Action ou vérité

Point de vue Gabriel :

Une fois arrivés à bon port, je secouais violemment Alya pour la réveiller.

- Debout Cendrillon ! criais-je dans le petit habitacle en la faisant sursauter.

Je ne n'avais pas plus de temps à perdre avec elle, et je la poussais sans ménagement vers sa portière. Elle sortit encore à moitié endormie avant de ronchonner quelques mots à mon adresse.

- C'est la Belle au Bois Dormant abruti.

Je levais les yeux au ciel avant d'appercevoir la vielle voiture noire toute cabossé des filles se garer dans le petit parking en bas de notre immense immeuble.

- Allez dépêche toi un peu et monte, je te suis, lançais-je avant de la propulser vers le hall.

Je marchais vers Michael, le voyant sortir de cette antiquité en s'étirant, les muscles sûrement engourdis après toute cette route.

- Comment ça va mec ? l'interrogeais-je en cognant mon poings dans le sien.

- Ça allais, jusqu'à ce qu'elle décide de me faire écouter toutes les musiques de sa playlist du moment, s'exaspéra-t-il.

- Roh, arrête toi, tu t'es même mis à chanter à la fin, soupira Alex avec un petit sourire.

- Mais oui c'est ça ! Cesse de dire n'importe quoi et va plutôt rejoindre Alya, l'encouragea-t-il d'un signe de tête en direction de son amie.

Elle acceuilli bien volontier sa proposition, et couru lui sauter dans les bras, comme si ça faisait deux ans qu'elles ne c'étaient plus vues. Le crépuscule prenais lentement mais sûrement l'ascendant sur l'après-midi tiède, un ciel de couleur rose remplaçant l'astre lumineux.

- Mec, faut qu'on se démerde pour les garder avec nous ce soir, commençais-t-il en suivant les filles dans les escaliers.

- Je suis assez d'accord, si on veut réussir à les mettre dans notre lit un jour ou l'autre, affirma-t-il.

- T'inquiète pas, on va s'arranger une petite soirée avec elles, lui assurais-je en hochant la tête.

Quelques minutes plus tard, nous arrivions tous à bout de souffle dans notre couloir. Alors qu'Alya fouillais dans son sac pour en sortir ses clés, je fis barrage de mon corps pour qu'elle ne puisse pas accéder à sa porte. Alex et elle me dévisagèrent comme si j'étais le mec plus bizarre sur Terre.

- Vous avez qu'à venir passer la soirée avec nous les filles, proposais-je abruptement.

- Je suis sûr que vous avez besoin de bonne compagnie après vous êtres perdues en pleines forêt. Vous devaient être encore sous le choc de votre nuit terrifiante, rajouta tragiquement Michael.

Les filles pouffèrent de rire, sous le regard incompréhensif de Michael. Quelle nuit terrifiante elles avaient du subir en effet... souriais-je, sachant qu'elles s'étaient juste bourrées la gueule comme il se doit lorsque l'on se perd dans les bois. Elles se regardèrent, hésitantes, et je renfonçais encore le clou en émettant un dernier commentaire.

- On vous ferra des pâtes, ajoutais-je en étirant mes lèvres au maximum.

- Et on a même la télé, embraya Michael.

- Et même un frigo ! continuais-je.

- C'est bon on a compris ! On viens avec vous, céda Alex.

Alya me poussa brutalement de son chemin pour se diriger vers la porte de notre appartement, tandis que je jubilais intérieurement.

- Vous pouvez plus vous passer de nous à ce que je vois, sourit-elle pendant que je sortais les clés de ma poche.

J'ouvris la porte et allumais la lumière, avant de me diriger vers le comptoir de la cuisine.

- Elles ont intêret à être bonnes vos pâtes, soupira Alya en s'affalant dans la canapé gris en face de la télé.

Je sortis une casserole du tiroir et la rempli d'eau, observant Alex étaler ses jambes sur l'accoudoir du sofa. Michael leur alluma la télé avant de leur lancer la télécommande, et je les rejoignis après avoir poser la gamelle sur le feu.

- Bon, quel est le programme ? nous demanda Alex en zappant les chaînes sur l'écran plat.

- A vous de voir les princesses, dit Michael, tout sourire.

- On improvisera, éluda Alya, concentrée sur la redifusion de la demi-finale du match de foot.

Je retournais à la cuisine, finissant de concocter le plat de pâtes. J'apportais les assiettes sur la table basse, alors qu'elles étaient prises dans la partie de football que j'avais déjà visionné la veille avec Michael.

- Des bières ? offrit celui-ci en posant le pack sur la table en verre.

- Pourquoi pas, accepta volontier Alex, bientôt suivie par toute la petite tablée.

Cela marquait le début d'une soirée pour le moins prometteuse.

Une heure et demi plus tard :

Je sortais encore une bouteille de vodka du placard, allant déposer toutes mes trouvailles par terre, la petite table étant déjà trop encombrée par de nombreux cadavres de bouteilles vides. Alya acclama mon retour, se saisisant déjà du précieux breuvage.

- On fait quoi maintenant ? rigola Alex depuis un bout du canapé, déjà bien pompette, comme tout le monde ici.

Alya se gratta le menton en intense réflexion, et Michael matais Alex d'une façon tout sauf discrète. Alya était vraiment belle ce soir, les joues rosies par l'alcool, les yeux brillant, ses longues jambes fuselées parfaitement moulées dans ce jean slim en toile bleu foncée.

- Et pourquoi pas... Un action ou vérité ! Ca fait des lustres qu'on y a pas joué avec Alya, soumit Alex.

- C'est vrai ça, admit Alya en s'enfonçant un peu plus dans le canapé moelleux.

Intéressant, pensais-je en voyant la tournure que prenait cette soirée.

- Je suis pour, affirma Michael avec un sourire pervers sur les lèvres.

Tous les regards se braquèrent sur moi, et j'hochais la tête pour leur signifier mon accord.

- Bien ! Je commence ! ordonna Alex sur un ton qui n'admettais aucune réplique.

- Je t'écoute ma douce, minauda Michael en posant ses bras sur ses genoux, assis sur le canapé rouge en face d'elle.

- Ta gueule, le coupa-t-elle avec violence.

Un peu tout le monde se mit à rire, étant donné que nous étions tous sous l'emprise de l'alcool.

- Donc, je disais... continua-t-elle, avant de soudain pointer son doigt dans ma direction. Action ou vérité ?

- Action, dis-je sans une once d'hésitation.

- Bois cul sec tout ce qui reste dans ta bouteille de rhum, asséna-t-elle en me fixant droit dans les yeux.

Sans la quitter des yeux, j'haussais un sourcil, portant le gouleau à mes lèvres, avant d'avaler d'une traite tout le liquide ambré. L'acool me brûla l'oesophage, et je retint une petite quinte de toux.

- Waouw ! T'a une sacré descente mon pote ! s'extasia Alya.

Mon pote, retenais-je en grimaçant. Il y a encore du boulot. L'orage grondait dehors, et la pluie battait contre les baies vitrés. Des éclairs illuminaient de temps en temps les hautes structures de verres et de métal au dehors, leur pointes transperçant les nuages dans la nuit noire.

Les défis se succédèrent, mais jamais aucune vérité ne vint troubler cette parfaite succession d'action. Je regardais les personnes présentes une à une à travers la lumière tamisée qui occupait dans la pièce, en songeant que la vérité était la pire des actions possibles. Devoir étaler au grand jour tous ses secrets inavouables semblait impossible pour nous ici présents. Chaque personne autour de cette table voulait très visiblement garder ses petits secrets pour lui-même. Mais quels genre de secrets pouvaient donc cacher ma petite Alya ?

- Alors, voyons voir... Alya, tu dois embrasser Gabriel, détermina Michael après un long moment à réfléchir.

Je souris à son adresse, pensant mentalement à le remercier plus tard. Alya devint rouge écrevisse, mais, enhardie par l'alcool coulant dans ses veines, elle se rapprocha d'un pas décidé vers moi. Je fixais un instant ses lèvres pulpeuses, tremblant doucement, ses yeux bleu m'appelant désespérément. Je la trouvais plus magnifique que jamais, avec ses boucles dorées tombant autour de son visage. Je ne perdis pas un instant de plus et la plaquais contre mon torse avec un grognement, pressant mes lèvres contre les siennes ardemment.

Elle posa une main timide sur mon torse, et ouvrit sa bouche pour que je puisse y glisser ma langue. Notre baiser s'intensifia de plus en plus, et je dévorais ses lèvres sucrées avec envie. Elle s'assit à califourchon sur moi, et je serrais sa fine taille entre mes mains, avide de passion. J'ai envie d'elle putain.

- Holà ça suffit les amis ! déclara Alex en nous décollant un peu l'un de l'autre.

- Alors, c'est toujours mon pote maintenant ? murmurais-je en fixant Alya droit dans les yeux, le souffle erratique.

Elle m'offrit un petit sourire en coin, avant de se pencher à mon oreille pour me répondre.

- Oui, malheureusement pour toi, souffla-t-elle, ce qui ne manqua pas de me faire frissonner.

Hâletant, je retirais mes mains de son corps si parfait, et lu dans ses yeux le même désir que moi. Elle s'empressa de retourner s'assoir auprès de son amie, les cheveux en pagailles, les pommettes en feu, gênée par cet épisode. Je n'avais plus désiré une fille autant qu'elle depuis... Hélène.

Je la chassais immédiatement de mes pensées, ne voulant pas me gâcher la soirée. Les actions continuèrent à défiler, mais je ne pensais plus qu'à Alya, qui me lançait des regards furtifs, touchant au passage ses lèvres gonflées. Les lèvres encore brûlantes, je n'hésitais pas une seconde avant de choisir l'action que devrait réaliser Alex. Il était temps de renvoyer l'ascenseur à Michael.

- Alex, tu vas enlever le tee-shirt à Michael maintenant, souriais-je sadiquement à son intention.

La soirée était loin d'être terminée.

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