Le syndrome du sauveur
Bonjour,
Je sais que la forme de mon histoire est assez romancée, je ne sais pas comment l'écrire autrement que si je le racontais à l'oral avec les détails qui ont existé et sous une forme que je connais déjà.
Tout est si frais dans mon esprit, chaque phrase écrite a été prononcée, chaque scène décrite est arrivée. Je ne veux offenser ni dénigrer personne en racontant ces choses et si c'est le cas je m'en excuse. Écrire c'est replonger dans tout ça, mais je remonte à la surface petit à petit.
Beaucoup auront remarqué des similitudes avec l'Emprise et c'est le cas sur certaines choses. Comme je l'ai dit, Jade me ressemble ou c'est l'inverse.
Pour ceux qui se demandent si les prénoms ont été modifié, c'est le cas oui mais sachez que le mien se trouve dans une de mes histoires si ça peut apaiser la curiosité de certains... Les titres sont des phrases ou des mots qui m'ont été dit et qui m'ont marqué à l'instant t.
Voilà je tenais juste à vous dire tout ça, je sais que ce n'est pas très fluide à lire, c'est un nouvel exercice pour moi, je vais essayer de travailler un peu plus l'écrit sans me laisser submerger.
**************
- Alors ces premiers jours? questionna mon père en s'installant en face de moi.
Il avait débarqué à treize heure à la boutique pour que nous déjeunions ensemble.
- Sans plus, lançai-je en lisant la carte du restaurant.
Il soupira bruyamment avant de répliquer:
- Tu vas me faire la gueule longtemps?
- Le temps qu'il faudra.
- C'est ridicule, je sais que ça te plait un peu quand même.
- Quoi, d'être le larbin des gens qui viennent dépenser des milliers d'euros pour des vêtements?
Il ne répondit pas et je sentais son regard lourd sur moi.
- Tous mes espoirs reposent sur toi Ambre, j'avance doucement vers la fin de ma carrière et je veux que tu sois à la hauteur pour ce qui t'attends.
Les ambitions de mon père... Il m'avait bassiné avec tout ça depuis mon enfance et son rêve avait finit par devenir le mien.
- Ton frère Matthieu sera neurologue, tu sais que c'est une vocation, il a toujours voulu être médecin et il fait ce qu'il faut pour. Raphael lui... c'est un artiste que veux-tu? Il a pris ça de ta mère et je préfère le voir étudier l'art plutôt que d'être alcoolique et drogué. Mais toi Ambre, toi tu es la plus forte de mes enfants, sauf que tu ne le sais pas encore. J'ai toujours voulu te préserver, tu sais je voulais tellement avoir une fille, alors lorsque ta mère et moi avons su que tu allais naître, je me suis promis de t'offrir tout ce que je pourrai.
- Je ne suis pas forte papa, je suis juste une bonne comédienne. Tu ne me connais plus depuis que tu nous as quitté.
Il posa son verre de vin et retira sa veste de costume en soufflant. Je ressemblais tant à mon père, j'étais même son portrait craché, physiquement du moins. Nous avions les mêmes cheveux bruns, épais et bouclés, j'avais hérité de ses yeux verts, de son sourire, et de ses sourcils épais. Maman elle m'avait transmis son teint méditerranéen mais mes deux frères avaient tout pris d'elle.
- Alors passons du temps ensemble, je vais nous organiser un weekend, juste tous les deux, tu es d'accord?
C'était une blague? Il avait surement dû forcer à maman à annuler nos vacances, et comme elle l'aimait toujours, elle avait fini par céder mais quand ça le concernait j'avais le droit de partir?
- C'est avec maman que j'ai besoin de passer du temps, pas avec toi, sifflai-je. Nous avions terriblement besoin de ce break, mais tu as tout détruit, comme à ton habitude!
- Ambre, s'il te plaît...
- Non! Je n'ai plus faim, je retourne à la boutique, tu as déjà perdu assez de temps en passant vingt minutes avec moi.
- Ne bouge pas de cette chaise! m'ordonna t-il. Tu ne connais pas toute l'histoire, tu me blâmes pour tout mais ce n'est pas aussi simple!
Je me levai sans l'écouter et il en fit de même.
- Qu'est-ce qu'il y a de compliqué dans le fait que tu aies trompé maman pendant des mois? Tu es capable de contrôler les cours financiers mais pas tes pulsions sexuelles? Quoi, une gamine de l'âge de ta fille ça te fais te sentir plus jeune? Waw, tu es vraiment fort, tu...
Je n'avais pas terminé ma phrase, mon père venait de me donner une gifle monumentale.
- Ne me manque pas de respect, je suis ton père! Que tu le veuilles ou non et je ne tolèrerai pas que tu dépasses les limites!
Sur le moment, je n'avais pas pris conscience de ce qu'il venait de faire, une partie de moi savait que c'était mérité, mais le regard des autres clients du restaurant m'avait fait réaliser son geste.
- Très bien papa, je ne dépasserai plus les limites parce que je ne veux plus te voir. De toute façon ça t'arrange n'est-ce pas? Tu as tendance à oublier mon existence pendant des semaines et des semaines, alors ça ne changera rien du tout!
- Ambre! appela t-il alors que je quittai le restaurant en larmes.
Sa gifle avait été douloureuse et je sentais ma joue rougie. Ce n'était pas grave en soi, une gifle n'avait jamais tué personne, mais mon orgueil en avait pris un coup. J'avais gardé tant de choses en moi, il fallait que ça sorte, même tardivement il le fallait. J'avais trois ans de retard dans ma crise, et j'avais eu un rire nerveux en pensant à la réaction de mes frères lorsqu'ils sauraient que j'avais osé dire ça à papa.
Malgré mon rire, mes larmes elles, ne cessaient de couler et je m'étais mise à regretter mes mots. Je ne m'étais pas rendue compte tout de suite que j'avais pris la direction opposée à la boutique, et je n'avais pas le coeur à passer mon après midi dans une réserve ou avec des riches clients qui n'avaient aucune considération pour moi. Je m'arrêtai donc dans la brasserie d'un hôtel, éteignis mon téléphone et commandai un chocolat chaud viennois, espérant que, comme disait maman, ça me mettrait du baume au coeur.
Mon coeur... À cette époque, il était doublement fragilisé par le divorce et ma séparation d'avec Noah. Nous fréquentions le même lycée, j'entrai en seconde et lui en terminale. Un jeu de séduction s'était tout de suite installé entre nous, j'avais déjà eu plusieurs flirt au collège mais cette fois, je sentais mes sens se décupler en sa présence, je ressentais quelque chose. Nous avions fini par sortir ensemble et nos coeurs s'étaient choisis comme il aimait dire. Ça avait été une belle relation, mon premier amour, ma première fois, mais il y avait mis un terme brutalement. Il disait avoir rencontré une fille à la fac et s'être rendu compte que ce qu'il ressentait pour moi était plus amical qu'autre chose, juste comme ça et sa décision était sans appel.
J'avais passé des nuits à pleurer avant de me plonger dans mes cours en me disant que je n'étais pas assez bien pour lui.
- Ambre?
Je relevai la tête en entendant mon prénom et croisai le regard perçant d'Adrian Petrov. Il portait un jean bleu, et un tee-shirt blanc à col v, une veste en cuir sur le bras et un casque de moto à la main.
- Qu'est-ce que...
Il s'arrêta les yeux rivés sur ma joue. Même si je ne l'avais pas vu, je savais que j'étais marquée, papa y avait mis du sien.
- Qui vous a fait ça? demanda t-il les sourcils froncés.
- Mon père, répondis-je en riant nerveusement. C'est rien, on s'est disputé et j'ai dépassé les limites comme il dit.
Il resta un moment silencieux, les yeux sombres et le front plissé, avant de me regarder de nouveau.
- Est-ce que je peux m'asseoir avec vous?
J'avais été surprise par sa question à ce moment là, je me disais qu'il avait surement pitié de moi, mais j'avais accepté, je ne savais pas pourquoi. Peut être parce que dès cet instant je ressentais une indéniable attirance pour lui?
- Racontez-moi ce qu'il s'est passé.
Allez savoir pourquoi j'avais déballé toute ma vie à un parfait inconnu... J'avais tout dit, tout lâché, de mon enfance à ma situation du moment, captivée par le regard d'Adrian. À la fin de mon récit, je pleurais comme une idiote, et sa main s'était posée sur la mienne. Ça n'était ni déplacé, ni intéressé, je ne voyais que du réconfort dans son geste et c'était ce dont j'avais besoin à cet instant. Je voulais juste que quelqu'un comprenne ce que je ressentais et que pour une fois, je n'ai pas besoin de me contenir.
- Écoutez un conseil de vieux, commença t-il en me souriant.
- Vous n'êtes pas vieux, coupai-je. Enfin pas comme votre ami, Mr Simon... Enfin je crois... Vous avez que âge?
Je vis une certaine appréhension passer dans son regard et je n'avais pas compris pourquoi à ce moment là.
- J'ai trente ans, lâcha t-il.
Trente ans? Ça me paraissait loin mais pas tant que ça, maman avait quarante huit ans et papa cinquante et un. Mes parents auraient pu être les siens au final.
- Oh ça va, vous êtes à la limite de la jeunesse.
- À la limite? s'exclama t-il en riant. Tant mieux alors, on peut discuter sans que je n'ai l'air d'un pervers...
- Un pervers? Votre ami rentre dans cette catégorie, vous non.
Il resta pensif quelques instants et un voile de tristesse passa sur son visage.
- Les gifles de mon père étaient mémorables aussi, dit-il.
Son regard fixa un point et je compris qu'il n'avait surement pas reçu que des gifles, son père devait être un homme violent.
- Mais bon rassurez-vous, j'ai fini par lui rendre la pareille. Est-ce que vous avez mangé?
Je secouai la tête. Je me souvenais, lorsque j'étais au collège, d'un garçon qui se faisait battre par son père, tout le monde le savait mais personne ne disait rien. J'en avais parlé à l'infirmière une fois et cette dernière m'avait dit:
« Tu sais Ambre, dans cet établissement d'hypocrite, l'argent fait tout ».
Et un jour, il avait arrêté de venir, et tout le monde avait fini par l'oublier. Je m'en étais tant voulu, pourquoi n'avais-je rien fait? Depuis ce jour là, je m'étais promis de toujours aider les autres, du moins de faire mon possible.
- La cuisine est excellente, j'allais commander quelque chose mais on peut manger ici? Vous avez besoin de prendre des forces, ajouta t-il.
Papa n'était pas un homme violent, il n'avait jamais levé la main sur aucun de nous, et j'avais été loin dans mes propos. Ça me gênait de me dire qu'Adrian pouvait croire que papa l'était.
- Mon père n'a jamais levé la main sur moi avant aujourd'hui, et je sais qu'il regrette son geste. J'ai dis des choses que je n'aurais pas dû dire, précisai-je.
- Alors ça justifie son geste?
- Non, mais ça peut se comprendre.
Il me regarda étrangement et pris la carte.
- Le rouget est excellent, ça vous dit?
Le rouget? Je me retins de rire, j'étais plutôt une adepte de fast food lorsque je mangeais à l'extérieur.
- Non? Ça ne vous dit rien?
- Pas vraiment non, mais allez-y, de toute façon je n'ai pas très faim.
- Que mangez-vous habituellement?
Le vouvoiement commençait à me déranger, pourtant j'étais habituée au lycée, tous les profs vouvoyaient les élèves, mais je ne savais pas pourquoi, je voulais casser cette barrière. Alors je lui posai la question qu'il m'avait lui même posé deux jours avant.
- Est-ce qu'on peut se tutoyer? demandai-je alors.
- Si vous me dites pourquoi vous vous êtes retenue de vous foutre de moi, on pourra se tutoyer.
Son regard était amusé, et il attendait ma réponse avec curiosité.
- Je suis plus burger et frites que rouget, lâchai-je.
- Ça te dit une virée à moto? Je connais un resto qui fait d'excellent burger.
La dernière fois que j'étais montée sur une moto, c'était avec Noah et j'avais eu la peur de ma vie lorsque nous avions dérapé sur le sol glissant. Je m'étais jurée de ne plus jamais m'approcher de ces engins.
- Tu as peur?
- Ma dernière expérience n'a pas été bonne...
- Ne t'inquiètes pas, j'irai doucement, tu seras en sécurité avec moi.
La phrase de mon père me revint à l'esprit, sois un homme ma fille, alors je devais affronter mes peurs.
- D'accord.
Il se leva et me tendit une main que je pris sans hésiter. Elle était douce et sa prise ferme et rassurante, ses yeux me scrutaient et il me fit un clin d'oeil avant de me tirer doucement vers la sortie. Quelque chose s'était animé en moi à cet instant, mais je n'avais pas réalisé ce que c'était, je ne ressentais pas du tout notre différence d'âge, au contraire il me paraissait solide et c'était agréable de sentir qu'on avait quelqu'un de stable sur qui s'appuyer, même quelques heures.
- Accroche toi à moi Ambre et lâche prise.
Maman m'avait toujours dit que les décisions prises sur un coup de tête étaient les plus mauvaises, mais sur cette moto, les bras autour de la taille d'Adrian, je me sentais bien, je lâchais prise, pour la première fois depuis longtemps, j'avais dix huit ans. La tête posée sur son dos je regardais défiler les rues parisiennes, sans peur, sans pression, libre.
Il s'arrêta devant le restaurant et nous mangeâmes un énorme burger alors qu'il me racontait sa vie.
- Mon père est russe et a fait fortune dans la sidérurgie et ma mère française. J'ai passé toute mon enfance entre les internats, Paris et Moscou, ma petite soeur, Irina, elle est restée avec mes parents. Mama a succombé à un cancer lorsque j'avais seize ans et je suis rentré vivre à Moscou. Mon père a eu du mal à supporter le décès de ma mère et il a décidé de faire son deuil en passant ses nerfs sur moi. A côté de ça, il m'a appris le commerce, le management et les finances et il m'a permis de faire carrière... Je travaille avec lui, même si on n'a plus vraiment de relation. Ma soeur Irina est avocate, elle a vingt six ans et travaille aussi avec nous, elle est superbe mais c'est un vrai pitbull, tu me fais un peu penser à elle.
- Je ne suis pas un pitbull, loin de là... Je suis désolée pour ta mère.
Il haussa les épaules et soupira.
- Il faut que j'y aille, j'ai une réunion importante et mon vol est cette nuit, dit-il.
Son vol?
- Oh, bien sur. Je t'ai fais perdre du temps, excuse moi, je ne...
- Ne dis pas de bêtises Ambre, j'ai passé un très bon moment.
J'étais dans une bulle ces dernières heures et l'annonce de son départ venait de l'éclater.
- Je vais y aller alors, j'habite pas loin, merci pour ces quelques heures, ça m'a fait beaucoup de bien, dis-je en me levant.
C'était n'importe quoi, il avait une vie, une carrière et surtout il avait douze ans de plus que moi, alors pourquoi j'étais déçue qu'il s'en aille? Il allait retrouver sa réalité et moi la mienne, cette après midi était une parenthèse inattendue et agréable, mais ça s'arrêtait là.
- Attends!
Il me rattrapa alors que je venais de sortir du restaurant.
- Je...
Il ne termina pas sa phrase et me regarda dans les yeux, il m'interrogeait silencieusement.
- Tu penses qu'on peut...
Son téléphone sonna à ce moment là et j'en profitai pour partir, mais il m'attrapa la main et me retint alors qu'il parlait surement russe au téléphone. Je tentai de me dégager mais il ne me laissa pas faire et abrégea sa conversation.
- Ne pars pas comme ça Ambre...
- Tu as ta vie, je commence à peine la mienne, je ne suis qu'une gamine de dix huit ans et je t'ai déjà fais perdre du temps, je ne veux pas continuer...
- Est-ce qu'on peut se revoir? J'aimerai beaucoup, tu n'es pas une gamine, loin de là, j'ai passé un excellent moment, ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps et j'aimerai te revoir.
J'entendais Eli me dire de foncer, de profiter de la vie, que je n'avais rien à perdre, et qu'après ces dernières années je devais en profiter et faire de nouvelles expériences. J'avais toujours envié ce côté d'elle, et pour une fois, je pouvais suivre mes envies.
- Laisse moi ton numéro, on pourra se parler en attendant que je revienne, qu'est-ce que tu en penses?
- Tu reviens quand? demandai-je.
- Quelques jours, deux semaines tout au plus...
Il me tendit son téléphone et je lui laissai mon numéro.
- Je t'appelle demain, d'accord?
J'acquiesçai et m'en allai en sentant son regard sur moi.
Le lendemain c'était transformé en jours puis en semaines sans qu'Adrian ne me rappelle. La désillusion avait été brutale, mais j'avais l'habitude, je n'avais jamais vraiment attendu quelque chose de qui que ce soit. J'étais toujours celle qui se sacrifiait pour les autres, qui faisait passer les autres avant moi même surtout ma famille, et ça avait soulagé ma mère tant de fois, que j'avais intégré ce comportement. Maman m'avait demandé plusieurs fois de faire des efforts, elle me disait que j'avais toujours été emphatique, que c'était ce qu'elle aimait le plus chez moi, et je cherchais tant l'affection de ma mère, désespérément, que j'étais prête à tout pour lui faire plaisir.
Ces semaines m'avaient permise de me concentrer sur le travail et papa avait raison, vendre des vêtements s'avéraient être un jeu d'enfants. Une fois que j'avais repéré les différentes clientèles, Lou m'avait laissé faire un essai et il s'était avéré concluant. Alors je faisais dépenser des milliers et des milliers d'euros à des personnes qui ressortaient avec un grand sourire.
Un soir, Lou m'avait demandé de rester pour l'aider à choisir un certain nombre d'articles pour la fille d'une cliente qui avait presque mon âge, j'avais donc fini un peu plus tard et j'étais sortie pour prendre le métro, épuisée.
- Bonsoir Ambre, entendis-je.
Je m'arrêtai en reconnaissant la voix d'Adrian. Quatre semaines étaient passées depuis son départ, et malgré tout j'étais heureuse qu'il soit revenu.
- Je suis désolé de ne pas t'avoir appelé, continua t-il alors que je lui tournai toujours le dos.
Je me retournai et ses traits n'avaient rien de ce dont je me souvenais. Cernés, tirés, marqués, j'avais l'impression de revoir maman dans ses plus mauvais moments.
- Tu vas bien? demandai-je alors.
Il semblait si fragile à ce moment là, j'avais l'impression qu'il était à deux doigts de s'effondrer.
- J'ai perdu mon père, lâcha t-il. J'ai dû m'occuper des obsèques et de certains détails, c'est pour ça que je ne t'ai pas appelé, je n'ai pas eu un moment à moi depuis et je voulais mais...
- Eh, le coupai-je en lui prenant la main. Tu n'as pas à te justifier, je suis sincèrement désolée, c'est terrible Adrian.
Je cherchai son regard, mais il fixait le sol, figé, alors je l'enlaçai et il lâcha prise tandis que je resserrai la mienne sur lui. Ses pleurs étaient silencieux, mais j'avais mal.
- Tout le monde compte sur moi mais je ne sais pas comment je vais gérer, je suis tout seul, Iri est effondrée et... Je ne sais pas comment je vais faire...
- Je suis là moi, je ferais mon possible pour t'aider, ça va aller Adrian.
En réalité, j'avais réagi exactement comme il le souhaitait, j'avais appris plus tard qu'il avait très vite cerné ma personnalité et ma faiblesse. Il disait que j'étais atteinte de ce qu'on appellait le syndrome du sauveur et que ça avait été presque trop facile de m'avoir.
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