Chapitre 28

  Je reste interdis.

Bordel de merde, est-ce que j'ai bien entendu ou c'est mon esprit qui me joue des tours pour me torturer un peu plus ?

Ma bouche s'ouvre mais aucun son n'en sort. Je suis comme pétrifié, mon corps entier ne pouvant bouger à cause du choc émotionnel que ses mots viennent de provoquer chez moi. J'essaye mais je n'y arrive pas.

Ses mains sont toujours sur mes joues alors son regard est rivé dans le mien, ses iris pétillant d'une lueur que je ne lui connaissais pas : la peur.

J'ignore de quoi il a peur. Peut-être de s'être ouvert à moi de cette façon alors que je ne lui donne aucune réaction, que je reste simplement muet devant ses sentiments avoués. Je ne sais pas, mais j'apprécie cette faille, ce petit détail qui fait de lui un être humain capable d'aimer.

Alors je réagis enfin, lâchant une pensée qui me tord l'estomac.

- Ne te fous pas de ma gueule comme ça.

Un sourire étire doucement ses lèvres alors que je sens son pouce caresser ma joue gauche alors qu'il s'adresse à moi d'une voix douce.

- Je ne me fous pas de toi, c'est la vérité.

Mon cœur se serre, puis tout à coup je le sens exploser dans ma poitrine, comme libéré d'un poids soudain. Alors je souris à mon tour, comme jamais je n'avais souris auparavant, vraiment heureux.

Je passe mes bras tout à coup autour de son corps puis je le serre contre moi, mon visage s'enfouissant dans son cou alors que je ferme les yeux pour apprécier ce moment.

Kurt m'enlace à son tour, et il fait une pression pour me transmettre tout son amour, que je reçois comme une réelle délivrance. Maintenant ma colère et ma peine me semblent alors bien loin, comme si elles n'avaient existé. Donc j'ai peur durant une seconde, que tout ça ne soit qu'un mensonge, et que ces émotions me reviennent en plein visage comme une énorme claque que je ne pourrais éviter.

Alors je murmure à son oreille, le suppliant de me dire la vérité.

- Promets-moi que tu le penses.

- Je te le promets.

Je le serre un peu plus contre moi. Puis finalement je me livre enfin à lui, des mots si forts que je n'ai jamais osé lui dire jusque-là.

- Je t'aime Kurt.

Son corps se détache du mien puis il m'embrasse, son nez froid touchant légèrement ma peau.

Je me suis si bien que je ferme les yeux même après que ses lèvres aient quitté les miennes.

Je sens ses lèvres déposer un baiser sur mon front, alors que sa main caresse ma joue avec une douceur que je ne lui connaissais pas. Et finalement sa voix s'élève de nouveau.

- On y va ?

J'ouvre les yeux et l'interroge.

- Où ça ?

- Chez toi. Si tu veux bien m'accueillir dans ton lit cette nuit.

- Avec plaisir.

Kurt me sourit, puis il part en direction de sa voiture alors que je marche jusqu'à la mienne. Et quand nos moteurs démarrent, je souris, car je sais que nous allons tous les deux dans la même destination.

Je suis allongé dans mon lit, Kurt à mes côtés, sa main caresse doucement mon bras alors que des frissons dansent le long de ma peau.

J'ai sommeil mais je ne veux pas dormir, je veux profiter de ce moment de calme et d'amour avant que quelque chose n'arrive, que la colère empare ses traits ou bien les miens. Je veux profiter de sa présence à mes côté.

Mais je dois lui demander quelque chose, car même s'il m'a dit m'aimer, je reste toujours autant perdu sur ce que nous sommes, si il y a bien un lien entre nous, ou simplement de l'amour sans limite.

- Kurt ?

Le blond tourne la tête vers moi, quelques mèches tombant devant ses yeux, puis il hoche la tête doucement pour que je continue.

J'inspire et me lance.

- Qu'est-ce qu'on est toi et moi ?

Kurt détourne le regard pour observer le plafond alors qu'il soupire doucement.

Je me redresse et rassemble mes jambes contre mon torse alors que je le regarde en silence, attendant patiemment sa réponse.

Le blond passe une main sur son visage alors qu'il me parle enfin.

- Pourquoi est-ce que tu as besoin de mettre une étiquette sur tout ?

- J'ai besoin de savoir.

Kurt se redresse à son tour, puis il place ses jambes de part et d'autre de mon corps, sa main caressant mes cheveux qui ont pris quelques centimètres depuis que nous avons commencé à nous fréquenter.

Je plonge dans son regard doux, et me mords la lèvre inférieure alors que son index glisse lentement le long de mon torse alors qu'il répond d'une voix suave.

- Pour moi tu es à moi, comme je te l'ai dit. Mais je ne veux pas qualifier ce qu'on est, je n'aime pas être mis dans une boite.

- Moi je veux savoir, j'en ai besoin. Il faut que tu me dises si j'ai le droit de parler de toi, ou si tu es un secret.

- Pourquoi tu veux te venter partout que tu es avec moi ?

Kurt hausse les sourcils plusieurs fois, lui donnant un air un peu bête et je ne peux m'empêcher de rire alors que je pose ma main sur sa bouche pour le contraindre d'arrêter de dire n'importe quoi.

- Non, je veux seulement savoir quoi faire. Je ne suis pas ouvertement gay, tu t'en souviens. C'est plus complexe pour moi. Et surtout, ta réaction par rapport à mon père ne m'a pas aidé à mieux comprendre notre relation.

Le bond fait une moue désolé et caresse mon bras d'un geste léger. Puis finalement il craque en levant les yeux au ciel.

- Très bien, nous sommes ensembles. Si c'est ce que tu veux entendre.

Je souris, complètement victorieux, mais un détail me revient en tête, quelque chose à laquelle je ne voulais pas penser.

Je tousse et reprends pour lui poser une énième question.

- Et pour Kane ? Tu sais qu'il ne supporte pas les gays. Est-ce que je dois lui dire ?

Kurt secoue la tête, les sourcils froncés. Puis il se passe une main dans ses cheveux alors qu'il réplique d'une voix un peu plus dure.

- Non, je vais lui en parler. De toute façon il n'aura rien à dire, je lui ai sauvé son petit cul en me vendant aux Serpents, alors il n'a pas intérêt à me faire chier.

- Tu sais bien qu'il ne va pas accepter aussi facilement.

- Je m'en fous.

Le blond me fait basculer en arrière et je pousse un petit cri de surprise. Son corps est au-dessus du mien alors que ses lèvres embrassent chastement les miennes.

Je passe une main dans ses cheveux, leur douceur surprenante me faisant sourire timidement puis je finis par reprendre la parole.

- J'espère que ça ira.

Kurt roule sur le côté, nos jambes s'entremêlant agréablement, puis il me sourit.

- Ne t'en fais pas, je gère mon frère.

Le blond ferme les yeux, mais je ne suis pas prêt pour le laisser tranquille. Il est assez ouvert pour que je puisse lui poser des questions, alors j'en profite.

- Tu sais que mon père risque de te voir demain matin ?

- Tu n'arrêtes donc jamais Blake ?

- Je viens de commencer, maintenant réponds moi.

Un soupire s'échappe de ses lèvres, et il garde les yeux fermés. Mais toute fois, il répond à ma question, bien que son ton soit exaspéré.

- Je me présenterai à lui demain, comme il le voulait.

Je souris.

Mais très vite mon visage redevient neutre, voir triste alors qu'il enchaine en me posant à son tour une question.

- Tu me parles de ton père, mais qu'en est-il de ta mère ?

Mon ventre se contracte et je tourne la tête pour regarder le plafond. Le silence devenant lourd tout à coup.

Kurt comprend qu'il y a quelque chose qui ne va pas, et il vient poser sa main sur mon torse alors qu'il continue d'une voix douce.

- Tu n'es pas obligé de me répondre si tu n'en as pas envie.

J'hésite, mais je finis par me livrer à lui.

- Elle s'est barrée avec un autre type quand j'avais six ans et ma sœur seulement deux. Depuis je ne l'ai pas revu.

- Elle te manque ?

- Non, elle était horrible. Elle buvait, elle me traitait comme de la merde, elle passait son temps à me frapper et à frapper mon père, alors qu'elle me rappelait sans cesse que j'étais une erreur. Alors non, elle ne me manque pas du tout.

Un rire faux s'échappe des lèvres de Kurt et je tourne la tête vers lui.

Ses yeux sont ouverts et il les garde rivés vers la fenêtre, une vague de tristesse les parcourant tout à coup, alors qu'il parle à son tour. La même haine que moi dans sa voix.

- Je connais aussi ce genre de mères aussi merdiques. Mais j'avais le père qui allait avec.

Je me tourne sur le côté pour me retrouver en face de lui, et je vois à quel point il est vulnérable à ce moment-là.

Kane ne m'avait jamais parlé de ses parents. Quand j'ai fait un commentaire sur le fait qu'il vivait seul avec son frère Kane m'a bien fait comprendre qu'il ne voulait pas en parler, et comme moi de mon côté je ne voulais pas parler de ma mère, j'ai accepté de taire ce sujet.

Alors voir Kurt se livrer à moi me touche profondément.

Je caresse sa joue mais je le vois sursauter légèrement à mon contact, alors qu'il croise mon regard.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je ne sais pas si je vais avoir une réponse, mais il faut que je demande.

Et pour ma plus grande surprise, Kurt se confie une nouvelle fois à moi, comme si il ne l'avait jamais fait avant.

- Ma mère était trop occupée à baiser avec le meilleur pote de mon père pour nous élever Kane et moi. Elle était trop occupée à aller en soirée et se bourrer la gueule pour voir que mon père s'acharnait sur nous. Il passait son temps à exprimer sa colère en nous frappant, et il a bien faillis me tuer un jour.

La main de Kurt attrape mon index, puis il porte ma main à son cou, plus particulièrement sur son tatouage. Quand mon doigt caresse sa peau, je sens un gonflement signe qu'il y a une cicatrice. Mais celle-ci est cachée par un trait épais dans lequel rentre le poignard.

- Il m'a frappé avec une bouteille de bière et un bout de verre s'est planté dans mon cou, échappant de peu de couper ma carotide. Et c'est là que j'ai compris qu'il était temps pour Kane et moi de partir.

- Tu avais quel âge ?

- 13 ans, Kane en avait 11.

Je suis horrifié par son histoire et je comprends d'où vient son caractère si nerveux, s'emportant très facilement. Et je sais maintenant pourquoi il a cette aura aussi effrayante, il l'a développé pour se protéger.

Ma main caresse sa joue sans s'arrêter pour essayer de l'apaiser. Or la tristesse et la colère ont envahi ses yeux.

- J'ai dû me débrouiller pour nous trouver un endroit, pour nous trouver à manger. Par chance une grand-mère nous a laissé squatter un appartement qu'elle louait d'habitude, juste au-dessus d'une supérette. J'y ai travaillé, laissant de côté mes études, préférant que mon frère en profite plutôt que moi. Mais ce n'était pas suffisant, alors aux alentours de mes quinze ans, j'ai commencé à m'enfoncer dans le monde illégal. Et je n'en suis jamais ressorti.

- Tu as fait tout ce que tu pouvais pour ton frère.

- Oui, et ce petit con plonge dans la même merde que moi en côtoyant les Serpents.

Il me regarde un instant puis il enchaine d'une voix vraiment attristée.

- Et maintenant c'est toi que j'ai fait sombrer dans ce monde. Tu comprends pourquoi je ne veux pas que tu restes trop avec eux. Car une fois que tu y es entré, il est impossible de leur échapper.

- Je comprends.

Il m'accorde un sourire et caresse mes lèvres de son pouce.

- Il n'y a pas d'échappatoire pour moi, mais toi tu peux avoir une belle vie.

- Je veux ma belle vie avec toi.

Kurt rit de bon cœur et me répond comme si sa vie était déjà toute tracée.

- Je te l'ai déjà dit, je ne serai jamais du bon côté de la loi. Ma vie a commencé dans la merde, elle finira de la même façon.

Je veux répliquer mais Kurt pose sa main sur ma bouche, déposant un léger baiser sur mon front alors qu'il reprend.

- Je ne veux pas en parler.

J'acquiesce et il enlève sa main de ma bouche.

Mais il reste une question qui demeure dans mon esprit, jusque-là restée sans réponse.

- Kurt, qu'est-ce que tu as fait à Cobra ?

Le blond me foudroie du regard, puis il secoue la tête en déclarant d'une voix autoritaire.

- Ça ne te regarde pas.

- D'accord.

Je suis vexé, mais je ne pouvais trop en soutirer de sa part, ça aurait été trop beau.

Alors je me retourne, me mettant dos à lui.

Cependant ses bras m'entourent et son corps vient se coller contre moi, sa bouche murmurant à mon oreille.

- N'essaye pas de connaitre cette part d'ombre de moi.

En guise de réponse je pose ma main sur son bras, me collant d'avantage contre lui.

Puis finalement, je finis par m'endormir, me sentant à l'abri même si je reste plongé dans ses secrets qu'il a partagé avec moi.

Alors que j'ouvre les yeux, je me sens presque immédiatement heureux, les souvenirs de la veille ayant enlacés mes rêves, des images du blond envahissant ma tête en une agréable sensation.

Or cette sensation de bien-être s'évapore rapidement quand je réalise que je suis seul dans le lit. Et quand j'ouvre les yeux pour regarder si le blond est à la fenêtre en train de fumer, je ne vois rien d'autre que le vide.

Une boule se forme dans mon estomac et je me précipite d'enfiler un jogging et un T-shirt, attrapant mon téléphone.

Je descends les escaliers, cherchant le nom du blond dans mes contacts pour l'appeler.

Mais soudainement j'entends sa voix. Elle provient de la cuisine. Alors je verrouille mon téléphone et marche jusqu'à la cuisine et je me sens rassurer en voyant le blond assis autour de l'îlot, une tasse de café à la main.

Je soupire de soulagement, or tout à coup je vois une brune assise en face de Kurt, un sourire victorieux sur les lèvres alors qu'elle s'exclame tout à coup.

- Bonjour Blake ! Comme tu dormais j'ai proposé une tasse de café à ton copain.

Evidemment, Danielle a sauté sur l'occasion de mon absence pour s'accaparer le blond et donc en savoir un peu plus sur mes secrets.

Je roule des yeux et viens m'assoir à côté du blond. Ce dernier hausse un sourcil alors qu'il m'adresse un sourire narquois. Puis il se tourne de nouveau vers ma petite sœur en prenant la parole.

- Ta sœur était en train de me dire que tu avais l'habitude de ramener beaucoup de filles avant.

- Dani, tu ne peux pas la fermer un peu ?

La brune hausse les épaules puis repose son regard bleu sur Kurt, reprenant sa conversation comme si je n'étais pas là.

- Et comment est-ce que vous vous êtes rencontré ?

Je grogne mais Kurt semble trouver la situation amusante car il répond, prenant goût à la conversation.

- Blake est pote avec mon frère.

- Kane ?

- Oui, tu le connais à ce que je vois. Et tu ne l'aimes pas vu ton air dégouté que tu essayes de cacher.

Ma sœur rougit, un peu gênée et elle essaye de se sortir de la situation en bafouillant quelque peu.

- Non, ce n'est pas ça. Enfin, c'est juste qu'il se comporte un peu comme un connard parfois.

- Tu peux dire que tu ne l'aimes pas, je m'en fiche.

La brune sourit.

Alors que je l'observe, je vois ses yeux pétiller doucement et je comprends que le charme de Kurt ne lui est pas indifférent.

- Danielle, tu peux nous laisser maintenant ?

- Non, j'ai encore des millions de questions à poser à Kurt. Comme par exemple pourquoi il sort avec un connard comme toi.

- Casse-toi maintenant.

La brune soupire puis part en prenant bien soin de m'accorder un sourire insolent alors qu'elle passe à côté de moi. Je lui jette un torchon, qu'elle évite de justesse avant de disparaitre dans la salle.

Je grogne et saisit une orange que je commence à peler.

Mais tout à coup Kurt prend la parole, sa voix tintée d'amusement.

- J'aime bien ta sœur.

- Tu ne devrais pas, elle se mêle de ce qu'il ne la regarde pas.

Le blond rit et je me laisse lui glisser un commentaire d'une voix peu assurée.

- J'ai cru que tu étais parti.

Le blond fronce les sourcils, puis il pose sa tasse sur le marbre avant de se tourner vers moi et de m'interroger.

- Pourquoi tu as pensé ça ?

- Je ne sais pas, j'ai un peu paniqué.

Kurt me sourit puis il se lève pour déposer un baiser sur mon front, avant de continuer d'une voix malicieuse.

- Si j'étais parti, je n'aurais pas rencontré ton père.

Je manque de m'étouffer avec un morceau d'orange, alors que j'écarquille les yeux de surprise, ne m'attendant pas du tout à ça.

- Quoi ? Tu l'as vu ?

- Oui. Il est très gentil. A vrai dire tout le monde est gentil chez toi, c'est agréable d'être entouré par des personnes charmantes.

Je balaye sa remarque sur la gentillesse de ma famille pour me concentrer de nouveau sur l'information principale de cette conversation.

- Qu'est-ce qu'il a dit ?

Kurt sait que je meurs d'envie de savoir ce qu'il s'est passé, et il prend un malin plaisir à me laisser attendre, impatient. Il glisse son index le long de son menton, puis il répond à ma question d'un ton lent et doux.

- Oh, il m'a parlé.

- Kurt...

Le blond sourit, puis finalement me donne la réponse que je veux entendre.

- Je me suis présenté comme ton copain, je lui ai dit que tu dormais encore. Ton père a acquiescé, puis il m'a tendu la main. Je l'ai saisi, et il a dit qu'il était enchanté. Voilà

- Rien de plus ?

Kurt dépose un baiser sur mes lèvres en souriant doucement.

- Non rien de plus.

Je souris, puis d'un seul coup il revient sur ses paroles, me lâchant une bombe en plein visage.

- Ah si, il m'a dit de te dire que ce soir il voulait organiser un diner. Il m'a invité, et il a aussi rajouté qu'Amélia sera là.

- Et merde.

Je grogne.

Bon, j'ai dit à mon père que je ferais des efforts, mais je n'ai pas envie de passer ma soirée avec la copine de mon père, et de Kurt. Cela serait trop bizarre pour moi, et pour le moment je n'ai pas envie d'accélérer les choses.

Je pose mes yeux sur Kurt et l'interroge.

- Tu lui as répondu quoi ?

- Que je ne pouvais pas, même si j'aurais adoré venir manger avec vous.

Je souris et réalise à quel point Kurt peut se montrer charmant quand il le veut.

Puis finalement, je l'embrasse à mon tour avant de m'adresser à lui.

- Je n'irais pas.

- Pourquoi ?

- Je n'en ai pas envie.

Kurt lève un sourcil, puis me prend un bout de mon orange avant de le manger.

Je souris, mon cœur battant si vite qu'il pourrait me faire mal.


AudreyPh18

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top