Chapitre 5
Je n'y crois pas, comment a –t-il pu faire ça ? Ramener une femme chez nous, la baiser sur le canapé, puis faire comme si de rien n'était. Je n'aurais jamais imaginé mon père faire ça, faire preuve de peu de respect pour ses enfants.
C'est vrai, qu'après vérification, il m'avait envoyé un message pour me dire de ne pas rentrer ce soir, mais est-ce une réponse ?
Il a sûrement dû envoyer le même message à ma sœur, mais si elle aussi n'avait pas vu le message ? Elle se serait pointée, comme moi, et aurait surpris mon père avec quelqu'un d'autre. Elle a 18 ans, elle sait ce que c'est de coucher avec quelqu'un, mais elle ne devrait voir son père dans cette situation.
Moi non plus à vrai dire.
Quand j'y pense, cette journée a été rude. Je n'arrive pas à comprendre comment j'ai fait pour survivre. La solitude qui m'enveloppait ce matin aurait dû m'indiquer la couleur de la journée que j'allais vivre.
Je me remets à peine des émotions provoquées par Kurt, la peur qui a transpirée de chacun de mes pores, alors, rentrer chez moi et tomber sur une telle scène, ne m'aide pas à me calmer.
Alors j'ai besoin, juste un peu, de m'évader, de trouver une échappatoire à ma vie, juste pour un soir.
Alors je roule.
Le soleil se couche doucement, les lumières dans les rues s'allument au fur et à mesure que la luminosité diminue.
Et je continue de conduire, ne sachant pas vraiment où aller, mais je reste sur la route, attendant de voir où cela me mènera. Peut-être nulle part. Peut-être quelque part. Qui sait ?
L'image de mon père et cette femme ne quitte pas mon esprit.
Les yeux dorés menaçant de Kurt ne quittent pas mon esprit.
La solitude ne quitte pas mon esprit.
La route ne réussis pas à me changer les idées, il me faut quelque chose de plus fort, quelque chose qui me bousculera mes pensées, à m'en faire perdre la raison.
Et tout à coup il me vient en tête, ses lèvres que j'ai tant aimé toucher me reviennent en mémoire. Je l'avais oublié, juste le temps d'une simple journée. Et c'est rassurant de penser de nouveau à lui. De plonger dans un monde étranger.
Alors d'un coup de volant rapide, je change de route et conduis jusqu'à la ruelle, celle où je l'ai rencontré. Malgré l'alcool qui coulait dans mon sang ce soir-là, je me souviens très bien où il était, dans quelle partie de la ville, dans quel quartier, dans quelle ruelle. Je m'en souviens très bien.
Donc je conduis, ne sachant pas très bien ce que je ferais une fois-là bas.
Je me gare sur une place, pas très loin de la ruelle.
Mon cœur bat la chamade une fois que je pose le pied sur le sol. Ma respiration est saccadée, et je viens à me demander ce que je fous ici.
Je passe ma capuche sur ma tête et ferme mon sweat noir maladroitement alors que j'avance, pas par pas, mes battements de cœur s'accélérant.
Puis finalement j'y arrive, il ne me manque plus qu'à tourner dans la ruelle et j'y serai.
Je prends une profonde inspiration et fais le dernier pas.
Cependant je n'étais pas préparer à voir ce que je vois.
Honey est bien là, mais il n'est pas seul.
Un homme est accroupis devant lui, ses mains plantées dans ses hanches alors que sa tête fait des mouvements de vas et vient sur sa virilité.
D'un seul coup des flashs de mon père et la brune me reviennent en tête.
Je sens la colère courir mes veines, ne contrôlant plus rien.
J'avance brusquement vers eux, et je viens bousculer l'homme sur le sol. Ce dernier tombe brutalement et pousse un cri de surprise. Ne comprenant pas ce qu'il se passe.
Honey lève les yeux vers moi et me foudroie du regard en criant.
- Qu'est-ce que tu fous bordel !
Mais je ne lui réponds pas, je me contente de donner un coup de pied dans les côtes de l'homme à terre.
Des images de mon père se mélangeant à celles de l'homme, ne sachant plus qui est qui. Seule la sensation de soulagement est sûre.
Mais je sens le bras de Honey m'entourer le cou, me forçant à reculer.
L'homme sur le sol se relève, crachant ses poumons de douleur. Puis commence à fuir.
Honey me fait tomber sur le sol et commence à se précipiter vers son client. Mais ce dernier le repousse en lui hurlant dessus.
- Espèce de connard, tu pensais prendre mon argent en me tabassant ?
- Non, je ne le connais pas !
- Va te faire enculer !
Puis l'homme disparait.
Je vois l'homme aux cheveux châtains jurer, puis très rapidement, se tourner vers moi avant de m'insulter.
- Bordel ! A quoi tu pensais ? Tu te fous de ma gueule là ? Tu m'as fait perdre un client espèce de connard !
Son air moqueur qu'il a pu faire preuve durant mes précédentes rencontres avec lui a totalement disparu, et je comprends pourquoi.
Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai agis comme ça, pourquoi je me suis acharné sur cet homme sans même le connaitre. Tout est confus dans mon esprit, et toute logique semble avoir disparue.
Honey donne un coup de pied dans une cannette qui trainait sur le sol en jurant, puis il s'assit sur le sol, son dos collé contre le mur en pierre.
- Fait chier !
Je me lève doucement, réalisant mes actes.
Mon esprit n'est pas tout à fait clair, mais je sais que je viens de faire perdre de l'argent à Honey, bien que je ne comprenne pas tellement comment il peut se prostituer pour en avoir.
Mais alors que j'avance vers lui, il se lève violemment, et me fait face sans attendre.
- Tu me dois 100 balles.
- Quoi ?
Mes yeux s'ouvrent en grand devant sa déclaration.
Il en est hors de question.
Honey croise ses bras contre sa poitrine, son visage est tout à fait sérieux, montrant que ce n'est pas une blague.
- Tu as fait fuir mon client, donc maintenant tu dois payer à sa place.
- Je ne paie pas une pute !
Mais alors que je montre mon refus, je vois ses lèvres bouger. Je me souviens alors de leur douceur, de leur baiser humide contre ma peau et je me sens défaillir.
Il s'approche un peu plus près de moi, et je peux voir ses yeux verts, ils me détaillent avec un soupçon d'envie.
Qu'est-ce que c'est 100 balles au juste ?
- Très bien.
Il écarquille les yeux de surprise, et affiche ensuite une expression satisfaite.
Je sors mon portefeuille de ma poche de jean, puis lui tends un billet de 100. Il le saisit sans hésiter, puis le place dans la poche intérieure de sa veste.
Mais il ne semble pas en avoir fini avec moi. Il se colle un peu plus contre mon corps, et chuchote quelque chose à mon oreille.
- Pour 100 de plus je peux te faire ce que tu veux.
Une vague de frisson me parcourt, mais je ne peux pas, je ne peux pas coucher avec lui. Ce n'est pas normal, ce que je ressens n'est pas normal.
Alors je secoue la tête, pour refuser son invitation.
Or il n'abandonne pas aussi facilement.
Il dépose ses lèvres dans mon cou, puis il monte le long de ma mâchoire avant de poser ses lèvres à la commissure des miennes.
- Tu es sûr ?
Je défaillis.
Il capture mes lèvres dans un baiser passionné, puis il passe ses mains derrières ma nuque, venant intensifier ses gestes. Son corps se colle contre le mien, bougeant doucement pour créer des sensations chez moi.
Mon ventre est sur le point d'exploser, mes sens sont aux aguets.
C'est la première fois que je ressens ça, même lors de la première fois je ne me sentais pas aussi bien, sûrement à cause de l'alcool. Là mes émotions ne peuvent être causées à cause de ce poison, elles sont vraies. Je ne peux plus me mentir à moi-même.
Mais pourtant il reste toujours cette partie en moi, qui a peur, qui ne veut pas être ce genre de personne, qui ne peut pas l'être.
Alors je me recule d'un coup, le bousculant un peu par la même occasion.
Honey parait perturbé, ne comprenant pas ma réaction. Mais il ne tente rien, il reste à m'observer, ses yeux verts me jaugeant patiemment.
Puis il parle.
- Je ne comprends rien. Pourquoi est-ce que tu ne te laisse pas faire ?
Il n'y a rien de méchant dans sa question, simplement une grande curiosité, qui d'après moi est justifiée.
Je secoue la tête et lui réponds sur un ton dur.
- Parce que je ne suis pas PD.
Le type à la cicatrice me regarde durant de longues secondes, puis finalement il finit par exploser de rire, comme si j'avais dit la blague de l'année.
Il met du temps à s'arrêter, et je suis obligé de hausser la voix pour me faire entendre.
- Pourquoi est-ce que tu ris ?
Il s'essuie les yeux, humides d'avoir ri, puis il me répond, d'une façon si franche que j'en suis secoué.
- Parce ce que tu l'es, tu es gay.
Il me faut un certain moment pour assimiler ce qu'il a dit. Puis finalement je comprends, mes poings se serrent et ma colère explose.
- Ne dis jamais que je suis une pédale.
Il me sourit gentiment, puis me répond, d'une manière calme, pas du tout impressionné par ma colère soudaine.
- Je vois bien comment tu me regardes, comment tu m'as embrassé. Tu es bien loin d'un hétéro curieux. Après tu es peut-être bisexuelle, ou autre, mais en tout cas tu n'es pas indifférent aux hommes.
- N'importe quoi...
Je ne sais quoi dire.
C'est quelque chose que j'essaye de cacher, ce désir que j'ai toujours éprouvé pour les hommes, mais que j'ai enfouis au fond de moi, pour entrer dans une case, celle que la société m'impose.
Alors je réfléchis.
Et s'il avait raison. Si je ne pouvais échapper à ma nature, à ce que j'éprouve. Si un jour ça m'explosait en plein visage, et que je ne puisse plus me cacher. Comment est-ce que je pourrai faire ?
Je fuis, et ça depuis toujours.
Je m'adosse contre le mur, puis je glisse pour finalement m'assoir sur le sol. Mes jambes se recroquevillent et je viens loger ma tête dans le petit espace.
Bordel de merde.
Je sens Honey s'assoir aussi à mes côtés, puis il prend la parole, d'une voix douce qui se veut réconfortante.
- Je sais ce que tu traverses. Je l'ai vécu moi aussi, il y a un peu plus longtemps par contre, mais c'est la même chose, les mêmes sentiments.
Un soupir m'échappe.
Putain, me voilà assis dans une ruelle sombre, en compagnie d'un prostitué dont j'ignore le nom, totalement démuni.
Je ris et réponds.
- Et qu'est-ce que je traverse ?
- Tu cherches qui tu es, tu as essayé de cacher qui tu es, ce que tu ressens depuis longtemps. Mais maintenant ça devient de plus en plus compliqué, je me trompe ?
Je soupire de nouveau. Il a raison, il sait.
Ma tête se soulève un peu, et je me risque un regard dans sa direction.
Jamais je n'aurai imaginé avoir une telle discussion avec un homme, surtout un homme qui fait le trottoir.
- Et comment ça s'est passé pour toi ?
Ses yeux verts sont rapidement emplis d'une grande tristesse, mais un haussement d'épaule la chasse, lui donnant un air enfantin tout à coup.
Il me sourit et déclare d'une voix douloureuse.
- Mes parents m'ont foutu dehors quand j'avais 15 ans. Et toute ma famille m'a tourné le dos. Donc j'ai dû me débrouiller seul.
- C'est pour ça que tu te prostitues ?
La question est sortie trop vite de ma bouche, je n'ai pas eu le temps de réfléchir aux conséquences qu'elle pourrait causer.
C'est en voyant son regard surpris que je comprends, et j'essaye de me rattraper tant bien que mal.
- Je suis désolé, je ne voulais pas...
Honey lève une main pour m'interrompre, puis il continu.
- Ne t'excuse pas, c'est normal de demander.
Il prend une grande inspiration et finit par parler, la voix un peu lourde de sens.
- Oui, au début je volais. Mais après plusieurs visites en garde à vue, j'ai fini par me rendre compte des évidences, ce n'était pas suffisant. Alors, une chose en entrainant une autre, je me suis retrouvé sur le trottoir. Et me voilà aujourd'hui.
Je regarde son visage et vois sa cicatrice.
L'envie de savoir me bouffe, mais je ne peux pas, je sais que ça serait déplacer de demander ça. Il est gentil avec moi, je ne peux pas le mettre mal à l'aise en le posant une telle question alors qu'il ne me connait pas.
Alors je prononce seulement un mot.
- Désolé.
- Tu n'as pas à l'être, c'est la vie, c'est tout. Mais je me suis trouvé un boulot à côté, il me permet de payer mon loyer et ma nourriture. Je me prostitue de moins en moins, refusant parfois la demande des clients, me respectant un peu plus.
- Pourquoi continuer ?
- Pour l'argent. Je veux en mettre de côté, on ne sait jamais ce que la vie nous réserve à vrai dire.
J'acquiesce. Mais je n'en sais rien.
Depuis que je suis petit, je n'ai manqué de rien, nous n'avons jamais eu de problème d'argent. Le salaire de mon père étant largement suffisant pour survenir aux besoins de ma sœur et moi.
La chose dont je manquais, c'était l'amour d'une mère, mais ça, ça ne s'achète pas.
Mon cœur se serre, mais je secoue la tête pour éloigner ce sujet de ma tête, étant déjà dans un état minable.
Honey voit mon visage, trop douloureux, donc il reprend la parole, pour rendre le sujet un peu plus léger.
- La bonne chose est que le pire est derrière moi.
J'acquiesce.
Un court silence s'installe entre nous, puis je décide de le rompre, ayant une autre question à lui poser.
- Comment est-ce que je peux faire ?
Ses yeux verts se couvrent d'incompréhension, ne voyant pas réellement le sens de ma question. Donc je la détaille un peu plus, pour qu'il puisse m'aider.
- Comment est-ce que je peux faire pour être moi-même ?
- Tu dois assumer qui tu es.
- Mais qui suis-je ? Un gay, un menteur, qui a menti durant toutes ses années, à ses amis, à ses proches, à soi-même. Je dois déclarer haut et fort que je suis un menteur, et en plus de ça une personne immonde.
Il fronce les sourcils brusquement, puis il tourne la tête vers moi, son regard noir dirigé vers moi.
Il croise ses bras contre sa poitrine et s'exclame.
- Déjà tu dois arrêter de croire que les gays sont immondes, immoraux ou bien des fruits du démon. Les gays ne sont rien de tout cela, il faut que tu le comprennes, sinon tu te détesteras toute ta vie.
- Je ne sais pas comment faire.
Ma gorge est sèche.
J'ignore comment être moi-même, comment vivre. Je suis perdu, et de plus en plus terrifié.
Mon esprit fait un lien avec la peur provoquée par Kurt cette après-midi, et donc ce qui doit être à l'origine de ce torrent de peur par lequel je passe.
Honey pose sa main sur mon épaule en chuchotant.
- Vas-y doucement, pas à pas.
Je hoche la tête.
Pas à pas. Mais où commencer, comment aller doucement alors que mon esprit va à la vitesse de la lumière, me créant un mal de crâne ingérable.
- Quel est le premier pas ?
Peu à peu je vois en cet homme une sorte d'aide, une personne qui peut me sortir de mes ombres de doute.
Il réalise à son tour le rôle qui prend dans ma vie, mais il ne recule pas devant. Il me fait un large sourire en me répondant.
- Tout d'abord tu vas rentrer chez toi, tu vas lire sur le net des témoignages de coming out. Tu vas te renseigner sur l'histoire des gays, pour comprendre un peu mieux cette communauté. Puis tu vas essayer de comprendre qui tu es, par toi-même.
Ça ne me semble pas compliqué. Je peux le faire.
J'inspire, puis je tourne la tête lentement vers lui, un air reconnaissant sur mon visage, un réel sentiment de soulagement.
- Merci.
Il sourit franchement, puis se lève.
Il me tend ensuite sa main, que je saisis pour me lever à mon tour, un peu engourdis à cause de la dureté du sol.
Puis il s'adresse à moi.
- Tu sais, plus je te vois, plus j'apprends à te connaitre. Je ne sais pas encore totalement qui tu es, mais tu es loin d'être le roi des connards comme tu le laisses prétendre.
- A vrai dire, en ce moment je ne sais plus qui je suis.
Honey acquiesce et enchaine.
- Tu le sauras à un moment.
Je réalise alors que je ne sais toujours pas son prénom, que je l'appelle par son surnom utilisé en tant que prostitué.
Il mérite plus de respect, que je le considère comme un être humain et non pas comme un produit que certaines personnes consomment.
Alors je me lance.
- Je voulais savoir, quel est ton prénom ?
Il me fait un léger sourire puis me répond par une autre question.
- Tu connais mon surnom n'est-ce pas ?
Il le sait, autant ne pas lui mentir.
- Oui. Honey c'est ça ?
- Oui. Beaucoup de gens le connaissent à l'Université, ils doivent trouver ça marrant de m'appeler comme ça, ignorant parfaitement mon vrai prénom.
Il a raison.
Lisa l'a bien prouvé, et moi aussi à vrai dire.
Mais maintenant je veux savoir à qui j'ai réellement affaire, je veux en connaitre un peu plus sur lui, étant donné qu'il en a appris suffisamment sur moi ce soir.
- C'est ça.
- C'est un de mes anciens clients qui m'a appelé comme ça, cela fait des années déjà. Donc je l'ai gardé, l'utilisant pour garder un tant soit peu mon identité.
Il hésite à me dire son nom, je le vois bien. Donc j'insiste encore une fois, voulant cette information.
- Et donc ton prénom ?
Il sourit.
Je sais qu'il sait que je veux savoir, et que je n'abandonnerai pas aussi facilement, surtout vu les aveux auxquels il a eu droit.
Il finir par cracher le morceau.
- Jonathan, mais tu peux m'appeler John.
Je souris.
Puis, comme pour conclure une vraie rencontre, je lui tends ma main. Il rit en la regardant, puis me la saisit sans hésiter.
Et enfin, je me présente.
- Enchanté John, moi c'est Blake.
- Ravi de te rencontrer Blake.
Je ris, et lui aussi.
C'est donc sur cette nouvelle présentation que nous commençons quelque chose de nouveau, une relation inédite, que jamais je n'aurais pensé vivre un jour.
Je sais que lui et moi ne serons jamais de simple ami, quelque chose nous unis, et je ne saurais décrire ce que je ressens. Seulement ce sentiment de sécurité, qui m'avait tant manqué depuis toutes ces années.
John s'éloigne de moi, et regarde l'heure sur son téléphone. Puis il lève de nouveau la tête vers moi.
- Je vais rentrer. 100 balles c'est bien pour ce soir. Merci encore, normalement il m'en aurait donné 50, mais le double c'est bien.
J'écarquille les yeux devant son aveu, puis je m'exclame tout à coup, un sourire toujours sur mes lèvres.
- Tu m'as arnaqué ?
- Tu as fait fuir un de mes clients, il me fallait une contribution quand même. Et puis tu as marché, donc ça valait le coup.
Je souris.
Cet argent ne me manquera pas.
Il en a besoin, pas moi.
Alors je ne dis rien, je prends une inspiration, puis lui fais un signe de la main avant de tourner les talons.
Finalement cette soirée était étrange. Je ne m'attendais pas du tout à ça, j'aurais imaginé une toute autre fin, plus sale, plus dramatique.
Mais au contraire, elle a été douce, et je me sens mieux, comme libéré, avec une once de moi-même évadée de mes mensonges, enfin délivrée.
A jeudi,
AudreyPh18
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