Une Famille Réunie
Dès qu'il fut rentré dans sa chambre, Alex s'était laissé tombé sur le lit. Les coudes sur les genoux et la tête entre ses mains, le jeune homme tentait de remettre de l'ordre dans ses pensées. La voix de Jonas se fit vite entendre de l'autre côté de la porte.
- Alex ? Qu'est-ce qu'il ne va pas ?
- Rien de grave. Répondit l'assassin d'un ton calme. Je suis très fatigué.
- Entendu. Dit la voix de son ami en guise de réponse. Tu sais où je suis si tu as le moindre problème.
- Je le sais.
Une fois que le templier avait regagné sa chambre, Alex sortit le collier que l'assassin lui avait donné avant de disparaître comme un fantôme. C'était une simple étoile à six branches dans un cercle de métal. Se demandant ce qu'elle pouvait signifier, Alex la posa sur la table de chevet et pensa à ces deux assassins qu'il avait rencontré.
Il aurait dû les dénoncer et les capturer. Pourquoi ne l'avait il pas fait ? Peut-être qu'il croyait que l'homme et la femme avaient été honnête. Perdu, Alex repensa soudainement aux noms qu'ils avaient prononcé. Charles et Sarah. Selon eux, il s'agissait de ses vrais parents. Mais s'il ne s'en souvenait pas, les prénoms lui semblaient très familier.
Un homme aux yeux vairons, il n'y en pas cent. Il savait que sa particularité physique était extrêmement rare. Avaient-ils dépêchés des assassins à sa recherche ou le croyait il mort ?
Alex se persuada alors d'un fait. Il devait aller en Angleterre. Il devait trouver des réponses, savoir qui il était. Qu'il ait ou pas retrouvé sa mémoire, il rejoindrait les deux assassins sur leur bateau le plus vite possible.
Alors qu'Alex se forçait à trouver le sommeil, il ne pouvait pas calmer son esprit. A peine fut-il profondément endormi qu'il commença à rêver. Où du moins, c'est ce qu'il pensait.
La salle était sombre, éclairée par des torches fixées au mur. Une table large et usée le séparait d'un silhouette vêtue d'un long manteau, son visage dissimulé par une capuche. De sa position, il voyait des autres gens vêtus de la même façon l'observer avec un silence teinté de respect.
Chacun d'entre eux récita alors ce qui semblait être un texte. En se concentrant suffisamment, Alex pu en saisir les paroles.
Lorsque les hommes suivent aveuglement la vérité, rappelle-toi.
Rien n'est vrai.
Lorsque la morale ou la loi bâillonnent l'esprit des hommes, rappelle-toi.
Tout est permis.
Nous agissons dans l'ombre pour servir la lumière.
Nous sommes des assassins.
C'est après qu'un homme aux yeux bleu électrique lui ait donné deux gantelets qu'il passa à ses poignets qu'il comprit, Alex savait que c'était réel. Il se réveilla brutalement quand, d'un mouvement simple de ses poignets, il dégaina ses lames secrètes.
Assis sur son lit, le jeune homme se concentrait avant tout sur sa respiration pour se calmer. Une fois plus calme, il repensa à ce regard bleu électrique identique à son œil. Sans savoir ni pourquoi ni comment, l'évidence se présenta à lui.
- Papa. Murmura t-il en laissant une larme couler sur sa joue.
Sachant pertinemment qu'il ne retrouverai par le sommeil d'un simple claquement de doigt, il se leva et partir à pied nus dans le jardin. Alex avait ommis une petite chose. Perdu dans ses pensées, il n'avait pas vu que Jonas était dans la cuisine. L'homme était descendu pour aller boire un verre d'eau.
Jonas le suivit alors sans faire trop de bruit et posa doucement une main sur son épaule. À sa grande surprise, Alex sursauta au contact inattendu. En se mettant face à son ami, Jonas s'étonna de voir de la joie dans ces yeux vairons.
- Je commence à me souvenir. Dit Alex d'une petite voix.
- C'est magnifique. S'exclama le templier avec sincérité. De quoi te rappelle tu ?
- Mon père. Répondit l'assassin en posant sa main sur celle de Jonas.
- Je suis content pour toi. Dit le blond en tentant d'ignorer le doux contact sur sa main. Est-ce que tu te souviens d'autre chose ?
- Oui. Dit-il en resserrant sa main sur celle de Jonas. Et je veux que tu sois honnête avec moi.
- Pourquoi ?
- Pourquoi m'as-tu caché que j'étais un assassin ? Demanda t-il sans la moindre hésitation. En une fraction de seconde, Jonas se figea sur place après avoir libérer sa main. Le templier réalisa alors soudainement qu'Alex avait entendu la conversation. Je t'ai entendu parler avec ta mère.
- Alex. Crois-moi. Dit-il soudainement d'une voix tremblante. Je voulais te le dire. Je te le jure.
-Alors pourquoi ne l'as-tu pas dit ? Souffla l'assassin d'une voix douce. Il s'approcha doucement de son ami jusqu'à poser sa main sur sa joue. Le simple contact eu un effet apaisant sur le jeune homme blond. Pourquoi m'as-tu maintenu dans l'ignorance ?
- Je n'avais pas le choix. Répondit Jonas. C'est mes parents qui m'en ont empêché.
- Que veulent-ils exactement ?
- Qu'est-ce qui te fait croire qu'ils cherchent quelque chose ? Demanda Jonas qui ne voulait rien d'autre que de changer de sujet.
- Pourquoi le grand maitre de l'ordre des templiers garderait il un assassin chez lui ? Dit Alex. À ce moment, il constata que le blond était mal à l'aise. Au lieu d'insister, il dit d'une voix calme qui surprit le templier. Nous en parlerons à un autre moment si tu préfères.
- Je préfère. Avoua Jonas en se dirigeant vers la maison. Peut-être que d'autres de tes souvenirs reviendront.
- Je ne désire que cela.
Les deux hommes repartirent alors dans leurs chambres respectives. Mais aucun des deux ne retrouvaient le sommeil. Alors, de son plein gré, Alex se leva et alla rejoindre Jonas qui ne comprenait pas ce qu'il faisait. À la fois surpris et content, le templier blond laissa l'assassin se glisser sous les couvertures à ses côtés. Sans un bruit, les deux hommes s'endormirent profondément.
Au lendemain, Jonas constata qu'Alex n'était plus là. L'autre côté du lit était vide. Mais quand il regarda sur sa table de chevet, il constata que les clés de son bureau n'étaient plus là. Comprenant que l'assassin avait du les lui subtiliser, le blond s'habilla en vitesse pour se diriger vers son bureau.
Alex s'était réveillé avant son ami. Quand il avait vu les clés négligemment posées sur le meuble, il les prit pour aller fouiller la pièce, certain d'y trouver des réponses. De plus, ses souvenirs étaient brutalement revenu. Il était donc sur le fauteuil en train d'ouvrir tout les tiroirs. Précisément quand il eu ouvert le dernier tiroir, Jonas venait d'entrer.
En tentant de se contrôler, Alex sortit un petit collier avec un A délicatement gravé avec un petit diamant au centre. Jonas restait devant la porte, ne sachant pas quoi faire.
- Mes parents me l'avaient offert. Dit Alex en le passant à son cou. Il releva la tête vers le blond avec un regard presque empli de colère. Que m'as-tu pris d'autres ?
- Tes habits et tes lames. Répondit Jonas, la gorge noué par l'émotion. Non seulement il était content de voir qu'Alex retrouvait ses souvenirs mais il était également transit par la peur. Ils sont dans le même tiroir.
- Pourquoi est-ce que tu me gardais avec toi tout le temps ? Grogna Alex en se levant brutalement pour aller fermer la porte à clé. Ce dernier, avec rapidité, enfila ses gantelets, et se trouvait maintenant entre Jonas et la sortie. Ce dernier était effrayé par ce brusque changement d'humeur. Les yeux bleu et vert n'exprimaient à présent que de la colère. Répond moi.
- Notre ordre est à la recherche d'un fragment d'éden. Répondit Jonas en contrôlant au mieux les tremblements de ses membres. Le templier fit alors le tour pour sortir un document d'une petite armoire. Il s'agit d'une arme par laquelle le possesseur peut donner la mort et la vie.
- Et je sais où elle est ? Demanda Alex.
- Oui. Tu as brûlé la carte après l'avoir mémorisé. Tu as aussi caché la clé.
- Ça, je ne m'en souviens pas encore.
- Ça va venir. Lui dit le blond d'un ton plus léger.
- Donc. Grogna à nouveau l'assassin en posant ses mains sur le bureau. Je ne te sers qu'à atteindre tes objectifs. Et une fois qu'ils seront atteints, tu te débarrassera de moi.
- Ce n'est pas si simple. Souffla Jonas en s'asseyant en face de son ami.
- Tiens donc. Dit l'homme d'un ton sarcastique. Tu n'aurais pas le cran de m'abattre ?
- Mes intérêts ont changé. J'ai perdu foi en l'ordre et ce fragment ne m'intéresse plus. Lâcha Jonas. A ce moment, c'est Alex qui ne cacha pas sa surprise. Depuis que tu es là, j'ai compris que j'étais dans l'erreur depuis toujours. Quand ils m'ont ordonné de t'éliminer il y a plus d'un an, j'ai immédiatement refusé.
- Pourquoi ? Souffla Alex qui voulait savoir.
- Je t'ai arraché à ta famille et à tes amis. Dit le blond en retenant une larme. C'est une chose que je ne pourrais jamais me pardonner.
Le templier baissa les yeux au sol, se jugeant indigne de regarder l'homme droit dans les yeux. Alex fit alors le tour du meuble pour se mettre à côté du templier. D'une main, il releva le menton de Jonas et le remit debout. D'un geste tendre, il déplaça quelques mèches de cheveux. L'homme aux cheveux blonds ne savait vraiment pas à quoi s'attendre.
- Je n'ai pas été honnête avec toi moi non plus. Lui dit Alex. Sur mes sentiments.
- Comment ça ? Fit Jonas. De quoi tu... Dit-il avant de se faire couper.
Sans aucun mouvement brusque, Alex venait de l'embrasser. Jonas resta littéralement figé en comprenant ce qu'il venait de se passer. Ce baiser qui ne dura que quelques secondes lui parut une éternité. À son grand regret, l'assassin rompit le contact et se recula.
- Je suis tombé amoureux de toi peu de temps après notre recontre. Souffla t-il. Je ne savais pas comment te le dire.
- C'est réciproque. Dit le blond avec un petit sourire et un visage rouge.
Tout à coup, des fortes frappes résonnerent dans la pièce, les faisant sursauter. De l'autre côté de la porte, Victor Fern était en train de s'énerver. Jonas blemit soudain en se rappelant que son père avait prévu de venir à la première heure.
Alex ricana silencieusement en voyant paniquer Jonas. Alors que ce dernier ne savait pas quoi répondre, l'assassin lui fit signe d'aller ouvrir la porte tandis qu'il allait se cacher sous le bureau.
C'est toujours avec ses habits de nuit que Jonas ouvrit la porte. Quel ne fut pas la surprise de son père en le voyant ouvrir la porte. Ce dernier ne s'attendait visiblement pas à voir son fils dans cette tenue.
- Bonjour papa. Dit Jonas d'un ton léger.
- Mais qu'est-ce que tu fais en pyjama enfermé à clé dans ton bureau ? Lâcha le père qui ne comprenait rien.
- Ce n'est rien. Dit Jonas en le laissant entrer. Ce sont mes petits problèmes de somnambulisme.
- Je ne me souviens pas que tu étais somnambule. Dit Victor en allant s'asseoir face au bureau.
-Je ne l'ai jamais dit mais ça m'est déjà arrivé de me réveiller dans le salon ou dans la cuisine. Avoua le jeune templier.
- N'empêche. C'est quand même étrange.
- Je m'en étonne chaque matin. Soupira le blond en s'asseyant à sa place. Tu voulais parler d'Alex ? C'est bien ça ?
- En effet. Affirma le maître de l'ordre. Est-ce que des souvenirs lui reviennent ? Le temps presse.
- Il m'a dit qu'il se souvenait de son père mais rien d'autre. Avoua Jonas en omettant que le jeune homme avait recouvré la quasi totalité de sa mémoire, en tentant d'ignorer que l'assassin lui frappait la jambe pour le faire taire.
- Enfin. Soupira le père en se redressant. Tu dois absolument savoir où est la crypte et la clé.
- Je le saurais. Affirma le blond. Je t'en ferais part immédiatement.
La discussion continua encore quelques minutes avant que Victor ne quitte la pièce. Une fois certain que son père avait quitté la maison, Jonas fit sortir Alex de sa cachette. Ce dernier le regarda avec curiosité.
- Des petits problèmes de somnambulisme ? Répéta t-il avec un fin sourire. Encore une chose que tu m'avais caché.
- Arrête. Soupira Jonas dans en sourire tout en se dirigeant vers son armoire dans sa chambre pour se changer. C'est personnel ça.
- Et ça ? Demanda t-il en passant ses bras autour de la fine taille de son amant. Ai-je un droit dessus ou en suis-je cruellement privé ?
- Dis donc toi. Sourit Jonas en tournant la tête pour croiser le regard plus qu'amusé de l'assassin. Tu as une petite idée derrière la tête, je parie.
- Tu devines ?
- Je crois que oui. Dit-il d'un ton slave en ôtant le t-shirt d'Alex et ses gantelets.
Ce n'est qu'en début d'après midi que l'on revit les deux hommes. Si Alex affichait un sourire fier sur le visage, Jonas semblait rougir en permanence. Élisabeth, qui se baladait dans les jardins, croisa son fils qui tenait son cheval par les rênes.
- Tout va bien ? Demanda t-elle, curieuse.
- Très bien. Dit-il.
- Tu rougis. Remarqua t-elle avec un sourire. Quelqu'un t'aurait il fait tourner la tête ?
- Oui. Dit Jonas précipitamment.
- Et quand vas-tu me la présenter ?
- Très bientôt. Dit Jonas d'un ton précipité qui n'avait rien d'autre à dire.
Aussitôt dit, Jonas se dirigea à grands pas vers les écuries, là où Alex brossait une jument à la robe grise. Ce dernier remarqua que Jonas semblait paniqué. Depuis quelques jours, ce dernier paniquait plus vite que d'habitude.
- Ma mère croit que j'ai trouvé une femme. Dit-il en faisant les cents pas à côté de son amant.
- D'une certaine façon, elle n'a pas tort. Ricana Alex. Et qu'as-tu dis d'autres sur cette sublime personne ?
- Je me suis enfui de que c'était possible après lui avoir promis qu'elle la rencontrerait bientôt.
- Heu Jonas. Dit l'assassin d'une voix gênée en posant la brosse après un moment de silence. J'ai quelque chose à te dire et ça ne va pas te plaire.
- Tu veux partir ?
- Je n'ai pas le choix. Dit Alex en lui faisant face. Si je ne suis pas au port dans la semaine prochaine, je ne pourrais pas rentrer en Angleterre.
- Je te comprends. Dit Jonas dans un sourire triste. Et je vais t'aider.
- Vraiment ?
- Oh que oui. Affirma t-il en l'embrassant.
Mais à ce moment là, la voix de Simon, un des templiers qui venait d'entrer, se fit entendre.
- Monsieur ? S'exclama t-il.
- Simon. Cria Jonas en tendant de le retenir. Reste ici.
Mais le templier venait déjà de sortir en courant. À ce moment précis, la panique envahit Alex et Jonas en un temps record. Directement, le blond reprit ses esprits et poussa son amant vers Flash.
- Tu dois partir. Et vite.
- Je ne te laisse pas seul. Affirma Alex en attrapant le poignet du templier.
- Il va prévenir mon père. Riposta le blond en se dégageant. Dépêches toi si tu veux avoir une chance de t'échapper.
L'assassin lança alors le cheval au galop. Flash se cabra et fonça vers la sortie. Dès qu'il fut dehors, il entendait clairement les cris de ses poursuivants. Alex réussit à garder une bonne distance avec les templiers. Mais dans une zone boueuse, le cheval dérapa et s'écrasa au sol, envoyant son cavalier dans l'eau boueuse.
Abandonnant l'idée de continuer à cheval, Alex partit en courant dans les talus, là où ses poursuivants ne savaient pas le suivre. Mais quand il arriva dans une large clairière, il tomba sur plusieurs templiers en armes, dont le père de Jonas.
- Attrapez le. Ordonna Victor Fern.
- Viens me chercher. Grogna Alex pour lui-même.
Les hommes et femmes se succédaient pour neutraliser l'assassin. Mais ils ne purent pas l'immobiliser. Jouant de ses ennemis, Alex retournait les armes contre eux. L'un des templiers était parvenu à briser sa garde et infliger un coup de couteau au côté droit de l'assassin. Déstabilisé, ce dernier perdit l'équilibre et se retrouva au sol, un revolver braqué sur son visage.
Victor Fern devait lutter pour ne pas presser la détente et abattre l'homme aux yeux vairons. Au lieu de ça, il préféra appuyer son pied gauche sur la blessure d'Alex, le faisant siffler de douleur.
- Je vois que tu as tes souvenirs finalement. Dit le maître de l'ordre en se penchant légèrement. Il était temps.
- Vous ne saurez jamais où est la crypte. Grogna l'assassin.
- Retiens ça mon garçon. Siffla Fern avec colère. J'obtiens toujours ce que je veux.
- Papa. S'exclama soudainement la voix de son fils. Laisse le.
- Tu m'a menti toi aussi. Dit le père d'un air déçu à son fils. Il se décala pour permettre à deux hommes de relever Alex et le menotter. Tu ne me dis pas qu'il retrouve sa mémoire et tu l'embrasse.
- C'est moi qui l'ai embrasser. Dit subitement Alex. Il voyait que Jonas voulait le contredire mais il l'en dissuada d'un regard. Il n'a rien fait.
-Emmenez le. Tonna la voix du père avant qu'il ne se tourne vers son fils. Suis moi.
Le fils suivit alors son père en accordant un dernier regard à son amant, traîné par les templiers. Dans la maison de ses parents, Jonas fit alors face à son père et à sa mère.
- Jure moi que tu n'es pas amoureux d'un homme. Supplia Élisabeth.
- Je l'aime bien mais je ne suis pas amoureux. Mentit son fils.
- Je l'espère. Gronda la voix forte de son père. Deux hommes ensemble, ça me dégoute.
- Que va-t-il arriver à Alex maintenant ? Demanda Jonas en s'attirant un regard soupsonneux de ses parents. J'aimerais juste savoir.
- J'ai ordonné qu'il soit attaché au poteau de la cour derrière avec interdiction de lui donner à manger jusqu'à ce qu'il parle.
- Tu crois qu'il va parler ? Demanda la mère.
- Je ferais ce qu'il faut pour ça. Affirma le père en criant. Et toi, j'ai une mission pour toi.
- Et quel est-elle ? Demanda Jonas qui ne désirait que de rester aux côtés d'Alex.
- Il reste des espions anglais à New-York. Je suis certain qu'ils sont avec les assassins. Occupe t-en.
- Très bien.
En sortant, le jeune homme constata que ses hommes étaient déjà prêt. L'un d'eux avait même été recherché Flash. En montant en selle, il ne sentait que la culpabilité lui enserrer le cœur. Alors qu'ils prenaient la direction de New-York, Jonas put apercevoir son amant menotté à un poteau et surveillé par plusieurs hommes de son père. Jonas tourna alors les talons et partit avec ses hommes.
Pendant cette mission qui dura trois jours, le blond eut un sursaut de bon-sens avec les assassins, comprenant le vrai sens de leurs actes. Pendant que ses hommes se battaient contre l'un d'eux, Jonas prit une importante décision. À partir du jour où il avait rencontré Alex, le templier s'était mis à douter. Les semaines, les mois qu'il avait passé à ses côtés l'avait finalement convaincu qu'il était dans l'erreur depuis toujours. Les templiers ne cherchaient qu'à accroître leur emprise sur le monde. Mais les assassins ne s'y intéressait pas, ils voulaient protéger le libre arbitre de l'humanité.
Tiré de ses pensées par le cri de douleur d'une femme, il releva la tête, son revolver dans sa main. Près de lui, à sa gauche, un homme, John, venait de mettre une assassin à terre et braquait son arme sur elle pour la tuer. La femme ferma alors les yeux, attendant la mort, désormais inévitable. Mais elle ne vint pas. Quand elle rouvrit les yeux, elle voyait le fils du maître de l'ordre qui avait abattu le templier d'une balle dans la tête. En se relevant, elle ne comprit pas pourquoi Jonas arrachait le collier à la croix rouge pour la jeter dans la boue. Et en voyant un autre ennemi arrivé, il n'hésita pas à tirer une deuxième fois.
- Vous êtes étrange. Dit-elle simplement. Pourquoi ?
- J'étais dans l'erreur depuis bien trop longtemps. Répondit Jonas en prenant l'arme de l'homme mort. Excusez moi d'avoir fait tant de mal.
- Où est Alex ? Demanda l'assassin qui s'apprêtait à partir.
- Chez moi. Dit Jonas en remontant en selle. Je vais m'en occuper.
Jonas démarra au triple galop sous le regard ahuri de ses hommes qui se firent vite éliminé par les assassins. Ne regrettant nullement son choix, Jonas fonça vers sa propre maison. Par chance, il y arriva en pleine nuit. À la faveur des étoiles, il se glissa aussi furtivement qu'Alex à l'étage. Une fois en haut, il changea d'habits pour avoir l'air d'un simple voyageur.
Une fois certain qu'il ne serait pas dérangé, Jonas tira une capuche sur sa tête et s'avança le plus silencieusement possible vers son amant. Une pluie fine commençait à tomber mais Jonas distingua Alex perché au sommet du poteau.
- Alex. Dit-il d'une voix basse.
- Qui êtes vous ? Demanda brusquement ce dernier en sautant devant lui. Jonas ? S'exclama t-il, surpris. Pourquoi tu es habillé comme ça ?
- Parce que j'ai choisi mon camp. Affirma le blond sans hésitation. Sortant un trousseau de clé de sa poche, il fit tomber les menottes au sol, libérant les poignets de l'assassin. On n'a pas beaucoup de temps.
- Faut que tu m'expliques ce qu'il sait passer pour que tu deviennes un traître aux templiers. Dit l'assassin en le suivant pour se mettre à l'abri sous un toit. Ça va ? Demanda t-il en voyant qu'il n'avait pas l'air bien.
- Ça va aller. Dit-il en lui tendant son manteau et ses gantelets. Jonas remarqua alors plusieurs marques de coup sur les avant-bras et une lèvre en sang. Il constata également une légère barbe qui commençait à courir sur le menton de son amant ainsi qu'une légère tache de sang sur son flanc droit. Je suis désolé.
- Cesse de t'inquièter. Lui dit Alex avec un baiser rapide. Il faut se dépêcher.
Les deux hommes partirent alors au triple galop en direction de New-York. Sur le chemin, ils eurent le malheur de croiser la route de Victor Fern. Mais si ce dernier hurla que son fils s'arrête, Jonas se força à ne pas ralentir.
- Je vais m'occuper d'eux. S'exclama Jonas en forçant son cheval à s'arrêter quelques centaines de mètres plus loin. Toi, retourne chez toi.
- Ils ne vont pas te faire de cadeau. Répliqua l'assassin, la capuche sur ses yeux. J'imagine que tu sais ce qu'ils font aux traîtres.
- Je le sais. Dit Jonas en approchant sa monture du cheval d'Alex. En se tendant, il plaqua un baiser rapide sur les lèvres de son amant. Je vais les distraire.
- Je reviendrais. Promit Alex en tournant sa monture. Jure moi de rester en vie.
- Je te le jure. Dit Jonas en le regardant s'éloigner.
À contrecœur, Alex partit au galop en direction du port. S'efforçant de ne pas penser à son amant, Alex cherchait le navire des assassins. Grâce au symbole donné, il trouva le bon bâteau et y grimpa en vitesse, abandonnant son cheval sur les quais.
- J'ai entendu dire que ton ami avait changé de camp. Lui dit soudainement un assassin alors que son regard était fixé sur le port qui s'éloignait à chaque seconde.
- En effet Dorian. Affirma Alex en faisant à l'ami de son père. Il réfléchit un instant et reprit la parole. Est-ce que mes parents savent que je suis toujours en vie ?
- Depuis l'incident, Charles et Sarah refusent d'entendre quoi que ce soit sur leur fils disparu. Répondit une femme, Anna, à sa place. Maxime a déjà tenté de leur donner l'espoir de peut-être te retrouver mais il n'a pas réussi.
- Maxime. Soupira Alex alors que le visage de son meilleur ami lui revenait en meilleur. En marchant sur le pont, le jeune homme ôta sa capuche et passa la main dans ses cheveux. De toute façon, personne ne voyait qui il était, les membres de l'équipage étaient dans les voiles du bâteau ou autre part. Comment va t-il ?
- Comparé à Charles, il garde l'espoir de te revoir vivant, vu que ton corps n'a pas été retrouvé. Répondit Dorian en ôtant sa capuche à son tour. Il garde ta maison et la ville de Londres à lui tout seul. Il prend son rôle très au sérieux.
- Ça ne m'étonne pas de lui. Sourit Alex. Pour chasser le visage de Jonas de ses pensées, il décida d'aller un peu dormir. Je vais me coucher un moment.
- Je vais faire de même. Dit l'homme en haussant les épaules. Le trajet sera long et nous aurons amplement le temps de discuter davantage.
Sur le trajet, les deux assassins utiliserent tout le temps disponible pour parler avec Alex. Ils lui raconterent ce qu'il s'était passé en plus d'un an. En échange, Alex répondait à leurs questions sur les templiers et comment il avait survécu. Pour cela, ils s'étaient installés dans une cabine. Le vent et la pluie battait avec force le navire sur les flots.
- Donc, tu es directement tombé sur leur bâteau ?
- C'est ça. Affirma l'homme aux yeux vairons. Et en tombant, ma tête a frappé une poutre et le médecin disait que c'était la cause de mon amnésie.
- Je dois avouer être heureux de voir que tu es bien vivant. Dit Anna avec un fin sourire.
- Je le suis aussi. Dit Alex en se laissant tomber dans son fauteuil. En pensant qu'il était vivant, il espérait de tout cœur que son amant le soit encore et qu'il tienne sa promesse.
- Nous atteindrons le port de Londres demain dans la matinée. Dit soudainement Dorian qui venait d'être averti par un matelot. Ce dernier était rapidement ressorti. Maxime ne sera pas au port aujourd'hui.
- Comment est-ce que je suis censé me présenter à lui ? Demanda Alex, s'adressant autant aux assassins qu'à lui-même. Ça fait plus d'un an.
À cette question, les deux assassins ne purent pas lui répondre. En étant de plus en plus stressé, Alex patientait jusqu'au lendemain, l'estomac noué. Il n'arrêtait pas de se demander pourquoi il avait peur. Il s'agissait de ses parents, de son meilleur ami et d'autres proches mais il tremblait. Il réalisa alors qu'il avait peur de leur réaction. Il chercha alors à se préparer un peu. Il vérifia que ses cheveux étaient propres et coiffés et sa fine barbe correctement taillée.
Aux lueurs de l'aube, le bateau arriva à la capitale anglaise. Resserrant les pans de son manteau, Alex se força à ignorer le vent glacial de l'hiver et descendit du navire. À peine sur le pont, il prit le temps d'observer le paysage. Remerciant les deux assassins et le capitaine du navire, Alex partit à cheval à la rencontre de Maxime.
Quand il arriva devant la maison que Thomas lui avait donnée, il se stoppa à quelques mètres. Devant l'entrée, il avait reconnu son meilleur ami discutant avec un marchand. Ce dernier le salua et partit. Maxime se tourna vers lui quand il mit pied à terre. Mais Alex ne le regardait pas encore dans les yeux.
- Je n'attendais personne aujourd'hui. Dit l'assassin en s'approchant du cavalier qui gardait la capuche baissée. As-tu un rapport à me faire parvenir ?
- Pas un rapport. Murmura Alex en sentant des larmes de joies couler doucement sur ses joues.
- Je vous connais ? Demanda Maxime, perplexe en comprenant que l'homme commençait à pleurer.
- Un peu oui. Répondit directement Alex en lui faisant face. En même temps, il ôta sa capuche pour croiser le regard de son ami.
En une fraction de secondes, l'expression du visage de Max passa de l'incompréhension à la joie incomparable de revoir son meilleur ami en vie. Directement, il le serra dans ses bras, plus qu'heureux de le revoir.
- Oh bordel. Jura Max en serrant Alex contre lui. Mais où est-ce que t'étais passé ? Espèce d'imbécile.
- Si tu savais à quel point tu m'as manqué. Lui dit Alex sans briser l'étreinte.
- Tout le monde te croit mort. Pourquoi tu m'a fais aussi peur ? Souffla l'assassin en laissant son meilleur ami respirer. Il prit le temps de l'examiner en détails. Raconte moi ce qu'il s'est passé. Je veux tout savoir.
- Ce sera avec plaisir mais je commence à me les geler. Sourit Alex. On peut rentrer ?
- Évidemment.
Les deux amis rentrèrent à l'intérieur pour se réchauffer. Pendant plus de trois heures, ils savourerent le plaisir de s'être retrouvé. Mais quand vint le sujet des templiers qui l'avaient aidé, Alex resta volontairement muet, ce qui attisa la curiosité de Max.
- Le trajet sera compliqué pour rentrer chez toi avec le froid et le vent. Dit Max. Tu es sûr de ne pas vouloir attendre un peu ?
- Je ne veux pas attendre plus longtemps Max. Riposta Alex qui remettait ses vêtements d'extérieurs. Je dois aller les voir.
- Alors allons-y.
- Tu n'as pas besoin de venir avec moi.
- Ça fait plus d'un an que t'as disparu. Répliqua Maxime. Je ne veux pas que tu te perdes sur un trajet aussi simple. Rigola t-il.
Nullement décourager par le froid et le vent glacial, Alex et Maxime partirent au galop. Même un aveugle aurait compris à quel point Max était content de revoir son meilleur ami bien vivant. Ils ne ralentirent que quand ils arrivèrent devant la maison. Alex resta immobile sur sa selle un court instant à regarder la façade. Son rythme cardiaque augmenta brusquement en distingua la silhouette de son père derrière la tenture du bureau de ce dernier.
- Ils passent beaucoup de temps dans le bureau. Lui dit Max. Surtout ton père.
- J'aimerais que tu entres le premier. Lui demanda Alex.
- Comme tu veux. Acquiesça son ami.
Ne laissant qu'un mètre entre eux, Alex suivait Max. Ce dernier monta directement au bureau tandis que l'homme aux yeux vairons préféraient observer les lieux un instant. Avec délicatesse, il monta les escaliers. Sa peur se transformant petit à petit en joie, augmenta l'enthousiasme de revoir son père et sa mère.
La porte du bureau était légèrement entrouverte et Alex entendait la conversation de Maxime et de son père. Mais il ne prêtait pas attention au sujet de la discussion mais prit plaisir à entendre la voix grave de Charles. Son meilleur ami sortit alors de la pièce et lui fit un sourire.
- Vas-y. Lui dit Max d'une voix basse. C'est maintenant.
Ne sachant pas vraiment pourquoi, Alex préféra garder sa capuche sur ses yeux. Il entra, stressé dans la pièce, et Maxime referma lentement la porte, le laissant seul avec eux. Devant lui, Charles et Sarah faisaient face à la fenêtre. Avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, la voix grave et légèrement menaçante du maître assassin se fit entendre.
- Il me semble t'avoir dit de sortir d'ici Maxime. Clama Charles. Alex est mort et rien ne le ramènera.
- En effet. Dit la mère en se retournant. En voyant, elle se stoppa nette en remarquant qu'il ne s'agissait pas de Maxime. Qui êtes vous ? Vous me semblez familier.
- À moi aussi. Dit Charles qui s'était retourné en entendant la question de sa femme. Mais l'homme en face d'eux se trouvait incapable de les regarder droit dans les yeux. Répondez.
- Je suis désolé. Dit simplement Alex en gardant les yeux baissés. Les visages de Charles et de Sarah se teintèrent d'incompréhension aux mots de l'homme mais également à ce timbre de voix bien trop familier. Je suis désolé de vous avoir fait du mal.
- Je ne comprends pas. Reprit la mère en s'avançant devant l'assassin. En la sentant s'approcher, Alex releva prudemment la tête jusqu'à ce que ses son regard croise celui de sa mère. Cette dernière haleta en voyant les yeux vairons. D'une main à la voix douce et tremblante, elle fit tomber la capuche de l'assassin. Alex. Murmura t-elle en laissant des larmes de joies coulées sur ses joues. Mon Alex.
- Bonjour Maman. Dit ce dernier en souriant. Il tourna alors son regard vers son père qui n'avait pas bougé d'un poil. Charles vint alors devant son fils pour l'enfermer dans ses bras. Papa. Murmura t-il en savourant cette sensation.
Charles ne put rien faire d'autre que de pleurer de joie en serrant contre lui son fils unique. Ce même fils qui avait disparu depuis plus d'un an. Même si Alex avait un peu plus de vingt-deux ans, les parents le voyaient toujours comme un enfant.
Les trois assassins restèrent les uns contre les autres, savourant ces retrouvailles. De l'autre côté de la porte, Maxime souriait, plus qu'heureux pour cette famille réunie.
-Sir-Galahad
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