[Illustration par ???]

« Kisame, je tenais à te dire... J'ai vraiment de la chance de te connaître, dit Aya les joues légèrement rosées.

— Ah... Euh... Je suis ravi de l'apprendre... réponds-je mal à l'aise.

— Pour être honnête, tu m'as plu dès le premier jour, c'est pour cette raison que je suis venue m'asseoir à côté de toi...

— Ah... Ah bon ?

— Oui et je t'avoue qu'au laboratoire avec cet incident avec ton t-shirt... Comment dire... Je suis vraiment tombée sous le charme... Comment fais-tu pour avoir un corps aussi... parfait ?

— Eh... Eh bien, ça demande beaucoup d'entraînement et...

— Mais tu devrais m'oublier. Quand bien même tu es le plus bel homme qu'il m'ait été permis de rencontrer, je pense qu'il vaudrait mieux en rester là. Je ne te l'ai pas dit avant car j'appréciais sincèrement ta cuisine et ça flattait mon ego de te voir me regarder ainsi...

— Hein ?

— Et puis, je ne peux rien contre Kumi. Cette fille, c'est ton âme sœur, je l'ai tout de suite su lorsque je me suis retrouvée face à elle... »

QUOI ???

Je me réveille en sueur dans mon lit et bascule aussitôt en position assise. Un cauchemar ? Visiblement, oui. Malgré les propos incohérents d'Aya, ça me semblait tellement réel. Kumi compte-elle vraiment s'interposer entre nous ? Qu'est-ce que je dois faire ? Dois-je en parler à Tobi ?

Finalement, une fois bien réveillé, je finis par retrouver mon calme et mes pensées confuses s'apaisent. Me tournant vers mon réveil, je constate qu'il va sonner d'ici quelques minutes alors inutile de tenter de me rendormir.

Une fois levé, je me traîne vers la salle de bain et ronchonne face au miroir en constatant ma mine défaite. Comment faire pour me sortir cette fille de la tête alors qu'elle me hante jusque dans mes rêves ? Je suis également inquiet concernant ce retour inattendu de Kumi mais d'un autre côté, j'ai pu mettre les choses au clair à son sujet avec Aya, grâce à mon cheesecake entre autres. J'espère sincèrement qu'elle ne me côtoie pas uniquement pour ma cuisine...

Je m'empresse de me laver et d'avaler mon petit-déjeuner avant d'attraper mon sac à dos avant de tomber face à Aya dans le couloir. Comme chaque matin, son sourire est radieux, il illuminerait même mes journées les plus sombres. On a commencé à prendre l'habitude de marcher ensemble jusqu'à l'école et souvent de discuter de tout et de rien. Mais ensuite, elle choisit toujours de s'isoler avec ses écouteurs à l'écart de tous. Je pense qu'elle n'est pas à l'aise à l'idée de se retrouver avec toute la bande qui nous jette parfois des regards soupçonneux et auraient tendance à nous questionner.

« Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, je vous présente ma petite sœur Kumi ! S'exclame joyeusement Tobi aux côtés de sa cadette qui se montre sous son meilleur jour. Elle rejoint notre classe dès aujourd'hui !

— C'est ta petite sœur pourtant, tu as redoublé ? Demande Deidara surpris.

— Non, je me suis réorienté en arrivant ici donc j'ai dû tout reprendre depuis le début, ce qui fait qu'on est dans la même classe.

— Elle est mignonne, dis... lance Hidan d'un grand sourire. Je veux bien devenir ton binôme si tu veux !

— Approche-la et t'es un homme mort ! Tonne Tobi avec sérieux.

— Ohh il deviendrait presque mauvais !

— Non, merci pour la proposition mais c'est avec Kisame que je veux travailler. »

Gros blanc dans la discussion car chacun a conscience que les choses ont commencé à évoluer avec Aya et qu'il y a un mince espoir pour moi. D'ailleurs, ils ne sont pas dupes, ils ont bien compris que j'étais amoureux de cette fille...

« Mais Kisame est déjà en binôme avec Aya... lâche Sasori en arquant un sourcil tout sirotant une boisson énergisante. Vous vous connaissez ?

— Bien sûr, on est même sortis ensemble !

— C'est hors de question, réponds-je en tentant de contenir ma colère. Et je te prierai de garder tes histoires pour toi. Je ne compte pas laisser tomber ma binôme pour toi.

— Ça, c'est ce qu'on verra... souffle-t-elle dans un sourire mauvais qui alerte le reste de la bande aussitôt.

— Kumi, sois un peu plus raisonnable ! La sermonne Tobi. Tu sembles déjà avoir oublié...

— Humpf, pouffe-t-elle.

— Ohhh regardez un peu ça, c'est Kisame ! Que c'est agréable de te revoir après un si long week-end ! »

Je me décompose sur place. Se sont-elles associées pour me mettre mal à l'aise ? Et puis finalement, je réalise rapidement que non car Kumi s'est détournée à la vitesse de l'éclair vers cette nouvelle intruse qui ose s'approcher de moi et m'agripper le bras tandis que je tente de la repousser.

« Hey, je te laisse cinq secondes pour le lâcher sinon je te fracasse ! Crache Kumi excédée et sous le regard interdit du reste de la bande.

— Pardon ? Coasse soudain Etsuko en se détournant de façon mécanique. C'est qui cette petite brindille qui s'adresse à moi ?

— OK, cette fois, ça suffit, finis-je par dire en voyant la tension monter. Et d'une, toi, tu me lâches le bras sinon je vais vraiment me fâcher. Et toi, il va sérieusement falloir apprendre à te mêler de ce qui te regarde, je pense avoir été très clair avec toi hier et je ne me répéterai pas une seconde fois. Alors. Hors de ma vue. Toutes les deux. »

Je vois leur regards ahuris se poser sur moi tandis que je m'éloigne. De toute manière, il est l'heure de nous rendre en cours et je n'ai pas envie de perdre mon temps avec ces filles-là. Depuis quand suis-je devenu l'attraction principale de cette classe ? Mon souhait, c'était de passer une année paisible et ces deux garces ne font que me poser des problèmes et attirer l'attention sur moi.

Je fais signe à Aya de me suivre, ce qu'elle fait sans mot dire après un bref coup d'œil stoïque vers l'arrière et marche juste derrière moi dans les escaliers jusqu'à ce que j'entende un bruit juste derrière moi, sentant ensuite ses mains s'agripper à ma taille, ce qui me fait sursauter. Quelques marches plus bas, je reconnais Etsuko et son sourire de diablesse qui se sent fière de sa manœuvre. Je ne m'attends à aucune réaction de la part d'Aya, la sachant plutôt passive mais lorsque je m'apprête à agir, elle se détourne et... renverse le jus d'orange qu'elle sirotait tranquillement jusqu'à présent sur la tête de sa rivale un peu plus bas. Cette dernière, folle de rage, s'empresse de bondir sur elle en hurlant mais sans un mot et en un seul coup, Aya rétablit le calme. On m'a appris un peu plus tard que le regard qu'elle avait lancé à ce moment à Etsuko en plus de sa manœuvre avaient suffi à la faire détaler pour ensuite tenter de réparer les dégâts sur ses cheveux et ses vêtements aux toilettes. Sans défense, la petite Aya ? Finalement, Itachi avait raison et son léger sourire en coin à mon encontre semble le confirmer une nouvelle fois...

Une fois dans la salle, Kumi s'empresse de rejoindre le professeur mais je n'y fais même pas attention, prenant place aux côtés d'une Aya qui semble avoir retrouvé son calme olympien et son sourire d'ange.

« Bonjour à tous, je vous présente notre nouvelle élève Uchiha Kumi, qui nous rejoint à partir d'aujourd'hui.

— Bonjour, je m'appelle Uchiha Kumi et j'ai vingt ans. Je vous remercie de votre accueil et espère que nous passerons une bonne année tous ensemble.

— Bien, et puisque cela semble te tenir à cœur, nous allons procéder à quelques changements afin de faciliter ton intégration. Nikaru Aya, je te demande de rejoindre Uchiha Itachi en binôme et pour les nouveaux cours et travaux pratiques à venir, Kumi se mettra en duo avec Hoshigaki Kisame.

— Qu... Quoi ? Mais vous ne pouvez pas faire ça ! M'égosille-je en bondissant de ma chaise.

— Kumi m'a dit que vous étiez amis et qu'il serait plus simple pour vous de travailler ensemble afin qu'elle rattrape son retard. Et puis ça m'épargnera les bavardages fréquents avec miss Nikaru.

— Mais nous ne sommes pas amis ! Je ne veux pas travailler avec elle ! M'emporte-je une nouvelle fois en tapant du poing sur ma table.

— Encore une remarque et c'est le bureau du directeur ! Aboie l'enseignant fâché.

— Laisse tomber, Kisame, finit par dire Aya en se levant. Ce n'est pas grave, on se voit plus tard. »

Le regard froid, elle pose ses grands yeux d'un vert électrique sur sa nouvelle rivale puis range ses affaires avant de rejoindre Itachi, laissant la place à Kumi. Cette dernière tente de m'adresser la parole mais je l'ignore sur toute la durée du cours, je préfère régler mes comptes avec elle en dehors de l'école. Et je m'y tiendrai.

Je n'ai guère recroisé Aya par la suite et cela n'a fait que renforcer cette fureur en moi. A la fin de la journée, je la retrouve à la sortie du bâtiment tandis qu'elle m'esquisse l'un de ses précieux sourires qui m'apaisent. J'ai envie de passer du temps avec elle. Peu importe où ni combien de temps, j'ai besoin d'être avec elle. Une fois vers elle, je me sens comme apaisé, rassuré par sa réconfortante présence mais lorsque je vais pour prendre la parole, une voix dans mon dos me ramène à la réalité.

« Pourquoi est-ce que tu m'as ignorée toute la journée ? S'emporte Kumi en s'approchant le regard chargé de reproches. Tu es censé m'aider à m'intégrer et...

— Maintenant, Kumi, tu vas m'écouter, tonne-je en la repoussant violemment contre le mur le plus proche et en la maintenant fermement contre la paroi. Je ne suis pas ton petit-ami. Ni même ton ami. Tu n'es rien pour moi. Juste une e****deuse qui tente à tout prix de me pourrir l'existence et si tu continues comme ça, je risque de perdre sérieusement patience. Que les choses soient claires, tu ne représentes rien. Absolument rien pour moi. Alors retourne vers ton frère et cesse donc de venir me prendre la tête sinon... »

Aya avait fini par intervenir et agrippe fermement mon poing qui allait s'écraser pour la seconde fois à quelques centimètres de la tête de Kumi qui semble apeurée de me voir épris de cette virulente animosité soudaine. Elle a fait voler en éclats toute ma patience en une fraction de seconde après avoir joué avec mes nerfs durant toute la journée.

« Ce n'est pas une raison pour agir de cette façon, me coupe soudain Aya avec son ton le plus sérieux. Tu réalises ce que tu es en train de faire ? Ça ne te ressemble pas de t'énerver comme ça alors laisse-la partir, je pense que le message est passé. »

Réalisant mon geste, je me rends compte qu'elle a raison et que je ne devrais pas perdre mon sang-froid de cette façon. Je relâche Kumi qui semble furieuse et s'empresse de rejoindre son frère toujours dans le hall et qui ne semble pas avoir vu la scène. Aya la regarde partir avec froideur avant de se détourner une nouvelle fois vers moi.

« Moi aussi j'ai eu envie de lui en coller une ce matin après ce qu'elle a fait mais n'entrons pas dans son jeu, elle n'attend que ça. Ce ne sont que des TP et des cours, après tout, ce n'est pas grave. Pour changer, viens manger avec moi demain midi ? Ça t'évitera de devoir subir sa présence à ce moment-là... Enfin, si tu veux...

— Avec plaisir, réponds-je en souriant.

— Bien, rentrons sinon tu vas être en retard pour le boulot. Ce soir, je vais venir réviser au fast-food, tu passeras pour ta pause ?

— Évidemment ! Tu me diras ce que tu voudras boire à ce moment-là, c'est moi qui offre.

— Hé hé, merci c'est gentil ! »

Aya a raison, je ne peux pas me laisser contrôler par ma colère. Je suis si heureux de l'avoir à mes côtés et c'est bien la première fois que je me laisse raisonner ainsi par quelqu'un. Mais je sens que Kumi n'a pas dit son dernier mot car elle sait très bien que toutes mes menaces ne sont que des paroles en l'air car jamais je ne pourrais lever la main sur elle quand bien même elle me pousserait réellement à bout. Ce ne serait pas juste qu'un colosse dans mon genre se permette de frapper un si petit bout de femme... Je me suis déjà battu bien des fois par le passé mais il s'agissait d'adversaires ayant une stature équivalente ou proche de la mienne avec un rapport de force équilibré...

Au loin, je reconnais la silhouette d'Itachi qui erre seul sur le parking, probablement en direction de chez lui. J'aurais voulu lui parler et peut-être aussi lui demander conseil. A-t-il raison d'insister sur le fait que je dois me dépêcher d'agir avec Aya ? L'attente risque-t-elle de la faire fuir ? D'un autre côté, je crains de brûler les étapes et que ma spontanéité la repousse loin de moi, d'autant plus que jusqu'à présent, elle n'a pas été très tendre à l'égard de mon physique...