Akaashi, I love you


La tête appuyée sur son bureau, une serviette encore humide autour de sa nuque, il fixait ses pieds, pensif. Ses cheveux décolorés grisonnant où l'on pouvait voir ses racines noires visibles aux yeux de tous, étaient plaqués sur son crâne après une douche brûlante. Il en avait eu besoin. Il désirait s'échapper du fil de ses pensées, ne serait-ce que cinq minutes, le temps d'y voir plus clair sur ce tourbillon d'émotions dans son estomac qu'il avait pris pour de la nausée au début. L'élève de terminal commençait à tapoter sa tête sur le bois de son bureau, espérant trouver les réponses à ses questions. Bien évidemment, risquer d'avoir une bosse sur le front n'était pas la plus brillante des idées surtout qu'elle risquerait de se voir mais il était complètement perdu. Après tout, il s'agissait d'Akaashi Keiji, la chouette de sa vie. Il en était certain. Ou presque… Il ne comprenait plus ce qu'il se passait dans sa propre vie comme si le contrôle de son existence avait décidé de lui échapper subitement. 

«- Tu y réfléchis encore ? Lança une voix derrière lui. Cela fait quoi… Trois jours ? 

– Quatre… 

– Et tu n'es toujours pas sûr de toi ?! S'écria presque son meilleur ami, assis en tailleur sur son lit. Ça crève les yeux pourtant ! 

– Et si je me trompais… ? 

– Impossible. Tu en pinces pour ton passeur, c'est sûr et certain. Le mignon petit Akaashi-kun. Rit son ami aux cheveux noirs dont la coupe le faisait ressembler à un coq moqueur

– Ne l'appelle pas comme ça… Lui répondit-il en se tournant finalement vers lui, pivotant sur son fauteuil de bureau à roulettes. Et si ce n'était pas de l'amour… ? Je n'y comprends rien… 

– C'est bien pour ça que tu dois m'écouter Bokuto. Je te l'ai dit. Ça crève les yeux que tu le veux pour toi tout seul. 

– L-le dis pas comme ça ! 

– Tu préfères peut-être que je dise que tu es raide dingue de ton cadet à tel point que tu rêves de lui la nuit ? Balança son soi-disant ami en se moquant ouvertement de lui. 

– Ce n'est arrivé qu'une seule fois ! Ou peut-être deux… Ou cinq… Mais ça n'a pas d'importance ! 

– Bokuto. Fit le brun l'air grave. 

– Quoi… ? 

– Qu'est-ce que tu ressens pour Akaashi ? 

– Je te l'ai déjà dit… 

– Redis le. 

– Très bien… Je veux le prendre dans mes bras après chaque match… 

– Et ? 

– Et je veux l'embrasser quand on gagne… Je veux qu'il me réconforte lorsque l'on perd… 

– Et tu persistes à penser que tu n'es pas tombé pour les charmes de ton cadet ? 

– Peut-être que je ressens ça pour tout le monde ? 

– Tu veux que je t'embrasse ? 

– Beurk non. Jamais de la vie. 

– Eh bien voilà. »

Bokuto fixait son ami de Nekoma complètement choqué. Ce dernier lui souriait comme s'il venait de voir l'éclair de lucidité passé dans l'esprit de son meilleur ami de Fukurodani. Le mieux classé des deux se leva en un bon avant de lever les poings vers le ciel en guise de triomphe. 

«- Hey ! Hey ! Hey ! Je suis amoureux d'Akaashi ! Hurla l'allier sans se soucier de l'heure qu'il était, fier de comprendre enfin ce qu'il lui arrivait. J'aime Akaashi ! Oui ! 

– Tu vois quand tu veux. 

– Je vais le lui dire ! 

– Quand ? 

– Maintenant ! Je vais lui dire que je veux qu'il soit mon passeur pour toujours ! 

– Tu es sûr de toi ? L'interrogea le coq-chat, lui montrant l'écran de son téléphone : 23h57. Mauvaise idée. 

– Mais je… 

– Et si tu veux mon avis, il ne suffit pas de juste lui avouer tes sentiments. Il faut trouver le moment parfait pour ça parce que tu ne sais même pas si c'est réciproque. 

– Akaashi ne m'aime pas… ? 

– Je n'ai pas dit ça. 

– Akaashi ne m'aime pas… Fit le champion de Fukurodani à présent dépité, recroquevillé sur sa moquette

– Le bleu n'est jamais là quand on a besoin de lui… Murmura Kuroo plus pour lui-même que pour son ami qui se morfondait en triturant une poussière qui passait par là. Écoute, tu as juste à attendre le meilleur moment pour te déclarer. Mets toutes les chances de ton côté. 

– Et s'il me rejette ? 

– Impossible. Un bel homme comme toi qui joue au volley-ball, comment pourrait-il refuser ? 

– C'est vrai ? S'émerveilla Bokuto en reprenant un peu plus confiance en lui sans remarquer le sourire sadique figé sur le visage de son ami

– Sauf peut-être s'il préfère les filles ou si tu ne l'intéresse tout simplement pas. Acheva Kuroo tout en se délectant des brusques changements d'humeur du hibou à nouveau abattu. 

– Akaashi… » 

 §

«- C'est hors de question. 

– Mais pourquoi ?! Ça t'irait parfaitement bien ! Et puis, pense aux autres ! Insista le champion de Fukurodani alors que son ami s'entêtait à refuser ce qu'il lui demandait depuis cinq minutes. C'est juste pour une journée ! 

– J'ai dis non Bokuto-san. Il n'y a rien qui justifie que je porte ça. 

– Mais c'est le festival du lycée ! On a besoin de toi pour le stand ! 

– J'ai déjà le stand de ma classe à m'occuper. Je refuse de me déguiser en chouette pour celui de volley-ball. Vous n'avez qu'à le faire. 

– Akaashi… Tu es si cruel… Fit Bokuto, abattu devant le refus du passeur

– Il a raison. Tu ne fais aucun effort Akaashi. Lança Konoha alors qu'il rangeait les ballons dans leur cage

– Ma réponse restera la même. Je vais vous laisser maintenant, je dois aller me changer avant de rejoindre ma salle de classe. »

Le jeune passeur de seize ans contourna ses aînés avant de se rendre dans les vestiaires, sa veste d'uniforme de sport dans sa main droite et sa gourde jaune dans l'autre. Il n'avait aucune raison de vouloir se ridiculiser pour l'année entière simplement pour contenter un caprice de son capitaine. Ce dernier fixait le sol en faisant une moue triste, déçu de ne pas pouvoir former le duo qu'il avait imaginé avec Akaashi. Lui déguisé en chouette et lui en hibou, formant l'extraordinaire duo de Fukurodani. Le passeur venait d'anéantir ses rêves avec un seul refus même si ces derniers avoisinaient la dizaine tant il avait insisté. 

«- Tu aurais dû le savoir qu'il refuserait. Fit Konoha après le départ d'Akaashi. 

– Mais… Il aurait dû dire oui… 

– Je ne pense pas que ce soit très intéressant de se balader dans tout le lycée habillé comme ça. J'aurai aussi refuser à sa place. 

– Tu ne m'aides pas… 

– Je ne suis pas là pour ça. C'est le rôle de notre cher passeur de le faire. 

– Si ça peut te remonter le moral cap'taine, sa classe a prévu un thème autour de l'histoire. Intervint Komi après un rapide aller retour dans le local pour y ranger le dernier filet. 

– Je ne vois pas en quoi ça peut l'aider. Coupa Konoha, songeur. 

– Laisse-moi finir ! J'ai entendu dire qu'il sera habillé avec un uniforme spécial et un faux katana. Et peut-être même une perruque ! 

– C'est ton truc les hommes avec des perruques ? Fit l'attaquant moqueur alors que son coéquipier s'empourpra

– M-mais non ! C-c'est juste que Bokuto a l'air de beaucoup aimer Akaashi et je me suis dit que ça lui ferait peut-être plaisir de le voir habillé comme ça… Vu qu'il aura sûrement l'air cool… 

– Eh ! Akaashi est toujours cool ! Intervint Bokuto pour défendre l'honneur de son amour à sens unique. 

– Tu iras le voir, n'est-ce-pas ? Demanda Konoha, amusé par le capitaine de Fukurodani qui n'avait pas démenti les allégations de Komi sur son attirance pour leur passeur. 

– Évidemment ! Je veux voir Akaashi comme ça. 

– Pourquoi ? 

– P-parce-que… 

– C'est pas vrai… Komi a raison pour une fois ?! 

– Eh ! 

– Je ne vois pas de quoi tu parles. Fit Bokuto en tentant de feindre l'ignorance sur ce qui était pourtant évident. 

– Tu es sur les côtes d'Akaashi ! 

– Le dis pas comme ça ! 

– Alors quoi ? 

– Je l'aime peut-être bien… Ou beaucoup… 

– Le hibou amoureux de la chouette, que c'est surprenant. Et c'était pour ça tout ce cinéma autour des costumes ? 

– On aurait eu l'air super cool comme ça tous les deux ! 

– Pas vraiment. Enfin bon. Je vous laisse aussi. Fit Konoha avant de partir du gymnase à son tour, laissant Komi et Bokuto seuls. »

Le capitaine fixait ses baskets de sport comme s'il essayait d'éviter le regard de Komi braqué sur lui. Le libéro était surpris de voir son capitaine mal à l'aise, lui qui était toujours enjoué malgré le sentiment de gêne qu'il pouvait y avoir. 

«- Akaashi le sait ? Demanda t-il enfin, faisant sursauter le décoloré. 

– N-non. 

– Pourquoi ? Il aurait sûrement accepté si tu lui avais dit. Quoique… C'est vrai que se balader avec ça sur le dos ne doit pas vraiment être agréable, surtout en public. Fit-il en jetant un regard aux deux costumes abandonnés dans un coin du gymnase. 

– Sûrement… 

– Sinon, tu comptes te confesser à lui quand ? 

– Je ne sais pas… 

– Tu n'as pas peur que quelqu'un te le vole ? Il est loin d'être repoussant et beaucoup de filles se retournent sur lui dans le lycée ou même dans la rue. 

– Je le sais bien mais… 

– Tu devrais quand-même tenter ta chance. Tu n'as rien à perdre. Ou peut-être que si. S'il refuse ça rendrait votre relation pesante et votre duo sur le terrain serait fortement fragilisé. Il refuserait peut-être même de t'adresser la parole. Fit Komi sans se douter que ses paroles venaient d'enfoncer Bokuto. Eh ! Il est déjà cette heure là ! À plus tard capitaine ! »

Après un énième claquement de porte, Kotaro se retrouvait seul dans le gymnase avec ses tourments et ses questions. Il n'avait pas compris si le libéro lui conseillait de se confesser à Akaashi ou si au contraire, il avait tenté de l'en dissuader pour ne pas nuire à l'entente de l'équipe en cas de rejet. L'Ace ne savait pas ce qu'il devait faire. Se confesser ou se taire. 

§

Il était resté bloqué devant la porte de classe, fixant l'adolescent de seize ans qui affichait un faux sourire pour les nouveaux venus au salon de thé historique de sa classe de première. Bokuto avait eu l'intention de passer sa journée avec son passeur malgré le refus de ce dernier concernant son idée de costume de rapace mais il était resté bloqué devant la porte quand il l'eut aperçu. Akaashi portait un élégant yukata d'un blanc pur où était accroché un faux katana dans son fourreau à sa ceinture. La perruque qu'il portait reprenait la couleur noire encre des cheveux du passeur dont quelques mèches étaient tirées en arrière pour former un chignon noué à l'aide de baguettes blanches à bout rouge. Deux mèches tombaient de chaque côté de son visage accentuant ses traits fins. 

Le capitaine de Fukurodani avait dû mal à détacher ses yeux dorés du jeune homme à quelques pas de lui, quitte à obstruer le passage jusqu'à la salle de classe. Son cœur se serra quand le première se décida à poser ses yeux bleus foncés sur lui, légèrement surpris de le voir à son étage. Bokuto esquissait un sourire bancal, légèrement intimidé devant cette autre facette de son amour à sens unique. Il le trouvait si beau qu'il crut mourir sur place quand le passeur s'approcha de lui dans cet accoutrement après avoir prévenu l'une des filles de sa classe qu'il s'éclipsait. 

«- Bokuto-san ? Interrogea Akaashi enfin devant son capitaine. 

– J-je… 

– Si c'est pour me demander une nouvelle fois pour les déguisements, la réponse est toujours n-. 

– Ce n'est pas ça… Répondit Bokuto entrant dans son mode triste et peu assuré. 

– Alors que se passe-t-il ? 

– Je suis venu te demander de passer la journée avec moi. Réussit-il à dire tout en serrant fortement ses poings pour se donner du courage. 

– Oh ! Eh bien… Je ne peux pas… J'ai des responsabilités au stand et je… 

– Akaashi… S'il te plaît… 

– Bon… Très bien. Je peux très bien réussir à m'enfuir une ou peut-être deux heures… Mais c'est tout ! 

– Tu es le meilleur Akaashi ! Fit Bokuto dont la joie de vivre était immédiatement revenue, venant même prendre le passeur dans ses bras. 

– N-nous devons partir maintenant avant que ma déléguée ne vienne m'attraper pour avoir déserté mon poste… Fit Akaashi, cachant la naissance de ses rougeurs contre la puissante épaule de l'Ace de Fukurodani. 

– Tu as raison ! Allons-y ! »

Les deux adolescents prirent la fuite à travers le couloir tel des criminels avant d'atterrir au rez-de-chaussée où la foule d'élèves et de visiteurs pouvaient les cacher de leur classe respective. Après tout, Keiji n'était pas le seul à avoir pris la fuite loin de son stand pour passer du temps avec un membre de son équipe de volley-ball. Bokuto n'avait, quant à lui, même pas pris la peine de se rendre dans sa classe où il aurait dû être chargé d'attirer les clients avec des tracts et sa bonne humeur. 

«- Où allons-nous maintenant ? Questionna Akaashi, se doutant que son champion n'avait rien prévu avant de venir l'amadouer pour qu'ils passent du temps ensemble. 

– Eh bien… Peut-être que nous devrions… 

– Bon, et si nous commencions par aller nous chercher de quoi manger ? C'est bientôt l'heure de déjeuner. 

– Tu as raison Akaashi ! Go ! »

Ce fut avec entrain et bonne humeur que Bokuto saisit son cadet par l'avant bras avant de le traîner derrière lui à la recherche d'un stand de nourriture. Le décoloré était excité à l'idée de passer du temps seul avec Akaashi même si le sujet autour de sa confession restait en suspens. Il ne savait toujours pas s'il devait se jeter à l'eau ou continuer à roder autour de ces eaux troubles. Néanmoins, tout ce qu'il désirait en ce moment même était de profiter du temps que l'on lui offrait avec Akaashi sans se soucier des sentiments qu'il avait pour lui. Ce dernier suivait d'ailleurs son capitaine sans se soucier de sa poigne sur son avant-bras. 

«- Bokuto-san, je pense qu'il y a un stand de okonomiyaki et de takoyaki pas très loin. Fit-il en pointant une direction avec son menton après que son aîné se soit retourné vers lui. 

– Hey ! Hey ! Hey ! Tu as l'œil et l'odorat des hiboux ! Allons-y ! S'écria Bokuto, s'attirant quelques regards surpris et effaré après avoir effrayé plusieurs personnes avec ses cris. »

Le plus âgé des deux chantonnait une petite chanson en l'honneur de cette nourriture qu'il ne tardera pas à engloutir. Akaashi se laissait toujours traîner comme un enfant, écoutant le champion de l'équipe faire des louanges aux okonomiyaki. Les okonomiyaki étaient des crêpes salées rondes et épaisses garnies de légumes et de viandes ou de poissons et recouvertes de sauces très savoureuses. Et visiblement, ce plat avait l'air d'enchanter Bokuto tout comme les boules de takoyaki exclusivement garnies de poulpes. Le passeur esquissa un sourire presque invisible, attendri par le côté enfantin et naïf de son capitaine qui chantait une petite chanson simplement parce qu'il était heureux de manger. 

Le décoloré ne cesserait jamais de le surprendre. 

§

«- C'était délicieux ! Je suis plein ! Fit Bokuto en tapotant son ventre qui était à présent rempli de nourriture qu'il venait d'ingurgiter. Mais la prochaine fois, ce sera moi qui t'inviterais Akaashi ! 

– Inutile. Ça ne m'a pas dérangé de payer pour nous deux. Répondit le passeur tout en récupérant les boîtes en plastiques noires où se trouvaient jadis leur nourriture avant de les jeter dans la poubelle à côté de lui. 

– Mais Agaashee ! Tu n'es pas gentil ! 

– Je vous ai déjà dit de ne pas déformer mon nom Bokuto-san… Soupira Akaashi, déjà fatigué par le comportement de son capitaine. 

– Akaashi ! Akaashi ! Akaashi ! 

– Bokuto-san, si vous n'arrêtez pas tout de suite, je vous laisse sur ce banc. 

– Mais Akaashi ! Tu as promis de rester avec moi ! 

– Je n'ai rien promis du tout. J'ai simplement accepté de passer du temps avec un ami. Rien ne m'oblige à rester si vous continuez. 

– Tu n'es pas gentil… Fit Bokuto tout en mimant une moue boudeuse. 

– Très bien, je m'en vais. Répondit le passeur avant de se lever du banc où ils étaient assis. 

– Non ! Reste avec moi ! 

– Bokuto-san, vous ne cessez pas de faire l'enfant depuis plusieurs minutes. Je n'ai pas que ça à faire de jouer au baby-sitter. 

– Akaashi… T-tu as raison… Je suis un poids… Tu peux partir si tu veux… Je mérite d'être seul… 

– Pitié Bokuto-san… Fit Akaashi, épuisé par le comportement lunatique de son capitaine. Je reste avec vous… 

– C'est vrai… ? Tu ne me trouves pas insupportable ? 

– Vous l'êtes, mais ce n'est pas ça qui va me repousser. »

Kotaro regardait son ami et coéquipier du coin de l'œil. Akaashi succombait toujours à ses caprices même les plus puérils - surtout les plus puérils. 

Les deux adolescents restèrent sur le banc encore quelques minutes avant de finalement se lever pour retourner au sein du lycée. Ils avaient une envie soudaine de profiter des activités que proposaient les différentes classes. 

§

«- C-c'était… Effrayant… Fit le capitaine de l'équipe de Fukurodani après être sorti de la maison hanté d'une des classes de seconde suivit par Akaashi qui restait neutre. 

– Je n'ai pas spécialement trouvé que c'était effrayant. 

– Parce qu'ils ont cru que tu faisais partie de leur équipe ! Alors ils n'ont pas cherché à t'effrayer ! S'écria Bokuto plus trouillard que ce qu'il pouvait laisser penser son physique musclé et son habituel confiance en lui - sauf quand il entrait dans son mode emo. 

– Si vous le dites. Enfin bon. Je devrais y aller. Nous avons largement dépassé le temps… Le Soleil commence même à disparaître derrière les immeubles. 

– Oh… Bon je… On rentre ensemble ? 

– Évidemment, je dois encore vous faire réviser pour vos examens. 

– Tu ne penses qu'à ça Akaashi ! 

– Oui, parce que sinon vous venez pleurer que vous avez eu une note en dessous de la moyenne. Alors rendez-vous dans une demi-heure devant le portail. 

– Tyran… Lâcha Bokuto, boudeur mais néanmoins heureux de passer encore plus de temps avec Akaashi. »

Le plus jeune des deux abandonna finalement le décoloré pour retourner dans sa salle de classe, se préparant à recevoir les foudres de sa déléguée pour avoir déserté son poste tout l'après-midi. Elle l'accuserait sûrement d'avoir pris la fuite pour aller batifoler avec une fille comme elle l'avait déjà fait pour l'un de ses camarades qui avait séché la réunion de classe pour discuter de leur stand. Néanmoins, le passeur se permit un sourire esquissé car il avait passé une excellente après midi avec son capitaine, ce dernier ayant même tenu à lui offrir une peluche de chouette qui était offerte en cadeau à un stand de pêche aux poissons rouges avec filet. Il avait accroché le petit animal en peluche à sa ceinture pour ne pas être encombré lors de leurs prochaines activités. 

De son côté, Bokuto trépignait d'impatience de retrouver sa chouette après être passé en catimini dans sa classe pour y récupérer son sac de cours avant de manquer de se faire attraper par ses délégués de classe qui avaient cru apercevoir ses cheveux décolorés. Le terminal attendait comme prévu au portail, son sac en bandoulière traînant derrière son dos, les mains dans les poches. Il avait hâte que le noiraud revienne. 

«- Akaashi… Souffla t-il, repensant à son après-midi qui aurait pu être vu comme étant un rendez-vous à ses yeux si seulement il osait seulement y penser comme tel. »

Après quelques minutes d'attente qui lui parut durer des heures, il sentit une main se poser sur son épaule. Il se tourna vers Akaashi qui était légèrement replié sur lui-même, le dos de sa main gauche contre sa bouche alors qu'il donnait l'impression d'avoir couru pour rejoindre son senpai - ce qui n'était pas faux- la chouette en peluche ressortant légèrement de son sac. 

«- Akaashi ! 

– Bokuto-san… Fit le passeur alors qu'il reprenait son souffle après sa course effréné dans le lycée pour ne pas trop faire attendre son homologue qui lui souriait. 

– Allons-y ! Direction la maison d'Akaashi ! Oui ! »

Les deux adolescents prirent le chemin de la demeure des Akaashi. Durant le trajet, Bokuto meublait à lui seul toute la conversation ce qui ne semblait pas déranger le passeur qui l'écoutait parler de volley-ball et de hiboux avec plaisir. Keiji n'était pas d'ordinaire très bavard alors Bokuto ne se vexait pas lorsque son cadet lui répondait par des onomatopées ou des signes de tête pour lui montrer qu'il l'écoutait. D'ailleurs, l'Ace de l'équipe de volley était tellement pris par son monologue sur à quel point les hiboux étaient géniaux qu'il se rendit compte qu'il était chez les Akaashi que quand ce dernier lui donna un livre de maths, assis sur la moquette de la chambre de son cadet. 

«- Akaashi ! Se plaignit-il déjà alors qu'il n'avait toujours pas pris la peine d'ouvrir le manuel de terminal devant lui. 

– Au travail Bokuto-san. Et si vous faites tous les exercices, je vous donnerai une pause dans une heure. D'accord ? 

– D'accord… »

Kotaro ouvrit le livre à la page où Akaashi avait collé un post-it avant de sortir son cahier d'exercice qu'il réservait pour ses sessions de travail avec son kohai qui se débrouillait bien mieux que lui en cours. Et après seulement quelques minutes où il avait passé ce lapse de temps à lire l'énoncé de l'exercice et à tenter de la décrypter, Bokuto se cogna la tête sur la table basse située au milieu de la chambre. Akaashi qui était assis à son bureau sursauta quand il entendit son aîné s'infliger un tel supplice. 

«- Bo-bokuto-san ? 

– Le mandarin serait plus facile à apprendre… 

- N'exagérez pas… C'est simplement une question de logique. Tenez par exemple, lors d'un match de volley, il faut prendre en compte tous les signes devant nous quand on rencontre un problème avant d'agir. Comme un bloc trop haut ou une réception handicapante. 

– C'est toujours toi qui t'en occupes… Geint le champion, dépité. 

– C'est faux. Vous parvenez vous aussi à sortir l'équipe d'un problème. Voyez la situation de l'exercice comme un problème au volley. Vous y arriverez, j'ai confiance en vous. 

– Je ne pense pas qu'on ait besoin de calculer une fonction dans un graphique dans un match… 

– Si vous résolvez le problème ou au moins essayez, je vous récompenserai, d'accord ? 

– C'est vrai ? Avec quoi ? 

– Ce que vous voulez. 

– Un bisou sur la joue ? Demanda t-il avec toute l'innocence du monde dans le regard alors qu'il crut voir son passeur devenir une statue en pierre. 

– J-je… C'est d'accord… 

– J'espère que tu dis la vérité Akaashi ! 

– Évidemment. »

Motivé par la perspective de recevoir un bisou sur la joue donné par Akaashi, Bokuto ne perdit pas de temps avant de se mettre au travail même si le passeur avait l'impression de voir de la fumée sortir de ses oreilles après seulement une dizaine de minutes de travail. L'Ace mordillait son stylo, tentant de comprendre ce que faisait des lettres avec des chiffres, le tout mélangé avec des propriétés dont il ne comprenait même pas le sens. Mais il essayait, de toutes ses forces. Il voulait rendre fier Akaashi et mériter ce baiser tant convoité. 

Trente minutes plus tard, sa feuille était couverte de ratures et de calcules bancales. Il se retint de se cogner la tête sur la table basse en bois tout en espérant décrocher un éclair de lucidité. Toutefois, une main sur son épaule le dissuada de succomber à cette vile tentation. Akaashi était accroupi à ses côtés, inquiet de voir son ami se démener si fort pour un simple exercice de mathématiques. 

«- Akaashi aide moi… Fit-il les larmes aux yeux alors qu'il voyait l'image de ce bisou s'envoler loin de lui. 

– Je vais vous aider Bokuto-san. Je vois bien que vous vous démenez. 

– Oui… Je veux pouvoir le mériter… 

– Quoi donc ? 

– Ton bisou… Fit Bokuto en lançant un regard peu discret à Akaashi, attendant une réaction de sa part. »

Le cadet appuya sa main droite sur l'épaule de Bokuto avant de se pencher légèrement vers lui. Le baiser fut doux et chaud, comme un signe d'encouragement de la part du noiraud pour qu'il poursuive ses efforts. Kotaro ne put s'empêcher de rougir quand il eut senti les lèvres de son béguin se poser sur sa joue. Il se retint toutefois de venir l'embrasser pour ne pas effrayer son kohai qui rompit le contact. 

«- J-je vais aller nous chercher un peu de thé. Finit par articuler Akaashi, embarrassé d'avoir offert un bisou sur la joue à son capitaine. »

Ledit capitaine se retrouva seul avec ses pensées, laissant silencieusement exploser sa joie. Il se fit la réflexion qu'il ne laverait plus jamais sa joue gauche. Ces trois quarts d'heure à sentir ses neurones combattre le problème comme des apprentis chevaliers envoyés au combat trop tôt, avait épuisé Bokuto. Il se laissa tomber en arrière sur la moquette de son kohai avant que son regard se pose sur un cadre photo posé sur le bureau du passeur. Curieux, il s'avança à quatre pattes vers l'objet de sa curiosité avant de rougir violemment quand il aperçut la photo qu'il contenait. Elle datait du week-end dernier quand ils s'étaient rendus à une fête foraine accompagné de Kuroo et Kenma du lycée Nekoma. La photo représentait Akaashi et lui, proche l'un de l'autre même s'il se trouvait ridicule. Lors de la prise de ce cliché, il était en train de déguster une barbapapa rose dont un morceau était resté collé sur son nez. Et alors qu'il tentait de le retirer avec sa langue sous le regard amusé d'Akaashi, Kuroo avait pris la photo. Il ne savait pas que son passeur avait gardé la photo et l'avait même encadrée pour la poser sur son bureau. Néanmoins, Bokuto connaissait la tendance de sa chouette à conserver des souvenirs de leurs journées passées ensemble. L'un des murs de la chambre était pratiquement couvert de photos et de posters autour du volleyball, passant de clichés pris lors d'un match ou simplement des sorties entre amis. Chaque photo les représentait soit ensemble soit lui seul souriant bêtement à la caméra. Il y avait une photo d'eux bras dessus bras dessous fêtant leur première victoire. Une autre où ils étaient chez le plus âgé entouré des sœurs de ce dernier ou encore une de lui seul, la langue tirée alors qu'il tentait ce jour-là de ce lécher le nez après y avoir mis de la bolognaise. 

Bokuto comprenait parfaitement la tendance qu'avait Akaashi avec ces photos car il avait la même. Sur son propre bureau était posé une photo d'Akaashi en train de lire contre un arbre. Le passeur l'avait lourdement réprimandé quand il avait vu la photo, mais avait fini par céder à Bokuto quand ce dernier lui offrit un sourire mais aussi une photo de lui-même en train de dormir en étoile sur un futon lors d'un camp d'entraînement, pour se faire pardonner. La photo était d'ailleurs accrochée à côté d'un poster d'un célèbre joueur de volley-ball japonais. 

Kotaro espérait que la signification de ces photos soit la même pour lui que pour Akaashi, car pour le champion, c'était de précieux souvenirs qu'il ne souhaiterait jamais oublier. 

«- Bokuto-san ? Fit Akaashi enfin de retour avec entre les mains, un plateau où était posé deux tasses de thé accompagné de petits gâteaux que sa mère l'avait forcé à prendre pour l'invité. 

– Akaashi ! Tu es enfin là ! 

– Je ne me suis absenté que quelques minutes… 

– C'était déjà trop long ! 

– Soyez un peu sérieux… Répondit le passeur tout en dissimulant ses rougeurs. »

§ 

«- Tu te fiches de moi ?! S'écria le capitaine de Nekoma, assis sur son lit. 

– Non… Répondit Bokuto, le dos appuyé contre l'un des murs de la chambre de son meilleur ami. 

– Ça va bientôt faire un mois que tu dois lui dire ! Qu'est-ce que tu attends bon sang ?! Que quelqu'un te le prenne ?! 

– Je ne veux pas ça mais… Akaashi est… Enfin il est trop bien pour moi ! Et puis… S'il me rejette… 

– C'est sûr que si tu commences à penser que ton beau passeur va te rejeter, tu ne vas pas avancer. Fit Kuroo, dépité par la lâcheté flagrante de son ami. Secoue toi ! Drague le ! Fais lui comprendre tes sentiments au lieu de te morfondre contre mon mur. 

– Comment… Comment on drague quelqu'un ? 

– Ne te comporte pas avec lui comme un ami pour commencer. Glisse des sous-entendus dans tes phrases. Complimente le. Rapproche toi plus de lui. 

– Akaashi ne le prendra pas comme ça… 

– Quoi ? Il ne sait pas quand quelqu'un essaie de le brancher ? 

– Une fille a essayé la semaine dernière… 

– Et tu restes planté là alors que d'autres passent à l'action ?! Et qu'est-ce qu'il s'est passé au juste ? 

– Elle est venue nous voir à l'entraînement et à demander à lui parler. Elle rougissait puis Akaashi est revenu jouer comme si de rien était alors je lui ai demandé et… 

– Et quoi ? 

– Il m'a dit que ce n'était rien, qu'elle avait passé son temps à bégayer alors il lui a dit qu'il retournait à son entraînement et qu'elle pourrait revenir quand elle aura appris à aligner deux mots ensemble… 

– Wow… Elle est dure ta petite chouette… Il n'a pas remarqué que c'était une confession ? 

– Je ne pense pas… Et s'il me disait la même chose ? De revenir plus tard quand j'aurai appris à parler ? 

– Tu as juste à faire attention pour ne pas bégayer devant lui, même si te connaissant, tu risques de perdre tes moyens. Tu les perds toujours quand tu es dans une situation embarrassante.  

– C'est si dur d'être amoureux… 

– Tu verras, quand tu auras réussi à te confesser, ça ira mieux. Ou pas. Tu seras sûrement blessé pendant plusieurs semaines s'il te rejette. 

– Tu es censé me soutenir ! Se plaignit Bokuto alors que Kuroo s'amusait de son désarroi. 

– Bon, je vais t'aider, mais tu n'as pas intérêt à louper le coche. 

– Qu'est-ce que tu veux dire ? 

– Passe moi ton téléphone. »

Bokuto tendit alors son téléphone portable à son meilleur ami, se demandant bien ce qu'il comptait faire avec. Sa réponse arriva une demi-heure plus tard dans l'entre-bâillement de la porte. Le passeur de Fukurodani se trouvait là, la main gauche appuyée sur la poignée de porte, reprenant son souffle après avoir couru pour se rendre dans la maison du capitaine de Nekoma. Kotaro l'observait reprendre son souffle replié sur lui-même, se demandant bien ce qu'il faisait ici même si sa présence lui réchauffait le cœur. Akaashi s'approcha ensuite de lui avant de saisir son visage entre ses mains froides comme s'il cherchait quelque chose dans son regard. Le hibou de Fukurodani jeta un regard suspicieux à son ami qui tenait toujours son téléphone. Kuroo se retenait de rire après avoir invité en catastrophe le passeur aux cheveux noirs chez lui. 

«- Bokuto-san ? Tout va bien ? Votre message était un peu… Inquiétant… Fit Akaashi en scrutant les orbes dorées devant lui, visiblement très inquiet

– Ah… Ah oui ? 

– Vous m'avez demandé de venir au plus vite chez Kuroo-san parce que sinon vous alliez mourir ou quelque chose comme ça. 

– T-tu es venu juste parce qu'il… Enfin juste parce que j'ai dit ça ? 

– Évidemment. Si vous avez besoin de moi, je serai là. 

– Mais il doit être plus de vingt-deux heures… 

– Bokuto-san… Commença Akaashi avant qu'un rire ne se fasse entendre derrière lui. »

Kuroo se tenait le ventre, hilare alors que son meilleur ami était devenu rouge pivoine après les mots du passeur. Le capitaine de Nekoma était plutôt fier de lui et voir ces deux idiots d'amis se plaire l'un l'autre sans s'en rendre compte le faisait beaucoup rire. Si Bokuto continuait de penser qu'il se ferait jeter par son passeur alors Tetsuro ne pourrait plus rien pour lui. La chouette était quand-même venu en courant jusqu'ici simplement parce qu'il allait soi-disant mal. Il lui avait saisi le visage et s'était inquiété pour lui. Kuroo se fit la réflexion qu'il était vraiment ami avec deux aveugles. 

«- Tu devrais peut-être le lui dire maintenant ! Lança Kuroo pour Bokuto qui fixait les yeux bleus de son béguin. 

– Me dire quoi ? Bokuto-san ? Questionna Akaashi sans pour autant rompre le contact de ses mains sur les joues rougies de son capitaine. 

– J-je… Akaashi… J-je t'a… Je t'adore ! O-oui c'est ça ! Je t'adore ! Tu es le meilleur passeur et… Je suis fier d'être ton senpai ! Fit-il alors qu'il n'avait pas eu le courage de se confesser, perturbé par ces océans bleus qui le fixaient. 

– Oh. Je vous aime beaucoup aussi Bokuto-san. Mais vous m'avez appelé uniquement pour me dire ça ? Rien d'autre ? 

– Tu… Tu es incroyable Akaashi… Je suis heureux que tu sois dans ma vie… Fit-il en frottant délicatement sa joue contre la main un peu plus chaude de son passeur. 

– Je suis heureux aussi de la partager avec vous. 

– Akaashi… 

– Oui ? 

– Tu peux me faire un autre bisou ? J'ai besoin d'un peu de courage… 

– D'accord. »

Keiji serra un peu plus le visage de son capitaine entre ses mains avant de se pencher délicatement vers lui. Il déposa ses lèvres sur son front, entre ses mèches décolorées qui n'était plus maintenue par une surdose de gel. Bokuto fermait les yeux, profitant de ces quelques secondes où les lèvres de son amour à sens unique étaient pressées sur son front. 

Toujours sur son lit, Kuroo se retenait de les faire s'embrasser de force, dépité par leur cinéma d'amoureux aveugles. C'était clair comme de l'eau de roche que le passeur aux yeux bleus n'était pas indifférent aux charmes de son capitaine. Qui sortirait en pleine nuit pour retrouver un simple ami capricieux ? Qui céderait à chaque caprice de ce dit ami ? Qui embrasserait son ami sur le front avant de sourire tendrement comme il le faisait en ce moment même ? Personne. 

«- Je vais devoir vous laisser Bokuto-san. J'espère que vous êtes soulagé maintenant. 

– Oui… Merci… 

– À demain dans ce cas-là. Fit Akaashi, relâchant finalement son capitaine avant de se lever. 

– À demain Akaashi. »

Une fois son cadet parti, Kotaro se retenait de hurler de bonheur. Il était comme sur un nuage alors que Kuroo le regardait en se tapant le front. 

«- Pourquoi tu ne lui as pas dit ? 

– Akaashi est extraordinaire… Fit Bokuto sans écouter son meilleur ami. 

– Je te préviens, si tu ne lui dit pas, je le ferai. 

– Quoi ?! Toi aussi tu aimes Akaashi ?! Traître ! 

– Ne dis pas n'importe quoi ! Tu sais parfaitement que je sors avec Kenma ! 

– Ah oui c'est vrai… 

– T'as intérêt à lui dire. Je ne veux plus supporter tes plaintes d'aveugles. 

– Mais ! Se plaignit Bokuto, blessé par son ami qui ne voulait plus le soutenir. »

§

Ils étaient en plein match d'entraînement contre Nekoma. Les crissements des baskets sur le parquet du gymnase de Fukurodani régnaient en maître avec le claquement du ballon sur le sol après chaque point de mis. Les scores étaient serrés et les deux équipes avaient remporté un set chacune. Comme à chaque affrontement entre leurs deux lycées, les équipes s'affrontaient comme s'ils étaient dans un vrai match. 

24-23 pour Nekoma. 

Bokuto était sous pression alors qu'il croisait le regard moqueur de son meilleur ami et ennemi durant le match. Il lui suffit d'un coup d'œil vers son passeur pour comprendre ses intentions. Il s'élança dans les airs avant de frapper de toutes ses forces dans le ballon qui traversait le mur adverse comme s'il était fait en papier mâché. 

24-24. Égalité. 

«- Encore un ! S'écria le capitaine de Fukurodani en direction du passeur de seize ans. »

Les tentatives s'enchaînaient de chaque côté, à chaque fois contré ou réceptionné avec brio. C'était au tour de Fukurodani d'attaquer. Le ballon encore en l'air, Akaashi avait le temps de réfléchir à qui il devrait l'envoyer. Konoha était bien placé loin du contre. S'il voulait gagner, l'envoyer à l'allier leur assurerait une victoire certaine. 

«- Akaashi ! S'écria Bokuto déjà dans les airs. Encore un ! »

Sans réfléchir à ses actes, Akaashi envoya le ballon à Bokuto qui fit traverser le ballon entre les mains de Kuroo et Liev avant de marquer. Un sifflement retentit dans le gymnase signant la fin de leur rencontre. L'équipe de Fukurodani hurlait de joie, fier d'avoir gagné contre le meilleur ennemi. 

Bokuto s'élança vers Akaashi les bras tendus. Il prit le visage de son passeur entre ses mains et dans un élan d'euphorie incontrôlable, il pressa ses lèvres sur celles du passeur. L'embrassant maladroitement, heureux d'avoir gagné. 

«- Je t'aime Akaashi ! On a gagné ! Fit-il avant de s'éloigner pour taper dans les mains de ses coéquipiers. »

Keiji était resté pantois, le regard vide. Bokuto venait-il vraiment de l'embrasser avant de se confesser à lui ? Il n'avait pas rêvé ? Il fut rejoint par Kuroo qui posa une main lourde sur son épaule comme pour confirmer ses pensées. Son capitaine l'avait embrassé. Et il lui avait dit qu'il l'aimait. 

«- Prends soin de lui. Fit le capitaine de Nekoma avant de rejoindre son équipe et leur coach. »

Prenant conscience de la scène, Akaashi devint rouge pivoine, laissant ses émotions transparaître sur son visage pour la première fois de sa vie. Il s'approcha de son capitaine qui s'exclama haut et fort à qui voulait bien l'entendre, qu'il était le meilleur joueur de volley-ball que la Terre eût connu. Le capitaine se tourna vers son passeur toujours aussi fier de lui. 

«- Akaashi ! On a gagn-. S'exclama t-il avant que des lèvres ne se posent sur les siennes, le faisant rougir autant que son passeur. »

Les mains sur les joues brûlantes du hibou, Keiji embrassait tendrement son capitaine, ne se souciant pas des regards curieux et triomphants de ses coéquipiers. Il sentit les mains du champion se poser sur ses hanches, répondant maladroitement au baiser qui lui était offert. Les deux adolescents se fichaient bien d'être en public. L'un et l'autre attendaient cela depuis si longtemps que la pudeur passait au second plan pour le moment. 

«- Je vous aime aussi Bokuto-san. »

Fin.

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