Amitié qui dérape

Point de vue Alex :

Cela faisait plus de vingts minutes qu'Alexeï conduisait, et un silence de plomb régnait dans la voiture. Je ne savais pas si je devais engager une conversation et lui parler de sa famille, de lui ou même de l'alliance qu'il entretenait avec Angelo. J'optais pour la première option, voulant briser ce silence pesant.

- Alors ta mère, comment elle va ? commençais-je sans trop bien articuler à cause de l'alcool.

Il sembla se crisper avant de jetter un rapide coup d'oeil vers moi. Merde... Qu'est ce que j'ai encore dit de travers ? Il replongea ses yeux dans la route et soupira.

- Ma mère est décédée il y a plus de deux ans maintenant.

- Oh, pardon je ne savais pas... pestais-je contre moi même. Et quand on se voyais aux courses les années passées tu ne m'a jamais rien dit et je n'ai jamais deviné ! J'aurai pu la fermer au lieu de vouloir briser le silence, non mais quelle conne, à croire que je suis tombée sur le mauvais sujet, j'en avait d'autres mais évidemment je prends le mauvais ! Touj....

J'arretais mon sermon, me rendant compte que je parlais à voix haute et qu'Alexeï me fixait avec une lueur d'amusement dans les yeux. Il finit par éclater de rire.

- Ne t'excuse pas, tu ne savais pas, rigola-t-il.

Je sentis un pincement au coeur en pensant à la gentille femme qu'était sa mère. Je l'appréciais beaucoup étant petite. Je plissais les yeux pour chasser une larme qui menaçait de couler et fixais la route à travers ma vitre.

- Et avec Angelo ça va ? murmurais-je d'un ton las.

- Oui, il m'a vraiment investit. J'ai une bonne partie des paris et je peux même en diriger certains, m'expliqua-t-il.

- Wouaw c'est cool ! soufflais-je, ébahie qu'il ai prit autant de puissance au sein de ses rassemblement interdits.

Angelo n'était pas commode et il avait du être dur à convaincre. Il sourit légèrement avant de tourner sa tête en ma direction. Je percevais ses mouvements comme étant anormalement rapides, à cause de l'alcool qui circulait dans mes veines. Ma tête me tournait et mes joues semblaient brûler sous la chaleur. J'étais complètement bourrée, et à mon avis j'étais passée a deux doigts du coma éthylique tant j'avais bu.

- Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu, tu as vraiment changé Alex, lâcha-t-il en rivant ses yeux sur la route.

- Heureusement que j'ai changé, j'espère quand même ne pas avoir la même tête qu'à mes dix ans, ronchonnais-je en croisant mes bras sur ma poitrine.

- Toujours aussi mignonne cela dit, souffla-t-il avec un sourire.

Non... Il n'avait pas dit ça ? Si. Une bouffée de chaleur monta sur mon visage et un petit rire nerveux sortit de ma bouche.

- Faut dire que toi aussi tu es vraiment sex... Enfin tu es pas mal, me repris-je de justesse en me mordant la langue. Mais t'as changé toi aussi ! Depuis tout ce temps ! C'est... C'est fou. C'est normal mais tu vois euh.... Tu as grandi.

Je ne savais plus où me cacher. Alexeï rigolait alors que j'essayais de disparaître sous mon siège.

- Merci Alex, chuchota-t-il tout en fixant la bande d'asphalte grise qui se déroulait devant nous.

Je me surpris à l'observer en détail. Ses cheveux blonds qui penchaient vers le blanc s'accordaient à merveille avec son teint pâle. Entre lui et moi je ne sais pas lequel était le plus blanc. Le bronzage de cet été était très vite partit, et j'avais retrouve ma couleur de peau naturelle.

Ses yeux bleux brillaient d'une lueur chaleureuse en permanence depuis tout à l'heure. Les quelques tâches de rousseur qui saupoudraient ses joues me faisait craquer. L'alcool me faisait délirer.

Il tourna sa tête alors que je détaillais ses bras musclés qui se crispaient sur le volant. Moins musclés que ceux de Michael, mais tout aussi attrayant. Il remarqua aussi que je le matais et un petit sourire en coin se dessina sur son visage. Si l'habitacle n'était pas si sombre Alexeï m'aurait vu rougir de honte. Je soupirais d'agacement envers moi-même et reporter à nouveau mon regard sur l'autoroute. Alexeï semblait concentré dans sa conduite.

- D'ailleurs en parlant des courses de voiture, toi et ton amie vous vous débrouillez vraiment bien, dit Alexeï pour remplir le silence. J'ai rarement vu ça.

- Merci, toutes les deux on est habituées, on a fait énormément de courses, lui répondis-je en plaquant sur mon visage un sourire béât. Enfin on l'était, du moins il y a un an, mais on a repris le volant il n'y a pas si longtemps. J'imagine que tu nous a vu.

- Pourquoi recommencer ? demanda-t-il en observant toujours la route sombre.

- Alya avait des problèmes... Enfin nous avions des problèmes, me corrigeais-je en secouant la tête.

Ce n'était pas simplement ses problèmes, mais les nôtres puisque Alya était ma meilleure amie et que sa mère était comme ma mère d'adoption. Je ne pouvais pas dire qu'elle était ma deuxième mère, je n'osais pas le dire. Pour ne pas oublier ma mère qui avait été là jusqu'à son décès. Mais la mère d'Alya m'avait tellement aidé et soutenue qu'elle était très importante à mes yeux. Et ses problèmes me touchaient et me
concernaient comme si c'était les miens.

- C'est ici non ? demanda le russe à côté de moi en pointant du doigt mon immeuble.

- Oui, confirmais-je en me redressant soudain.

Ce geste brusque me valut un cri, puisque je venais de me cogner la tête contre le plafond du véhicule.

- Merde, ralais-je avant de sortir un panel d'insultes russes que je connaissais.

- Du calme, s'amusa Alexeï.

Je me mordais la lèvre inférieure en retenant un juron.

- Arrêtes avec ta lèvre, ça me perturbe, grogna-t-il soudain.

Mais qu'est ce qu'ils ont tous avec mes lèvres ? Un frisson parcourut ma colonne vertébrale au son de sa voix grave. Prise de je ne sais qu'elle folie je me ruais sur lui en passant mon corps par dessus le levier de vitesse. Je ramenais mes jambes sur ses cuisses. L'alcool me faisais faire n'importe quoi. J'étais maintenant assise sur lui et je posais violemment mes lèvres sur les siennes. D'abord il ne bougea pas, ne répondant pas à mon baiser, comme ahuri. Au bout d'un moment il finit enfin par bouger ses lèvres contre les miennes, et entrouvrit sa bouche pour passer sa langue sur mes lèvres.

Je posais mes mains sur ses épaules tandis qu'il glissais une mains sous mes fesses. Sa main froide au contact de ma cuisse nue me fit sursauter. Il passa sa deuxième main dans mon cou pour rapprocher nos corps. Je passais mes mains dans ses cheveux blancs et déposais une traînée de baisers sur sa mâchoire. Je n'arrivais plus à aligner deux pensées cohérentes, et mes pensées étaient embrouillées.

Il glissa lentement sa main le long de mon flanc puis sur mes côtes pour venir titiller ma poitrine. Je mordais sa lèvre, en me rapprochant de lui. Il posa ses deux mains sur mes hanches tandis que je collais ma poitrine contre son torse. De simples tissus séparaient nos peaux brûlantes. J'en voulais plus et lui aussi. Je bougeais lentement mon bassin, pour le lui faire comprendre. Il grogna avant de plaquer ses mains sous mes fesses et ouvrit la portière.

Je ne sais pas pourquoi je voulais ça, mais l'alcool me faisait délirer. Je n'aurais jamais fait ça en temps normal, et encore moins avec mon ami d'enfance. Il sortit de la voiture en me portant. J'enroulais mes cuisses autour de son bassin, prenant bien soin de rester collée contre lui.

- À quel étage est ton appartement ? chuchota-t-il dans mon cou.

Je lui répondis entre deux baisers, le sentant respirer bruyamment. Je lui tendis la clés et il ouvrit la porte de mon appartement avec précipitation. À peine étions nous rentrés à l'intérieur de mon appartement qu'il me posa sans tarder sur la petite table en bois de façon à ce que je sois face à lui. Il passa ses mains sous mon sweat et caressa longuement ma poitrine. Un soupir s'échappa de mes lèvres. Je l'entendis grogner de désir quand je bougeais mon bassin contre le sien. Pourquoi je fais ça ? J'oubliais toutes mes questions et me perdais entre ses bras.

Je passais mes mains dans son dos et enlevais le tee-shirt qu'il portait. Il fit de même avec mon sweat. J'étais à présent en maillot, face à lui, sur la minuscule table en bois de mon salon.

- J'ai envie de toi Alexandra, souffla-t-il dans mon cou.

Il plongea ensuite sa bouche contre la peau brûlante de mon cou et la mordit plusieurs fois. Je resserais mes jambes autour de son bassin pour lui faire comprendre que j'attendais plus. Au moment où il faisait descendre ses mains vers l'intérieur de mes cuisses en feu, la porte s'ouvrit, suivit par les rires familiers de Alya et Gabriel.

Je mordis ma lèvre de stupeur. La porte claqua et j'entendais les talons de Alya se rapprocher de nous. Alexeï avait maintenant posé ses mains vers le haut de mes cuisses, et j'avais irrésistiblement envie de lui sauter dessus. Mais Alya ne m'en laissa pas le temps, et dès qu'elle nous aperçut elle hurla.

- Alex putain ! s'écria-t-elle d'une voix stridente.

Elle alluma la pièce d'un seul coup en appuyant sur l'interrupteur et éclata de rire par la même occasion. La lumière nous engloutit comme deux fautifs. Alexeï grogna et se décolla de moi tandis que je jurais intérieurement. Alya continua de rire appuyée contre Gabriel lui aussi entrain de se foutre de nous. Je ne voyais absolument pas le comique de la situation.

- Désolé Alex et... Et qui à l'honneur d'être en présence de ma pote ? brailla-t-elle en s'approchant d'une démarche bancale.

- Alexeï, répondit celui-ci en enfonçant ses poings dans ses poches.

- Désolé Alex et Alex mais c'est digne d'un film ! Moi qui rentre et vous surprend en train de baiser sur la table du salon. Sauf que ce n'est ni mon mec ni sa secrétaire ou je sais pas quoi, comme dans les films. C'est juste ma meilleure amie avec un mec que je connais pas !

Elle étais complètement bourrée. Je la fixais en attendant qu'elle finisse son speech tout en la fusillant du regard. Elle me sauta dans les bras pour me crier milles et unes excuses.

- J'ai honte Alya ! C'est la honte ! criais-je en la serrant dans mes bras.

- Mais non je suis ta meilleure amie, je m'en tape de qui tu te tapes, pouffa-t-elle.

Sur ce, elle éclata de rire en se tenant les côtes et je la rejoins. Alexeï rigola doucement, et parut gêné d'être là. Je commençais à comprendre ce que nous avions fait et j'eu petit à petit honte. Mais qu'est-ce que j'ai foutu bordel ? Heureusement qu'Alya est arrivée...

- Alexeï, je sais pas ce qui m'a pris... Je suis désolé de mettre jetée sur toi dans la voiture, soupirais-je en me massant les tempes.

- Intéressant, souffla Alya en s'appuyant sur mon épaule.

Je lui assénais un tape sur l'épaule et continuais mes mea culpa. J'observais Gabriel qui dormait déjà dans notre vieux canapé, la face écrasée contre l'accoudoir.

- Je crois que c'est à cause de l'alcool, je me suis un peu emportée, dis-je en balançant mes bras de chaque côté de mon corps.

- T'as pas l'air bourrée, arrête ! ajouta Alya en roulant des yeux.

Je lui lançais un regard noir avant d'observer Alexeï qui ne disait rien, restant en retrait.

- Ne crois pas que je regrette, c'était très, euh... bien. Mais je sais pas ce qui m'a pris d'un coup, marmonnais-je en m'asseyant sur le rebord de la table.

Alya pouffa et je baissais les yeux pour masquer ma honte. Alexeï se racla la gorge et posa une main sur mon épaule.

- C'est pas grave Alex, tu es une fille géniale et carrément... Carrément gentille, me sourit-il en se grattant l'arrière de la tête.

- C'est pas ce qu'il voulait dire, souffla Alya à mon oreille en riant.

- Tais toi Aly ! m'exclamais-je en devenant toute rouge.

- Mais j'ai vraiment aimé ce moment. Enfin cet échange, se reprit-il.

- Cette presque baise, ajouta Alya derrière moi.

- Alya on baisait pas ! On... on échangeait, criais-je en la foudroyant encore du regard.

- Oui bah si je n'étais pas arrivé on ne sait même pas-

- Arrêtes, la coupais-je morte de honte face à Alexeï.

Je sourit timidement à celui-ci.

- Alexeï je suis désolé, ne crois pas que je voulais plus. Enfin je t'aime beaucoup mais tu es comme un ami d'enfance. C'est bizarre du coup. Je sais pas ce qui m'est arrivée, c'était pas vraiment moi ! C'est tout cet alcool, j'étais... Pas dans mon état normal. Sache que je n'aurais jamais fait ça... Et puis on se connaît depuis qu'on est gosses... Et, c'est étrange, du coup, lui expliquais-je en faisant les vents pas devant lui.

- Ouais je vois, soupira-t-il en laissant errer son regard sur la pièce.

Alya me pinça le bras et me fit un signe négatif de la tête. Je savais très bien ce que cela voulait dire. Elle trouvait pathétique que je ne veuille pas sortir avec Alexeï. Mais il y avait quelque chose d'inconnu qui ne me poussait pas vers lui. Alya demanda à Alexeï comment il rentrerai, et celui-ci répondit qu'il prendrait sa voiture.

- Non tu n'es pas sobre, on ne prends pas le volant avec de l'alcool dans le sang, répondis-je en plissant les yeux.

-Ne vous inquiétez pas maman Alex, je vais faire attention, nous promit-il.

- Non, dors ici c'est mieux, lui proposa Alya.

L'idée qu'il dorme ici ne m'enchantait guère, mais le savoir sur la route avec tous les verres qu'il avait bût me faisait peur.

- Je vais faire attention les filles, nous assura-t-il en attrapant son tee-shirt et ses clés.

- Si l'hôpital m'appelle pour me dire que tu es dans le coma, je te tue, sifflais-je.

- Ne me débranche pas si c'est le cas, me répondit-il en sortant de l'appartement.

Quand il eut claquer la porte je soufflais en glissant mes mains dans mes cheveux. Je m'affalais sur le canapé en poussant Gabriel sur le côté, et portais mes mains à mon visage. Je venais de louper une partie de jambe en l'air à cause de Alya. Mais je n'en était pas triste, sachant qu'Alexeï aurait pu se faire des idées. J'avais frôler la connerie. Alya me rejoignit doucement sur le canapé et m'enlaça de ses bras fins. Gabriel émettait un léger ronflement et je grognais.

- Alya je sais pas ce qui m'a pris, il était tellement sexy dans la voiture avec ses cheveux blancs que...

- Oui, ne t'inquiète pas, c'est totalement compréhensible Alex ! s'écria-t-elle en me serrant encore une fois dans ses bras.

Elle se mit à rire, et je l'accompagnais en m'abandonnant à son étreinte. Je me sentais moins perdue et détendais les muscles de mon dos. Alya me demanda des précisions sur ce qu'il c'était passé durant la soirée et je lui racontais tout, de Nicolas à Alexeï. Elle manqua de s'étrangler en insultant Nicolas et Michael qui m'avait laissée seule. Elle jura de frapper Nicolas dès qu'elle le reverrai.

Elle me raconta ensuite toute sa soirée, et j'appris grâce à ça qu'elle avait réussit un gros rapprochement avec Gabriel. Je perdais le fil de son histoire, et finis par fermer les yeux alors qu'elle me racontait qu'ils s'étaient lancés une sorte de défi encore plus stupide que notre pari.

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