Jonas Fern

1761

- Jonas. Dit Élisabeth. Tu peux aller jouer dehors si tu le souhaites.

- Je préfère finir mon livre maman. Répondit l'enfant sans lever les yeux de son livre.

Assis dans un grand divan, un petit garçon de sept ans aux cheveux blonds comme les blés lisait attentivement un livre d'histoire. Très calme, il ne voulait pas interrompre sa lecture.

Sa mère, Élisabeth, était devant un bureau à trier des papiers importants. C'était quelque chose qu'elle faisait avec beaucoup de soin.

Dehors, le soleil brillait et l'air frais entrait par les fenêtres. Leur maison était située non loin de New York. Une très grande maison avec un jardin tout aussi impressionnant qui se situait au sud de la ville. Il y avait un nombre important de pièces.

Évidemment, la préférée de Jonas était la bibliothèque. Il pouvait rapidement y entrer par une porte de sa chambre. Le petit garçon adorait y passer ses journées et même les nuits.

La mère et le fils furent soudain alertés par l'ouverture de la porte. L'un des domestiques vint les prévenir que Victor Fern était de retour.

- Occupez de mon cheval et de mes affaires. Ordonna t-il à deux serviteur noirs.

-Bonjour papa. Sourit Jonas en venant le saluer, ses yeux bleus pâle brillaient de bonne humeur.

- Bonjour Jonas. Sourit ce dernier en le prenant dans ses bras. As-tu bien travaillé aujourd'hui ?

- Il n'a pas quitté son livre de la journée. Répondit Élisabeth en venant embrasser son mari. Ce dernier déposa son fils à terre et alla enlever ses bottes.

Victor Fern était un homme de taille modeste. Il ne dépassait pas un mètre quatre-vingt. Ses cheveux noirs étaient toujours lisse et bien coiffés. Ses yeux gris étaient très expressif.

Sa femme possédait des longs cheveux blonds qui lui arrivaient jusqu'à la taille. C'est d'ailleurs de là que venait la blondeur de la chevelure de son fils. Ses pupilles brillaient d'un bleu pâle.

- Ta mère et moi devons discuter. Dit Victor à son fils. Vas jouer dans le jardin.

- Je préfère aller dans ma chambre.

Le jeune garçon partit alors dans sa chambre. Il grimpa le grand escalier en courant. Il avait un grand lit et un beau bureau que son père avait construit lui-même. Jonas attrapa un autre livre et allait commencer à lire quand la voix brutale de son paternel le fit sursauter. Il parlait si fort qu'il l'entendait clairement.

- Il faut les éliminer une bonne fois pour toute. Dit Élisabeth d'une voix plus calme.

- Je suis totalement d'accord avec toi. Répondit Victor.

Afin de mieux entendre ce qu'ils se disaient, Jonas s'approcha de l'escalier.

- Les assassins n'ont plus beaucoup de temps. Une fois qu'on nous ce fragment entre nos mains, nous aurons vraiment gagné.

- Puisse le père de la sagesse nous guider. Termina Victor.

Jonas descendit prudemment l'escalier, curieux de la discussion qu'il venait d'entendre. Il s'approcha de ses parents qui étaient assis dans le canapé.

- Je vous entendu parler des assassins. Commença Jonas. Il voulut continuer mais son père le coupa.

- Il est très impoli d'écouter aux portes. Dit Victor d'une voix forte. Ce n'est pas un comportement acceptable.

- Je m'excuse papa. Répondit l'enfant en baissant la tête. Il allait faire demi-tour quand la voix plus douce de sa mère le stoppa.

- Tu n'est pas encore assez grand pour ça. Dit-elle. Mais si tu veux une réponse, les assassin sont des personnes horrible, ce sont des meurtriers qui nous ne veulent que du mal.

- Ils sont si méchants ? Demanda Jonas en tentant de cacher les tremblements de sa voix.

- Oui. Répondit son père sans la moindre hésitation. Il sortit alors un collier avec une petite croix rouge. Il le passa au cou de son fils. Ils le sont. Il regarda alors son fils dans les yeux. Mais n'oublie jamais que tu es un templier et tu te dois d'être capable de me seconder.

- Je ferais tout pour te rendre fier de moi.

- Si tu veux que je sois fier, tu vas aller monter aujourd'hui. Lui dit son père.

- D'accord. Soupira le garçon. Il se dirigea vers le jardin afin de rejoindre les écuries.

Jonas ne le niait pas, il n'aimait pas vraiment monter à cheval mais il était conscient qu'il était utile d'apprendre à monter. Il y a trois mois, quand il avait fêter son septième anniversaire au début du printemps, son père lui avait offert un jeune étalon de couleur chocolat. Jonas avait nommé la bête Flash pour sa rapidité et son impatience.

Par son statut, Jonas n'avait pas vraiment d'amis avec qui il passait son temps. Les seuls qu'il côtoyait le plus était les quatre serviteurs à la peau noire. Il y avait Ota et Été, deux jeunes garçons qui s'occupaient des chevaux et de l'entretien du jardin. Il y avait aussi les deux servantes, Maria et Élise, qui étaient chargés des travaux ménagers. Le fils de Victor avait de bonne relations avec eux.

Au fil des années, Jonas grandit en force et en intelligence. Il avait finit par atteindre un mètre quatre-vingt à sa majorité. Ses cheveux blonds étaient plus épais et semblaient se moquer des efforts pour les coiffer. Mais il parvenait tout de même à les peigner correctement.

En ce qui concernait son futur, il s'imposait de plus en plus comme un meneur d'homme et un dirigeant soucieux de son travail.

Victor Fern n'était pas ignorant et était devenu très fier de son fils. Il lui avait même délégué une troupe de quinze hommes dont il se servait pour accomplir ses tâches. Jonas avait finit par connaître chacun de ses hommes et avait une confiance aveugle en eux.

À dix-sept ans, il vivait toujours sur les terres de ses parents, dans une résidence qu'il avait fait construire près du fleuve. La force de celui-ci lui donnait une protection contre les anglais que lui et sa famille considéraient comme des voleurs et des meurtriers.

Son père ne lui donnait pas souvent des missions ou des travaux à effectuer en son nom. Mais il se plongeait de lui-même dans tout ce qui concernait, de près ou de loin, les fragments d'éden. Il avait également mis sur pied une milice qu'il cherchait d'affaires peu légales.

En 1774, les anglais rencontraient de plus en plus de difficultés à gérer les colonies. Pour cause, une envie de liberté et d'indépendance régnait dans le cœur de chaque citoyen.

Le jour de son dix-huitième anniversaire, une cérémonie fut organisée en son honneur. Tout les hommes et femmes les plus importants étaient tous présent. Et il y avait une bonne raison à la présence de tout ces gens. Ce soir même, Jonas Fern allait recevoir son titre de templier et ne sera plus considérer comme un enfant.

Dans la maison de ses parents, Jonas était dans son ancienne chambre à se préparer. Il avait revêtu un pantalon noir et des chaussures bien propres. Sa chemise était d'un blanc impeccable et son veston était d'un rouge écarlate très beau. De plus, les coutures et les boutons étaient en or pur. Devant lui, sa mère vérifiait les derniers détails.

- Tu es vraiment magnifique. Dit-elle en se reculant pour l'admirer.

- Merci maman. Dit ce dernier en réajustant son col. J'ai attendu ce jour depuis longtemps.

- J'en rêve aussi. Répondit Élisabeth. J'aurais voulu que ton frère te vois comme cela.

Le seconde d'après, elle lui tourna le dos afin de cacher ses larmes. Jonas lui donna un mouchoir. Ce dernier posa sa main gauche sur l'épaule fine de sa mère et la força à se retourner. D'un geste doux, Jonas replaça une mèche de cheveux derrière l'oreille d'Élisabeth.

- Ce n'est pas ta faute. Souffla t-il avec tendresse.

- C'était mon devoir de mère de protéger mon enfant et j'ai échoué. Dit-elle d'une voix basse. Si j'avais fais attention, il ne serait pas tomber malade.

- Maman. Répéta Jonas avec un peu plus de fermeté. Alexandre n'avait qu'un ans et l'hiver était très dur.

- Peu importe. Reprit Élisabeth. Je suis la seule à devoir être blâmer pour sa mort.

D'un mouvement de tête, Jonas acquiesça. Les souvenirs si douloureux remonterent à sa mémoire.

À neuf ans, Jonas eut le plaisir d'apprendre qu'il allait devenir grand frère. Il était très heureux et impatient, de même que ses parents. Pendant la grossesse, Victor se montra extrêmement protecteur envers sa femme et légèrement aggresif envers ses serviteurs.

Au début de l'hiver, Élisabeth donna naissance à un deuxième fils qu'ils appelerent Alexandre. Mais la naissance avait été très difficile et les médecins n'avaient pas beaucoup d'espoir pour la mère et l'enfant. Heureusement, Élisabeth et Alexandre reprirent vite des forces.

Jonas se montra très gentil et protecteur envers son petit frère. Même s'il n'avait que quelques mois, le petit garçon était heureux d'avoir un frère pour l'aimer autant.

Malheureusement, alors qu'Alexandre n'avait qu'un ans, le malheur frappa de plein fouet la famille. Victor et Jonas étaient partis en ville pour une rencontré très importante. Leur travail devait prendre à peine quatre jours.

À leur retour, ils furent effrayés de voir que deux des serviteurs noirs étaient tombé malade. De même que le plus jeune des fils. Victor arriva en courant dans le salon pour trouver sa femme.

Cette dernière était assise dans le fauteuil et tenait Alexandre dans ses bras. Elle était pâle et fatiguée. Dans ses bras, le petit garçon était aussi blanc que la neige et très maigre.

Trois jours après, Alexandre était mort de sa maladie. La famille entière était attristé et tous en souffrait. Victor, aidé de son fils, faisait de son mieux pour consoler son épouse mais la perte était trop grande. Seul le temps pouvait espérer guérir les blessures.

Revenant au présent, Jonas vérifia une dernière fois son allure dans le miroir et demanda à sa mère si elle était prête à descendre.

- Je le suis. Affirma t-elle d'une voix forte.

- Je n'aime de te voir triste. Dit Jonas.

- Mets ceci. Dit-elle en ignorant ses paroles.

Jonas accrocha au revers de sa veste la croix rouge des templiers. La soirée fut absolument délicieuse. Elle se termina très tard et il fut laborieux de faire sortir ceux qui avaient trop bu.

Les années passèrent et Jonas fêta son dix-neuvième anniversaire. Alors qu'il était à son bureau à trier des documents que ses hommes lui avaient apporté, la porte s'ouvrit mais il ne leva pas les yeux.

- Bonjour maman.

- J'imagine qu'on t'avais prévenu de mon arrivée. Dit-elle en s'asseyant face au bureau.

- Pas du tout. Répondit en la regardant droit dans les yeux. Tu es, avec mon père, un des seules personnes qui entrent sans être annoncée.

-Belle déduction. Commenta Élisabeth.

- Que me vaut cette visite ? Demanda l'homme blond dans un sourire.

- Je voulais simplement savoir comment tu allais et si tu avais trouvé quelqu'un.

- Nous n'allons pas encore reparler de ça. Soupira Jonas en se laissant tomber dans son fauteuil. Je ne suis amoureux de personne.

- Tu as dix-neuf ans. Répliqua Élisabeth. Il serait temps d'y penser.

Jonas fut interrompu par quelqu'un qui toqua à la porte. Il lui cria alors d'entrer et un petit garçon ouvrit la porte.

- Je suis désolé de vous ennuyer monsieur mais vous m'avez demandé de vous prévenir quand monsieur Vegas était arrivé.

- C'est très bien. Dit-il. Dit lui d'attendre.

Une fois la porte refermée, il s'excusa de cette interruption.

- Tu fais ton travail. Lui dit sa mère. Tu n'as aucun besoin de t'excuser. Elle marqua une pause en réajustant sa coiffure. Pour être honnête, nous aimerions que tu vienne dîner ce soir à la maison.

- J'y viendrais avec grand plaisir. Répondit ce dernier.

- Alors, nous nous reverrons au repas.

Une fois la femme partie, Jonas demanda à ce que Victor Vegas entre. La haine et le dégoût qu'ils ressentaient l'un envers l'autre n'étaient un secret pour personne.

Jonas considérait l'homme de quarante ans comme un poids qui ne faisait que le ralentir. Il était gras, alcoolique et violent. Ses manières d'être et d'agir ne faisaient pas de lui quelqu'un de populaire. C'est pour cela que Jonas l'envoyait le plus souvent possible loin de lui.

Pour Victor Vegas, Jonas n'était qu'un gamin ignare qui n'était pas capable de s'habiller tout seul. Il était dans les bonnes grâces du maître de l'ordre et comptait bien y rester. Secrètement, il voulait que le gamin disparaisse une bonne fois pour toute pour prendre sa place.

L'homme était dans la quarantaine et n'avait plus aucun cheveux. Ses yeux étaient gris et n'exprimaient que très rarement un sentiment positif.

- Vegas. Commença Jonas. Êtes vous déjà aller en Angleterre ?

- Non. Répondit ce dernier. Je n'en n'ai jamais eu l'occasion.

- Et bien, il serait fort probable que je vous y envoie.

- Dans quel but ? Le coupa Vegas.

- Dans le but de nettoyer le terrain. Répondit Jonas en se levant qui détestait être interrompu. Les assassins sont en possession d'un objet indispensable pour nous permettre d'accéder à la position de la crypte. Il s'arrêta un instant pour reprendre son souffle. S'y je vous y envoie, vous devrez vous en emparer.

- Quand saurais je si j'y vais ?

- Je vous rappellerai dans les prochains jours. Répondit Jonas. Maintenant, partez de mon bureau.

Une fois Vegas sortit de la pièce, Jonas s'autorisa un petit moment de calme. Il quitta ses papiers pour se diriger vers la grande fenêtre.

En tant que mère, Élisabeth était préoccupée face à l'avenir de son fils au niveau de sa situation amoureuse. Elle voulait qu'il trouve l'amour et puisse vivre heureux.

Alors que la femme était retournée chez elle et s'occupait de réarranger sa coiffure, elle entendit son mari entrer et ce dernier passa doucement ses bras musclés autour de la taille fine de son épouse.

- À quoi penses-tu ? Chuchota t-il.

- En fait, je me demande pourquoi Jonas ne cherche pas quelqu'un avec qui vivre.

- Il est à peine majeur. Riposta ce dernier. Il finira bien par trouver la femme de ses rêves.

- Et s'il n'aimait pas les femmes ?

- Comment ça ? Demanda Victor en se déplaçant pour être face à elle.

- Peut-être qu'il préfère les hommes.

- Ne dit pas de sottise. Protesta son époux. On ne peut pas aimer une personne du même sexe. C'est contre nature.

- Tu as raison. Dit-elle. C'est stupide de penser à ça.

La nuit tomba bien plus vite qu'il ne l'aurait penser. Jonas se rendit donc chez ses parents à cheval. C'était une bonne occasion de sortir Flash qui était plutôt excité aujourd'hui.

La soirée fut très agréable. À la fin de la soirée, la mère préféra se coucher tôt car elle avait mal à la tête. Victor demanda donc à son fils de le rejoindre dans son bureau.

- Essayons de faire simple.

- Je suis d'accord. Affirma Jonas. J'ai hâte d'aller me coucher.

- Il faut que tu envoies l'un de tes hommes, ou plusieurs si tu préfère, en Angleterre. Dit le maître de l'ordre. Nous devons récupérer cette clé.

- J'en ai déjà sélectionné plusieurs qui seront disponibles. Reprit Jonas. Je suis capable de les envoyer dans deux mois.

- Parfait. Répondit son père.

- Cela te va t-il si nous pouvons continuer cette discussion demain ?

- Bonne idée. Répondit son père. Bonne nuit.

- Bonne nuit à toi aussi.

Les mois suivants, les projets des templiers allaient très bien. Jour après jour, les assassins perdaient du terrain. Jonas fut très satisfait de ces hommes quand il apprit que ceux-ci avaient pris possession de la clé.

Son père décida de l'envoyer alors en Angleterre aller chercher cette clé et de prendre les documents avec lui pour ne pas perdre de temps. Élisabeth fut un peu réticente à l'idée que son fils parte pendant plusieurs mois.

Par son importance et son statut, Victor n'eut aucun mal à affréter un navire pour son fils. Il fournit même un équipage complet avec le bâtiment. Ce dernier répondit au nom du Liberty.

En montant sur son navire, Jonas se dirigea directement vers un homme de petite taille. Il avait de fin cheveux gris et une calvitie plutôt évidente à remarquer.

- Veuillez m'excuser de cette question. Commença Jonas. Mais êtes-vous sûr d'être sur le bon navire ?

- J'en suis sûr monsieur Fern. Répondit ce dernier d'un regard aimable. Des yeux bleus qui brillaient de bonne humeur. Je suis ici sur la demande de votre père.

- Et qu'elle est votre fonction ?

- Je suis médecin sur des navires comme celui-ci. Répondit le petit homme. J'ai travaillé depuis que je suis tout petit. Vous pouvez me faire confiance.

- Très bien. Acquiesça Jonas avant de raviser. Et comment vous appelez vous ?

- Gregory McNil. Répondit ce dernier. Je suis irlandais.

- Ha. Dit l'homme blond. Cela explique votre accent.

Jonas quitta alors la compagnie de Gregory et alla voir sa cabine. Cette dernière était très simple et bien équipée. Il y avait une étagère équipée de porte qui fermait à clé afin d'éviter que tout tombe au premier roulis du bateau. C'était pareil pour le bureau et le lit qui était solidement fixer.

En soupirant de soulagement, Jonas se laissa tomber sur le lit. Le matelas n'était pas dur et il était assez large pour que deux personnes puissent se coucher en se serrant correctement.

Et maintenant, il suffisait de prier pour que des pirates ou d'autres hommes à la sinistre réputation n'attaquent le Liberty. Et d'espérer qu'un fois à Londres, tout se déroule comme prévu.

-Sir-Galahad

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