L'éclat métallique à mon doigt accroche mon regard. Je m'en souviens comme si c'était hier.

-Pour le restant de mes jours je te jure amour et fidélité, je te promets d'être toujours à tes côtés.

J'avais pleuré. Aujourd'hui, je dis les mots à voix basse en entendant tes paroles dans ma mémoire. Le souvenir des anneaux échangés force un sourire sur mes lèvres gercées.

-Tu m'écoutes, oui? Me rappellent à l'ordre mes amies.

-Hmm... acquiescé-je vaguement.

-Tu y penses à ses autres? Celles qui l'attendent là-bas !

-Ces... Grommelé-je tout en m'en voulant de l'avoir entendu différemment. Elles ne l'attendent pas d'accord ? Ce ne sont que des passades ! Je suis la seule à ses côtés... Je sais que tu ne me crois pas, je sais que vous ne comprenez pas !

Parce qu'elles n'aiment pas comme je t'aime. C'est pour moi aussi vital et naturel que de respirer. Je me souviens de cette fois où...

-Tu pars où l'an prochain ?
-Lyon sans doutes et toi ?
-Londres

Comme j'ai souffert. Je ne t'ai rien dit si ce n'est "Bravo ! Bon courage ! " avec un immense sourire mais j'ai pleuré sans m'arrêter des jours durant.
Finalement, à ton retour un an plus tard, je n'avais plus d'amis, ne sortais plus que pour les cours et avais perdu une dizaine de kilos. Je sais qu'il y en a eu d'autres là-bas et je sais qu'encore aujourd'hui quand tu t'en vas de nouvelles conquêtes s'ajoutent à ta liste mais je m'en fous tant que c' est dans mes bras que tu reviens. Je sais aussi que je suis la seule avec qui tu dors. Ça me suffit. Soudain, grand vide dans mon cœur. Ton départ remonte à deux semaines et tu me manques à en crever. Plutôt que d'étouffer sur cette chaise, je me lève vivement, enlève mes chaussures et pars en courant. Je me cogne dans les tables et dans les murs, j'ai l'air folle mais je dois sortir. Courir. La dernière fois j'ai couru deux heures. Après, j'ai vomi.