je le savais ;

 je m'y attendais.

 pourquoi avais-je espéré

 me faufiler

 sous ta robe délavée

 cachant ce corps parfait

 doté d'un plus grand secret :

 tes sentiments décuplés

 par la soudaine puberté

 qui avait séparé

 tes seins en une vallée

 habitée, encrée,

 tatouée et peinée.

 l'histoire qui s'y logeait

 me faisait pleurer

 tant la souffrance marquée

 était beauté.

 touchée,

 à la rue tu m'avais laissé

 abandonné, quitté.

 j'étais si peiné,

 mon cœur en saignait.

 ton absence indésirée

 en moi avait crée

 un vide jamais comblé.

 je gambadais

 dans les allées

 observant nos clichés

 présents sur chaque mobilier

 images de ton sourire capturé

 par milliers.

 et si cette balle t'avait effleuré

 et non pas tué

 tu sourirais

 sous mes yeux émerveillés

 épris de l'éclat diffusé

 par ton âme immaculée.

 j'espère, aimée,

 qu'une place m'est réservée

 où que soit située

 ton âme évaporée,

 qu'importe le ciel bleuté

 ou bien les abysses embrumés

 d'un voile de péchés.

 aimée,

 tu as emporté

 avec toi mon cœur brisé,

 je viendrais le récupérer

 et te rejoindrais

 malgré cette barrière étoilée.

 et si la vie doit payer

 le ticket d'entrée

 vers ton corps envolé

 alors qu'elle me soit retirée

 pour qu'enfin mon unique souhait

 de partager à tes côtés

 un amour charnel soit exhaussé.

 cet amour passionné

 qui t'est voué

 jamais tu ne dois en douter.

 non jamais

 car bientôt à nous, aimée

 l'amour pour l'éternité.