Alex Grayson
1760
- Alex. Reviens ici immédiatement. Cria la voix d'un homme dans un grand jardin. Un petit garçon venait de se cacher dans des buissons.
- Charles. Souffla soudainement une femme dans son dos. Tu sais qu'il est inutile de crier comme ça. Il finira par revenir.
- Ma belle Sarah. Soupira t-il en se retournant face à elle. Tu es bien l'une des rare personnes à ne pas porter assez d'intérêt aux études de ton fils.
- Surveille tes paroles. Le menaça t-elle en le contournant pour se mettre sous le doux soleil. Je lui porte autant d'attention que toi. Je suis sa mère et je suis capable de voir ce dont il a vraiment besoin.
- Et donc, le père que je suis néglige son enfant ? Demanda Charles en la suivant.
Ils s'arrêterent à l'ombre d'un grand arbre. Sara replaça ses cheveux brun avec sa main. Ils étaient très doux et lui arrivaient au milieu de la nuque. Ses yeux émeraudes étaient bien l'une des seules choses que Charles ne pouvait pas cesser d'admirer. Il passa un bras autour de la taille fine de sa femme. L'aisance de mouvement et son agilité faisait d'elle un assassin très doué pour l'infiltration et les missions furtives.
De son côté, Charles n'avait pas à rougir de son physique. Il possédait une forte stature et des muscles imposants. Ses cheveux étaient également brun mais plus clair que ceux de sa femme. Par contre, ses yeux étaient d'un bleu électrique menaçant en toute circonstances.
- Je n'ai pas dit ça. Reprit Sarah. Je dis simplement que tu cherches trop à faire de lui le parfait assassin sans chercher à savoir ce qu'il désire.
- Viendra un jour où il prendra ma place. Soupira t-il en s'asseyant sur un muret de brique. Sarah prit place à côté de lui.
- Ne sois pas trop pressé. Lui susurra t-elle à l'oreille. Il n'a que six ans. Il a toute la vie devant lui.
- Tu as raison. Avoua le père. Je veux seulement le meilleur pour lui.
- Je le sais.
Dans le fin fond du jardin, le petit garçon de six ans s'était réfugié dans une petite cabane en bois où il adorait passer ses journées. Alex n'aimait pas quand son père le forçait à lire, enfermé dans une bibliothèque pendant des heures. Il savait qu'il était fait pour l'extérieur. Alex avait alors décidé de faire tomber d'un geste faussement maladroit la bouteille d'encre noire sur le parquet. Son père l'avait alors sommé d'aller chercher de quoi essuyer. Alex en avait profité pour s'enfuir dans le jardin.
Alex était un garçon très intelligent. Il était vif d'esprit et aimait beaucoup les jeux de logiques. Par contre, il ne portait pas le même amour pour les livres que son père. Le jeune garçon était aussi également très honnête. Ses parents lui avaient toujours dit de ne pas mentir et de réfléchir avant de parler.
Le petit garçon était aussi très surprenant pour son physique. À six ans, il se révélait déjà bien agile et souple. Il aimait bien courir et allait plutôt vite selon ses amis. Mais sa principale particularité n'était pas ses cheveux châtains clairs mais ses yeux. En effet, Alex était le seul assassin britannique à posséder des yeux vairons.
Son œil droit était du même vert émeraude que sa mère. On pouvait sentir sa douceur et sa vivacité d'esprit. L'œil gauche était d'un bleu électrique aussi menaçant que le regard de son père. Il était le parfait mélange des deux au niveau du physique.
La petite cabane du fond du jardin avait été construite de ses mains avec son meilleur ami. Il s'appelait Maxime mais tout le monde le prénommait Max. Il était d'un naturel très simple. Des cheveux blond cendré avec un regard vert pâle caractérisait son physique.
Il quitta finalement ses pensées et rejoignit ses parents. Ces derniers étaient toujours assis sur le muret et avait terminé leurs conversations. Il inspira profondément avant de les rejoindre. Une fois devant eux, il prit la parole avant que Charles n'ouvre le bouche.
- Désolé pour la bouteille d'encre mais j'aime pas rester dans la maison.
- Je suis content que tu t'excuses. Dit le père en le prenant dans ses bras. Il garda le silence un moment. D'un coup, Charles l'asseya sur ses genoux afin de le regarder dans les yeux. J'aurais besoin de quelqu'un pour une mission de confiance. Lui chuchota t-il.
- Pourquoi faire ? Demanda Alex en souriant.
- Ta mère doit aller au marché mais je ne peux pas l'accompagner. Il le regarda droit dans les yeux. Tu ferais ça pour moi ?
- Tu peux compter sur moi. S'exclama le garçon en souriant de plus belle.
Sarah partit alors au marché accompagné de son fils. Elle lui avait répèter un nombre incalculable de fois de ne pas la quitter. Heureusement, cette fois-ci, elle n'eut pas à lui faire de remarques à ce sujet. Étant donné qu'il avait été sage tout le long du trajet, elle lui acheta une pomme bien rouge.
- J'ai quelque chose pour toi. Lui dit elle en s'arrêtant non loin de la maison.
- Vraiment ? S'exclama Alex.
- Oui. Malgré le petit accident de ce matin, j'ai trouvé que tu t'étais très bien conduit. Dit-elle en sortant la pomme du sachet. Mais elle l'arrêta avant qu'il ne la prenne. Mais je veux que tu sois toujours comme ça et que tu cesse de désobéir.
- Je te le promet. Dit-il avec un regard doux.
- Je ne te demande pas d'être aussi parfait que le souhaite ton père.
Sarah lui donna alors la pomme qu'il s'empressa de croquer avant de remercier sa mère avec un grand sourire.
Son fils était accro aux pommes. C'était son point faible. Le plus étonnant, c'était qu'il semblait capable de flairer l'odeur de fruit à une distance d'au moins vingt mètres. C'était pour cette raison que Charles avait planté un pommier dans le jardin mais celui-ci était encore trop petit pour porter des fruits. Alors Alex patientait en attendant le jour où il pourrait en goûter.
De son côté, Charles recevait son ami d'enfance. Thomas Wells était un assassin lui aussi. Les deux hommes s'étaient rapprochés dans leurs jeunesses jusqu'à développer une forte amitié.
Depuis quelques jours, le maître assassin commençait à penser de plus en plus au futur de son fils. Actuellement, Charles était le maître assassin de la branche britannique de la confrérie, un rôle très important. Mais il n'avait que trente ans et sa femme venait de fêter son vingt-septieme anniversaire.
Ils s'étaient rencontrés très jeune et étaient presque immédiatement tomber amoureux. Sarah était tombé enceinte très tôt. Ses parents, très catholique, ne pouvaient tolérer une chose pareille et l'ont alors chasser de la maison.
N'importe qui aurait dit que Charles avait la vie devant lui pour penser au futur mais un accident était toujours possible. Et il voulait être sûr qu'Alex bénéficie du meilleur entraînement. De plus, les templiers se renforçaient dangereusement.
À peine une dizaine de minutes après le départ de Sarah, Thomas se présenta à la maison où il fut chaleureusement accueillit. Ils habitaient non loin de Londres à quelques minutes à pied de la Tamise. L'habitation était modeste. Construite sur deux étages, elle comportait une cuisine, une salle de bain, une belle bibliothèque avec un bureau ainsi que deux chambres à l'étage.
Thomas Wells rejoignit alors Charles dans le bureau. Plus vieux de huit ans, Thomas paraissait bien plus vieux. Ses cheveux noirs commençaient déjà à se parsemer de mèches argentées. Ses yeux vert n'avaient, eux, pas changé.
- Ça fait bien longtemps. Soupira Thomas en prenant place dans un fauteuil.
- En effet. Ça fait du bien de te voir. Renchérit Charles à son tour.
- Que me vaut la raison de cette invitation ? Une autre piste sur le fragment d'éden ?
- Hélas non. Répondit le père de famille. Si je t'ai demandé de venir, c'est à propos de mon fils.
- S'est-il passé quelque chose ? S'inquièta son ami d'enfance.
- Rien du tout. Il devient plus difficile à gérer chaque jour et il n'a que six ans. Soupira Charles. Je ne sais plus quoi faire.
- Ne me dit pas que tu est déjà désespéré. Rigola l'assassin. Ce n'est qu'un enfant.
- Un futur assassin. Corrigea le père. Il est rapide et intelligent. Peu importe ce que je met en place pour le tenir écarté du danger, il s'y plonge la tête la première.
- Il tient ça de vous deux. Lança Thomas. Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ?
- J'aimerais que tu devienne son mentor pour le former en tant qu'assassin.
- Il est encore jeune.
- Pour l'instant, je veux seulement que ce soit une personne de confiance.
- Je sais pas quoi te dire. Soupira Thomas. Mais je suis très honoré de ta demande.
- Je ne te demande pas une réponse maintenant mais réfléchis y.
- Je vais réfléchir. Je reviendrais te donner ma réponse. Promit l'assassin avant de partir.
L'année suivante, Alex montra clairement à ses parents qu'il était têtu. Ils étaient en cœur de l'hiver et la rue était recouverte d'une belle plaque de glace. Sarah et Charles avaient refusé qu'il y aille, arguant que c'était trop dangereux.
Le jeune garçon s'était alors enfermé dans sa chambre. Mais il ne comptait rester là à lire. Maxime venait de lui faire signe de la main et ce dernier était dehors. Alex avait alors pris son manteau avant de sauter par la fenêtre.
Les deux garçons avaient réussi à faire des glissades pendant plus d'une demi heure avant que le maître assassin n'arrive en courant pour attraper son fils. Très vite, Charles attrapa Alex et le porta sur son épaule.
À partir de ce moment, il était clair pour les parents qu'ils devraient surveiller Alex de plus près. Le garçon aux yeux vairons adoraient trouver des façons de passer outre les interdictions.
Lorsqu'il eut huit ans, Sarah et Charles furent d'accord pour que Thomas devienne le mentor de leur enfant. Même si l'entende entre les deux fut délicate, le mentor et son apprenti tisserent des liens forts. Et un mois après le début de la formation, Thomas était venu à la maison pour confirmer qu'Alex était, effectivement, un garçon obstiné.
Mais si Alex prenait du plaisir et donnait une énorme partie de son temps à son entraînement, il avait gardé sa répartie et ne s'était nullement calmé. Au niveau du règlement, il écoutait ce qu'on lui disait mais ne respectait que très peu de personnes. Peut être parce qu'il n'avait pas confiance. Seul ses parents, son ami Maxime et son mentor Thomas pouvaient espérer le faire obéir à quelque chose. Et il n'y avait aucune certitude qu'il écoute et qu'il mette ce qu'on lui disait en application.
Plus les années passèrent, plus la menace des templiers se fit grandissante. Sarah ne cessait de répéter à son mari qu'il n'avait pas de raisons de s'inquiéter pour leur fils.
Alex était devenu un jeune homme de belle taille. À dix-huit ans, il dépassait son père de quelques centimètres et possédait tout autant de force physique et d'agilité. Il avait atteint un mètre nonante. Il s'amusait beaucoup à séduire des filles dans le seul but d'obtenir des informations. Ses yeux bleu et vert lui donnait un avantage non négligeable.
Un matin comme d'autres, ce fut un léger rayon de soleil qui le réveilla. Il s'étira en baillant avant de se lever. Toujours à moitié endormi, il attrapa son vieux pantalon, sa chemise et un fin manteau noir. En arrivant dans la cuisine, il ne prit la peine d'appeler sa mère. Cette dernière venait de revenir d'une longue mission et avait besoin de sommeil et son père était absent. Au fil du temps, il s'était habitué à ces longues absences. Mais quand Charles revenait, il faisait tout pour compenser ce temps perdu.
Alors qu'ils étaient tout les trois devant le feu de cheminé, Alex s'était endormi à côté de son père en posant la tête sur la jambe de son paternel.
- Vous êtes si mignon comme ça. Lança Sarah en rigolant doucement.
- J'ai l'impression qu'il n'a pas grandi d'un pouce. Souffla le père en passant doucement la main dans les cheveux de son fils. Et pourtant, il est plus grand que moi. Je devrais être plus présent.
Avant que Sarah ne reprenne la parole, la voix d'Alex se fit entendre. Ce dernier venait d'ouvrir légèrement les yeux pour lever la tête vers son père. Charles ne put retenir un petit rire en voyant ses yeux vairons embués par le sommeil et ses cheveux bruns emmêlés.
- Je m'en fous que tu t'absentes. Marmonna t-il. Le plus important, c'est que tu reviennes.
Sans laisser ses parents répondre, il se roula en boule et replongea dans le sommeil aussitôt. Les deux assassins rigolerent doucement pour ne pas le réveiller.
Lorsqu'il sortit dehors, Alex savoura les doux rayons de soleil. L'été venait d'arriver. Ce n'était pas pour déplaire à l'assassin qui affectionnait énormément d'être à l'extérieur. Aujourd'hui était une grande journée. Son mentor s'était tordu la cheville et ne savait plus poser la jambe à terre pendant au moins deux semaines. Mais Alex lui avait assuré qu'il ferait le nécessaire pour accomplir ses missions.
Le jeune homme se rendit donc chez son mentor qui habitait à deux rues de sa maison. Une fois arrivé à destination, il alla directement dans le jardin pour trouver Thomas au soleil. Ce dernier profitait lui aussi de la fraîcheur du matin.
- Il me semble qu'on prend du bon temps par ici. Lança Alex d'un ton joyeux.
- C'est l'un des avantages d'être un maître assassin. Dit Thomas. Mais un inconvénient à être blesser.
- Une chute plutôt stupide. Ajouta l'homme aux yeux vairons. Je suis venu voir ce que tu avais pour moi.
- Un colis à aller chercher. C'est très important. Répondit Thomas. Alex ne se cacha pas pour soupirer. Il en avait marre de ces missions. Tu n'est pas encore prêt.
- Bien sûr que si. Protesta l'apprenti. Je vais bientôt avoir dix-neuf ans. Je suis prêt.
- Patience mon jeune ami. Lui intima l'assassin.
- Patience ? Répéta le jeune homme en faisant les cents pas. Maxime a reçu le titre d'assassin à dix-sept ans. Pourquoi a t-il reçu sa lame secrète avant moi ?
- Maxime possède une certaine patience et une maturité que je ne crois pas que tu possèdes.
- Je suis mature. Riposta Alex. C'est juste que tu es incapable de le voir.
- Surveille ton langage. Lui cria presque Thomas. Pour toute réponse, Alex se contenta de baisser la tête. Tu vas aller à cette adresse et rencontre monsieur Henry. Il te donnera un colis pour moi.
- Génial. Soupira Alex en attrapant le papier. Me voilà livreur de colis. Il ponctua sa phrase de grand mouvement de bras. Si tu veux te débarrasser de moi, ne perd pas ton temps avec ce genre d'excuses.
Il quitta le jardin avant que son mentor ne le retienne. Alex ignora tout simplement les appels de Thomas. En lisant l'adresse, il se rendit compte qu'il en avait pour la journée. Ne voulant pas prendre un cheval, il décida d'y aller à pied.
Afin de sortir sa frustration et sa colère, le jeune homme préféra courir. Les arbres étaient dotés de feuillage très épais et avaient beaucoup de branches. Il sauta alors de branches en branches jusqu'à être aux abords du village. Ce n'était que quelques habitations qui n'étaient même pas un village.
Il entra alors dans le petit bar peu fréquenté à cet heure de la journée. Du regard, il fouilla l'établissement jusqu'à repérer l'homme d'on lui avait parlé son mentor. Il trouva ce dernier en train de ramasser des débris de table. Visiblement, une bagarre avait éclaté dans l'établissement.
- Est-ce que vous êtes monsieur Henry ? Demanda t-il en l'aidant à son ouvrage.
- Ouais. Répondit-il sans lever les yeux de son travail. Il était plutôt imposant et il lui manquait son œil gauche. Vous voulez quoi ?
- Thomas m'envoie. Reprit Alex. Un colis à prendre.
- Vous arrivez trop tard. Lâcha t-il en se redressant.
- Comment ça ? Demanda l'homme aux yeux vairons en fronçant les sourcils. Où est-ce colis ?
- Trois hommes ont foutu le bordel ce matin. Explique Henry en montrant les quelques meubles cassés. Le temps que je règle le conflit, l'un d'eux en avait profité pour me voler la boîte.
- Où sont-ils partis ? Demanda Alex qui se rendait que la journée ne serait pas si mauvaise que ça.
- Ils avaient des chevaux et sont partis en direction de la Tamise.
- Merci beaucoup. Dit Alex avant de sortir en courant du bar.
En voyant Maxime arriver à cheval, il soupira de soulagement. À peine ce dernier eut mis pied à terre, Alex sauta sur le cheval.
- Qu'est-ce que tu fais ? Cria Maxime en le voyant prendre sa monture. Pourquoi tu me prend mon cheval ?
- Un colis à livrer. Répondit Alex avec un sourire.
Il démarra alors au galop et suivit la direction qu'on lui avait indiqué. Après une dizaine de minutes, il rattrapa enfin les trois hommes. Il laissa sa monture dans une petite clairière couverte d'herbe.
Sans faire un bruit, il se cacha dans les branches. Dissimuler dans l'ombre, il se déplaca jusqu'à trouver les trois hommes. Ces derniers portaient des chapeaux et des vêtements principalement noirs avec la croix des templiers affiché sur l'épaule.
- Je suis sûr d'avoir entendu un cheval. Grogna le premier.
- Inutile de t'inquiéter. Lui dit un deuxième homme. Tu as sûrement mal attaché les chevaux.
- Qu'est-ce qu'on attends pour lui apporter cette clé ? Demanda le troisième templier qui tenait le petit colis en main.
- On attends que monsieur Fern nous contacte. Ensuite, nous lui apporterons. Répondit le deuxième.
- À espérer que son bateau ne coule pas. Ricana le troisième.
- Surtout qu'il dit avoir ses petits documents avec lui. Rajouta le deuxième.
Alex hésita un instant avant de les poursuivre mais se ravisa. Les trois hommes étaient déjà mieux équipés que lui. Avec son couteau, il était clair qu'il n'irait pas loin. Ils décamperent en un clin d'œil en lançant leurs chevaux au galop.
Mais c'est surtout les paroles prononcées qui l'avaient fait changé d'avis. Ces hommes devaient ramener cette clé à un certain monsieur Fern. De plus, il semblerait que cette personne possèdait les documents en lien avec la clé. Il lui était évident qu'il devait attendre avant d'agir.
Il soupira en sachant qu'il allait se faire sermonner comme il faut pour ne pas ramener le colis comme prévu. Mais Alex savait ce qu'il devait faire et n'avait pas peur des conséquences de cette décision d'avoir perdu son colis.
Alors qu'il s'apprêtait à remonter en selle, un bruit de course l'alerta soudainement. L'homme aux yeux bleu et vert ne retint pas son rire en voyant Maxime arriver en courant. Visiblement, ce dernier n'avait pas apprécié la course, en juger par sa respiration et la sueur qu'il dégoulinait de son visage.
- T'es lent. Rigola Alex. Et je croyais que tu étais plus endurant que ça.
- La ferme. Répliqua Maxime en s'asseyant à terre. Ça fait deux jours que j'ai presque rien manger et j'ai pas beaucoup dormi.
- C'est pas bien ça. Souria Alex à pleine dents. Ce dernier se laissa tomber sur le sol devant son ami.
- Comme de me piquer mon cheval ? Riposta Maxime qui souriait lui aussi.
- Un point pour toi. Lui dit Alex. Si tu es en un seul morceau, j'en déduis que ta mission s'est bien déroulée.
- En effet. Répondit l'homme aux yeux verts. J'allais justement ramener des informations importantes à ton père quand tu as décidé de me priver de ma monture.
- C'est une chose qui arrive. Répliqua l'homme aux yeux vairons.
En se relevant, Maxime voulut demander s'il avait le colis. Mais Alex évitait volontairement son regard. De toute façon, il n'avait pas besoin de réponse pour comprendre que l'apprenti assassin avait raté.
Les deux amis arrivèrent finalement à la maison en fin de soirée. Maxime laissa son cheval brouter tranquillement dans le jardin et rejoignit Alex. Ce dernier prit directement la direction du bureau où se trouvait son mentor et ses parents. Une fois que Maxime fut à l'intérieur, il referma la porte et remarqua que son meilleur ami s'était mis près de la fenêtre et s'appuyait contre la fenêtre.
- Bon, lequel de vous deux commence ? Demanda Charles. Directement, Alex pointa Maxime du doigt et ce dernier râla un peu contre son ami. Il me semble que ce sera Max.
- Crétin. Lança l'assassin à Alex qui ne cacha pas un petit sourire. Comme vous me l'avez demander, je suis aller à Londres afin d'obtenir des informations sur les documents menant au fragment d'éden. J'ai appris que ceux-ci étaient scellés et qu'ils leurs fallaient une clé pour l'ouvrir.
- Clé que mon cher Alex se devait d'aller chercher. Le coupa Thomas en fixant ce dernier des yeux.
- En effet, les documents sont en possession de Jonas Fern. Il s'agit du fils du maître de l'ordre des templiers. Il sera à Londres dans deux mois pour récupérer la clé.
- Et toi mon fils. Dit Charles lorsque Maxime eut terminé. Le père se releva et fit le tour du bureau. As-tu la clé ?
- Non. Répondit Alex directement en soutenant le regard de son paternel.
- Non ? Répéta son mentor. Tu oses me dire que tu es prêt à devenir un assassin mais tu es incapable de me ramener un colis.
- Tu l'as perdue ? Demanda Charles en reculant de quelques pas pour s'adosser au bureau sans pour autant le quitter des yeux.
- Je l'ai volontairement laissée partir. Précisa Alex en surprenant tout le monde. Son ton était calme et rien dans sa posture n'indiquait du stress ou de la peur.
Les quatre assassins présent dans la pièce n'en croyaient pas leurs oreilles. Pourquoi Alex n'avait-il pas récupérer la clé alors qu'il l'avait à portée de main ?
- Je te donne trente secondes pour t'expliquer. Lui dit Charles d'une voix forte. Ses yeux bleus exprimaient clairement son fort caractère.
En face de lui, Alex ne le quittait pas des yeux. Ses yeux vairons étaient fixé dans le bleu électrique de son paternel.
- Ça devrait suffire. Je suis aller chercher votre colis mais il se trouve que je suis arriver légèrement en retard. Trois de vos amis à la croix rouge l'avaient déjà et s'en sont aller après avoir dit que ce monsieur Fern les recontacterais. J'ai donc jugé plus intelligent de les laisser prendre la clé afin qu'ils ne puissent pas prévenir leur patron d'un quelconque problème. Il marqua une pause et reprit sa respiration. Il m'a donc paru plus intéressant pour nous d'agir quand il y aura la clé et les documents au même endroit.
Une fois qu'il eut terminé son explication, un étrange silence prit place dans la pièce. Il n'avait pas non plus quitter son père des yeux. Lorsqu'il détourna le regard, un couteau de lancer vint se planter brusquement dans le mur à quelques centimètres de sa tête. Alex croisa à nouveau le regard de son père et commençait légèrement à avoir peur.
- Tu as désobéi à un ordre de ton maître. Dit Charles en se rapprochant de lui. Par cet acte, tu as mis toute la confrérie en danger. Si les templiers trouvent ce fragment et l'utilise, tout sera perdu. Ne crois pas que tu vas t'en tirer aussi facilement. Il marqua une pause et l'expression de colère qui marquait ses traits se changea subitement en un grand sourire qui déstabilisa son fils. Mais tu as agis comme un assassin en réfléchissant correctement.
- Charles. S'exclama Thomas d'une voix mécontente. Il a volontairement désobéi.
- Dans le but de faire d'une pierre deux coups. Rajouta le père. Sarah et Maxime, j'aimerais que vous sortiez.
- Pas moi ? Demanda Alex d'une voix discrète.
- Non. Répondit son père en s'asseyant à son bureau. Une fois la porte fermée, le maître assassin s'adressa à son ami d'enfance. Je crois qu'il est prêt.
- À part le fait qu'il soit aussi têtu qu'une mule, aussi obstiné que son père et tellement insolent que j'ai envie de lui mettre une baffe à chaque fois qu'il ouvre la bouche, je crois que tu as raison. Répondit Thomas dans un soupir.
- Alors nous sommes d'accord. Acquiesça le maître assassin. Tu peux sortir maintenant. Nous te rappellerons dans un moment.
- Très bien. Répondit le jeune homme.
Une fois sortit de la pièce, il alla chercha une pomme et retourna devant la porte. Dos au mur, il se laissa glisser jusqu'à tomber au sol tout en croquant dans le fruit. Il se surprit à s'assoupir lorsque l'ouverture rapide de la porte le fit sursauter.
- Comme tu t'en doutes, cette mission est extrêmement importante. Dit Charles. Cette mission nous prouvera si tu est capable d'agir en tant qu'assassin.
- Et quel sera ma cible ? Demanda Alex.
- Victor Vegas. Répondit Thomas. C'est un templier américain qui doit préparer les lieux en vue de l'arrivée de son patron. Il marqua une pause en s'assurant que le jeune homme suivait toujours. Il est en train de chasser la majorité de nos alliés de Londres.
- Et comment je me rends à Londres ?
- Par tes propres moyens. Répondit Charles en souriant légèrement face au visage surprise de son fils. Trouve cet homme et élimine le.
- Très bien. Acquiesça l'homme aux yeux vairons.
Alex sortit alors de la pièce et alla chercher quelques affaires dans sa chambre. Il soupira face au fait qu'il n'avait pas d'autre indication sur sa cible.
Mais peut importe, il avait l'occasion d'agir seul. Il en était capable. À lui de prouver sa valeur. En sortant, il salua sa mère et son ami avant de partir.
Alors qu'il était sur le bas de la porte à se demander où il pourrait se procurer une monture. Alex remarqua soudainement la jument brune et blanche de son ami et commença à la caresser.
- Tu veux venir avec moi ? Murmura t-il à l'oreille de la bête. Mais oui, tu n'aimes pas Max. Tu le supportes depuis bien trop longtemps.
La belle jument hennit et Alex prit ça pour un oui. Une fois en selle, il fut soulagé de ne pas être jeter à terre. Alors qu'il faisait trotter le cheval dans le chemin, il entendit la voix de Maxime l'appeler. Il n'y prêta pas la moindre attention et partit au galop en direction de Londres.
-Sir-Galahad
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