Chapitre 24
Après m'être calmé, la mission de Nicolaï m'est rapidement revenue à l'esprit et plus vite je pourrai m'en débarrasser plus vite je pourrai sortir de ce monde de taré.
Alors j'ai regardé l'adresse envoyée par Nicolaï, puis j'ai demandé à Kurt de me suivre alors que je montais dans ma voiture, une nouvelle boule se formant dans mon estomac, même si j'étais soulagé d'être sorti de l'enfer dans lequel j'étais.
Je me gare dans une ruelle entourée d'immeubles assez délabrés, la nuit donnant une image sinistre et terrifiante à ce quartier que je préfère d'habitude éviter. Les rues sont vides et la lumière des lampadaires illumine faiblement les façades des bâtiments.
Mon frein à main mis, je sors enfin de ma voiture, un courant d'air me faisant frissonner doucement. Je ferme ma veste et plonge mes mains dans mes poches en attendant que Kurt sorte de sa voiture.
Le blond s'approche de moi quelques instants plus tard, son regard assez sombre alors qu'il jette un coup d'œil à la porte de l'immeuble.
Il s'approche de moi et s'appuie sur ma voiture alors qu'il prend la parole.
- Il ne t'a donné aucun détail ?
Je secoue la tête en regardant le message, seulement rempli de l'adresse du gars qui doit de l'argent aux Serpents.
- Non, il n'y a même pas son nom.
- Quel connard.
Je souris en voyant Kurt lever les yeux au ciel, mais je redeviens sérieux quand je comprends ce que cela implique.
- Comment est-ce que je vais savoir qui il est ?
- Appel Nicolaï.
- Non !
Ma réponse s'est faite un peu trop brusque et rapide.
Il est hors de question que j'appelle le chauve. Il m'a bien fait comprendre que si je foirais la mission, il y aurait des conséquences. Alors je dois me débrouiller par moi-même.
Kurt fronce les sourcils devant ma réaction, donc je lui donne des explications.
- Je ne veux pas faillir dès la première mission. L'appeler ne serait pas une bonne solution. Mais j'ai une idée.
En effet j'en ai une et j'espère qu'elle va fonctionner.
Sur le message il y a le numéro de l'immeuble, l'étage ainsi que la lettre indiquant la porte, significative de ce style d'immeuble. J'espère simplement que je ne tomberai pas sur la mauvaise personne.
J'inspire puis je me dirige vers la porte d'immeuble, celle-ci a son carreau de cassé et je passe ma main pour ouvrir la porte, me coupant légèrement le bras. Puis nous entrons.
Mon nez se plisse de dégout quand l'odeur pestilentielle entre dans mes narines, la cage d'escalier étant vraiment immonde.
Du coin de l'œil je vois le blond faire la même tête que moi, totalement dégouté de l'endroit.
Nous montons au troisième étage et nous arrêtons devant la porte avec la lettre J, celle indiquée dans le message de Nicolaï. La porte est abimée, comme si elle avait été forcée à plusieurs reprises, avec des traces de coup de pied encore visible.
Je comprends que les Serpents ne doivent pas être le seul problème de cet homme, et qu'il doit en avoir d'autre à ses trousses.
Alors que j'inspire profondément, l'odeur entrant dans mes narines malgré moi, je sens la main de Kurt se poser sur mon épaule. Je tourne alors la tête vers lui et il prend la parole en prenant soin de ne pas parler trop fort.
- Tu veux que je m'en occupe ?
Je secoue la tête en signe de réponse et me concentre de nouveau sur la porte.
Que le jeu commence.
Mon poing vient frapper contre le bois de la porte, et j'entends alors quelqu'un crier de l'intérieur, puis un autre cri se fait entendre. Et quelques instants plus tard la porte s'entre-ouvre légèrement.
- Vous êtes qui ?
Un jeune est caché derrière la porte, le teint grisâtre et de yeux bruns entourés de grands cernes. Ses lèvres sont sèches et explosées alors que les ongles de la main qui est sur la porte sont noirs à m'en donner la nausée.
L'odeur qui se dégage de son appartement est pire que celle de la cage d'escalier, rendant celle-ci presque agréable.
Je regarde et analyse la situation.
Puis je lui réponds, avançant mon pied vers le jour qu'a laissé sa porte.
- Est-ce que le nom Serpent te dit quelque chose ?
Je comprends que j'ai affaire à la bonne personne quand ses yeux bruns s'écarquillent brusquement, et qu'il tente de fermer violemment la porte.
Or mon pied, bloque la porte et je l'ouvre brutalement, faisant tomber l'homme sur le sol en un râle de douleur.
Le type se relève et je m'aperçois à quel point il est maigre. Alors j'ai pitié durant un instant, je me dis que je ne peux pas frapper quelqu'un comme ça, seulement parce qu'un connard m'a ordonné de le faire. Or l'homme en face de moi pousse un cri et attrape une lampe avant de me la jeter en plein visage. Je l'esquive de justesse et bloque son poing qui se dirigeait vers ma joue. Puis je le pousse de nouveau, le maigrichon se trouvant de nouveau sur le sol.
Alors finalement toute ma pitié s'en va.
Ma mission est de lui faire passer un message, celui de rembourser les Serpents. Alors à partir de ce moment, je me transforme en quelque chose dont je ne suis pas fier, qui me terrifie rien qu'à penser que je peux me comporter de cette façon.
Je m'approche, me positionne au-dessus de lui, puis je l'attrape par le col de son T-shirt blanc crasseux, troué à de multiple endroits et je commence à articuler clairement pour qu'il me comprenne parfaitement.
- Tu dois de l'argent aux Serpents, et ils comptent bien l'avoir. Alors soit tu leur donne ce que tu leur doit, ou alors je viendrai finir le travail.
L'homme écarquille les yeux et je lève le poing.
Les coups tombent sur lui, une main maintenant son col alors que l'autre s'abat encore et encore sur son visage. Du sang commençant à s'échapper de ses lèvres, puis de son arcade sourcilière alors que je cogne encore.
Ma main me fait souffrir, mais je pense seulement au fait que si j'obéis, alors bientôt je ne serai plus obligé de les voir.
Cependant alors que ma main commence à son tour à saigner, je sens une émotion nouvelle prendre part de moi, une que je ne connaissais pas, une émotion si puissante que j'en deviens ivre durant quelques instants. Je me sens fort, tellement puissant que je n'arrive pas à réfléchir correctement.
Ce n'est seulement que quand la main de Kurt me tire en arrière que je reviens à moi, le visage ensanglanté de l'homme devant moi.
Je lâche son col soudainement et sa tête vient se cogner sur le sol alors qu'il commence à gémir.
Un cri s'élève tout à coup devant moi, et quand je lève les yeux je vois une femme, dans un état aussi lamentable que l'homme, ses mains posées sur sa bouche alors qu'elle me regarde avec horreur.
Je sors alors mon téléphone de ma poche, mettant du sang sur l'écran, puis je prends une photo de l'homme avant de m'exclamer.
- Tu as une semaine pour rembourser.
Puis sans un mot de plus, je tourne les talons, passant devant le blond sans le regarder et je descends les marches, jusqu'à me trouver de nouveau à l'extérieur.
Je peux enfin respirer, l'air frais du soir étant nettement plus agréable que celui de l'immeuble.
Ma respiration est rapide, encore touchée par la puissance qui m'avait envahie et si bouleversé.
Mes yeux se posent sur le dos de mes mains et je m'aperçois qu'elles sont recouvertes de sang, n'étant certainement pas le mien. Donc je les essuies sur mon jean et je réalise que ma peau est un peu ouverte sur mes phalanges.
Je secoue la main en plissant le nez de douleur.
Je sors mon téléphone de ma poche, essuie un peu le sang puis j'envoie la photo du type à Nicolaï comme preuve de mon travail.
Il répond quelques instants plus tard en m'accordant un simple bon boulot.
Des pas se font entendre derrière moi et donc je me retourne.
Kurt est là, les sourcils froncés semblant assez préoccupé, il s'avance vers moi puis me donne un coup léger sur l'épaule avant de prendre la parole d'un ton assez dur.
- Cassons-nous de là, ça pue la mort ici.
J'acquiesce et monte dans ma voiture.
Ce n'est qu'une fois Kurt monte dans la sienne, que j'attends qu'il parte pour le suivre hors de ce quartier.
Après plusieurs minutes sur la route, je comprends où il va, reconnaissant parfaitement la route, celle menant au skatepark.
La voiture de Kurt monte sur l'herbe et je fais de même, puis il s'arrête et sort de sa voiture, une cigarette aux lèvres.
Je le rejoins rapidement, mais une émotion sur son visage m'empêche d'engager la conversation. Au contraire je reste silencieux et m'appuie sur la potière de sa voiture, l'observant en attendant une réaction de sa part.
Le blond prend la cigarette entre ses doigts puis me parle sans me regarder.
- Comment tu te sens ?
Je suis un peu perturbé par sa question, et à vrai dire c'est un peu confus.
D'un côté la peur que j'ai ressentie tout le long de la soirée est toujours là, mais elle est mélangée à la sensation de puissance dont mon corps était submergé alors que je frappais l'homme, alors je suis un peu perdu et je le lui fais savoir.
- Etrange. J'ai peur, mais à la fois je suis sûr de moi. C'est très bizarre et je ne comprends pas trop ce qu'il se passe.
- Le contraire m'aurait surpris.
Je lui jette un regard surpris, mais Kurt garde les yeux rivés au loin, ne posant pas son regard une seule fois sur moi.
Alors je me place devant lui, le confrontant à ma présence et là seulement son regard doré rencontre le mien. J'ouvre la bouche, ma voix prenant une intonation assez faible.
- J'ai fait de la merde ?
Le blond secoue la tête et glisse sa cigarette entre ses lèvres, pour venir souffler un nuage blanc, qui frôle la peau de ma joue quand il tourne la tête pour la chasser. Il inspire et me répond enfin.
- Non, tu as fait ce qui était demandé.
- Alors pourquoi est-ce que tu agis comme ça ?
Je suis un peu sec, n'aimant pas son comportement soudain. Et il le voit. Il fronce les sourcils et devient un peu plus agressif tout à coup.
- Parce que ça a été trop naturel pour toi. Je pensais que tu allais abandonner, me demander de le frapper à ta place et vouloir fuir. Mais rien, tu l'as frappé et puis tu l'as pris en photo sans même sourcilier.
- Et ça te dérange, tu aurais voulu le frapper à ma place ?
Kurt lève les yeux au ciel et me pousse légèrement en s'exclamant.
- Mais non, j'en ai rien à foutre que tu l'aies frappé et pas moi, ce n'est pas ça le problème.
- C'est quoi le problème ?
Il me jette un regard noir et commence à marcher, me donnant un coup d'épaule en passant à côté de moi.
- Rien, laisse tomber.
Il se fout de moi ?
Je me précipite vers lui et lui attrape le bras, il se tourne vers moi, la colère teintant son visage à la peau si pâle, puis je hausse le ton.
- Non, il est hors de question que je laisse tomber. Qu'est-ce que tu veux dire, c'est quoi le problème ?
Il se libère d'un geste brutal, puis il marche en direction de sa voiture en déclarant d'une voix dénuée d'émotion.
- Je me casse.
Il ouvre la portière et s'apprête à monter dans sa voiture. Mais il s'arrête tout de fois quand je m'adresse à lui d'une voix emplie de reproche.
- Je pensais que tu n'allais pas me laisser tomber.
Ses propres mots résonnent dans ma tête et il doit en être de même pour lui car il tourne la tête brusquement vers moi.
Kurt me regarde durant un certain temps, puis il claque la portière avant marcher vivement vers moi. Il me pousse soudainement, sa voix me hurlant dessus, avec une colère que je lui connais bien.
- Le problème c'est que ça a été trop facile pour toi, tu prendras vite gout à cette puissance, à ce pouvoir et bientôt tu rejoindras leur rang.
- Quoi ?
Alors que je le vois se mordre la lèvre avec colère, je comprends ce qu'il veut dire. Il craint que je ne prenne trop gout à ça, et que bientôt je fasse partie des Serpents.
Je ne sais pas ce que je ressens à penser à cette possibilité, mais je préfère mettre ça de côté et de me concentrer sur le blond.
Mes pieds s'avancent un peu plus vers lui alors que je reprends d'une voix un peu plus assurée.
- Tu as peur que je ne devienne comme eux.
- Ou comme moi.
Je fronce les sourcils, mais alors que je m'apprête à parler, il pose sa main sur ma joue en enchainant d'une voix sombre.
- Je ne suis pas quelqu'un de bien, il ne faudrait pas que tu me ressembles.
- Tu es quelqu'un de bien.
Ses yeux dorés se lèvent vers moi, vraiment surpris de ma réponse.
Je le pense, même si Kurt a clairement plongé du mauvais côté de la loi, je sais qu'au fond il n'est pas mauvais. Je le sens à chacune de ses caresses, à chacun de ses baisers et surtout dans la manière dont il agit.
- Tu es quelqu'un qui prend des risques pour son frère, qui n'hésite pas à entrer dans un gang que tu fuyais pour lui, mais aussi pour moi, quelqu'un que tu ne connais pas depuis si longtemps que ça.
Kurt soupire en roulant des yeux.
Mais je sais qu'il est touché, la colère disparaissant peu à peu de ses traits alors que ma main vient se poser sur son bras.
Kurt secoue la tête puis chuchote doucement.
- N'y prends pas trop gout, sinon il n'y aura pas de retour en arrière possible.
Je lui souris franchement avant de lui répondre sur le même ton.
- Le temps que tu restes avec moi, il n'y aura pas de risque.
- C'est ça.
Kurt sourit à son tour, puis le pouce de sa main commence à caresser ma joue, puis il grogne tout à coup.
- Bordel, pourquoi est-ce que je t'ai entrainé dans toute cette merde ?
Je lève les yeux au ciel, mais je n'ai pas le temps de répliquer que je sens ses lèvres se poser sur les miennes.
Une sensation de bonheur court dans mes veines alors que je ne peux m'empêcher de sourire à son contact. Je viens ensuite passer mes bras autour de lui, et j'approfondie le baiser en collant un peu plus nos corps.
Kurt passe une de ses mains sur ma nuque alors que son corps se presse contre le mien.
Je sens déjà les conséquences de ses lèvres sur les miennes et de sa proximité si envoutante qu'elle ne doit pas être pure. Mon corps entier réagit alors qu'il me mord doucement la lèvre, une de ses mains se posant sur mon torse.
Mes membres s'engourdissent quand sa main glisse le long de ma peau, arrivant sur mon ventre. Et ma respiration se coupe quand il passe sa main sous ma veste et mon T-shirt, la peau chaude de sa main caressant maintenant la mienne. Je sais que je vais perdre la tête quand je sens ses doigts défaire ma ceinture, puis glisser entre mon jean et le tissu fin de mon caleçon.
Les lèvres de Kurt capturent un de mes soupirs de plaisir en m'embrassant plus farouchement, la langue se mêlant à la danse.
Mon corps brûle de plaisir, et je meurs de chaud. Je sais que j'ai trop de vêtement, alors je commence à enlever ma veste, un sourire de satisfaction apparaissant sur le visage du blond alors qu'il s'éloigne de moi.
Bien que sa main n'est plus posée sur mon entre-jambe, je reste fiévreux de plaisir en le voyant se déshabiller à son tour. Puis il ouvre la portière de sa Chevrolet, jetant ses vêtements dans sa voiture, basculant le siège avant d'un geste rapide et contrôlé.
Tout à coup il m'attire à lui, m'embrassant une nouvelle fois alors qu'il me guide à l'intérieur de sa voiture. Je sens le cuir des sièges contre ma peau, et même si l'intérieur est assez étroit, je m'en contre fou, n'ayant yeux que pour le blond.
Ce dernier ne porte plus que son jean, son torse m'étant complètement offert et je viens sans hésiter déposer un baiser sur sa peau nue. Kurt parait surpris, mais il se laisse aller en fermant les yeux, sa main se posant sur l'arrière de ma tête alors qu'il pousse un soupir de plaisir.
Alors que je m'apprête à me redresser, la main du blond s'appuie sur mon torse, m'obligeant à rester un peu allongé. Puis ses mains glissent jusqu'à mon jean et je comprends ce qu'il a derrière la tête.
En effet il descend mon jean en plongeant son regard empli d'un désir incontrôlable dans le mien, puis c'est au tour de mon caleçon.
Je défaillis quand ses lèvres embrassent mon ventre, se rapprochant peu à peu de mon entre-jambe, finissant par se saisir de mon membre, m'emmenant définitivement dans un plaisir dont je ne serais jamais rassasié.
Mon cœur bat la chamade alors que j'essaye de retrouver mon souffle, totalement démuni face au plaisir dont mon corps a été envahi.
Ma tête est posée sur les genoux du blond, ce dernier semblant aussi exténué que moi de nos ébats. Sa main caresse ma joue avec une telle douceur que je pourrais m'endormir sous ses caresses.
Si jamais j'avais pu avoir des doutes sur mon attirance envers les hommes, ce qui s'est passé dans cette voiture les a fait disparaitre sans aucune difficulté. Mais, bien que je n'aie couché qu'avec lui, je ne sais si j'aime les hommes, ou si je l'aime simplement lui.
C'est alors qu'une pensée me vient en tête.
Kurt couche avec moi, et il m'a bien dit qu'il était bisexuel. Donc il peut coucher avec d'autres hommes et d'autres femmes que moi. Et c'est là que quelque chose que je ne connaissais pas apparait : la jalousie.
Je me demande tout à coup s'il voit d'autre personne en même temps que moi, si notre relation n'est basée que sur les emmerdes et le sexe ou s'il y a plus. Je n'ai pas de réponse, et penser qu'il pourrait coucher avec d'autre personne me met tout à coup hors de moi.
Alors je me redresse soudainement, attrapant mon caleçon sur le sol, et l'enfilant sans attendre.
Kurt est surpris de mes gestes soudains et précipités, et il vient poser sa main sur mon bras pour attirer mon attention sur lui alors qu'il m'interroge d'une voix douce.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je pars.
Je suis vraiment en colère, mal dans ma peau tout à coup et je sais que si je reste dans cette voiture je vais finir par exploser.
Alors j'enfile mon T-shirt avec difficulté, essayant ensuite de mettre mon jean, mais Kurt me l'arrache des mains. Je suis forcé de le regarder et je vois une totale incompréhension dans son regard, j'essaye de récupérer mon pantalon, mais il le maintien s'exclamant tout à coup.
- Bordel tu vas m'expliquer ce qu'il se passe. Pourquoi tu es si pressé tout à coup ?
- J'ai besoin de sortir.
- Pourquoi ?
Kurt refuse de me donner mon pantalon, alors d'un seul coup, sur un coup de tête, j'ouvre la portière et sors de la voiture seulement vêtu d'un T-shirt et d'un caleçon. J'attrape mes chaussettes ainsi que mes docs et commence à marcher vers ma voiture.
Le blond sort de sa voiture quelques instants plus tard, seulement vêtu d'un caleçon blanc. Il se précipite vers moi alors que j'enfile mes chaussettes.
- Blake !
- Quoi ! Je veux seulement rentrer chez moi, c'est bon non.
- Pourquoi si rapidement ?
Kurt essaye de me comprendre mais à vrai dire il n'y a pas grand-chose à comprendre. Je suis seulement pris d'une crise de jalousie soudaine, fondée sur l'ignorance de ce que nous signifions l'un pour l'autre. Mais je ne peux pas lui dire, il se moquerait sûrement de moi et me fuirait.
Alors j'explose en prononçant des paroles que je ne pense pas.
- Pourquoi rester ? C'est bon, on a baisé, maintenant je pars. Tu as eu ce que tu voulais, moi aussi alors je rentre.
Kurt ouvre la bouche, puis une lueur de rage traverse ses yeux alors qu'il serre les poings.
- Tu te fous de ma gueule ? C'est ce que tu penses ? Que je te baise et qu'après je me barre sans rien dire.
- C'est pourtant le cas non ?
- Non ! Mais c'est ce que tu fais toi, alors si ça te convient tu as raison, casse toi. Mais ne reviens pas me voir.
Ses paroles sont directes et je suis désarçonné tout à coup.
Je ne veux pas partir et prendre le risque de ne plus le voir, je suis un con mais pas au point de foutre cette petite relation en l'air. Même si je n'ai aucune idée de ce que l'on est, je veux que cela persiste.
Alors je lui réponds, en lui posant une question qui n'a pas de rapport avec sa dernière déclaration.
- Est-ce que tu baises d'autre personne que moi ?
Sa colère semble s'envoler alors qu'il est une nouvelle fois plongé dans l'incompréhension, ne comprenant sans doute pas le sens dans lequel part la conversation.
Il secoue la tête, ses poings se détendant alors qu'il me répond.
- Bien sûr que non. Je suis concentré sur toi la majorité de mon temps, je n'ai pas le temps ni l'envie d'aller voir ailleurs. Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ?
Je me sens stupide, mais je sais qu'il faut que je lui réponde, sinon il n'abandonnera jamais. Alors je soupire doucement et réponds d'un ton honteux.
- J'avais peur que ça soit le cas.
Kurt lève les yeux au ciel et s'approche de moi. Ses mains se posent sur mes joues, m'obligeant à le regarder alors qu'il parle doucement, contrastant avec la colère qui dansait dans ses yeux quelques minutes auparavant.
- Je ne peux pas coucher avec quelqu'un d'autre, je n'ai envie que de toi, que de tes lèvres. Alors soit rassuré, je ne coucherai avec personne. Sauf si tu participes.
Un petit rire m'échappe à sa dernière remarque et je sais qu'il est sérieux.
Mon cœur bat un peu moins vite, mais je me sens transporté dans un torrent de bonheur que je n'aurais jamais cru connaitre un jour. Je lui souris et il dépose un baiser sur mes lèvres, puis tout à coup son visage redevient sérieux en m'interrogeant soudainement.
- Et toi, tu couches avec d'autre personne ?
- Non, il n'y a que toi.
Kurt acquiesce, puis se détache de moi, gardant tout de même une de ses mains sur ma joue alors qu'il me fait un signe de la tête en direction de sa voiture.
- Reviens avec moi.
A mon tour je hoche la tête, puis je le suis jusqu'à sa voiture.
Une fois à l'intérieur Kurt attrape une sorte de couverture dans son coffre et la place sur nos deux corps entrelacés à l'arrière.
- Pourquoi tu as une couverture dans ton coffre ?
- Ça m'arrive de dormir dans ma voiture, et il fait très froid la nuit.
J'acquiesce puis pose ma tête contre son épaule.
Sa main vient caresser ma joue alors qu'il dépose un léger baiser sur mon front, et un millier de papillon s'envolent dans mon ventre à son contact.
Puis sa voix me caresse la peau d'une voix si douce.
- Je ne te laisserai pas partir aussi facilement.
Je souris et réponds à mon tour, le même ton que lui.
- Je n'ai pas l'intention de partir, je suis bien avec toi.
Il m'embrasse de nouveau le front et j'inspire doucement, son odeur s'infiltrant dans mes narines agréablement.
Je ne sais pas ce que nous sommes, mais je sais que nous avons une histoire, quelque chose si particulier et si rare que je ne prendrais pas le risque de le briser.
AudreyPh18
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