Chapitre 27

  Cela fait quatre jours depuis la soirée chez Tom. Quatre jours sans avoir vu le blond, ma colère toujours aussi puissante.

Kurt a essayé de me joindre le premier jour, celui juste après la fête, mais je ne lui ai pas répondu. Je l'ai évité au maximum ne voulant pas avoir affaire à lui, mais c'était mal le connaitre.

En effet il est venu chez moi, alors que ni ma sœur ni mon père n'était présent. Alors j'ai dû lui faire face, malgré les sentiments qui me broyaient l'estomac. Je lui ai dit que je ne voulais pas lui parler, et même s'il a montré une résistance il a fini par partir.

Peut-être que j'aurais dû lui parler, m'expliquer sur mes sentiments et du comportement que j'ai eu ce soir-là. Mais soyons honnête, j'étais trop en colère, trop blessé pour lui parler. Je voulais seulement lui mettre mon poing dans la figure pour laisser exprimer la rage que je contenais en moi.

Alors discuter était une mauvaise idée.

Il me manquait, mais je m'en voulais de ressentir ça, de me voir si impuissant sans lui, sans ses bras autour de moi. Et j'ai compris à quels points j'étais devenu dépendant de sa présence et ça ne me plaisait pas. Surtout quand j'ai réalisé que son absence de réaction face à ma conversation avec mon père m'a totalement submergé. Et je ne voulais pas me montrer aussi faible.

Donc j'ai continué de me tenir éloigné de lui, essayant de retrouver mon assurance, ne voulant plus être attaché au blond.

Le penser est une chose mais l'appliquer en est une autre.

En effet, durant le troisième jour après la soirée, j'ai reçu un appel de la part de Graham, le Serpent en charge du trafic d'arme. Il m'a demandé de livrer une commande à un homme avec qui il fait affaire, m'ordonnant d'être ponctuel et de garder la fidélité du client. Mais cet appel n'a pas été le seul car Claire, celle en charge du trafic d'œuvre d'art m'a demandé d'acheter au même homme une toile volée dans un grand musée.

Alors je devais accomplir deux missions en une fois.

Cela était une bonne chose, même si j'avais une pression supplémentaire, à celle déjà bien élevée, je me débarrassais de deux Serpents en seul et unique sale coup. Je me voyais bientôt débarrassé des Serpents avec ma dette totalement payée.

Or il y avait un problème.

La livraison avait lieu le soir même et je n'ai pas appelé Kurt pour le prévenir. Il m'avait demandé de le prévenir à chaque mission donné par un des Serpents, pour qu'il puisse être à mes côtés. Cependant je ne voulais pas de lui, je ne voulais pas le voir encore moins prendre soin de moi. Alors j'ai pris la décision de ne pas l'appeler, et de régler ces deux affaires par moi-même.

Mais là encore, je me suis laissé bercer par mes idéaux.

A peine suis-je arrivé sur le lieu du rendez-vous donné par le client de Graham et Claire, que j'ai vu une Chevrolet noire garée devant le hangar. Et je n'ai eu qu'il seul seconde pour sortir de ma propre voiture avant de voir Kurt sortir de la sienne.

Son regard noir s'est posé sur moi et j'ai compris qu'il était fou de rage, vraiment hors de lui que je ne l'ai pas prévenu.

Mais j'aurais dû le savoir qu'il serait au courant.

Je ne lui ai pas parlé, je l'ai seulement contourné pour entrer dans le hangar où des camions étaient déjà prêts à partir, empli d'armes en tout genre. Je ne les ai pas ouvert, n'étant certainement pas autorisé à le faire et n'ayant même pas l'envie de la faire. Je souhaitais seulement me débarrassé de cela, et plus vite c'était fait, plus vite je pouvais repartir.

Et à vrai dire la mission c'est bien passé.

Le client de Graham n'était pas du tout désagréable et j'ai même ris avec lui, comme s'il n'était pas un criminel. Puis j'ai acheté la toile pour Claire, étant bien entendu accompagné d'un connaisseur. Et je me suis même permis de négocier un peu le prix, le baissant d'un gros chiffre, qui semblait pour lui n'être que des pacotilles.

Et une fois cela réglé, je suis parti.

Kurt a voulu me parler, mais je me suis dépêcher de monter dans ma voiture et de partir le plus vite possible.

Donc quatre jours sont passées, je ne lui ai toujours pas parlé, et je suis toujours autant en colère. Mais depuis ce matin je me sens mal, mon estomac ne cesse de me faire souffrir alors que je suis d'une humeur épouvantable.

Ma sœur a essayé de me parler, mais je l'ai fait fuir rapidement, ne voulant pas avoir affaire avec elle.

Et au fur et à mesure que je pensais à la douleur qui émanait de mon ventre, ajouté à mon mal de crâne, j'ai compris ce qu'il n'allait pas. Il me manquait.

J'étais en colère après Kurt, mais pourtant je mourrais d'envie de le voir. Je voulais entendre sa voix, même si c'était pour me hurler dessus, pour me parler d'une voix moqueuse ou bien seulement pour l'entendre me parler d'une voix douce. Je le voulais à mes côtés, mais c'était impossible.

Comprendre ce qu'il n'allait pas m'a soulagé, mais ça ne résolvait pas le problème de mon manque grandissant.

Alors quand j'ai entendu mon téléphone vibrer aux alentours des 17 heures, j'ai senti mon cœur se presser dans ma poitrine, avant de battre comme un fou, espérant voir le nom du blond. Car cette fois-ci j'allais répondre.

Cependant, ce n'était pas lui.

J'étais déçu de voir le prénom de Jane s'afficher et constater qu'il s'agissait d'un message m'ordonnant de venir au bar des Serpents le soir-même vers 23 heures.

Mais si j'étais convié à une réunion, Kurt devait l'être aussi. Et même si cette nouvelle me rendait un peu heureux, j'essayais de garder en tête les sentiments pourquoi j'étais en colère.

C'est donc pour cela que je suis assis dans la même pièce que la dernière fois, la pièce qui doit être le bureau de Cobra.

Claire est en train de me dire que j'ai eu raison de négocier, de faire baisser le prix du tableau alors qu'elle m'encourage à se joindre d'avantage dans ses affaires. La rousse sourit à s'en décrocher la mâchoire alors que je lui dis que je ne suis pas très doué dans l'art, que je n'y connais rien.

- Tu n'y connais peut-être rien, mais tu es bon négociateur. Mais tant pis, j'aurais essayé.

Elle hausse les épaules et se tourne vers Andrew qui lui glisse un mot à l'oreille. Et c'est alors que je sens quelqu'un s'assoir dans le canapé à ma gauche.

Quand je tourne la tête je rencontre un regard sombre mit en valeur par un mascara et du fard à paupière d'un brun foncé. Les lèvres de la blonde recouvert d'un rouge à lèvre pourpre s'étirent en un sourire malicieux. Puis elle s'adresse à moi d'une voix douce.

- Tu sais que tu fais du bon boulot.

- Je sais.

Je souris à Jane puis bois une gorgée de mon verre empli de vodka, puis je le repose alors que la blonde reprend d'une voix un peu plus autoritaire cette fois.

- Ton garde du corps n'est pas là ?

- Qui ça ?

- Kurt.

Mon cœur rate un battement en entendant le nom du blond, mais j'essaye de garder un visage impassible alors que je réponds, accompagnant mes mots d'un haussement des épaules las.

- Non.

- Oh, vous vous êtes disputés ?

Je lève les yeux au ciel alors que Jane rigole doucement, puis tout à coup elle pose sa main sur ma cuisse en s'avançant un peu plus vers moi. Je sens son souffle contre ma peau alors qu'elle me parle d'une voix aguicheuse.

- Tant mieux.

Je tourne la tête vers elle.

Nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres, mais je ne défaillis pas, je reste impassible alors que je l'interroge soudainement.

- Pourquoi tant mieux ?

- Oh Blake. Tu veux que je te donne un rappel de nos baisers ? Même si ils orchestrés par Kurt, je sais qu'ils n'étaient pas faux. Tu les aimais autant que moi.

Ses lèvres s'étirent doucement et son visage se fait de plus en plus proche du miens, sa main faisant pression sur ma cuisse.

Mais tout à coup la porte claque et je détourne immédiatement le regard. Et c'est là que je le vois.

Kurt porte un jean troué à son genou droit, un sweatshirt noir à capuche rabattu sur sa tête et ses Doc Martens. Quelques mèches blondes tombent sur son front, alors que son regard doré est rivé vers moi, vraiment en colère.

Jane, sa main toujours sur ma cuisse s'exclame tout à coup, en indiquant bien son mécontentement.

- Toujours un bon timing Kurt.

Le blond donne sa réponse à la blonde en gardant cependant ses yeux rivés vers moi, ne sourcillant pas une seule seconde.

- Je sais toujours quand ta langue de vipère s'apprête à faire un coup bas.

- Quel coup bas ? Je passe du temps avec Blake, étant donné qu'il était tout seul et puis après tout lui et moi avons eu une relation. Tu dois le savoir vu que tu étais à l'origine de cette idée.

Kurt détourne soudainement son regard vers la blonde et la foudroie.

Je peux lire sur son visage qu'il est vraiment hors de lui et qu'il est prêt à exploser à tout moment. Alors je me lève, me détachant de la main de Jane, puis je m'approche de Kurt pour m'adresser à lui à voix basse.

- On peut parler ?

Ce n'était pas mon plan initial, mais j'ai bien senti que les choses étaient sur le point de dégénérer donc autant apaiser la situation en accordant la discussion que je lui ai refusé depuis quelques jours déjà.

Kurt reste immobile pendant un court instant, à foudroyer la blonde, puis finalement il rompt le contact visuel et se tourne vers moi.

Son visage semble s'apaiser mais ses yeux restent ombrageux.

Je l'emmène un peu plus au fond, près du bureau de Cobra. Je balaye la pièce et je suis satisfait de voir que les seules personnes qui sont là sont Jane, Claire, Andrew, Kurt et moi, les autres n'étant pas encore arrivés.

Une musique de fond emplie la pièce et couvre un peu les conversations, ce qui nous donne un peu plus d'intimité.

Je m'appuie contre le mur alors que Kurt croise ses bras d'un air sérieux contre sa poitrine, son regard toujours plantés dans le mien.

Une boule se forme dans ma gorge alors que je ne sais pas par ou commencer. Je suis tout à coup effrayé, totalement perdu dans mes mots qui s'entrechoquent dans ma tête mais sans franchir la limite de mes lèvres. Alors je reste là, silencieux, me faisant bataille pour finalement parler.

Cependant je n'y arrive pas, et c'est Kurt qui finit par engager la conversation, son ton étant clairement mauvais.

- Tu te décides à me parler ou non ?

Sa voix fait l'effet d'une décharge électrique et toutes mes idées se mettent en place dans mon esprit. La colère que j'éprouvais contre lui s'éclaircissant pour devenir bien nette comme si je venais de revivre sa fuite.

Alors je m'exprime, ma colère se faisant bien entendre.

- Je ne sais pas, est-ce que tu vas fuir après ?

- Quoi ?

Les sourcils du blond se froncent d'incompréhension et sa colère semble s'évanouir alors que ses bras tombent le long de son corps.

Il secoue la tête et reprend.

- De quoi est-ce que tu parles ?

Il ne voit pas à quoi je fais référence.

Bordel de merde, je vais devoir le lui expliquer à voix haute, montrant à quel point je suis sensible à ses actes.

Je soupire puis me lance.

- A la soirée de Tom. Tu as fuis dès que je t'ai dit que mon père était maintenant au courant pour moi.

- Je n'ai pas fuis !

Sa voix part dans les aigus, ce qui démontre qu'il a bel et bien fuit.

Lui-même semble réaliser son attitude et il vient de nouveau croiser les bras alors qu'il enchaine d'une voix qui se veut plus assurée et plus dure.

- Je n'ai pas fuis, quelqu'un a frappé à la porte de la pièce, donc on est parti pour laisser la place. C'est toi qui as fui après avoir frappé ce type.

- Non...

Peu à peu je comprends qu'il retourne la situation contre moi, pour me faire passer pour le lâche qui s'enfuit. Mais ce n'est pas la vérité, il est le premier à avoir fui, moi je voulais seulement être seul, c'est différent.

Enfin je l'espère.

Je me racle la gorge et reviens à la charge, ne voulant pas me laisser faire aussi facilement.

- N'essayes pas de retourner la situation.

Kurt soupire et se frotte le visage. Et finalement il s'énerve en avouant sa fuite.

- Mais putain Blake, pourquoi est-ce que tu es parti dire à ton père que j'étais ton putain de copain !

Nous sommes en plein dans le vif du sujet et il est maintenant temps de savoir ce que nous sommes tous les deux. Pour mon bien.

Alors je prends les armes à mon tour.

- Je ne lui ai jamais dit que nous étions ensembles, il a seulement fait une conclusion au vu de la situation.

- Tu n'aurais pas dû me mentionner.

J'écarquille les yeux.

Bon, mon cœur se brise, mais je ne veux pas le laisser m'abattre aussi facilement.

- Ah oui c'est vrai, on ne fait que de coucher ensemble, s'embrasser et passer la plupart de notre temps ensembles. Mais je suis fou, c'est vrai que ça ne ressemble en rien à une relation.

Mon ton est clairement ironique mais aussi amer.

Kurt plisse le nez de mécontentement, puis son regard devient un peu plus sombre alors qu'il réplique à son tour.

- On peut arrêter de baiser si tu n'arrives pas à faire la différence entre une relation sérieuse et un plan cul.

Oh.

Nous y sommes.

Je ne savais pas ce que nous étions, ce que notre relation signifiait. Mais pourtant c'était si simple, elle n'était simplement rien.

Ça serait mentir de dire que mon cœur ne se brise pas, qu'il n'est pas piétiné par ses mots et par l'absence d'empathie qui les habille.

Mes mains commencent à trembler alors que mon esprit est mélangé d'une tristesse semblable à un tsunami et une colère aussi violente qu'une tornade. Et je sais que je suis au bord de l'explosion.

Mais pourtant mon visage reste neutre, du moins je lutte pour ne pas montrer qu'il me blesse profondément.

- Très bien.

Je jette un coup d'œil vers Jane, puis un sourire malfaisant déguise mes lèvres alors que je me retourne en direction du blond, ce dernier ayant parfaitement suivit mon regard précédemment.

- Comme nous ne sommes pas ensembles, je vais donc aller baiser ailleurs.

Kurt reste bouche-bée et je décide de partir à ce moment-là.

Or, à la place d'aller voir Jane comme je l'ai dit à Kurt, je sors du bureau. Puis je me dirige vers l'extérieur du bar, appréciant l'air glacée du soir.

Je sors mon paquet de cigarette de ma poche, mais ce dernier tombe sur le sol.

- Putain de merde !

Je m'écrie tout à coup, donnant un coup de pied dans les arbustes à ma droite puis je ramasse mon paquet et commence à marcher nerveusement jusqu'à ma voiture, puis je monte à l'intérieur en claquant la portière.

Je me mets à taper mon volant et à insulter de tous les noms ce connard de Kurt.

Bordel de merde que ça fait mal.

Jamais je n'avais vécu ça, cette trahison et cette humiliation. De passer pour une personne trop attachée qui se fait des illusions sur une relation qui n'existe pas, qui n'existera sans doute jamais. Je ne veux pas être ce genre de personne, je suis celui qui vire les filles de son lit et qui ne les rappelle jamais. Je ne suis pas celui qui est viré et est considéré comme un simple plan cul.

Mon cœur se serre aux souvenirs des mots de Kurt et je frappe une nouvelle fois mon volant, actionnant le klaxon par accident.

Bordel de merde ça fait mal.

Je suis en train de sombrer dans ma peine quand mon téléphone vibre dans ma poche.

Je n'ai pas envie de répondre, j'ai seulement envie d'être seul et de pouvoir dépérir en paix. Sans personne pour m'emmerder.

Mais je finis par répondre, gueulant en voyant le nom de Jane s'afficher sur l'écran.

- Quoi ?

- Cobra arrive, reviens.

Puis elle raccroche sans même avoir ma réponse.

Putain que je les hais.

Cependant je sors de ma voiture, rangeant mon paquet de cigarette dont je n'ai eu le temps de fumer de clopes. Et je traine les pieds jusqu'à l'entrée du bar, puis jusqu'au bureau de Cobra d'où s'échappe une musique classique.

J'entre dans la pièce mais je reste à l'entrée, me collant contre le mur.

Malgré moi je pose mes yeux sur le canapé où est assis Kurt, en pleine discussion avec Hiro, le type asiatique en charge des drogues. Le blond commence à tourner la tête vers moi donc je détourne le regard et le pose sur Cobra appuyé sur le bord du billard.

Le chef porte un costume noir mais a la veste du costume posée sur son épaule. Ses cheveux noirs de jais sont très bien coiffés, aucune mèche ne s'échappant comme s'il les avait menacées si une osait se rebeller.

Ses yeux noisette parcourent la pièce alors qu'il porte son verre rempli d'un liquide ambré à ses lèvres. Puis finalement il prend la parole, sa voix mettant un terme aux conversations qui avaient lieu dans la pièce.

- Bonsoir à tous. Petite réunion pour vous tenir au courant des dernières affaires, mais aussi des futures que vous allez chacun gérer.

Cobra commence à faire un résumé des derniers trafics et j'ai très vite décroché, mon esprit étant trop concentré sur la présence du blond dans la pièce. Je me suis même permis de lui jeter quelques coups d'œil et chaque fois je croisais son regard, donc j'ai arrêté, me concentrant seulement sur mes pieds.

La voix de Cobra s'élève de nouveau et je me concentre un peu plus pour savoir où il en est. Et je suis content de voir la fin de son discours arriver.

- Merci d'être venu. Andrew et Hiro, j'ai besoin de vous parler.

Les deux acquiescent mais ne bougent pas pour autant.

Mais tout à coup je sens mon cœur se serrer quand les yeux de Cobra croisent les miens et qu'un sourire se dessine ensuite sur ses lèvres.

Le chef des Serpents s'avance alors vers moi, sa démarche assurée presque comparable à un prédateur s'approchant de sa proie. Et cette comparaison ne me rassure pas quand je comprends que la proie c'est moi.

Il s'arrête à un mètre et s'adresse à moi d'une voix lente et grave.

- J'ai entendu dire que tu avais déjà remplie 3 missions sur 8. Et que toutes celles-ci s'étaient bien passées.

- Oui c'est bien ça.

Je reste impassible malgré mon cœur battant plus fort dans ma poitrine.

Cobra ne semble pas réaliser la peur qui me paralysie et il continue de parler comme si de rien n'était.

- Tu pourrais faire un bon élément dans la famille. Je comprends un peu mieux pourquoi Jane a insisté pour te garder.

J'acquiesce et c'est à ce moment-là que la voix de la blonde s'élève entre nous alors que sa main se pose sur ma joue.

- Tu sais très bien que je ne prends jamais de décisions à la légère Cobra. Tu devrais avoir un peu plus confiance en moi.

- J'ai confiance.

Cobra accorde un sourire étrange à Jane, presque hypocrite. Puis il se tourne une nouvelle fois vers moi en s'adressant une dernière fois à moi avant de partir voir Andrew et Hiro.

- Continues comme ça et nous t'accueillerons parmi nous.

Un petit silence s'installe, mais très vite rompu par la blonde.

- Il a raison tu sais, tu devrais réfléchir à cette possibilité.

Je ris doucement et regarde enfin la blonde. Son sourire laisse apparaitre ses dents du bonheur alors que ses yeux si sombres me regardent avec cette intensité qui ne la quitte jamais.

- Pourquoi est-ce que tu m'as fait venir ce soir ? Je sais bien que cette réunion ne me concernait pas, alors pourquoi ?

- Je voulais que tu goutes un peu plus au monde des Serpents. Car un jour tu en feras partie, sois en sûr.

Je me penche vers elle et chuchote doucement à son oreille, mes mots étant parfaitement clairs et audibles.

- Je ne ferais jamais partie de votre famille, jamais.

La blonde aurait pu s'énerver. M'insulter et me faire tuer par ce fou d'Andrew.

Mais rien de tout cela.

Elle s'est contentée de sourire, caressant doucement ma joue alors qu'elle me parle d'une voix encore plus douce, contrastant avec son air effrayant.

- Je te promets que tu seras dans nos rangs à un moment ou un autre.

La blonde se met sur la pointe des pieds puis dépose un baiser sur ma joue, puis finalement elle part.

Je souris bêtement en levant les yeux au ciel.

Mais quand je tourne la tête, je croise le regard noir de Kurt. Et je comprends qu'il est temps pour moi de partir avant que je ne sois de nouveau dévasté par ses mots ou bien ses gestes si haineux.

Je marche vers ma voiture, mais des pas résonnent derrière moi.

Mes yeux roulent d'exaspération alors que je m'arrête brusquement, un souffle bruyant s'échappe ensuite de mes lèvres alors que je me tourne.

Kurt est là, son regard braqué sur moi, ses lèvres pincées de colère.

Bordel. Je n'ai pas envie d'entendre ses mots blessant une nouvelle fois. Alors je parle d'une voix las et blasée.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Ses pas s'avancent vers moi. Mais je lève ma main pour lui ordonner de rester à sa place, de ne pas faire un pas de plus.

Il s'arrête et parle d'un ton dénué d'émotion.

- Tu vas baiser avec Jane ?

Je n'y crois pas.

Mes yeux s'ouvrent en grand alors que ma bouche s'ouvre d'un air béat. Puis finalement je suis pris de nouveau par cette colère, nourrit par la peine qu'il m'a fait endurer un peu plus tôt dans la soirée.

- Vas te faire foutre connard. Je baise qui je veux.

Je tourne les talons, mais rapidement j'entends des pas derrière moi puis une main me saisir brusquement avant de me retourner avec force.

Je fais face à Kurt, ses yeux dorés parcourus d'une haine sans nom. Alors je rajoute une remarque.

- Toi aussi tu peux baiser qui tu veux. Bien que je pense que tu ne t'es pas gêné pour le faire.

- Ta gueule.

- Vas te faire enculer bordel !

J'essaye de me détacher de lui, mais il me maintient avec force.

Je veux répliquer une nouvelle fois, mais mes mots restent emprisonnés dans ma bouche alors que ses lèvres capturent les miennes soudainement.

Mon cœur s'emballe à ce contact, mais pourtant je ne veux pas y succomber, je ne suis pas un objet.

- Casse-toi, je t'en prie.

Ma voix est suppliante et cette fois-ci je laisse ma tristesse prendre le dessus sur ma colère et je viens même à baisser les bras.

Après tout, je pourrais l'embrasser une dernière fois avant de ne plus jamais le revoir.

Mais là encore rien ne se passe comme je l'aurais pensé. En effet Kurt pose ses deux mains sur mes joues, puis plonge son regard dans le mien avant de commencer à formuler des mots qui ne quitteront plus jamais mon esprit.

- Tu es à moi, comme je suis à toi. Tu ne coucheras pas avec elle, comme moi je ne coucherais avec personne d'autre. Tu n'es pas un plan-cul et je suis désolé d'avoir dit ça. Je suis simplement un connard. Pardonne-moi, je t'aime.

Bordel de merde, qu'est-ce qu'il vient de dire ?



AudreyPh18

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