriel, Alexeï et moi attendions dans notre voiture qu'Alex et Alya daignent nous rejoindre. J'avais tenu ma promesse envers Alya : j'allais l'emmener à un festival de musique. En apprenant la nouvelle, tous nos amis avaient voulu se joindre à nous, et c'est pour cela que l'on se trouvait en ce moment même dans cette voiture, prêts à partir.

Après un moment de silence ou Michael avait probablement du écouter la réponse d'Alex à travers le combiné, il se remit à parler.

- Quoi ? Non ! C'est bon, Alya te passera sa brosse à cheveux. Non ! Je te dit que tu n'en a pas besoin ! On s'en fou ! s'écria-t-il en tapant sur le volant.

Le silence se fit de nouveau dans le petit habitacle.

- Vous avez une brosse pour deux ? s'exaspéra-t-il. Merde, jura-t-il à voix basse pour qu'Alex ne l'entende pas.

Il faisait une chaleur d'enfer dans cette voiture, et j'étouffais silencieusement, transpirant sur le fauteuil en cuir brûlant.

- Il te faut pas un quart d'heure pour trouver une foutue brosse à cheveux quand même ! s'indigna-t-il en se frottant les yeux de sa main libre.

Je pouffais de rire discrètement tout en regardant Alexeï qui était dans le même état que moi. Michael nous foudroya du regard dans le rétroviseur.

- Alléluia ! Alex à trouvée sa brosse à cheveux, sautons tous de joie ! ricana-t-il sarcastiquement.

Il sembla soulagé un instant, avant de se remettre à crier, n'arrivant plus à garder son calme sous les assauts incessants de la chaleur.

- Attend, quoi ? Tu retrouves plus ton eye-limer ? se lamenta-t-il. Oui, oui j'ai compris, ton eye-liner, articula-t-il avec exagération. S'il te plaît dépêche toi, la supplia-t-il en posant son front contre la vitre.

Il retira vite sa peau en grimaçant de la surface vitrée, brûlante à cause de l'ardent soleil.

- Tu... Vous devez vous faire des tresses ? Comment ça des tresses ? Tu crois vraiment que c'est le moment approprié pour se faire des putains de tresses ! s'exclama-t-il. Je... Oui j'ai entendu Alex. J'imagine bien que c'est super important, mais est ce que c'est vraiment nécessaire ?

Un silence profond perça dans la voiture. Michael reprit bientôt la parole après ce petit interlude de clame.

- Mais il y a cinq minutes tu m'a dit exactement la même chose ! D'accord ! D'accord ça va, dans cinq minutes, soupira-t-il. Cette fois ci vous avez intérêt à être là.

Il raccrocha et s'enfonça, agacé, dans son siège, tapotant le volant du bout des doigts. Alexeï était assis sur le siège du mort, à côté de Michael qui était aux commandes du véhicule. J'étais quant à moi sur la banquette arrière de la voiture, entrain d'attendre impatiemment l'arrivée des filles.

Alex nous avait il y a de ça un mois présenté son vieil ami Alexeï, et nous nous étions tous tellement bien entendus que nous étions à présent plutôt proches. J'appréciais beaucoup ce gentil garçon russe aux manières impeccables et à la conversation facile. Il émanait de lui une chaleureuse gaité qui égayait l'humeur de tous ceux qui l'entourait.

Il était devenu un bon ami, et je l'appréciais beaucoup. Michael avait un peu de mal avec lui, bien qu'il le considérât aussi comme un ami. En réalité, il n'arrivait pas à contrôler sa jalousie vis à vis de la relation particulière qu'entretenait Alex et Alexeï, qui se connaissait depuis leur plus tendre enfance. Alexeï était le fils de la meilleure amie à la mère d'Alex lorsque celle-ci était encore en vie.

Je vis au loin Alex et Alya sortir de l'immeuble en courant, traînant dernière elles deux lourdes valises. Elles ont cru qu'on partait pour un mois ou quoi ? Je me passais la main sur le visage et allais vers elles pour leur donner un coup de main.

Je me rapprochais d'elles et prenait la valise d'Alex, avant d'essayer de me saisir de celle d'Alya. Elle refusa mon aide, prétendant "être assez grande pour porter elle même ses affaires".

- Vous êtes au courant qu'on part que quatre jours les filles ? leur demandais-je, avisant la grosseur de leur valise.

Alors que je commençais à tirer la valise grise d'Alex vers l'Audi blanche, je me demandais, atterré, comment une valise pouvait peser aussi lourd. Elle devait faire à peu près trente kilos, et je n'exagérait absolument pas.

Quant à ma relation avec Alya, elle n'avait pas évoluée dans le sens que j'aurais voulu. Nous étions devenus extrêmement proches, mais uniquement en tant qu'ami. Mais une compétition étrange c'était installée entre nous : je faisais tout pour qu'Alya craque en premier, et inversement. Lors de ces deux mois passées en sa compagnie, Alya et moi avions tout mis en œuvre pour que l'autre cède en premier. Depuis cette fameuse nuit chez Christian, on se tentait, on se séduisait, on se charmait, tout cela dans l'unique but de remporter cet espèce de défi que l'on s'était lancés à ladite soirée.

Alex, Alya, Michael et moi avons multiplié nos sorties ensemble, et on passait à présent pas mal de temps tous les quatre. Je désirais de plus en plus Alya, et c'était une véritable torture de rester auprès d'elle sans pouvoir la toucher. Elle n'avait toujours pas cédé, mais je comptais changer la donne durant ce court voyage.

Elle avait été clair : elle voulait qu'on reste ami, mais ce défi rendait les choses terriblement ambiguës. Seulement, moi, cette décision me rendait fou. Son corps, ses yeux, ses hanches, son regard, sa voix, sa présence me rendait fou. Elle avait un corps de déesse. Je ne sais comment, mais elle avait réussit à s'imposer dans mon esprit. Je pensais sans cesse à elle, à son visage, à ses cheveux. Je ressentais un désir inédit pour elle. Je me la ferais et je l'oublierai après. Une fois qu'elle sera passée dans mon lit, mon désir pour elle s'estomperait, et tout redeviendrait comme avant.

Je fonctionnais comme ça maintenant, depuis que Sophia m'avait brisé le coeur. Je me servais des filles, et surtout, je ne tombais plus amoureux. Cette époque la était révolue, et je ne voulais souffrir pour ses filles sans coeur qui se servaient de moi pour mon argent.

Je me demandais inlassablement comment je pourrais bien la séduire. Je voulais qu'elle fléchisse la première. Mais, si jusqu'à maintenant j'avais respecté son désir d'amitié, à présent je ne tenais plus, j'avais réellement besoin de goûter à nouveau ses lèvres, de caresser à nouveau la courbe de ses seins et de passer ma main dans ses boucles soyeuses.

Le bref instant de passion que nous avions partagé lors de la fête chez Christian il y a deux mois m'avait laissé un merveilleux souvenir. Et j'en voulais désespérément plus.

Elle parvenait même à me faire oublier Hélène. Cette garce sulfureuse et manipulatrice disparaissait peu à peu de ma tête, laissant place à la douce, maladroite et exquise Alya.

Je plaçais la valise d'Alex dans le coffre, observant Alya qui soulevais la sienne avec une force insoupçonnée, afin de la mettre à côté de celle de son amie.

- Wow, bravo princesse, lui dis-je, impressionné. Tu viens de soulever à peu près trente kilos de vêtements et de maquillage.

- Et t'as encore rien vu, me dit-elle avec un clin d'œil inquisiteur. Et pour ta gouverne, je ne me maquille pas.

Je retournais m'assoir sur la banquette près de la portière droite, et Alya prit place à côté de moi, Alex à sa gauche.

- Aïe ! crièrent les filles en coeur. Ça brûle !

Je rigolais en observant la grimace qu'elles faisaient. Je devinais que le soleil avait dû chauffer les sièges en cuir à travers les fenêtres, et qu'Alex et Alya avaient dû cramer leurs cuisses nues lorsqu'elles s'étaient assises. Elles étaient en petit short en toile de jean, et leur cheveux étaient pareillement tressés.

Alya était sublime, comme de coutume. Nos cuisses se frôlaient et je du fournir un effort surhumain pour arriver à formuler ma question.

- Pourquoi tu ne te maquilles pas ? lui demandais-je, ma curiosité étant pique à vif. Vous les filles, vous aimez bien vous maquiller pour vous faire toutes belles pour plaire aux mecs.

Alex et Alya rigolèrent de bon coeur ensemble. Michael, boudant les filles ostensiblement, démarra la voiture et on quitta le parking de notre immeuble sur les chapeaux de roues.

- Alors déjà, nous, les filles, si on se maquille c'est certainement pas pour plaire aux mecs : on se maquille pour nous, m'informa-t-elle en levant les yeux au ciel.

- Mouais, acquiesçais-je, moyennement convaincu.

- Arrêtez de croire qu'on fait tout dans l'unique but de vous plaire, geignit Alex en soupirant. Ça en devient désespérant. On ne vit pas pour vous.

- Non mais sérieusement, ça m'intéresse, tu ne te met même pas de mascara de temps en temps pour les grandes occasions ? repris-je à l'intention d'Alya.

- Je suis allergique au maquillage, soupira-t-elle. La moindre goutte de fond de teint provoque sur mon visage de grosses plaques rouges. Même chose pour le fard à paupière et autre. Mon corps tolère seulement le mascara et le rouge à lèvre. De toute manière, je n'aime pas me maquiller, je trouve cela inutile et chiant à enlever, ajouta-t-elle en haussant les épaules.

- Merci pour toutes ses informations Alya, cela m'a beaucoup apporté, se moqua méchamment Michael.

- Ho Michou, qu'est-ce qui te prend t'es énervé ? le questionna Alex.

Il grogna une réponse incompréhensible et secoua la tête. Elle entreprit de lui faire un petit massage des épaules comme elle le put en passant ses mains au travers du fauteuil. Il se détendit instantanément à son contact, et lui fit même un sourire. C'est dingue ça.

- On arrive quand ? demanda Alexeï en ouvrant une application cartographique sur son téléphone.

- Normalement on en a pour à peu près un jour de route, il va falloir vous accrocher les amis, nous informa Michael en prenant un virage à gauche.

Je savais très bien que l'envie d'appuyer sur l'accélérateur pour foncer à toute allure sur la route le démangeait. J'espérais bien qu'Alya s'endormirait contre moi plus tard.

  ✿✿✿

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top