Un Plan Presque Parfait
Si Alex devenait de plus en plus prudent au fils des jours, Jonas devenait de plus en plus terrifié.
Le templier était anéanti. Son père lui avait confié des hommes et la tâche de lui ramener la clé. Il venait de rater en beauté. L'assassin avait, en plus, réduit la carte en cendre et avait affirmé qu'il l'avait mémorisé.
Le Liberty venait de quitter le port. Malgré le docteur Gregory McNill qui lui racontait des histoires intéressantes, il ne parvenait pas à enlever de son esprit l'état de colère dans lequel serait son père.
Un soir où la pluie s'abattait en force sur le navire, il s'était à nouveau enfermé dans sa cabine. Jonas avait sortit une feuille et tentait de représenter l'homme qui avait brûlé sa carte. Après plusieurs tentatives infructueuses, il arriva enfin à reproduire un portrait correct au moment où il avait vu les yeux vert et bleu. Évidemment, le dessin n'était pas parfait vu qu'il était à moitié caché par sa capuche.
Face à son dessin, Jonas resta pensif. Quand il avait cet homme devant son bureau, il avait d'abord été frappé par la taille de l'assassin et de la forte impression qui s'en dégageait. Mais une fois que ce dernier avait parlé, le templier avait trouvé cette voix grave et douce à la fois. En y repensant, il avait l'impression de frissonner mais se demandait s'il s'agissait de peur ou d'excitation.
Ce fut surtout les yeux vairons de l'homme qui l'avait frappé. Il n'y avait pas vraiment cru quand on lui avait dit. Sur le moment, il avait été troublé par une chose. L'œil vert semblait être calme et compréhensif tandis que le bleu avait l'air plus expressif et menaçant.
Cependant, il ignorait qu'à Londres, l'assassin pensait à lui. La fin de l'été était annoncé et les jours commençaient à raccourcir doucement. Mais pour Alex, il faisait encore bon pour rester dehors à profiter d'un superbe ciel étoilé en restant perché dans un arbre.
Le jeune homme n'avait pas oublié Jonas. Intérieurement, les cheveux blonds et les pupilles bleus pâle restaient dans sa tête. Ce qui l'avait surpris, c'était la peur qu'il avait aisément décelé dans le visage du templier. C'était une peur qu'il connaissait bien et qu'il avait déjà éprouvé auparavant, la peur de décevoir quelqu'un de sa famille ou un ami.
Il fut sortit de ses pensées par la venue de sa mère qui grimpa dans l'arbre et s'assit sur une branche à ses côtés.
- Je croyais que tu dormais déjà. Dit Alex.
- J'ai du mal à trouver le sommeil. Répondit sa mère. Je me suis dit qu'un peu de discussion ne me ferait pas de mal.
- C'est à priori sans danger. Lança son fils. Ils restèrent un moment silencieux avant qu'il ne reprenne la parole. Quand tu as rencontré papa, comment tu as su que c'était avec lui que tu serais heureuse ?
- J'avais le sentiment qu'il pouvait me comprendre et que je pouvais le confier à lui sans risque. Reprit Sarah. Je me sentais protégée et respectée. Pourquoi cette question ?
- J'ai déjà rencontré beaucoup de femmes mais aucune d'elles ne m'a fait une sensation semblable.
- Et donc, tu crois que tu vas rester seul jusqu'à la fin de tes jours. Termina sa mère en souriant.
- Non. Rigola son fils avant de redevenir plus sérieux. Je me demande juste si ça m'arrivera un jour.
- Évidemment que oui. Lui sourit-elle.
Sarah déplaça sa main et ébouriffa les cheveux de son fils avec un tendre sourire. A ce moment, ils entendirent un léger ronflement par la fenêtre ouverte et rigolerent doucement.
- Je crois qu'il dort. Dit Alex.
- Je crois aussi. Reprit sa mère. Je vais le rejoindre. Bonne nuit.
- Bonne nuit. Lui dit-il en descendant de son arbre.
Alex ne resta que quelques minutes de plus dans l'arbre avant de rentrer à son tour. Avant de fermer la porte, il jeta un dernier coup d'œil au pommier et se dit une fois de plus qu'il avait trouvé une bonne cachette.
Le lendemain, le jeune adulte prit la décision de s'installer à Londres. Alex avait jugé qu'il était préférable d'être près quand les templiers reviendront. Pour cela, il devait préparer sa petite troupe.
Un mois plus tard, le Liberty venait de s'amarrer au port de New York. Mais Jonas n'était pas rassuré. L'angoisse et la peur qui lui nouaient l'estomac ne faisaient que grandir. Au moment où il sortit de sa cabine, il se figea de peur et se rendit qu'il tremblait.
Son père était juste devant lui et discutait tranquillement avec le médecin du bâtiment. La bonne humeur que Victor affichait sur son visage disparut en voyant que son fils semblait terrorisé. Il voulait lui adresser la parole mais Jonas le devança.
- J'ai échoué. Dit-il subitement en le regardant droit dans les yeux. J'ai perdu la carte et la clé.
La seconde d'après, la main droite de son père frappa violemment son visage et l'envoya au sol. Jonas voulut se redresser mais un deuxième coup le dissuada de bouger. Son nez cassé saignait beaucoup mais il ne s'en occupait pas. Son attention restait sur son père.
- Incapable. Tonna la voix emplie de colère de Victor Fern. Je te charge de me ramener une simple clé et tu n'es pas foutu de réussir.
- J'en suis désolé.
- J'espère bien. Grogna t-il. Victor releva brutalement son fils en l'empoignant par le col de sa chemise. Alors dis moi, qu'est ce qu'il s'est passé ? Demanda t-il sans pour autant le lâcher.
- Un assassin qui a des yeux vert et bleu avait déjà la clé et a brûlé la carte après l'avoir lue. Dit Jonas d'un ton plus calme.
- Bleu et vert ? Répéta Victor qui semblait surpris. Est-ce vrai ?
- Je le jure devant Dieu. Affirma le fils alors que son père le reposait au sol.
- Arrange ta tenue et sois à la maison avant la nuit. Ordonna t-il d'une voix dénuée d'émotion.
Jonas attendit que son père soit partit pour se permettre de pousser un soupir de soulagement. Bien que son nez était cassé, il savait que son père était capable de pire que ça.
Soucieux de l'état de son chef, le docteur McNill s'occupa de le remettre en état. Il n'avait eu besoin que de dix minutes. Pendant ce court laps de temps, Jonas avait été un peu surpris par l'attention que le médecin portait à patient. Les gestes étaient calculé et méthodique, prouvant que cet homme avait l'habitude de soigner.
- Je vous remercie. Dit Jonas en se relevant.
- C'est normal. Lui sourit le médecin. Le gonflement devrait diminuer dans les prochains jours.
- Je ne compte pas faire de folie.
- Je l'espère. Reprit l'irlandais. Il marqua une pause et reprit. Votre père n'a pas l'air très tendre.
- Il est comme ça seulement quand quelque chose ou quelqu'un le contrarie. Répondit Jonas en descendant du bateau.
Repassant une nouvelle fois la main sur son visage blessé, Jonas alla chercher son cheval. Flash exprima sa joie de revoir son maître en hennisant avec force. Tout en caressant la bête, le templier commença à réfléchir à un plan.
L'assassin aux yeux vairons avait non seulement la clé, mais il avait dans sa tête l'endroit où la crypté était situé. S'il ne voulait pas tout perdre, Jonas se devait de le capturer et de l'amener vivant à son père. Perdre ses possessions et la chance de succéder à Victor Fern n'étaient pas le plus important. Ce qui lui ferait beaucoup de mal serait d'être rejeter par sa propre famille.
Une fois en selle, il se hâta pour ne pas traîner et arriver à la maison de ses parents à temps. Depuis qu'il était petit, le blond avait toujours eu du mal à se faire des amis et à tisser des liens. Il était sensible et savait qu'il risquait d'en souffrir énormément.
Il arriva à la maison de ses parents avant la nuit. Directement, son père le somma de le rejoindre dans son bureau. Après s'être débarrasser de ses affaires, il monta l'escalier après avoir brièvement saluer sa mère.
Une fois dans la pièce richement décorée, il referma la porte et chercha son père du regard. Ce dernier était face à la fenêtre et aussi immobile qu'une statue.
- Tu m'as déçu. Dit-il simplement.
- J'en ai conscience. Répondit son fils d'une voix calme. Et j'en suis vraiment désolé.
- Que s'est-il passé pour qu'un assassin ait réussi à mettre la main sur la carte ? Demanda t-il en se retournant.
- L'assassin aux yeux vert et bleu avait déjà volé la clé à l'homme qui devait me l'apporter. Répondit il. J'ai déployé beaucoup de gens à ses trousses mais il est parvenu à la maison. Il n'était pas seul. Celui qui l'accompagnait avait fait diversion et je suis sortit de mon bureau en laissant la boîte sans surveillance.
- C'est là qu'est ton erreur.
- En effet. Quand je suis revenu en courant, l'assassin avait déjà lu la carte et venait de la brûler.
- Quelqu'un d'autre a t-il vu cette carte ?
- Non. Répondit Jonas. Il était seul et il a la clé.
- Saurais tu le reconnaître ? Demanda le père en s'approchant de son fils.
- Oui, j'en suis certain. Affirma le blond.
- Je m'excuse pour t'avoir frappé mais... Commença Victor.
- Mais tu ne supporte pas l'échec. Termina Jonas avec un léger sourire. Je ne t'en veux pas. C'était ma faute.
- Alors cessons cette conversation et allons dîner. Dit le maître de l'ordre. Ta mère t'attends.
À Londres, Alex s'était constitué une solide équipe avec laquelle il parvenait à mettre les templiers en difficulté. Grâce à Tom et aux enfants qui faisaient office d'espion, l'assassin pouvait empêcher quelques actions et savait quand ces gens projetaient de le capturer.
Le fait que ce genre d'action commençait à se répéter rendait Charles et Sarah nerveux. Pour garder un œil sur leur fils, ils s'étaient établis provisoirement dans la capitale anglaise.
Heureusement, l'assassin de vingt ans se montrait prudent. Par mesure de sécurité, il sortait le moins possible en journée et agissait la nuit. Sa mère constata également un petit changement.
Pour garder la forme, son fils unique répétait encore et encore des mouvements d'attaque et de défense dans la grange de John. Quelques soirs, son père et sa mère venaient et ils s'entraînaient ensemble.
Non seulement ses muscles se renforcaient et sa réactivité s'améliorait également. Depuis quelques jours, sa mère avait remarqué qu'Alex devenait plus pensif. Lorsqu'il montait sur le toit de la grange pour profiter du calme de la nuit, il pensait plus à Jonas Fern qu'autre chose.
Mais depuis plusieurs semaines, le temps ne lui permettait pas de monter sur le toit, la fin de l'été approchait et l'automne prenait doucement sa place. Cette saison, qui marquait le début de mois glacial, apportait également son anniversaire.
Alex allait enfin fêter son anniversaire. Pour son père, avoir vingt et un ans était très important. Le jeune homme savait que Charles préparait quelque chose mais n'arrivait pas à savoir quoi.
Un soir où la lune était cachée par des nuages, il trouva un mot sur son lit.
Trouve moi si tu peux.
Alex avait bien reconnu l'écriture brouillon de son meilleur ami. Sans trop de surprise, il ne trouva ni Maxime ni ses parents dans le pub. Afin de commencer à chercher, il s'adressa à John qui terminait de nettoyer des verres.
- Sais tu où Maxime est partit ?
- Non. Répondit l'homme. Je sais juste qu'il a prit son cheval avant de partir.
- Merci.
Une fois dehors, Amex utilisa son sixième sens pour voir où son ami était partit. Après avoir seller son étalon, Il trouva une piste dans l'obscurité et lança sa monture au trot.
Après plus d'une heure à fouiller et chercher des traces, il trouva finalement ce qu'il cherchait au sommet de l'abbaye de Westminster. C'est au sommet de cette dernière qu'il trouva ses parents et Maxime. Ces derniers étaient tranquillement assis à boire du vin.
- Et ben. Commença Maxime. Je croyais que tu aurais été plus rapide.
- Ferme la et passe moi la bouteille. Sourit Alex.
Ce dernier avala quelques gorgées du liquide avant de reposer la bouteille.
- On n'a pas vraiment de repas mais on a quelque chose qui devrait te plaire. Dit Charles.
- Je n'ai besoin de rien. Dit Alex.
- Attrape. Dit son père en lui lançant une clé rouillée.
- Pourquoi ? Demanda simplement Alex en regardant l'objet.
- C'est un cadeau de Thomas. Répondit Sarah.
- Où mène t-elle ?
- Pour faire simple, il posséde une petite maison près de la Tamise et ne s'en sert plus. Reprit son père.
- Ne me dites pas qu'il m'a donné sa maison ? S'exclama Alex.
- Si. Affirma le maître assassin. Je t'y mènerai après qu'on ai bu un verre.
- Pourquoi pas maintenant ? Demanda son fils en faisant des yeux de chien battu.
- Arrête. Arrête de me regarder comme ça. Lui ordonna Charles avant de soupirer. Très bien, on y va.
- J'ai gagné. S'écria Alex avant de descendre en vitesse.
- Quoi ? Fit Charles alors que sa femme et Maxime le regardaient en souriant.
- Je ne voudrais pas être impoli mais vous ne savez pas résister. Répondit Maxime avant de suivre son ami.
- Il n'a pas tort. Rajouta Sarah à son tour. Tu ne sais pas résister à son regard.
- N'importe quoi. Grogna Charles.
Ils partirent alors tout les quatre jusqu'à la maison. Ils mirent finalement pied à terre devant une petite demeure coincée entre deux maisons de tailles bien plus importantes. Mais Alex remarqua un petit sentier sur la gauche du bâtiment qui menait à un petit jardin, visiblement délaissé depuis de nombreuses années.
Le jeune homme fut agréablement surpris de l'aménagement des lieux. En rentrant, il trouva une petite cuisine à gauche et un salon avec trois fauteuils à sa droite. En haut, il y trouva une petite salle de bain ainsi qu'une chambre.
- C'est parfait. Déclara Alex en descendant les escaliers. Il faudra que j'aille remercier Thomas pour ça
- Au moins, tu sais où dormir aujourd'hui. Dit sa maman.
- Oui, j'ai même vu qu'il y avait des couvertures. Rajouta son fils.
- Je suis désolé mais je dois vous laisser. Dit subitement Charles. Je viens de me rappeler que je dois aller trouver quelqu'un.
- Très bien. Dit Alex en cachant un peu sa déception. Tiens nous au courant si les templiers prévoyent quelque chose.
- Évidemment.
Une fois dehors, Charles alla chercher son cheval et partit au trop en direction de l'abbaye de Westminster. Il avait oublié qu'il devait rencontrer un assassin de New-York. Ce dernier devait l'informer sur la situation sur le continent.
Une fois devant le magnifique bâtiment, il retrouva l'homme dans l'ombre d'un arbre. Ce dernier était caché par sa capuche et le maître assassin ne put déceler la couleur de ses yeux.
- Bonsoir Dorian. Dit le père d'Alex. As-tu des nouvelles à m'apporter ?
- Oui et elles ne sont pas très bonnes. Répondit l'assassin.
- Comment ça ?
- Nos espions nous ont rapportés que les templiers sont à la poursuite de votre fils. Ils sont certains qu'il sait où est la crypte.
- Comment savent-ils que mon fils est au courant ?
- Si les espions ne se sont pas trompé, ils ont vu son regard. Répondit-il. Le maître assassin soupira en comprenant que son fils avait commis une erreur qui lui serait grave. Ils sont tous à la recherche d'un homme aux yeux vert et bleu.
- Très bien. Dit Charles. Sais-tu autre chose ?
- Quand je suis partit, ils préparaient leurs bateaux.
- Combien ?
- Trois en tout. Répondit Dorian. Tous bien armés.
- Il faudra réunir le plus de gens possible si nous voulons nous en sortir. Dit le maître assassin.
- Ne serait-il pas plus préférable que votre fils parte d'ici ? Proposa Dorian.
- Tu n'imagine pas à quel point il est borné. Répondit le père. Il est comme moi, il refusera de s'éloigner des combats si moi, ma femme ou ses amis restent.
- Très bien. Acquiesça Dorian.
- Reste dans les environs si jamais il y a un problème. Ordonna l'homme aux yeux bleus.
- Compris.
Comme il l'avait prévu, Alex refusa avec force de s'en aller. Son père lui avait demandé de partir le lendemain matin.
- Il en est hors de question. Protesta Alex qui venait de passer sa première nuit dans sa petite maison.
- Ne fais pas le con. Répliqua Maxime. Tu es devenu une cible.
- Max a raison. Dit Sarah en jetant un regard à son mari. Tu dois rester en sécurité.
- Pendant que vous allez vous battre ? Répliqua l'homme aux yeux vairons. Je refuse de rester derrière et de vous voir vous mettre en danger.
- C'est un ordre. Dit Charles d'une voix sèche et autoritaire. Tu vas partir d'ici et tu vas le faire maintenant.
- Non. Grogna Alex avec le même entêtement. Je refuse.
- Tu refuse ?
- Exactement. Affirma son fils en allant mettre sa veste noire aux bord usés. Je refuse d'être surveiller comme un enfant de trois ans.
- Je ne te donne pas le choix. Répliqua son père.
- Et je ne te demande pas l'autorisation. Lui dit Alex en le regardant droit dans les yeux.
Le jeune homme claqua alors la porte avec force, laissant Maxime et ses parents dans la cuisine. Quand il était énervé ou furieux, Alex devait sortir pour se calmer, peu importe le temps. C'était comme ça.
Il avait conscience de l'attention que ses proches lui portaient. Il ne leur en voulait pas mais refusait qu'on le traite comme un gamin. Alors que sa marche le conduisait le long des quais, un groupe de templier le surpris et il se cacha derrière le mur d'une maison.
- Plus que deux semaines avant que le patron n'arrive. Dit la personne qui semblait être le chef du groupe. Il faut retrouver la trace de cet assassin.
Une fois ceux-ci partis, Alex prit le temps pour réfléchir et décida de mettre un plan en place. Il alla jusqu'au port malgré la longue distance. Une fois sur les lieux, il alla se percher au sommet d'une usine.
Devant lui, il y avait une grande étendue bleue où mouillait plusieurs bâtiments. Mais aucune d'eux n'appartenait aux templiers. Sur ses côtés, il n'y avait que des usines. La plupart était en construction. L'un des bâtiments n'était qu'un amas de poutre de chêne et de métal qui se dressait juste à côté de l'eau.
Si quelqu'un cherchait à le poursuivre, il aurait du mal dans cette construction. C'était là qu'il devait les attirer. Mais s'il voulait s'en sortir, il aurait sans aucun doute besoin de l'aide d'autre assassins.
Pendant deux semaines, ils préparerent alors l'arrivée de leur ennemi. Grâce à Charles et Sarah, ils réussirent à faire venir quatre autre maîtres assassin, dont Thomas qu'Alex remercia chaleureusement pour son cadeau.
Le jour venu, le soleil ne put percer l'épais brouillard qu'entourait la ville de Londres. Les huit assassins s'étaient préparés pour attendre les templiers. La petite troupe qu'Alex avait constituée exigea de venir en tant que renfort.
Le père et le fils mirent alors un petit plan au point. Afin de surprendre les templiers, ils allaient laisser leurs hommes constituer le comité d'accueil. De cette façon, ils distrairont le plus grand nombre d'ennemis pendant que les assassins s'occuperont des cibles plus importantes.
Et à force de négociations, le père avait enfin réussi à ce que son fils accepte de rester en retrait. Même s'il voudrait se battre à leur côtés, il avait accepté de couvrir leurs arrières.
Le brouillard ne fit que de se renforcer jusqu'à ce que les navires des templiers arrivent aux quais. Directement, les hommes se lancèrent directement dans le combat, semant la discorde dans les hommes portant la croix rouge.
Sur le navire, Jonas tentait de contacter les deux autres capitaines. Son navire était resté en retrait près du bâtiment en construction. La peur de perdre une nouvelle fois lui noua les tripes en voyant que les assassins les attendaient.
- Comment peut-on trouver notre cible là-dedans ? Soupira Jonas en regardant les combats sur le port.
- Je crois qu'il faudrait mieux prendre de la hauteur. Proposa Gregory.
- Vous avez raison. Dit-il. Il fit alors signe à ses hommes de le suivre. Je préfère que vous restiez dans la cabine.
- Comme vous le voudrez. Répondit le médecin. Restez prudent.
Accompagné d'une dizaine de personnes, Jonas se dépêcha de se positionner dans le bâtiment. Jusqu'au troisième étage, il y avait un plancher correctement constitué.
- Rappelez vous. Dit Jonas à ses hommes. Je le veux vivant.
- Compris Monsieur Fern. Répondirent ces derniers.
Du côté des assassins, Alex restait près de son père afin de pouvoir surveiller ses arrières. Inversement, Charles s'assurait que son fils restait en sécurité. Les deux hommes se battaient près du bâtiment en construction.
Soudainement, le fils constata la présence du templier sur le bâtiment. Il ne perdit donc pas de temps à prévenir son père.
- Papa. Dit-il. Jonas Fern est sur le bâtiment en construction.
- J'ai vu. Je vais envoyer des hommes. Dit Charles.
- Ils sont tous occupé. Fit remarquer Alex en assomant un templier.
- Alors vas-y. Lui dit son père en le surprenant.
- Je croyais que tu voulais me surveiller. Lui dit l'homme aux yeux vairons.
- Je te fais confiance. Lui sourit son père.
Le jeune homme partit alors sur les toits et courut jusqu'à sa cible. En grimpant sur les multiples poutres de chêne et d'acier, Alex profita de son arrivée pour lancer une bombe fumigène qui sema la bagaille dans le groupe.
En atterrissant sur le plancher de bois, Alex profita de son élan pour flanquer trois hommes dans l'eau sombre de la Tamise. En se balançant à une épaisse corde, il en fit tomber deux de plus avant de devoir continuer au corps-a-corps. Lorsqu'il n'en resta que deux, Alex fut brutalement plaqué au sol par l'un des templiers et ne put se délivrer.
- Je l'ai patron. Cria l'homme en le mettant debout.
- Très bien. Dit Jonas. Ne le lâche surtout pas.
Mais Alex n'avait pas dit son dernier mot. Étant donné qu'il ne pouvait pas bouger ses bras, il mordit à pleine dents le bras du templier qui hurla sous la soudaine douleur. Dans le but de s'éloigner de Jonas, il appuya sa jambe sur un poteau et poussa de toutes ses forces. Le templier le lâcha subitement alors qu'ils tombaient droit dans l'eau.
Si son agresseur continua sa chute dans la Tamise, Alex s'était rattrapé à une poutre qui se trouvait à une vingtaine de mètres au-dessus du Liberty. Alors qu'il se remettait debout sur le bois, Jonas avait dévalé les escaliers afin de l'empêcher de fuir. Il s'arrêta net en voyant que l'homme s'apprêtait à sauter.
- Ne tirez pas. Cria t-il à ses hommes.
- Visiblement, vous n'êtes pas non plus capable d'appuyer sur la détente. Ricana l'assassin.
- Ce n'est pas mon genre. Répliqua Jonas en faisant un pas.
- Non en effet.
- Mes hommes sur le bâteau n'attendent que mes ordres pour tirer. Dit Jonas en pointant du doigt le Liberty. Vous êtes cerné.
- Je ne crois pas non. Riposta Alex.
L'assassin sauta alors pour s'agripper à une corde et s'empressa de monter à l'étage suivant. Jonas remonta alors les escaliers et se retrouva seul face à l'assassin, hors d'haleine. Étonnement, l'assassin sembla attendre qu'il reprenne son souffle pour se lancer dans le combat.
Les deux hommes étaient de bons combattants et les coups étaient rapides et violent. A un moment, Jonas fut violemment projeté au sol par un crochet du droit et le sang coula de sa lèvre fendue.
Haletant également, Alex se redressait à deux pas de lui. S'il avait donné plus de coups, il en avait également pris plusieurs. En particulier un poing de Jonas dans l'œil gauche. Par mesure de prudence, il le garda fermé. En se relevant, il se rendit compte qu'il était juste au dessus du navire à plusieurs dizaines de mètres.
Alors que les deux hommes reprenaient leurs souffles afin de continuer le duel, une violente explosion les stoppa net et leur fit perdre l'équilibre.
- Tout va sauter. Cria Jonas.
- Il faut partir. Dit Alex en retour. Visiblement, ils n'avaient pas envie de continuer à se battre. Dépêches toi.
- Pourquoi tu m'aides tout d'un coup ? Lui demanda Jonas alors qu'il l'aidait à se relever. Nous sommes ennemi.
- Pas pour moi. Répliqua soudainement Alex en figeant le templier.
- Alors pourquoi tu te battais ?
- Je n'ai pas vraiment envie d'être pourchassé. Répondit Alex en ôtant sa capuche et regardant son adversaire droit dans les yeux. Je me défendais.
- Je ne sais même pas ton nom. Dit ensuite le templier en surprenant à son tour l'assassin.
- Alex. Lui répondit-il. On reparlera de tout ça une fois dehors.
- Ça me va.
Aucun des deux hommes ne comprit vraiment la situation. Il y a cinq minutes, ils se battaient et maintenant, ils cherchaient à s'entraider pour sortir vivant du brasier qui commençait à consumer le bâtiment, le faisant pencher de plus en plus.
Au dernier étage, ils n'étaient qu'à dix mètres au dessus du navire quand une seconde explosion détruisit l'escalier. Alex les mena alors du côté de la Tamise et cherchait un moyen de descendre. Il trouva finalement une épaisse corde solidement attachée.
Seulement, pour y arriver, il fallait marcher sur des poutres de métal au dessus du vide. Si ce n'était pas un problème pour Alex, ça l'était pour Jonas qui avait un très mauvais équilibre.
Avec l'aide de l'assassin, il se concentra pour oublier ses peurs et les dangers autour de lui. Mais sa panique le rattrapa et il glissa en entraînant l'assassin avec lui. Ce dernier s'était rapidement accroché à la poutre et luttait pour ne pas glisser. Accroché à sa jambe droite, Jonas pendait pitoyablement.
A plus de cents mètres d'eux, Charles fut témoin de la scène et partit en courant dans le but d'aider son fils. Sa femme le suivit, ne comprenant cette peur soudaine.
Sur le bâteau, un templier avait voulu abattre l'assassin car il croyait que ce dernier cherchait à faire tomber son patron. Il avait alors tiré avant de se rendre compte de son erreur. La balle avait touché Alex dans la jambe, le faisant crier de douleur. Malheureusement, il s'agissait de la jambe à laquelle Jonas était accroché.
- Attrape la corde. Gémit Alex en se balançant.
Comprenant ses intentions, Jonas se lança pour attraper la corde au moment où une troisième et dernière détonation retentit. Si Jonas avait réussi à s'en sortir vivant en sautant dans un tas de caisses en bois, Alex avait eut moins de chance.
Il avait perdu sa prise sur la poutre et ne put contrôler sa trajectoire, tombant droit sur le navire. Alex ne put éviter le choc avec une énorme poutre de chêne. Sa tête fut violemment frappée et il perdit connaissance. Il atterrit avec force sur le plancher du navire et le corps de l'assassin resta inerte.
Jonas avait eut le temps de voir le corps atterrir sur son bateau. Il courut à en perdre haleine et ordonna à ses hommes de lever les amarres. Dès que les ordres furent donnés, il prit rapidement la direction de la poupe, là où Alex était tombé.
Il trouva finalement le corps de l'assassin et crut qu'il était mort. Ce dernier était inerte, couché sur son flanc droit. Jonas fit prudemment le tour pour faire face au blessé.
Il haleta d'horreur en voyant la blessure à la tête, tout le côté gauche était couvert de sang par une plaie qui saignait abondamment. Son ventre était également ensanglanté, une écharde de bois l'avait profondément entaillé. Sa jambe droite avait été touchée au niveau de la cuisse et son bras droit semblait briser au niveau du poignet.
Craignant de devoir revenir avec un cadavre, Jonas s'agenouilla prudemment et posa deux doigts sur le cou de l'assassin. Il ne put retenir un profond soupir de soulagement en sentant battre un pouls faible mais régulier.
Il cria alors de faire venir Gregory McNill. Cela ne prit que vingt secondes avant que l'homme ne débarque et ne constate lui-même l'état du blessé. Jonas lui donna alors la permission d'utiliser sa cabine, qui était bien mieux aménagée. Le jeune templier resta à l'écart tandis que les marins soulevaient prudemment le corps d'Alex et suivait le médecin.
Jonas se permit de se calmer et tenta d'évacuer son stress. Mais c'était compliqué. Il avait sa cible mais l'assassin était entre la vie et la mort. Le jeune templier était loin d'être stupide. Il savait que les blessures à la tête étaient le plus souvent les plus graves.
Son regard bleu pâle se dirigea vers le brasier qui terminait de réduire le bâtiment en cendre. Jonas commença à douter que les assassins étaient sans conteste des mauvaises personnes. Alex avait dit qu'il ne le considérait pas comme un ennemi et il l'avait même aidé à sortir du brasier. Il partit alors dans sa cabine pour avoir des nouvelles du blessé.
Dans le groupe qui se battait sur la rive de la Tamise, les hommes portant la croix rouge étaient en débâcle. Ne trouvant son ami nul part, Maxime commença à s'inquiéter quand il vit Charles et Sarah arrivé en courant. Ces derniers paraissaient paniqués.
- Ou est Alex ? Demanda t-il.
- Il n'est pas avec toi ? S'exclama Sarah. On croyais qu'il t'avais rejoint.
- Non, je croyais qu'il était avec vous. Répondit Maxime en regardant le maître assassin.
Ce dernier fixait le brasier avant de partir en hurlant le nom de son fils. Même s'il n'eut pas de réponse, Maxime comprit avec horreur que son ami était là-bas. Devant le bâtiment, Alex n'était visible nul part. La construction finissait de s'effondrer dans le fleuve. Devant eux, le Liberty venait de larguer les amarres mais Charles ne le regarda pas.
- C'est ma faute. Dit-il d'une voix étranglée.
- Ce n'est pas ta faute. Répliqua la mère en lui prenant les poignets. Il est sûrement toujours en vie.
- Il était ici. Dit-il en pointant l'amas de poutres calcinées. Je lui avais dit de venir.
- Ou l'as tu vu la dernière fois ? Demanda t-elle en sentant l'angoisse lui nouer la gorge.
- Il se tenait à une poutre au-dessus du brasier. Répondit-il en laissant les larmes déferler sur ses joues. Il est tombé.
Comprenant qu'elle venait sans doute de perdre son fils unique, Sarah laissa aussi sa tristesse se montrer et tenta de retenir ses pleurs. Persuadé que c'était sa faute, Charles ne voulait pas s'approcher mais c'est sa femme qui le serra avec forces dans ses bras.
- Il faut qu'on retrouve son corps. Dit la femme.
- Il le faut. Affirma le père.
Pendant plusieurs jours, les assassins ne cessèrent leurs recherches. Maxime fut forcé de les arrêter quand ils manquaient de tomber de fatigue. Lui aussi voulait trouver son ami mais il ne pouvait pas laisser les parents de ce dernier se tuer à la tâche.
Après deux semaines intense, les deux assassins furent forcé d'admettre que leur fils avait disparu. Ils ne pouvaient pas non plus procéder à un enterrement digne de ce nom. Ils firent alors une simple cérémonie dans le cimetière.
Si Charles et Sarah tentaient de faire leur deuil, ce n'était pas le cas de Maxime. Le jeune adulte respectait la tristesse de ses amis et faisait attention à ne pas parler d'Alex. Mais il faisait de son mieux pour retrouver la trace du seul assassin aux yeux vairons.
-Sir-Galahad
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