Chapitre 7 : Mission Accomplie

[[ Illustration par Towa (Pixiv1633815) ]]

Aya releva son visage tandis que ses yeux reprenaient leur teinte habituelle. Sasori et Kisame se tenaient face à elle. Se redressant avec difficultés, elle ne put s'empêcher d'échapper un petit rire nerveux en faisant face à son maître.

« Tu es venu m'achever ? Fit-elle avec mépris.

— Tu as donc si peu de volonté pour survivre ? Pathétique ! Souligna Sasori en soupirant et en secouant la tête mollement en signe de dénégation.

— Je ne suis guère plus que l'un des vulgaires pantins de ta collection alors à quoi bon ?

— Où en est ta mission ? Es-tu parvenue à entrer en contact avec tes cibles ? La coupa Sasori agacé.

— Oui, même s'ils ont des doutes à mon sujet. Je n'ai que brièvement croisé le Kazekage et sa sœur mais le marionnettiste, Kankuro, me rend régulièrement visite. Il semblerait qu'il soit en charge de me surveiller directement.

— Tant qu'ils n'ont pas de preuve contre toi, ils ne pourront rien te faire. S'ils te démasquent, je le saurai immédiatement et t'empêcherai de parler, dans tous les cas. En attendant, j'aimerais que tu te rapproches davantage de ce Kankuro. Séduis-le s'il le faut, ça m'est égal mais je pense qu'il pourra nous être utile.

— Le séduire ? Interrompit Kisame perplexe.

— Quoi ? Oui ! S'énerva Sasori en se détournant vers le squale.

— J'aimerais bien voir ça, haha ! Se moqua Kisame.

— Je t'ai pas sonné, toi ! Aboya Aya en se redressant. Qu'est-ce qu'il fiche ici lui déjà ?

— On se calme, petite espionne, c'est moi qui l'ai convoqué ici, lâcha le rouquin. Bien, on a assez perdu de temps, retourne donc de là où tu viens ! »

La kunoichi voulut répliquer mais le marionnettiste ne lui en laissa pas le temps et d'un geste de la main devant son visage, ses yeux reprirent une teinte incarnat avant que ses pas ne la guident de nouveau au centre de soins...

« Tu es un peu dur avec elle... souffla Kisame en regardant son ancienne subordonnée s'éloigner.

— Non, c'est toi qui te montres trop laxiste avec elle.

— Tu veux qu'elle se rapproche de ce ninja alors qu'elle ne sait même pas comment s'y prendre. C'est voué à l'échec, autant te débarrasser d'elle directement...

— Serais-tu jaloux ? De toute façon, si tu te mets en travers de mon chemin et persiste à vouloir la protéger, tu sais quel sort te sera réservé... Notre Leader t'a ordonné de te décharger d'elle alors pourquoi continuer à tenter de t'interposer ?

— Je préfère qu'elle ignore d'où vient cette décision. Je reprends mes missions dès demain, je n'aurai donc plus le loisir de garder un œil sur elle alors tu seras libre de faire comme bon te semble...

— C'est bien ce que je comptais faire. »

Lorsque Aya retrouva sa couchette, elle se sentit profondément fâchée et surtout frustrée de ne pas avoir pu régler ses comptes avec Kisame. Quelque chose l'intriguait cependant : pourquoi s'était-il montré aux côtés de Sasori au lieu de son éternel acolyte Deidara ? Elle ne l'avait vu que brièvement et pourtant quelque chose dans son regard lui indiquait que c'était la dernière fois qu'ils se voyaient. Soit Kisame serait envoyé vers une mission où il risquait de perdre la vie, soit Aya approchait son objectif et arrivait à terme de sa pitoyable existence. A ce moment-là, elle se dit qu'elle avait déjà choisi le dénouement de l'acte final. Ainsi, elle obéirait à ce dernier ordre de Sasori et ferait son possible pour que le ninja de Suna ne s'attache à elle. Ne méritait-elle pas un peu d'affection dans ce monde de brutes ?

Cependant, bien que fermement déterminée avant de sombrer dans un sommeil agité, il lui sembla que son courage s'était largement dissipé au petit matin. Lorsque Kankuro vint lui rendre visite, elle sentit son cœur battre à toute vitesse au creux de sa poitrine et sentit son teint s'empourprer pour bien peu de choses. Jusqu'à ce jour, elle s'était restreinte à ne pas s'attacher à eux mais désormais, lâchant finalement prise, elle se rendit compte que ce fichu ninja ne la laissait pas indifférente, bien au contraire. N'avait-elle pas ressenti brièvement son cœur perdre le fil de ses battements lorsque leurs regards s'étaient croisés pour la première fois ?

« Tu es... bizarre ce matin... Tu es sûre que tout va bien ? Balbutia Kankuro terriblement mal à l'aise.

— Ah... Oui... Oui... Tout va bien ! Je crois... Que l'enfermement me rend dingue haha ! Kankuro, est-ce que je peux te demander une faveur s'il te plaît ?

— Tu peux toujours essayer... répondit-il avec peu de conviction.

— J'aimerais voir le coucher de soleil de Suna... Chez moi, la brume est tellement omniprésente que je ne suis pas habituée à le voir... Tu penses que ce serait possible ?

— Ah... Oh... Oui, bien sûr ! Fit-il avec une once de soulagement dans la voix. Je t'y emmènerai ce soir.

— Ce soir ? Parfait ! Merci beaucoup ! »

Un coucher de soleil, c'était romantique, non ? Le moment idéal de concrétiser quelque chose avec lui. Aya avait déjà lu des histoires dans lesquelles des tourtereaux se déclaraient leur flamme de cette façon, face à un sublime coucher de soleil. Mais n'était-ce pas un peu précipité ? La présence de Sasori la veille lui indiquait qu'il ne tarderait plus à passer à l'action et elle n'avait pas de temps à perdre. Autant profiter des derniers instants qu'il lui restait...

« Un coucher de soleil ? Répéta Temari incrédule un peu plus tard dans la journée.

— Euh... Oui... En effet... hésita Kankuro.

— Parfait, on dirait que tu lui as tapé dans l'œil pour de bon. On va bientôt pouvoir passer à la phase suivante.

— La phase suivante ? S'étonna le marionnettiste.

— A votre retour, vous serez attaqués par de faux brigands dans le but de la démasquer. Veille à l'emmener dans un secteur isolé et calme, nous nous occupons du reste. Vous serez attaqués à votre retour, lorsque la nuit sera tombée. »

Kankuro se sentait un peu mal à l'idée de piéger la jeune femme. Temari avait fini par convaincre leur frère de ne pas attendre davantage et d'agir avant qu'Akatsuki ne prenne l'avantage sur eux. D'ici la fin de la journée, Aya ne serait plus une réfugiée mais leur prisonnière et cette simple pensée troubla le jeune homme qui sentait qu'il s'attachait bien malgré lui à cette nukenin...

« Deidara, prépare le nécessaire en vue d'une attaque, déclara Sasori. Mes pions sont en place. Notre cible est le Kazekage mais s'il est inatteignable, nous pourrons nous rabattre sur son frère en attendant.

— Entendu, Sasori no Danna, ces imbéciles vont pouvoir goûter à mon art ! Et que faisons-nous de la fille ?

— Je m'en charge. Que je parvienne à la capturer ou la tuer, peu importe. Dans tous les cas, ce soir, elle mourra. »

Le soir arrivant, Kankuro arriva au centre médical et rejoignit Aya qui l'attendait impatiemment tout en se gardant bien de lui montrer. La bleue esquissa un large sourire lorsqu'elle le reconnut et s'empressa de le rejoindre. Désormais, sa blessure cicatrisait d'elle même et il n'était plus nécessaire pour la kunoichi de jouer la comédie.

Lorsqu'ils sortirent du bâtiment, la jeune femme fut ravie de sentir un air beaucoup plus respirable qu'en journée. Le ciel avait pris une teinte orangée qui sembla sublimer la cité aux yeux d'Aya qui sourit de bon cœur, inconsciente du danger qui planait sur eux, marchant au bras du ninja qui, lui, avait le cœur lourd.

Kankuro indiqua un point de vue agréable en sortie du village pour observer au mieux le coucher de soleil, perchés sur l'une des falaises bordant Suna. La kunoichi sentit son cœur s'affoler une nouvelle fois lorsque le jeune homme s'installa juste à côté d'elle.

« Merci Kankuro, fit-elle en souriant tout en fermant les yeux. C'est vraiment un coucher de soleil magnifique et le fait d'être avec toi rend ce moment encore plus magique... »

Le ninja sentit son teint s'empourprer face à ces propos auxquels il n'était pas habitué. Ne sachant que répondre, il se contenta de passer son bras autour des épaules de la jeune femme, bercé entre des sentiments qu'il découvrait et l'importance de sa mission. Que devait-il faire ?

Le ciel ressemblait à un mur de flammes ravageant le désert tant ses couleurs étaient flamboyantes. Au loin, quelques rares oiseaux virevoltaient, se rendant probablement dans leur nid pour passer la nuit. Puis la jeune femme déglutit bruyamment et se crispa lorsqu'un oiseau se dessina dans le paysage, plus gros que ceux observés plus tôt. Il ne se dirigeait pas vers Suna, non, il se dirigeait droit dans leur direction. Kankuro ne semblait pas remarquer ce qu'il se passait jusqu'à ce qu'Aya ne tourne vers lui, le teint blême et les lèvres tremblantes.

« Qu... Qu'est-ce qu'il t'arrive ? S'étonna le marionnettiste avec inquiétude avant de remarquer l'objet de sa peur. C'est Akatsuki ! Mais pourquoi il vient ici ? Aya ?

— Sauve-toi, je t'en supplie, souffla la jeune femme. Retrouve le Kazekage et... protège-le...

— Aya ! Est-ce que tu travailles pour Akatsuki ? La questionna Kankuro affligé.

— Je t'en supplie... Je refuse qu'ils vous fassent du mal... Même si c'est la dernière chose que je dois faire... J'ignore leur but... Mais j'ai peur... balbutia-t-elle avant d'être prise d'une violente quinte de toux qui lui fit cracher du sang en la faisant tomber à genoux par terre.

— Aya ! Je refuse de t'abandonner ! Si tu es prisonnière d'Akatsuki, je te promets que je te libérerai mais dis-moi !

— C'est trop tard pour moi... Sauve-toi... Ils vont t'utiliser... Protège ta famille... Pas moi ! Je t'en supplie ! »

Bouleversé par ces révélations et conscient que sa priorité était de protéger son frère, il jeta un dernier regard vers Aya qui était sur le point de perdre connaissance, baignant dans son propre sang à force de tenter d'aller à l'encontre du sceau apposé par Sasori. Voyant l'étrange oiseau s'approcher de leur position, le jeune homme détacha son regard de la jeune femme et s'éloigna au plus vite pour rejoindre son village.

Pourquoi avaient-ils choisi ce jour pour attaquer ?
Ne pouvait-elle donc pas profiter ne serait-ce qu'un court instant de ce semblant de paix ?

« Gaara ! Hurla Kankuro en dévalant les ruelles sablonneuses de Suna pour rejoindre le bureau du Kazekage. Gaara ! »

Un deuxième oiseau avait pris la même direction que lui et s'approchait dangereusement de la position de son frère, qui, sur le toit du bâtiment, avait déjà démasqué son ennemi.

Kankuro comprit rapidement qu'il serait impuissant face à un combat titanesque se déroulant dans les airs entre Akatsuki et l'hôte d'Ichibi. De sa position et comme tous les autres villageois, il ne pouvait que regarder le déroulement et prier pour son petit frère...

« Alors, petite espionne, on dirait bien que tu m'as finalement trahi ? Lâcha Sasori aux côtés d'Aya qui gisait sur le sol. Kisame s'était trompé à ton sujet, tu n'as jamais été fidèle à Akatsuki... Mais cette fois, tu vas enfin pouvoir devenir la deux cent quatre-vingt-dix-neuvième marionnette de ma collection. J'attendais ce jour avec impatience, tu vois ! Dire que ton petit-ami t'a lâchement abandonnée ici face à ton triste sort... Faisons-vite, je n'aime pas faire attendre les gens... »

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