je t'avais rencontré

 sous l'astre sacré

 un jour d'été,

 dans ce champ inhabité

 tu avais pénétré

 et chanté

 quelques paroles bafouées

 sans jamais te demander

 si à des oreilles parvenait

 ce joli timbre cristallisé

 qui avait su m'hypnotiser.

 je m'étais faufilé

 à tes côtés

 mon corps allongé

 sur ta robe alors froissée

 ne semblait pas te déranger.

 tu m'avais même regardé

 et ri de notre proximité

 causée par ma curiosité illimitée.

 tes yeux tu avais fermé,

 ta tête posée

 sur mon épaule dénudée.

 tu m'avais soufflé un léger

 « moi c'est aimée »

 avant de sombrer

 dans les bras de morphée.

 la nuit tombée

 j'avais exercé

 un doux toucher

 sur ta peau satinée

 et t'avais transporté

 dans ma voiture garée

 non loin de cette allée ;

 l'allée où un délicieux baiser

 avait été volé

 par mes lèvres submergées

 d'une envie s'étant délivrée

 par mon cœur affolé

 aussi vite que tu m'avais charmé.

 cette allée qui à jamais m'avait marqué,

 et que je ne remercierais jamais assez,

 oui cette allée

 au doux nom de saint-aimée.