Chapitre 29

  Mon père compte sur moi pour ce soir, mais je ne veux pas y aller. Je veux rester avec le blond, peu importe ce qu'il compte faire de son côté, j'ai comme un pressentiment, quelque chose de dangereux approche mais je ne sais pas ce que c'est. C'est comme un sentiment qui me tord le cœur, mais je ne vois pas la menace, elle s'insinue seulement derrière moi, silencieuse avant de frapper un grand coup sans prévenir.

J'essaye de mettre de côté ce sentiment, ne connaissant pas l'origine ni même les conséquences qu'il pourrait engendrer. Je le balaye au fond de ma tête, n'y prêtant plus attention.

Et je me concentre sur le blond, sur son sourire si beau et si franc, et je fonds. Mon cœur bat si vite, si fort, que j'ai parfois l'impression de pouvoir succomber à ces émotions si fortes et si dévastatrices. Mais pourtant je ne m'en lasserai jamais.

Kurt capture mes lèvres et je comprends que je pourrai le suivre jusqu'au bout du monde s'il me le demande.

Je n'ai jamais été dépendant de personne, je ne me laissais jamais attraper dans ces sentiments qui te lient à une personne, t'obligeant à prendre soin de cette relation. Au contraire je me suis construit un mur tout autour de moi, gardant les autres à l'écart, me protégeant avec mon comportement de connard et les traits durs de mon visage, qui les effrayaient et les maintenaient loin de moi. Et même si ce mur me rongeait de plus en plus, la solitude était douloureuse plus que jamais, je continuais de me protéger. Mais voilà, un jour ce mur c'est effondré. J'ai laissé mes doutes le franchir, je me suis permis de jeter un coup d'œil à l'extérieur aux opportunités et c'est à ce moment que je suis tombé amoureux. Jamais je n'aurais pu imaginer tomber un jour sous le charme d'un homme si effrayant, aussi charismatique que Kurt. Mais pourtant je ne le regrette pas, je ne reconstruirais jamais ce mur autour de moi, je ne veux plus jamais être seul. Maintenant je suis dépendant, je suis dépendant de sa présence auprès de moi, de ses sourires moqueurs et de ses mains sur ma peau. J'ai besoin de lui, et je sais que lui aussi a besoin de moi d'une certaine façon.

Kurt semble s'être apaisé à mon contact, comme s'il devait rester calme pour garder un œil sur moi et que je ne foute pas ses plans en l'air. Et même si au début ses plans étaient de m'utiliser pour son propre intérêt, je sais maintenant qu'un de ses plans est de me protéger de toute sorte de menace.

Et c'est pour cela que je le suivrais jusqu'au bout du monde s'il me le demandait, car peu importe ou non pourrions aller, je sais qu'il gardera toujours un œil sur moi et fera tout pour que je reste sain et sauf.

Cette pensée fait peut-être de moi quelqu'un de faible, qui dépend de la protection d'un autre, mais à vrai dire j'aime ça. J'aime ne pas avoir besoin de veiller sur moi, car je sais que quelqu'un le fait à ma place.

Alors je souris, comme un idiot, mais je m'en fous.

Le blond, allongé à mes côtés dans mon lit, lève un sourcil interrogateur, puis s'adresse à moi d'une voix douce.

- Pourquoi est-ce que tu souris ?

Son pouce passe doucement sur ma lèvre inférieure, puis je me permets de lui mordiller le doigt avec de répondre.

- Je pense seulement à toi.

- Ce n'est pas surprenant, je suis le meilleur.

Je ris et il m'adresse un clin d'œil.

Mais tout à coup il se redresse, et commence à mettre ses chaussures alors qu'il enchaine d'une voix malicieuse.

- Prépares-toi, on s'en va.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas, mais je me lève tout de même en le questionnant.

- Où est-ce qu'on va ?

- Tu dois accomplir 8 missions tu te souviens ? Tu as fait celle de Nicolaï, de Claire et de Graham. Et je pense qu'il est temps pour toi d'accomplir la mienne.

J'attrape le sweat gris de Kurt, mais j'arrête mes mouvements alors que je lui jette un regard incertain.

- Quel genre de mission ?

Kurt s'approche de moi, puis pose sa main sur mon épaule alors que son regard doré glisse vers mes lèvres.

- J'ai tout d'abord pensé à te donner comme mission que tu me laisses te baiser toute ta vie, mais finalement j'ai pensé à autre chose.

Je rougis un peu à ses mots et mon corps vient même y réagir. Ce qui n'échappe pas au blond quand son regard s'abaisse vers mon entre-jambe. Mais il n'y fait pas référence et continue de s'expliquer.

- Je veux te montrer ce que je fais pour les Serpents, le rôle que je joue pour ces petits cons qui ont trop de pouvoir.

- Et qu'est-ce qu'on va faire ?

- Convaincre un PDG d'une entreprise de devenir véreux et donc de s'associer aux Serpents et d'investir dans nos différents marchés. Je commencerai à lui dire ce qu'il gagnerait à s'associer à nous, puis toi tu joueras de tes charmes pour le convaincre définitivement.

- Comment est-ce que tu peux être sûr que mon charme va fonctionner sur lui ?

Je ne m'y connais pas énormément en PDG, et je n'ai jamais vraiment essayé d'user de mes charmes pour amadouer un homme. Même Kurt je n'ai pas eu besoin de le séduire, j'ai seulement été moi-même et c'est ce qui lui a plu.

Kurt sourit puis approche ses lèvres de mon oreille alors qu'il me répond d'une voix si pècheresse que je pourrais finir en enfer juste en entendant ses mots.

- Parce que tu donnes envie à tout le monde de vouloir te baiser.

Mon souffle se coupe et encore une fois je sens mon corps réagir. Il me faut de peu pour lui enlever ses vêtements et embrasser chaque parcelle de sa peau.

Cependant il s'écarte de moi, mais s'arrête un peu en jetant un coup d'œil au sweatshirt que j'ai dans la main.

- J'aime te voir dans mes affaires, bien que ça me donne encore plus envie de te les enlever et de te faire hurler de plaisir.

- Si tu continues on ne quittera jamais ma chambre.

Il rit puis se détourne de moi, me lançant quelques mots avant de sortir de ma chambre.

- Je te laisse te préparer, je t'attends en bas.

Il ferme la porte et je soupire pour remettre mes idées en place.

Nous avons bel et bien été voir un PDG et j'ai été surpris de voir que le lieu de rendez-vous se déroulait dans le bar d'un hôtel de luxe. Même si je n'ai jamais été attiré par ce côté trop extravagant de la richesse, je n'ai pas été indifférent au décor envoutant de l'hôtel.

L'homme avait une soixantaine d'année, un peu en surpoids et un regard lubrique qui me donnait la nausée. Et j'ai très vite compris que me le mettre dans ma poche allait être simple quand ses yeux m'ont détaillé avec une grande attention, comme si j'étais un repas sur lequel il s'apprêtait à se jeter.

Kurt l'a d'abord emplit l'esprit de chiffre, d'argument en tout genre, ventant les produits des Serpents, parlant de drogue et de pouvoir au sein de la communauté criminelle. Puis il a ensuite parler de l'importance que le gang portait à la discrétion et que jamais le nom du PDG ne pourrait être trainé dans la boue.

Puis ça a été mon tour.

Même si l'homme me dégoutait, par ses airs arrogants, bougeant son énorme montre en argent devant mes yeux comme si je l'enviais, j'ai joué le jeu. A vrai dire j'ai même pris plaisir à le voir se languir devant moi, me regarder avec tant d'envie. Je me jouais de lui alors qu'il pensait avoir le dessus et j'ai gagné.

Au bout de trois verres de scotch avalés, il a accepté, signant un papier qu'il y a de plus sérieux, certifiant qu'il était maintenant lié au Serpents.

Puis Kurt s'est levé, il a tapé sur l'épaule du PDG avec plus de force qu'une tape amicale nécessitait, et finalement il lui a glissé quelques mots à l'oreille « il est à moi ». Et nous sommes partis.

Les 20 heures approchaient et je savais que mon père devait m'attendre chez nous, Amélia devant être stressée à l'idée de me revoir. Mais je n'y suis pas allé. Au contraire j'ai éteins mon téléphone puis j'ai emmené Kurt dans le premier bar que nous avons vu, pour fêter en quelque sorte ma mission.

Les verres s'enchainent, je viens même à oublier que l'un d'entre nous doit rester sobre pour pouvoir reconduire l'autre en toute sécurité. Mais bon, pourquoi s'en occuper ?

Alors on boit, ne comptant plus les verres, étant trop pris par l'alcool et par les regards si envoutants du blond.

Il riait et je riais aussi, ivre de l'amour que je ressentais pour lui, trop ivre de ses mains me caressant la joue et trop ivre de ses lèvres sur les miennes. Je ne pouvais pas penser à autre chose et je ne voulais pas. Il n'y avait rien d'autre que Kurt et moi, tous les deux, ivres dans un bar pourris où le barman nous jetait des regards noirs. Il n'y avait que nous et c'était merveilleux.

Finalement Kurt m'a emmené dans les toilettes du bar et il m'a embrassé avec passion, si intensément que j'ai faillis tomber sous le choc de ses baisers. Depuis le matin je ne pensais qu'à son corps, qu'à ses coups de reins qui provoquaient tant de sensations en moi, et donc j'ai craqué.

Nous avons fait l'amour, si ardemment, si passionnément que j'en perdais la tête. Peu importe le lieu misérable dans lequel nous étions, il n'y avait que nous qui comptait et nous le savions tous les deux.

Puis après ce moment d'amour inattendu, nous nous sommes mis à une table au fond du bar, riant toujours autant alors que nous commencions à décuver doucement.

Il est aux alentours des 22h30 quand Kurt et moi sortons finalement du bar.

Son bras est posé sur mes épaules alors que mon bras lui entoure la taille, mes pas étant quelques peu imprécis.

J'inspire profondément, l'obscurité de la nuit déjà assez présente. Puis je sens l'odeur du blond pénétrer dans mon nez et je ne peux être plus heureux. Cette soirée ne s'est pas passée comme j'aurais pu le penser, mais c'était pour le mieux.

Nous marchons sans trop savoir où nous allons quand la voix un peu pâteuse de Kurt s'élève tout à coup.

- On va appeler un taxi. Même si je n'ai pas envie de laisser ma voiture ici, je suis trop bourré pour conduire.

- Et moi, je peux conduire ?

Kurt rit brusquement, son niveau d'alcoolémie assez élevé déteint sur son rire alors qu'il répond en levant les yeux au ciel.

- Tu nous tueras avant même d'avoir mis le contact.

Ce n'est pas particulièrement très drôle, mais je ris.

Tout à coup un cri étouffé nous parvient à l'oreille et nous nous arrêtons brusquement. Le cri semble venir d'une ruelle près de nous, mais il fait trop noir pour voir quoi que ce soit de notre point de vue.

Kurt s'exclame alors qu'il s'approche de la provenance du cri.

- C'est quoi cette merde encore ?

Le blond me devance et je réalise qu'il marche encore assez droit malgré l'alcool qui court dans ses veines. Alors que de mon côté je me risque plusieurs fois de tomber, mes pieds s'entremêlant maladroitement.

Je suis le blond jusqu'à l'entrée de la ruelle, mon cœur battant un peu plus vite.

Je plisse les yeux et aperçois alors trois hommes en train de s'acharner sur un autre homme, et mon regard se pose un peu plus loin sur un autre type à moitié allongé sur le sol, son visage totalement tuméfié de coups.

Kurt s'avance brusquement alors que sa voix s'élève, semblant effrayante et déconcentrant les trois hommes durant un instant.

- Salut bande d'enculés !

L'un des trois se redresse et cela me permet de voir le visage de l'homme sur lequel ils s'acharnaient quelques minutes avant.

Mon cœur se serre tout à coup alors que mes yeux s'écarquillent.

Putain de merde.

Je fais de grand pas pour rejoindre Kurt alors que je m'exclame tout à coup, une colère explosive sortant de ma bouche.

- Espèce de fils de pute !

Les yeux verts de John me regardent avec difficulté, il tousse douloureusement et tend la main vers moi en soufflant mon nom.

- Blake.

Et c'est comme un coup d'électricité, me cramant mes nerfs alors que je m'élance contre un des types, je viens lui donner un coup de poing en plein visage en poussant un cri de rage extrême.

Je le cogne. Encore et encore. Ses mains s'agrippent à mon visage pour essayer de me faire arrêter de le frapper. Mais peu importe les coups qu'il essaye de me donner, je continue de le frapper avec force.

Mais brutalement, je vois l'un des deux autres s'approcher de moi l'air menaçant.

Je m'apprête à lâcher le premier type pour pouvoir me défendre du deuxième, mais soudainement ce dernier tombe en arrière à cause d'un coup de pied en plein ventre. Et je vois avec une réelle surprise Kurt se mettre à frapper le type.

Il ne doit même pas savoir pourquoi on les frappe, mais il n'hésite pas, il fait comme moi sans douter une seule seconde de mes motivations.

Alors que je frappe le type de mes pieds m'acharnant parfaitement sur lui, je vois le troisième fuir. Puis je m'aperçois que John rampe jusqu'à ce qui doit être la première victime de ces trois connards.

Je m'apprête à aller voir le brun, mais une lumière m'éblouit brusquement alors qu'une voix inconnue s'écrie.

- A genoux !

Une lumière bleue et rouge colore les murs crasseux de la ruelle et c'est là que je comprends la situation.

Les flics.

Alors que je lève les mains et que je me mets à genoux sans discuter, je jette un regard sur le blond qui se met à grogner en s'agenouillant lui aussi.

- Putain de merde, il fallait que ces connards se pointent.

Un homme en uniforme s'approche de moi, alors que d'une main il se saisit d'une paire de menotte.

Et merde.

Alors que Kurt et moi sommes emmenés vers la voiture de police, j'entends le blond s'exclamer tout à coup.

- J'espère que ce type en valait le coup.

Il n'y a pas de méchanceté dans sa voix, mais seulement une ironie qui me fait même sourire doucement.

Oui ça en valait la peine.

J'aurais pu leur arracher la tête d'avoir osé lever la main sur mon ami, peu importe la raison, rien n'excuserait leur comportement.

La main du flic se pose sur ma tête alors qu'il me fait entrer à l'arrière de la voiture, puis il claque brusquement la portière.

Mon père va me tuer.

J'ai passé une bonne partie de la nuit assis dans une cellule, Kurt étant dans une autre que la mienne pour une bonne raison.

Alors j'ai partagé mes heures avec deux types totalement bourrés, une fille devant être une prostituée au vue de son accoutrement, mais aussi un autre type extrêmement bizarre, et très certainement le plus taré de la cellule.

Mais alors que je pose ma tête une énième fois contre le mur froid en regardant mes pieds, j'entends une voix s'élever brusquement, comme une délivrance.

- Blake Wilson ?

Je me lève rapidement, ne voulant pas laisser une seule seconde à cet homme pour qu'il s'échappe avec la possibilité pour moi de sortir d'ici.

Alors que le policier pose un regard las sur moi, il ouvre la grille en m'accordant quelques mots.

- Tu peux partir. Aucune plainte n'a été porté contre toi, tu as seulement une sorte d'avertissement dans nos fichiers au vue de ton casier vierge et du témoignage d'un des garçons qui ont été tabassé par les types que tu as tabassé. Enfin voilà, tu sors.

Je me sens soulagé, mais tout à coup le visage du blond me vient en tête et une inquiétude grandit brusquement en moi.

- Et qu'en est-il du blond qui était avec moi ?

- Il est sorti il y a une heure.

Je fronce les sourcils.

Si Kurt est sorti il y a une heure, comment cela se fait que je ne sorte que maintenant ?

Ma bouche s'ouvre alors que je suis sur le point de poser ma question à l'officier de police, mais mes mots restent en suspens alors que je croise un regard bleu, et ce regard bleu ne m'est pas inconnu étant donné qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau au mien.

Et merde.

Mon père me regarde avec une grande colère et je peux lire une grande déception alors que j'arrive près de lui.

Il ne prononce pas le moindre mot mais se contente de me donner une tape derrière la tête avant de marcher à grand pas en direction de la sortie du poste. Je le suis sans rien dire, car je suis trop content de pouvoir enfin sortir de ce lieu qui put atrocement et de pouvoir enfin respirer de l'air frais.

La BMW de mon père est garée devant le poste de police, et il monte à l'intérieur sans m'adresser le moindre mot.

Je me dirige vers la portière placée du côté passager, mais je jette un regard aux alentours, cherchant le blond du regard, mais rien. Donc je monte et à peine une seconde après que j'ai fermé la portière, mon père démarre.

C'est au premier feu que mon père se décide enfin à parler, sa voix étant dure et pleine de reproche.

- J'espère que c'est la première et la dernière fois que je viens te chercher au poste de police.

- Comment est-ce que tu as su ?

Mon père me jette un regard noir, me reprochant de poser ce genre de question dans cette situation. Mais il me donne tout de même la réponse en posant de nouveau ses yeux sur la route.

- Je connais quelques flics. Et quand ils ont vu mon nom de famille, ils m'ont appelé pour savoir si je n'avais pas un fils qui s'appelait Blake.

Il marque une petite pause et reprend.

- Donc quand j'ai compris que tu t'étais fait arrêter, je leur ai demandé de te garder un peu, pour que tu retiennes une leçon de tes conneries.

Je le foudroie du regard alors que je m'écrie tout à coup.

- C'est à cause de toi si j'ai dû rester là-bas plus que nécessaire ?

- Ne hausse pas le ton, je suis celui qui est dessus. Au moins j'espère que tu vas arrêter de te comporter comme un con.

Je ne réponds pas.

Bordel quel connard, comme si le fait que j'ai fini en garde à vue n'était pas assez humiliant comme ça.

Mon regard reste rivé vers l'extérieur, ne voulant plus parler.

Cependant mon père n'a pas l'air de le voir de cette façon, car il prend de nouveau la parole, continuant sa leçon de moral.

- Il va falloir que tu te ressaisisses Blake. N'oublie pas que dans une semaine tu as 23 ans.

- Je sais quand est mon anniversaire.

Mon père soupire bruyamment, signe que ma provocation l'agace fortement.

- Ce n'est pas à ça que je fais référence. Mais plutôt que tu dois entrer dans mon entreprise à tes 23 ans. C'était le deal. Je te laissais vivre ta vie, faire des études comme tu le voulais jusque-là, puis à tes 23 ans tu devais rentrer dans l'entreprise familiale. J'ai fait ma part, à toi de faire la tienne.

Je n'ai pas pensé à ça depuis un bout de temps déjà.

A vrai dire, avec les Serpents, la mission de Kurt et ma relation avec le blond, je n'ai pas une seule seconde pensé à mon futur, et surtout au fait de devoir entrer dans le rang.

Alors je soupire.

Bordel je ne veux pas rester derrière un bureau toute ma vie, suivre les traces de mon grand-père et celles de mon père. Je veux être unique.

Mais un deal est un deal.

- Je sais.

Mon ton est amer et montre à quel point cette destinée ne me plait absolument pas.

Harold grogne et reprend.

- Arrête de te comporter comme un gamin et devient un homme.

Je ne réponds pas.

- Tu vas avoir des responsabilités et avoir un casier judiciaire ne t'aidera pas dans tes affaires.

Je ne réponds pas.

- Prendre tes responsabilités c'est aussi faire des efforts dans ton comportement et d'arrêter de te comporter comme un con.

Je ne réponds pas.

- Si tu étais venu au repas ce soir, et faire l'effort de rencontrer Amélia alors tu n'aurais pas fini en garde à vue, puant l'alcool à plein nez.

Mais cette fois-ci je réagis.

Amélia, je savais bien qu'il y avait une raison plus grande à la déception de mon père que ma nuit en garde à vue, c'est à cause de sa collaboratrice et de mon absence à la table lors du repas.

Je me tourne vers lui et hurle tout à coup.

- C'est pour ça que tu es si déçu, c'est parce que j'ai raté le diner. Avoue-le. Tu t'en fous que j'ai fini arrêté par les flics, je sais que ça t'es déjà arrivé quand tu étais jeune.

- Non pas du tout...

- Ne me mens pas ! Je sais que c'est à cause d'elle que tu es si en colère, tu aurais ris de me voir en cellule, mais là tu es hors de toi. Avoues !

Les mains de mon père s'agrippent sur le volant alors qu'il s'arrête brusquement devant la maison. Puis il se tourne vers moi en hurlant à son tour.

- Tu l'as rend malheureuse ! Elle pense que c'est de sa faute si tu ne l'aimes pas, qu'elle a fait quelque de mal. Elle souhaite vraiment te rencontrer et de recommencer sur des meilleurs bases, mais toi tu te comportes comme un con.

- Je m'en fous, je ne veux pas d'elle.

Mon père me foudroie du regard alors que son visage devient rouge de colère, puis je le vois exploser brusquement.

- Arrête d'être égoïste Blake ! Je veux d'elle dans la famille, peu importe ce que tu en penses.

- Je ne suis pas égoïste !

Je hurle aussi fort que mon père.

Puis je vois ses lèvres bouger, comme au ralenti alors que je me prends ses mots en plein visage comme une énorme gifle brutale.

- Tu es égoïste comme ta mère l'était !

Mes mains tremblent alors que mon cœur explose.

Putain de connard.

Mon père comprend l'importance de ses mots et il commence à s'excuser. Mais je ne l'écoute pas, je sors brusquement de sa voiture puis je sors mes clefs de ma voiture de ma poche en marchant à grand pas dans sa direction.

Je suis heureux que Kurt et moi ayons pris la voiture du blond plus tôt dans la journée, car j'ai la possibilité de m'échapper.

Mon père sort de sa BMW et me fait de grands gestes, mais je l'ignore. J'appuie sur l'accélérateur et je pars.

Tu es égoïste comme ta mère l'était !

Putain !

Je tape contre mon volant et crie alors que je pars sans trop savoir ma destination.



AudreyPh18

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