6.Confiance

Urgh. Se noyer c'est pas amusant, je peux vous le garantir! C'est autant désagréable physiquement que mentalement. Mais si c'est pour vous réveillez dans les bras d'un beau, soit-disant "loup-garou", alors là je plongerai bien ma tête dans une baignoire trente fois d'affilée!

Ça fait une journée que je suis avec Jacob maintenant. J'entends deux personnes discuter devant, je sais que je suis dans une voiture. J'entends la voix de Jacob et d'une autre femme.
Je suis trop fatiguée pour y faire attention.

Enfin bref. Jacob n'arrête pas de me parler de loups-garous. Il se prétend loup, il me prétend louve, et ses amis aussi.
Il doit beaucoup aimer les loups.
De mon côté, je pense que c'est peut-être vrai. Il y avait deux gros loups l'autre jour.

Mais je suis vraiment embrouillée dans mes idées. Je ne sais pas ce que je veux ou ce que je suis. J'ai l'air tout à fait à l'aise, mais je suis angoissée dans le fond.
Je me souviens juste de ma chute et des lapins, mais étrangement j'ai l'impression que je n'était pas très heureuse avant.

Mais sur la planche de surf, c'était si amusant! C'était amusant, sauf quand je suis tombée dans l'eau.

C'était comme si ont m'avait versé un grand seau rempli d'eau glaciale venue tout droit de l'Arctic sur la tête.

Je n'avais pas cherché à me débattre. Sûrement car Quil m'avait écrasée sous l'eau juste après. Bref.

Je ne pensais à rien. Comme si mon esprit était partit. Ou alors j'était inconsciente. Ou même encore que je n'avais pas eu de le temps de réaliser ce qui m'arrivais.

Et quand j'ai sentis la chaude main de Jacob saisir la mienne, mon cœur s'est mit à battre à la chamade.
Je sais que Quil aussi m'avais prit la main, mais c'était différent.

Je me questionne sur ce que ressens pour Jacob. Ont ne se connaît que depuis quelques heures à peine, et je ressens beaucoup d'attachement pour lui. Peut-être que je confonds reconnaissance et affection? Je suis peut-être juste reconnaissante qu'il m'ai aidée. Je lui suis redevable, ça s'est sur. Et de toute façon, il m'a précisé qu'il en aime une autre.

Mais revenons à ma presque-noyade.

Quand j'ai ouvert les yeux et que j'ai vu le visage de Jake, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire.
Et son sourire...
Quel sourire!

Ce sourire m'a redonné espoir et énergie. Un peu.
J'espère le revoir bientôt, ce sourire.
En attendant, je vais me contenter de faire l'idiote et de prétendre être sa petite amie.
Je me sens un peu coupable de lui causer autant d'ennuis, mais il me semble si fort et courageux.

La voiture se gara et ont ouvrit la portière et deux puissants bras me soulevèrent en mode princesse. Mes yeux étaient fermés mais je savais que c'était Jacob; son torse était brûlant. Je ne dormais pas, mais j'étais trop paresseuse pour ouvrir les yeux, car sinon Jake me forcerais à marcher par moi-même.

Il me déposa sur un lit et partit. J'entrouvrit un œil et aperçus une jeune femme avec une énorme trace de griffes sur le visage. Elle me regarda et je ne broncha pas, ouvrant mes deux yeux.

— Salut, je m'appelle Emily.

— Bella. Enfin, je suppose.

Elle me sourit.
— Tu suppose? C'est bien alors. Tu te rappelle un peu de ta vie avant?

— Tu sais à propos de ça?

Je me redressa, mais resta assise.

— Oui. Jacob m'a tout dit et les vêtements que tu porte sont les miens.

Je regarda le chandail noir mouillé et couvert de sable.
Je fit un sourire désolé.

— Pardon.

— Ce n'est pas grave. Bon. Tiens.

Elle me donna d'autres vêtements et me laissa les enfiler.
J'enfila une chemise blanche avec une jupe noir plissé qui m'arrivait en-dessous des genoux.
Je tournoya sur moi-même en riant, appréciant le mouvement de la jupe.

Emily entra et me souris.

— Tu est très belle.

— Merci.

Je baissa les yeux, intimidée par sa blessure. Mais même avec ça, Emily avait du charme.
Elle sembla comprendre et changea de sujet.

— Tu ne mets pas les chaussures?

Je regardais la paires de converse sur le lit et fit non de la tête.

— J'ai toujours aimé avoir un contact direct avec la terre. Enfin, j'ai du.

— D'accord. Jacob t'attend dehors.

Elle me reconduit à l'entrée mais me surpris avec une question.

— Est-ce qu'il se passe quelque chose entre toi et Jacob?

— Euh je... C'est quoi cette question, ont ne se connaît que depuis ce matin!

Elle rigola un peu.

— Quand tu est tombée, il n'a pas hésité un seul instant avant d'aller te secourir.

— Uhm... Merci pour les vêtements.

Je fit un pas vers Jacob, qui attendait accoté contre un arbre, les bras croisé sur sa poitrine.

Ses cheveux étaient mouillés, comme ses vêtements. Enfin, juste son pantalon, vu qu'il ne portait pas de chandail.
Mon cœur battait fort quand j'arriva en face de lui.

— Tu ne me fait plus jamais ça, compris? Commença t'il.

Je rit en passant ma main sur mon bras, essayant de cacher des frissons.

— Bon ont va où? Demandai-je.

— J'ai faim.

Il alla chez lui se changer et revint, m'invitant à manger. Billy me sourit, et je lui sourit en retour.
Le père de Jake était très gentil.

Jacob expliqua qu'il m'invitais à souper, et qu'ont le ferai le repas ensembles.
Sauf que je ne sais pas cuisiner, zut.

Billy nous laissa "en amoureux" et Jacob roula les yeux et me lançant un tablier.
Je l'enfila en me lavant les mains.

Jacob sortit un gros morceau de viande du réfrigérateur.

— Ont fait quoi?

— Des burgers à la viande de gibier chassée y'a pas longtemps.

J'haussa un sourcil et le laissa préparer les boulettes pendant que je chauffais la poêle, vu que les Black n'avait pas de barbecue.

Je m'occupa de couper des tomates en tranches alors que Jacob surveillait la cuisson.

N'ayant aucuns souvenirs d'expériences de cuisine, je plaça mes doigts trop proches et je me coupa l'index.
Le sang jaillit rapidement alors que lâchai un juron.

— Shit!

Jacob se retourna et réagit rapidement. Il fila chercher du désinfectant et un bandage.

Il me fit m'assoir sur la chaise et s'assit en face de moi.
Il prit ma main et appliqua du désinfectant.

Je grogna et m'agita, le désinfectant brûlait ma peau.

— Hey, Bella, regarde moi.

Je laissa mon regard dériver vers ses yeux noisettes.
Je ne sentait presque plus la douleur, ou alors je n'y faisait pas attention.

Il posa le bandage et garda ma main dans la sienne, comme hypnotisé par notre contact visuel.

Je savais qu'il se passait quelque chose entre nous, plus que de la reconnaissance ou de l'amitié.
Mais je n'osai pas me l'avouer à moi-même ou en parler à Jacob. Après tout, ont ne se connaissait que depuis quelques heures.

Je cligna des yeux, lui aussi. Nos mouvements étaient synchronisés.
C'était très étrange, mais je sentait que mon besoin de retrouver la mémoire devenait de moins en moins important.

Si je retrouve la mémoire, je serai obligée de quitter Jacob. Et je ne veux pas m'en aller.
Je veux rester avec lui.

Pendant que je pensais ça, une image m'apparu en tête pendant une fraction de seconde. C'était moi et un autre homme, nous nous embrassions. Étrangement, je ne sentis pas d'affection ou de passion.
Sûrement un ex-petit-ami.

Seul le crépitement de la viande qui brûlait nous sortit de notre connexion.

Nous finirent la recette en silence, évitant de se toucher et de nous regarder dans les yeux.

Est-ce que Jacob à honte, est-ce qu'il m'aime bien ou est-ce qu'il ne fait ça que par obligation?
Je n'en sais rien. Je ne veux pas savoir car au fond de moi, je sens que je vais devoir partir bientôt.

Je ne sais pas pourquoi je ressens ça, mais je le ressens, c'est tout.
Donc pas question de m'attacher à lui ou à qui ce soit.
Mais il est tellement mignon et gentil!

Je me frappa le front, me réprimandant de ma pensée. Je suis vraiment têtue.
Puis plusieurs images m'apparurent en tête.

Je vis une vingtaine de loups. Ils semblaient tous vraiment gentils et se changèrent en humains. Je les connaissait tous, Lloyd, Lauralou, Matt et ma cousine, Lili.
Pourquoi des loups? Je n'en sait rien.

J'étais persuadée que c'était d'anciens souvenirs, mais j'essaya de les ignorer. Il ne faut pas que Jacob le sache.
Enfin bon.

Nous mangèrent dans une bonne ambiance. Nous parlèrent de l'enfance de Jacob et Billy parla brièvement d'une légende de sa tribu, les Quileutes.

Des suites de phrases me vinrent à l'esprit. Une légende de ma tribu à moi!
Je suis en train de récupérer mes souvenirs progressivement!

Je serra les poings sous la table, écoutant la conversation de Jacob et de son père.

— Merci pour m'avoir invitée à manger, Jacob. Mais je dois y aller. Bonne nuit!

Je me leva et sortit rapidement de la maison, et dès que je fut dans la forêt, je me mit à courir.

Des larmes coulèrent le long de mes joues. Je criait et pleurait et j'ignorais pourquoi.

Cet état était pour moi indescriptible. Toute ma vie ont m'a répété que je devais identifier mes émotions, mais cette fois-ci cela m'était impossible.
Je m'arrêta quand j'arriva sur une plage.

Je tomba à genoux, hurlant ma rage au ciel. Je tomba dans une sorte de mélancolie et enfouis mon visage dans mes mains.

Je me sentait désorientée, malade, confuse, bouleversée et surtout, incapable de raisonner. Je ne me sentait pas comme moi-même, même si j'ignorais qui j'étais.
Au fond de moi, je savais que je n'avais jamais été comme ça.

Je revis une scène de ma vie. Je devais avoir entre 13 et 14 ans. Je portait un veston un cuir noir, un jean noir déchiré au cuisses. J'avais l'air dangereuse.
Je faisait partit d'un gang!

D'autre souvenirs me vinrent en tête, mais juste des sons, des couleurs et des états d'esprit. Mais déjà je me sentais plus complète.

Pourtant, je continuait de pleurer.
Je leva la tête vers le ciel. Il faisait noir donc j'essaya de distinguer les étoiles, mais rien.
Par contre la lune scintillait doucement derrière les nuages.
Je souris tristement. Mes larmes coulaient moins.

J'entendis des pas derrière moi. Je ne me retourna même pas, sachant déjà de qui il s'agissait.

Il s'assit à côté de moi. Sa position mettait en valeur son côté dominant.
Il avait une jambe allongée sur le sol, et l'autre repliée vers son torse. Il appuyait son bras sur son genoux.

Je me mit en boule, les genoux repliés sur moi, les bras autour de mes genoux.
Je regardais encore la lune quand une larme coula.

Mais ce n'était pas une larme de tristesse, n'y de joie. J'était peut-être émue. Encore aujourd'hui je ne sais toujours pas pourquoi elle était tombée, cette larme.

Il tendit son bras libre autour de mes épaules et m'attira contre lui. J'appuya ma tête sur son épaule, relâchant mes jambes, les bras sagement poser sur mon ventre.

Je ferma les yeux, essayant de me calmer. Je reniflais et riait en peu en même.

Me sentant inconfortable dans ce silence, j'essayais une plaisanterie.

— Ont peut dire que j'ai pleuré la mer...
Dis-je en faisant référence à l'étendue d'eau devant nous.

Il ne répondit pas mais accota sa tête contre la mienne.

Il se passait quelque chose, j'en était sûre. Une sorte d'alchimie s'opérait entre nous.
Je savait que je pouvais lui faire confiance.

Je me sentais coupable, je n'avais pas le droit de ressentir quelque chose pour lui. Et pourtant... ce qu'il fit ensuite fut... éclairant et choquant...

Nous contemplèrent le va-et-vient des vagues et la lune pendant un bout de temps avant que je ne m'endorme, contre lui.

Je savais qu'il me prenais dans ses bras et me portait. Puis je pense que le reste fut une sorte de rêve. Je sentis de la fourrure et l"animal", courait très vite.
Ouais, surement un rêve...






Woilà! C'est tout. Bon bah, hésitez pas à écrire des commentaires ou à voter, ça fait toujours plaisir!
Ciao!

Lectra, 2040 mots

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