Chapitre 26 : Lueur d'espoir
- Je les ai trouvés !
La voix de Lily avait brisé le silence du petit matin, faisant sursauter tout le monde. Même si leurs propres problèmes n'étaient pas complètement réglés, ils étaient en suspens depuis deux jours, ce qui leur avait permis de reprendre les recherches. Fred attendait la suite des explications avec une certaine inquiétude. Il ne savait pas qui était inclus, ils étaient tant à avoir disparu en bas. Ils étaient encore plus, en haut, à s'en inquiéter et à sonder tous les lieux qu'ils pouvaient connaître pour tenter de les retrouver. Et, alors que la situation se dégradait en bas, que ceux qu'ils aimaient étaient emportés dans des situations dangereuses et douloureuses, ils étaient accaparés par cette tempête d'émotions enfouies depuis des années qui avait refait surface. Fred, qui n'avait rien à voir avec cette toile complexe et haute en couleurs, s'était retrouvé embarqué contre son gré et avait dû quitter son frère des yeux.
George ... Il était sa moitié, sa principale raison de vivre, de continuer à avancer, même mort il n'avait cessé de penser à lui et à s'inquiéter pour lui. Et voilà qu'il l'avait perdu de vue depuis des jours, des semaines même. Il ne pouvait penser d'un endroit où il pourrait être, et dire qu'il était inquiet serait un euphémisme. En se rapprochant de Lily et des autres pour avoir de plus amples explications, son corps semblait marcher de lui-même, son esprit se refusant toute lueur d'espoir. Pourtant, on fond de lui, c'était comme si une flamme s'était ravivée, dissipant les ténèbres de son chagrin. Quelque chose changeait, il en était certain.
- Je suis désolée, Fred. Annonça Lily lorsqu'il arriva à sa hauteur. Il ... Il n'est pas avec eux.
Les mots de la sorcière embrouillèrent encore plus l'esprit et le cœur du Gryffondor. Il était à la fois submergé par un immense désespoir de ne jamais retrouver son jumeau, et soulagé d'avoir encore l'occasion, le pouvoir même de le retrouver par soi-même. Ce sentiment était inexplicable, peut-être était-ce de la fierté, mais il voulait être le premier à retrouver George. Il voulait être celui qui allait deviner où se trouvait l'être qu'il connaissait le mieux au monde, mieux que lui-même. Son soulagement grandit alors qu'il s'installait près des autres et projetait son esprit dans le monde d'en bas, là où il devait retrouver Harry, Teddy et Drago. C'est avec une certaine angoisse qu'il découvrit les lieux où étaient enfermés Harry et Teddy, une espèce de cave humide qu'il n'avait jamais vu. Son ami avait pris sa forme d'Animagus pour réchauffer et protéger le petit métamorphomage, sûrement en attendant une ouverture. Il ne pouvait pas supporter de les voir dans une si mauvaise posture sans rien faire.
De rage, il se releva et quitta la pièce. Il avait besoin de respirer. Voir ainsi son ami et un enfant si jeune, si innocents enfermés dans une cave et n'avoir le pouvoir que de les regarder était si injuste. Il aurait aimé ne serait-ce que leur parler, les rassurer, prévenir quelqu'un, se rendre utile d'une quelconque façon, mais ça n'était pas possible. Il était mort, aucun retour n'était possible.
Il poussa un très long soupir et se laissa tomber dans l'herbe. Tout était devenu si compliqué. C'était donc ça, ce qui l'attendait pour l'éternité ? Ne lui avait-on pas parlé d'un repos éternel ? Car ça n'avait rien de reposant, de contempler ses amis souffrir et de s'inquiéter nuit et jour pour son frère jumeau. Des fois, il en venait à regretter cette année passer à tenir l'émission radio en secret avec George et Lee, c'était presque une promenade de santé à côté de ce qu'il vivait actuellement.
- C'est difficile, n'est-ce pas ?
Regulus se laissa tomber avec une certaine nonchalance aux côtés du Gryffondor.
- N'être qu'un spectateur impuissant à la bêtise humaine. Voir les pires des injustices être commises et jamais réparées. En être réduit à voir ce qu'on aime souffrir pendant des années, sans pouvoir leur montrer qu'on est là, qu'on sait, et qu'on les soutiendra jusqu'au bout. Et de ne pas être capable de l'affirmer à autre voix lorsque les personnes concernées arrivent ici ...
Sa dernière phrase n'était plus qu'un murmure que le vent emporta au loin. Ses yeux sombres reflétaient un si profond regret que Fred ne savait plus quoi dire. D'ordinaire toujours doué pour rebondir et relancer une conversation en un claquement de doigts, il n'en avait même pas envie. Il avait compris que Regulus parlait de son frère ainé. Il n'osait simplement pas imaginer sa douleur, ce qu'il devait ressentir envers Sirius. Douze années à le voir croupir en prison, le sachant innocent, se sachant haï, rien de tout ça n'était ce que l'on pouvait qualifier de « supportable ». Ce n'était pas le genre de douleur à laquelle on s'habitue avec le temps. Ce n'étaient pas ces douleurs qui diminuent avec le temps, qu'on peut oublier. Fred ne pouvait concevoir à quel point elle devait augmenter avec le temps, à force de croiser Sirius partout, de vivre au même endroit que lui, sans même oser partager sa douleur.
- Tu devrais lui en parler.
- Pour qu'il me rejette ? Non merci. J'ai mis assez de temps à apprendre à vivre avec, je ne veux pas me faire pousser dans la fosse encore une fois.
- Pour que vous vous entraidiez. Je suis sérieux, Reg. Ajouta Fred au regard dubitatif que lui lançait le sorcier. Tu n'imagines pas le lien que peuvent avoir deux frères, s'ils le veulent vraiment. Et vous le voulez vraiment, je le sais. Vous en avez besoin, même.
Régulus ne répondit rien. Le Gryffondor savait bien que le courant entre eux ne passait pas forcément si bien, mais il sentait qu'un des deux frères devait entendre ça, et Sirius était bien trop happé par la tornade d'événements pour être disposé à réellement l'écouter.
Maintenant, il n'avait plus qu'à espérer pour eux, etretrouver son frère.
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