Ciel étoilé
Point de vue Alya :
La brise légère caressait mon visage, balayant quelques mèches folles traînant sur mes joues encore brûlantes. J'étais réellement apaisée, allongée dans les brins d'herbes, ma main dans celle de Gabriel.
Même si je savais que je devrais mettre un terme à cet instant magique tôt ou tard, je ne voulais pas quitter l'étrange torpeur qui envahissait mes membres. Je n'esquissais pas un geste, profitant un dernier instant du ciel noir moucheté de petits points lumineux s'étalant sous mes yeux. Une étoile filante passa, et je me laissais aller à la mélancolie du moment.
Je ne fit qu'un vœu : qu'Alex ne quitte jamais ma vie. Elle illuminait mes journées à elle seule, elle me faisait rire, c'était mon petit rayon de soleil à moi. Nous étions proches comme des sœurs, et honnêtement, je ne sais pas ce que je ferais sans elle.
Après réflexion, je rajoutais un autre vœu : que ma mère n'ai plus jamais de soucis à se faire, et qu'elle retrouve le sourire, comme lorsque mon père était encore avec nous.
Une autre étoile filante traversa le ciel, et je fis un dernier vœux : tomber amoureuse.
Je n'étais jamais tombée réellement amoureuse, et j'attendais, depuis de longues années, de ressentir ce sentiment qui inspirait tant d'écrivains. Lorsque je sortais encore avec Dylan, j'avais effectivement ressentis quelque chose de fort pour lui, mais au fil du temps et avec le recul, je m'étais rendue compte que je le voyais plus comme un ami. Néanmoins, mes sentiments à son égard restaient flous, et quand nous étions ensemble la situation devenait toujours ambiguë. Avais-je était amoureuse de Dylan ? Je ne pense pas. Lui en tout cas ne devait pas assez tenir à moi pour arriver à me rester fidèle.
Je soupirais en tournant légèrement ma tête vers Gabriel. Il semblait captivé par la vue imprenable que nous offrait le ciel, et ses yeux reflétaient toutes les constellations présentes dans cette mer d'étoiles. Ses yeux fouillaient cette immensité sombre, et ses lèvres pleines furent prises d'un léger tressaillement.
Les traits virils de son visage étaient soulignés par la douce lumière de la lune. Il était vraiment beau ainsi, et son air paisible le rajeunissait de quelques années. J'avais réellement envie de poser à nouveau ma bouche sur la sienne, et une vague de désir envahit à nouveau mon bas ventre. Je contrais cette déferlante du mieux que je le pus.
Lors de cet instant torride que nous venions de partager, mes sentiments à l'égard de Gabriel c'étaient comme exacerbés. Mon ventre c'était mit à faire des loopings et mon coeur c'était emballé. Et ça me faisait peur.
De plus, je commençais à bien connaître quel genre de garçon était Gabriel, et je savais qu'il me ferais souffrir tôt ou tard. Je ne voulais pas à nouveau vivre ça. C'était un connard fini, qui mettais dans son lit tout ce qui bougeait.
Si mon coeur décidais brusquement de se rebeller et de ressentir des sentiments pour lui, j'étais fichue. Littéralement.
C'est pourquoi il fallait que je mette les choses au clair avec moi même. Je ne comptais pas réitérer les erreurs passées. Je ne faisais ça que pour ce putain de défi que nous nous étions lancées avec Alex. Je m'étais juste un peu laissée emporté par l'euphorie de la fête. Juste pour le pari. Point.
En réalité, je ne comprenais pas vraiment ce qu'il venait de se passer à l'instant. L'alcool qui coulait dans mes veines devait y être pour quelque chose. Oui, c'est ça ! L'alcool a embrouillé mes sentiments, et c'est pourquoi je me suis laisser aller. Voilà, c'est tout. Rien de plus.
Au pire, je ne ressentais que du désir pour lui, donc les choses n'étaient pas si grave. Lui aussi devait avoir exactement les mêmes ressentis que moi. En somme, il n'y avait là qu'une attirance physique. Pour l'instant. Et si je me mentais à moi même ? Ta gueule Alya, me souffla ma conscience. Je ne le connaissais pas depuis assez longtemps pour ressentir un attachement trop profond, et de toute manière, je savais très bien que je n'étais pas stupide au point de tomber amoureuse d'un homme abruti et volage comme Gabriel.
Il allait falloir que je fasse attention à ne pas me faire prendre à mon propre piège. En revanche, je jubilais intérieurement en me disant que j'étais sur la bonne voix pour séduire Gabriel. Car oui, je comptais bien relever le pari qu'Alex m'avait donné, et le gagner.
Je prenais mon courage à deux mains et me raclais la gorge, brisant le silence religieux qui s'était agréablement installé entre nous.
- Hum, commençais-je timidement. Tu... Enfin je...
Je butais sur les mots, ne sachant comment formuler mes pensées. Il rigola, d'un rire doux qui résonna comme une douce mélodie à mes oreilles. Arrête Alya, tu commence vraiment à te comporter comme une pauvre adolescente face à son premier amour, songeais-je en soupirant.
- Ce qui vient de se passer, dis-je avec plus d'aplomb dans la voix, était...
- Était merveilleux et intense, me coupa-t-il avec un petit clin d'oeil à mon intention.
- Euh... Oui, c'était... super, mais c'est pas vraiment ce que je voulais dire, grimaçais-je.
Il redressa son buste, et on s'assit en tailleur l'un en face de l'autre.
- Tu voulais dire quoi alors ? me questionna-t-il en fronçant les sourcils.
- C'était bien, tu vois, mais... Je pense qu'on s'entendra mieux en tant qu'amis, soufflais-je rapidement.
Je ne voulais pas le blesser, et je m'attendais au moins à de l'incompréhension de sa part, et c'est pourquoi sa réaction me surprit. Il éclata d'un rire tonitruant, avant de dire d'une voix grave :
- Parce que tu t'attendais à quoi ? On est juste amis, et au pire amants d'une nuit, mais je ne souhaite et ne souhaiterais jamais rien de plus avec toi Alya.
Aïe, ça pique. Il partit de nouveau dans un grand éclat de rire et se releva prestement en plongeant son regard vert sombre dans le miens. Sa réaction me surpris, moi qui espérais voir son visage se décomposer et son éternel sourire disparaître.
Ma tactique était visiblement entrain d'échouer. À force de me refuser à ses caresses je pensais qu'il finirai bien par céder. Et je remporterais ce pari.
- Et qu'est-ce que tu entend par "ami" exactement, susurra-t-il à mon oreille.
Il approcha son visage du mien et enroula sensuellement une mèche de mes cheveux autour d'un de ses doigts. Il se pencha à nouveau sur moi et encadra ma tête en plaçant ses bras imposant de chaque côté de mon visage.
Nos peaux se touchaient à nouveau, et des picotements envahirent à nouveau mon bas ventre. Ce contact me troubla, et je régulais mon pouls rapide du mieux que je le pus.
Je rigolais légèrement, et me défit de son emprise en le poussant sur le côté.
- Par "ami", je veux dire qu'on évite tout contact physique, dis-je en souriant.
La demi lame blanche de ses dents apparu dans la nuit noire, et son sourire s'agrandit encore. Ses fossettes apparurent, et je le repoussais alors qu'il tentait à nouveau de m'embrasser.
- Tu est sûre que tu arrivera à tenir ? me questionna-t-il avec un petit sourire enjôleur.
Il assaillit mon cou de milles baisers, et je tentais vainement de me dégager de ses gros bras musclés. Je rigolais, gesticulant dans tous les sens.
- Arrête ! Arrête tu me fais des chatouilles ! m'écriais-je entre deux quintes de rires.
- Je savais bien que tu ne résisterais pas, s'amusa-t-il avant de libérer mon cou.
Je lui donnait une petite tape derrière la tête, et suivais du regard son corps athlétique se relever. Je tendit les bras vers lui pour qu'il m'aide à me lever, une flemme monumentale s'emparant de moi rien qu'à cette idée.
Il attrapa doucement mes mains entre les siennes, et, sans prévenir, il me tira brutalement vers lui. On tomba à la renverse sur le gazon humide, et j'atterrit sur son torse solide. Au dessus de lui, je me mit à rigoler, ressentant les vibrations de son ventre secoué par son rire grave.
Soudain, le silence se fit, et on se fixa sans rien dire, nos regards soudés l'un dans l'autre. Ma main posé sur son coeur, je pouvais sentir les pulsations de son coeur s'accélérer dangereusement.
Durant ce moment de flottement, l'air s'emplit d'une certaine tension chargée de désir brut. Inutile de le nier, nous étions attirés tel deux aimants.
Il essaya de m'embrasser, et je posais un doigt sur ses lèvres pour l'en empêcher.
- C'est toi qui va avoir du mal à résister, lui murmurais-je à l'oreille, traçant avec mon doigt le contour de son visage, poursuivant ma route le long de son cou, finissant mon chemin sur son torse brûlant.
Je le vis déglutir difficilement, et j'observais sa mâchoire se crisper brutalement. Soudain, il me renversa, et je me retrouvais à nouveau piégée entre ses deux bras. Il approcha son visage du mien, si bien que nos bouches ne furent plus qu'à quelques centimètres. Son souffle balayait mon visage, et j'entrouvris mes lèvres, prise de court.
- Tu cédera la première, chuchota-t-il tout contre mon oreille.
J'étais perturbée par la tournure que prenait ce pari. Un jeu dangereux s'installait entre nous. On se lançait l'un l'autre une sorte de défi, et dieu sait que je ne savais pas résister à toute forme de compétition, quelle qu'elle soit.
- Je suis sûre que ce sera toi le premier, glissais-je à voix basse.
Je finis quand même par me mettre debout, quittant la douceur de la peau de Gabriel et l'agréable chaleur qu'elle dégageait.
- On va boire un coup ? J'ai envie de danser, lui dis-je avec un petit sourire.
- Tout ce que tu voudras, me répondît-il avec un sourire en coin. Forces pas trop sur l'alcool, à moins ce que tu ne veuilles finir à nouveau par dormir sur le sol d'une salle de bains avec moi. Et puis je me sens moyen de te tenir les cheveux pendant que tu vomiras.
- Tait toi un peu, marmonnais-je, honteuse de ce souvenir.
Je continuais à marcher, longeant le bord de la piscine vide. Il ne restait que nous deux dehors, et nous marchions d'un pas tranquille, profitant de cette atmosphère calme.
- Je sais m'amuser moi au moins, et je reste pas planté sur une chaise toute la soirée avec une fille qui trémousse son joli derrière sur moi, répliquais-je en rigolant.
- Mademoiselle serait-t-elle jalouse ? me demanda-t-il en passant son bras autour de ma taille, collant son torse contre mon dos.
J'enlevais son bras en partant d'un rire sarcastique.
- C'est la meilleure ! Moi, jalouse ? Tu pense sincèrement que je pourrais être jalouse d'une fille qui a une paire de seins refait et dont le seul but est de trouver un con friqué à pigeonner ? rigolais-je en levant les yeux au ciel.
Je m'arrêtais pour lui faire face, croisant mes bras sur ma poitrine.
- Ouch, dit-il en souriant. Vu comme tu la critique, je pense que tu est en effet jalouse, affirma-t-il. Tu devrais l'être en tout cas, parce que côté sein, c'est pas la joie chez toi.
- Je te demande pardon ? répondis-je, outrée. Est-ce que j'en parle moi de ton cul plat ? Non, parce que je suis polie !
Je m'avançais vers lui d'un pas déterminé, et alors qu'il me criait un "c'était pour rire", je le poussais violemment dans l'eau. Il s'écrasa lamentablement dans la masse d'eau liquide, faisant un splendide plat sur le dos.
Il émergea ses profondeurs de la piscine, et se rapprocha de moi, le visage animé par un énorme sourire. Il plaqua ses cheveux bruns sur sa tête dans un mouvement très sexy.
- L'eau est bonne ? le questionnais-je sournoisement en approchant du rebord dallé de la piscine.
- Oui, tu devrais venir me rejoindre, me dit-il avec un petit clin d'œil.
- Sans façon, la dernière fois ma suffit, lui assurais-je en souriant.
- Tu as peur de perdre tes moyens face à moi ? Tu sais, je suis pas contre le fait de rejouer la scène de tout à l'heure, continua-t-il d'une vois suave. Je suis certain que ça t'a plu.
Oh que oui, ça m'avait plu, mais je ne lui avouerait pour rien au monde.
- Bof, Christian embrasse mieux, le taquinais-je en posant mes pieds à la lisière du bord.
Tel un jaguar, il se saisit en un éclair de mes chevilles, et il m'entraîna avec lui dans l'eau. Je sortit ma tête de l'eau, furibonde.
- J'aimerais bien que tu arrête de me pousser partout avec toi, m'énervais-je, hors de moi. D'abord dans le gazon, maintenant dans l'eau, ce sera quoi la prochaine fois ?
- Mon lit, rigola-t-il en jetant sa tête en arrière.
Le reflet de l'eau sur son visage marbré sa peau de fines lignes blanches.
- Dans tes rêves ! Idiot va ! criais-je en l'éclaboussant d'eau.
Je regagnais la terre ferme, essorant mes cheveux avec rage. Il me rattrapa et posa ses mains sur mes épaules.
- Bouges pas, je reviens, m'assura-t-il, content. J'ai une surprise pour toi.
- Je te jure que si tu reviens nu, je hurle, grognais-je.
Il rigola en secouant la tête avant de gagner l'intérieur de la maison. Seule, je cherchais des yeux une serviette de bain avant d'éponger mon corps mouillé. Je me saisi d'une serviette bleue et je m'emmitouflais dedans. Je m'asseyais à mon aise sur le rebord de la piscine, admirant la couleur azuré que prenait l'eau.
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