Point de vue Michael :

Elle se démenait pour s'extraire de ma poigne, tremblant de plus en plus violemment.

- Tu me dégoûte Nicolas ! Ne me... Ne me touches pas ! s'écria-t-elle frénétiquement en essayant de se dégager de mon emprise.

Nicolas ? Qu'est ce que cette merde a encore fait ? Alex jura quelques insultes en russe que je ne compris pas. C'était la deuxième fois qu'elle parlait cette langue et cette découverte piquait ma curiosité. Voilà d'où venait l'infime accent que je percevais parfois dans sa voix.

Elle m'envoya un coup de coude dans le ventre que j'encaissais sans broncher.

- C'est moi, c'est Michael, lui soufflais-je au creux de l'oreille. Du calme Alex, tout vas bien. C'est moi, c'est moi...

Je lui attrapais les bras pour l'empêcher de me frapper encore une fois. En entendant ma voix elle se retourna et se rendit compte que ce n'était pas Nicolas mais moi. Elle tremblait, peut être à cause du froid, mais j'en doutais. Elle semblait fiévreuse, et je la serrais contre moi pour la calmer. D'une main je pressais sa tête tout contre moi, et je caressais ses doux cheveux bruns tout en lui chuchotant des paroles réconfortantes. Mais qu'est ce qu'elle peut avoir ?

Elle se dégagea pour me regarder en haletant, et je posais mes mains dans son dos pour lui murmurer :

- Qu'est ce qu'il s'est passé Alex ?

- Il... Non c'est rien. Ne t'en fais pas, dit-elle simplement en tentant de reprendre son souffle.

Elle voulu partir mais je la retint fermement par le poignet.

- Bon Alex tu vas me dire ce qu'il se passe. Maintenant, exigeais-je sèchement.

Mon ton menaçant la fit frémir et j'entourais mes bras autour d'elle pour la rassurer. Je sentais que je n'allais pas aimer ce qu'elle allait me confier.

- Il... Il a voulu coucher avec moi. Mais j'ai pas voulu. Il a voulu me... me forcer à... à, articula-t-elle en plantant ses ongles dans mon bras. Je lui ai bien dit que je voulais pas... Il m'a poussé sur le lit et il a commencé à m'embrasser... J'essayais de me dégager mais il me maintenait sur le lit et... Mais je voulais pas et... Je l'ai mordu à la main et j'en ai profité pour partir, me raconta-t-elle en fermant les yeux.

Ma tête sembla exploser et mon sang devint brûlant sous ma peau. Mes muscles se tendirent, mes poings se fermèrent et ma mâchoire se crispa violemment. Une rage sans nom prit possession de moi, et une envie de meurtre me saisit. Un voile rouge s'abattit sur tout ce qui m'entourait.

Les membres d'Alex étaient maintenant secoués par de fort tremblements. Elle était encore sous le choc.

Sans plus attendre je marchais à grand pas vers l'intérieur de la maison, et j'entendis vaguement Alex derrière moi qui m'appelait.

Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour trouver cet enfoiré. Je lui attrapais le bras avec fougue, et le traînais dans un coin vide de la pièce.

La fureur me gagna et je lui balançais avec force un uppercut dans le menton. Il hurla et chancela avant de me foudroyer du regard.

- Mec qu'est ce qui te prends ? cracha-t-il en se tenant le menton.

- Moi, qu'est ce qui me prends ? Il me prends que t'as voulu violer ma voisine enfoiré ! hurlais-je en le frappant à nouveau.

Il essaya lamentablement de riposter, mais il échoua et je lui envoyais un crochet du droit dans la joue avec agressivité. Prend ça salaud ! On ne touche pas à Alex sans conséquences. J'exprimais toute ma colère à travers ce coup, ma fureur étant intarissable. Il tituba en criant comme une fillette, avant de s'écraser par terre sur une table basse. Le verres tombèrent au sol dans un grand fracas, se brisant sur le carrelage, et une marre de liquide s'étala par terre.

- Et alors ? continua-t-il en crachant du sang.

Il se releva, chancelant, en prenant appui sur un siège en cuir.

- C'est que ta putain de voisine à une de ses paire de fesses ! J'ai rien fait de mal ! Laisse moi m'amuser merde ! renchérit-il en me poussant contre le mur.

- Tu ne vas pas t'amuser avec elle enfoiré, tu vas fermer ta gueule ! hurlais-je encore, la folie prenant le contrôle de mon corps.

Je lui attrapais l'épaule et lui tordis le bras avant de le pousser à nouveau par terre. Il gémissait parce que son bras était douloureux mais je n'en avait rien à foutre.

Je lui assénais un coup de pied dans l'abdomen, lui crachant dessus au passage.

- Nicolas, si je te revois encore une fois sur mon chemin, je te bute, sifflais-je. Tiens toi bien à l'écart d'Alex.

Alex arriva derrière moi et posa ses mains froides dans mon dos. Elle me demandais d'arrêter d'une voix tremblante.

Son état m'ébranla et elle me sembla si fragile que j'en perdis l'équilibre. Je reculais du corps de Nicolas, toujours prostré sur le carrelage. Il m'insultais faiblement avec le peu de force qu'il lui restait en crachotant des caillots de sang sur le sol.

Alex m'attrapa la main et m'entraîna avec elle vers le jardin.

J'avais besoin de me calmer, et sans une hésitation je retirais mon tee-shirt et me jetais encore une fois à l'eau. L'eau avait vraiment un effet apaisant sur moi.

Alex me suivit silencieusement, les yeux embués de larmes. Elle s'assit sur la première marche de la piscine et passa ses mains sur son visage. Elle pleurait silencieusement, les épaules voûtées. Je m'approchais d'elle et recouvrit ses épaules de mon bras dans une démarche purement protectrice.

Elle semblait si chétive entre mes gros bras que j'eu peur de la briser. Elle enfouit sa tête dans mon cou et me murmura doucement :

- Je... Merci Michael. T'étais pas obligé de te battre, mais merci... Je m'en souviendrais.

Je pressais délicatement son menton entre mes doigts pour lui faire relever la tête et je plantais mon regard dans le sien. Ses grands yeux fuyant ressortais sur son fin visage à la peau très pâle. Elle pinçait ses lèvres en baissant les yeux vers l'eau calme qui enveloppait ses cuisses. Elle était si belle à côté de moi.

Je n'avais plus envie de résister à mon désir mais elle était encore tremblante et je n'avais aucune envie de la brusquer. Elle se détacha de moi et glissa dans l'eau cristalline avec une grâce remarquable. Je la suivais en ne la quittant pas des yeux.

Au milieu de la piscine éclairée elle s'arrêta comme si elle attendait que je la rejoigne. M'avançant vers elle, je la détaillais du regard à travers l'eau transparente. Elle s'approcha lentement de moi et une chaleur agréable monta dans mon corps.

Je m'approchais du bord et Alex me suivit de près en s'appuyant sur mon épaule. Elle carressais ma mâchoire du bout de ses doigts tremblants, traçant comme une ligne imaginaire qui partait de ma mâchoire et qui descendait jusque dans mon cou. En l'observant mieux je remarquais des larmes perler dans les coins de ses yeux.

- Pourquoi tu pleures Alex ? lui demandais-je en ramenant son corps contre mon torse.

Elle se décrispa un peu et sembla détendre ses muscles tendus. Elle ne répondit rien mais elle souriait à présent en fixant le ciel étoilé.

- Michael, j'ai super froid. T'aurais une serviette pour moi ? m'interrogea-t-elle dans un murmure, de peur de rompre le bruit apaisant que produisait l'eau.

J'acquiesçais en l'observant sortir de l'eau, ses hanches ondulant au fil de ses pas. La lumière de la nuit éclairait sa peau lisse, et ses cheveux bruns brillaient autant que les points dans le ciel. Chacune des mèches de sa chevelure trempée était nimbée de reflets caramels.

Je sortais à mon tour, la guidant vers la cuisine où j'avais laissé mes affaires. Je lui tendis une serviette jaune qu'elle s'empressa d'enrouler autour d'elle. Elle attrapa au passage une bouteille à moitié vide de tequila qu'elle descendit sans perdre de temps.

Ensuite elle attrapa mon sweat qu'elle enfila sans m'avoir consulté. J'étais spectateur de ses actions et je ne savais pas quoi faire même si mon instinct me poussait à la tentation. Ses jolies fesses dépassaient légèrement du bas de mon sweat gris. Je détournais le regard pour fixer la bouteille qu'elle avait vidée. Ne regarde pas putain.

- Tu veux qu'on danse ? me demanda-t-elle en me souriant, une lueur de malice flottant dans ses iris.

Elle avait l'air d'aller mieux, et l'alcool à mon avis n'y était pas pour rien. Mais je voyais bien dans ses yeux à quel point elle était encore bouleversée par ce qu'il venait de se passer. Nicolas je n'en ai pas fini avec toi.

- Pourquoi pas, acceptais-je d'une voix rauque.

Sur ce, elle m'attira contre elle avant de commencer à bouger en rythme avec la mélodie qui envahissait la pièce. Ses mains tremblaient, signe qu'elle était encore sous le choc. Sa fragilité me pinça le coeur. J'attrapais ses mains pour les serrer entre les miennes. Un sourire fébrile apparut sur son visage avant qu'elle ne se remette à danser.

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