6 novembre

Ce samedi, je lui ai reparlé. Comme ça. Pif paf pouf. Bim bam boum. La pause de non-courage du jeudi était resté en travers de ma gorge. Mais, on a dû se recroiser, une nouvelle fois, alors que je descendais les marches d'escalier accompagné de Lucie. Lui de son côté, montait au deuxième étage pour son cours de physique-chimie.

- Excusez-moi, a-t-il dit en bousculant certains élèves pour se frayer un passage dans l'embouteillage crée.

Je me suis décalée vers la gauche. Et il s'est arrêté en me voyant.

- Hé ! T'es la fille aux kleenex ! Aimée !

J'ai senti le rouge me grimper aux joues tandis que les secondes, terminales et premières qui passaient, se retournaient pour nous observer. J'ai noté dans un coin de ma tête qu'Ovide n'était pas un gars discret.

- Salut... ai-je répondu mal à l'aise.

Lucie qui soupirait en voyant la scène a tiré sur mon sac en toile.

- On a histoire-géo Aimée, grouille.

J'ai acquiescé, en retournant un sourire à Ovide.

- Tu viens à la soirée chez Hortense ce soir ? m'a-t-il demandé avant que je ne file.

J'ai fait « non » avec ma tête. Sûre de moi pour une fois.

- J't'enverrai les infos par messenger !

Et puis il est reparti, tout en se glissant à travers le monde. Quelques secondes se sont écoulées durant lesquelles je n'ai fait que descendre des marches en me focalisant sur celles-ci.

- Tu m'incrustes ce soir hein, a lancé Lucie.

Voilà le pourquoi du comment. Et comment je dois négocier une heure précise pour ce soir. J'ai reçu le message d'Ovide il y a à peine quelques secondes et je n'ose pas vraiment y toucher. Si je clique dessus, la pastille « vue » s'affichera automatiquement et je serais sûrement dans la merde si je ne lui réponds pas. Mais que répondre à part « À ce soir ! » ?

J'ai fait deux fois plus de soirées en deux semaines qu'en un an et demi de lycée.

Bon, je te lâche petit carnet et je me lance. Le cours des événements me dépasse. Mais au moins, je n'ai plus le nœud de honte dans le ventre.

Aimée.