Après m'être occupé de lui, j'ai emmené Kurt jusqu'à mon lit et il s'est endormi très peu de temps après, son visage grimaçant quelques fois à cause de la douleur.

Je suis resté éveillé toute la nuit pour veiller sur lui, complètement bouffé par ma culpabilité d'avoir foutu une merde pas possible. Ne cessant de penser pourquoi les choses en étaient arrivées là, et surtout pourquoi Kurt s'est vendu pour pouvoir me sauver. J'aurais aimé que les choses se passent autrement, mais j'aurais dû l'écouter, j'étais bel et bien trop faible pour ce monde.

Cependant j'étais totalement immergé dans l'adrénaline, j'en voulais plus, je voulais sans cesse ressentir ce sentiment, faisant battre mon cœur plus vite et mon cerveau confus et si clair à la fois.

Ce sentiment m'a fait franchir la ligne et Kurt n'a pas réussi à m'empêcher de le faire, c'était trop tard.

Le soleil se lève peu à peu, Kurt a sa tête posée sur mon torse, et il semble paisible, bien que les nombreuses marques rappellent sans difficulté la nuit dernière. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais je sais que ceux qui ont fait ça sont de réels monstres et je comprends pourquoi Kurt ne voulait pas les rejoindre.

Ma main glisse dans ses cheveux alors que je regarde le ciel par ma fenêtre. Dehors les nuages menacent peu à peu, un vent fait bouger les arbres laissant prévoir une journée merdique.

J'ai cours aujourd'hui, mais je ne suis pas d'humeur pour y aller.

Un mouvement de la part du blond m'indique qu'il émerge doucement et que bientôt son esprit ressentira les douleurs de son corps. Alors je continue de passer ma main dans ses cheveux pour l'apaiser un peu et ça semble fonctionner car Kurt passe son bras autour de moi et me serre contre lui, venant cacher sa tête contre ma côte.

Il grogne et parle en un souffle court.

- Bordel, ça fait mal.

Ma main continue de le caresser, mais tout à coup il se redresse pour venir s'assoir à côté de moi, une grimace de douleur sur son visage.

Il se met à tousser douloureusement, puis son regard doré se pose sur moi avant de prendre une nouvelle fois la parole.

- Tu as l'air crevé.

Je secoue la tête et observe son torse en mauvaise état. Je m'en veux immédiatement car je sais que j'en suis à l'origine.

Kurt suit mon regard puis hausse les épaules d'un ton détaché.

- Ce n'est pas la première fois que je me retrouve dans cet état, ce n'est rien.

J'écarquille les yeux.

Comment ça ce n'est rien ? Je n'ai jamais vu quelqu'un dans un si mauvais état, il doit vraiment souffrir, certaines plaies étant encore ouvertes.

- C'est de ma faute.

Kurt me scrute durant un moment, puis il sourit en passant une de ses mains sur son visage comme pour se réveiller. Et ensuite il me répond d'une voix assez douce.

- Ce n'est pas de ta faute. Je n'aurais jamais dû t'emmener dans cette merde, je suis à l'origine de toute cette histoire. Et puis il n'y a pas que des mauvais côtés, mon frère est blanchit et c'était ce que je voulais depuis le début.

- Tu aurais pu régler ça autrement si je n'avais pas continué de voir Jane.

- C'est faux et tu le sais.

Il prend une inspiration qui se révèle douloureuse, puis il ferme les yeux, laissant sa tête pencher légèrement en arrière.

Mon regard reste figé sur son torse, alors je pose la question qui me brûle les lèvres depuis la veille.

- Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?

Un rire jaune d'échappe de ses lèvres et il reste dans la même position, sa tête en arrière, son torse montant et descendant au rythme de sa respiration difficile, puis ses paumes ouvertes vers le plafond.

- Ils m'ont fait un tas de choses.

Mon ventre se contracte et je ne peux m'imaginer une dizaine d'homme en train de massacrer le blond. Un spasme de dégout me parcourt et cela n'échappe pas au blond. Il ouvre les yeux et me détaille. Or je fuis son regard totalement envahi pas la culpabilité d'avoir causé tout ça.

Kurt se soulève du mur puis s'avance vers moi. Mais je refuse toujours de le regarder, alors il attrape mon menton d'une de ses mains et me force à tourner la tête alors qu'il m'adresse un regard intense.

- Ne t'en veux pas. Ils m'auraient eu à un moment ou un autre. Cela fait plusieurs années que je les fuis, il fallait bien que ça finisse par arriver. Au moins j'ai pu sauver mon frère comme ça.

- Dis-moi ce qu'ils t'ont fait.

Il faut que je le sache, pour que j'arrête de m'imaginer des choses.

Kurt fait une moue peu assurée, puis finalement il baisse la tête, ses épaules s'affaissent à leur tour alors qu'il soupire.

- Très bien.

Sa main qui me maintenait par le menton glisse sur ma joue et ses yeux d'or plongent dans les miens avant de commencer à se livrer à moi.

- Il y a cinq règles avant de rentrer chez les Serpents. Tout d'abord tu dois leur dire tous tes secrets, vraiment tous, de celui qui n'a aucune importance aux plus sombres. Ensuite tu dois te battre avec l'un d'entre eux, pour ensuite de te ranger de leur côté.

- C'est de là que tu as tes blessures ?

Le blond acquiesce puis m'adresse un sourire moqueur, bien que son visage est tuméfié il garde toujours son air provocateur.

- Le nouveau bras droit de Cobra, Nicolaï est quelqu'un de très robuste.

Il jette un coup d'œil à l'état de son torse, puis il relève la tête vers moi avant de continuer l'énumération des règles.

- La troisième règle est celle qui prouve que tu te dévoues aux Serpents. Tu leur offres une partie de ta peau, et c'est là qu'ils viennent appliquer ton appartenance à cette famille.

Kurt lève son bras droit, dévoilant le S encore rouge de la veille, le S signifiant sans aucun doute le mot Serpent.

Mes doigts viennent caresser la peau entourant la marque. Kurt ferme un instant les yeux, puis il enchaine.

- La quatrième règle est celle de jurer fidélité, à Cobra et Jane en particulier.

- Quelle est la cinquième ?

Son regard devient tout à coup noir et il vient retirer sa main de ma joue, devenant distant soudainement. Il baisse les yeux et parle d'une voix grave et lourde de sens caché.

- Je préfère que tu ignores la dernière règle.

- Pourquoi ?

- Parce que. Saches seulement que je ne la ferai jamais. Peu importe les conséquences, ça n'arrivera jamais.

Je fronce les sourcils, je m'apprête à poser une nouvelle question, mais il pose sa main sur ma bouche en prenant la parole.

- N'essaye pas d'en savoir plus.

Même si je meurs d'envie de connaitre cette dernière règle, je ne peux pas me permettre de me montrer insistant et curieux dans cette situation. Alors j'acquiesce, mettant mes questions pour plus tard, car je sais que je n'abandonnerai pas.

Kurt me fait un sourire rapide, puis il vient poser sa tête sur mon torse en fermant les yeux alors qu'il enchaine d'une voix faible et presque inaudible.

- Je suis fatigué.

Je comprends qu'il veut dormir de nouveau, alors je m'allonge un peu plus pour qu'il soit confortable, puis je passe de nouveau ma main dans ses cheveux pour l'apaiser et l'aider à s'endormir.

Et je finis par m'endormir à mon tour, plus calme à présent.

Quand j'ouvre les yeux, je me sens immédiatement seul. Je regarde alors à mes côtés et ne vois pas Kurt.

Je me relève brusquement, balayant la pièce d'un regard paniqué, mon cœur battant à tout rompre. Mais je me calme quand je vois le blond à la fenêtre, une cigarette entre les lèvres et son regard perdu à l'extérieur. Dehors la pluie ne cesse de tomber, et la fraicheur entre dans ma chambre.

Mes pieds sortent de mon lit et je viens m'appuyer à la fenêtre aux côtés du blond. Il ne me regarde pas, gardant les yeux dehors mais il s'adresse tout de même à moi.

- Kane a appelé. Il m'a demandé où j'étais et j'ai répondu que j'étais chez toi. Je n'ai pas réfléchis avant de parler. Il a raccroché et je pense qu'il ne va pas tarder à débarquer ici.

- Oh.

Je ne sais pas quoi dire, car dans ma tête c'est le bordel.

Kane et moi avons été distant depuis un certain temps, depuis que Kurt m'a donné la mission de découvrir ce qu'il se passait avec son frère à vrai dire. Malgré mes efforts pour en savoir plus sur ses problèmes, notre relation s'est dégradée même si nous avons fait comme si de rien n'était.

Or savoir que Kurt est chez moi ne doit avoir aucun sens pour mon ami, et il ne lui faudra pas longtemps pour comprendre que nous avons discuté ensemble à propos de lui.

Kurt jette sa cigarette par la fenêtre, puis attrape son jean posé sur ma chaise avant de l'enfiler. Puis il se tourne vers moi pour me demander un haut, vu l'état minable dans lequel a fini celui de la veille.

- J'ai ton sweatshirt gris si tu veux, enfin, il n'est pas totalement propre vu que je l'aie mis.

Je me sens de plus en plus embarrassé en confiant cette information à Kurt, et son sourire en coin me confirme qu'il apprécie la situation. Mais il vient hausser les épaules en me soufflant sa réponse.

- Gardes-le. Donne-moi un des tiens.

C'est plus un ordre qu'une proposition, mais je n'y porte pas la moindre attention, une sensation douce se glissant dans mon estomac, créant un réel sourire heureux sur mes lèvres alors que j'acquiesce.

J'ouvre mon placard et en sors un sweatshirt pourpre, puis je le tends au blond. Il l'accueille avec un sourire vraiment renversant puis il l'enfile, grimaçant tout de même quand le tissu frotte sur les plaies de son visage. Puis il se passe sa main dans ses cheveux pour leur donner un peu plus d'ordre. Je réalise à quel point sa beauté est envoutante, ses traits angéliques souvent masqués par sa colère et son arrogance.

Il enfile ses chaussures et je décide alors de m'habiller à mon tour, enfilant un simple jogging et un T-shirt gris qui trainait sur ma chaise.

Le blond jette un coup d'œil par la fenêtre et s'exclame.

- Kane est là.

Je suis le blond hors de ma chambre et nous descendons les marches.

Kurt se dirige vers la porte d'entrée sans regarder le monde qui nous entoure, mais moi je le fais. Et je sens mon cœur se contracter tout à coup quand je pose mon regard sur le visage réellement surpris de mon père.

Le brun ouvre la bouche, mais je lève la main pour lui demander de se taire. Puis je rejoins Kurt sur le pas de la porte.

Kane est bien là, il se gare rapidement et sort de sa voiture en quelques secondes. Il écarquille les yeux en voyant l'état du visage de son frère.

- Bordel qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

Kane arrive vers son frère et l'attrape par les épaules en observant son visage tuméfié, puis il me jette un coup d'œil rapide en s'adressant à moi d'une voix hargneuse.

- C'est toi qui lui as fait ça ?

- Quoi !

Je suis choqué qu'il puisse penser une telle chose, mais bien qu'il ignore ce que je ressens pour son frère, je ne supporte pas qu'on puisse penser que je serais capable de lever la main sur le blond.

Ma bouche s'ouvre pour que je puisse m'expliquer et contredire les pensées de mon ami. Mais la voix de Kurt m'en empêche.

- Non ce n'est pas lui. Blake m'a seulement récupéré dans cet état.

- Qui t'a fait ça alors ?

Le blond ne veut pas répondre je le sais, mais Kane n'abandonnera pas avant de savoir la raison de son état. Alors Kurt pousse un soupir et déclare d'une voix froide.

- Tu n'as seulement besoin de savoir que ta dette envers les Serpents a été effacée.

Kane reste interdit, les mots de son frère ayant beaucoup de difficulté à être encaissé. Puis il s'écrie brutalement, poussant Kurt par la même occasion.

- Tu te fous de moi ! Qu'est-ce que tu as foutu ?

- J'ai fait ce qu'un frère se devait de faire.

- Tu n'avais pas à t'occuper de ça, c'étaient mes problèmes pas les tiens. Je me devais de régler ça.

Kurt est pris d'une colère soudaine, n'aimant pas les reproches que le plus jeune lui fait.

- Tu ne gérais rien du tout. Ils allaient s'occuper de toi, tu étais loin d'avoir payé ta dette.

- Je...

Je baisse la tête alors que Kane me regarde tout à coup, puis il écarquille les yeux en faisant un pas en arrière, la vérité s'imposant à lui.

- Tu étais au courant Blake ?

La colère remplie ses yeux et ses poings se serrent alors qu'il fait un pas dans ma direction. Or le bras de Kurt vient l'empêcher d'avancer d'avantage puis il s'adresse à son frère d'un ton qui ne le lui laisse pas la possibilité d'agir autrement.

- Blake n'a rien à voir là-dedans. C'est une histoire entre nous. Rentrons maintenant, tu pourras m'en vouloir autant que tu le souhaites de t'avoir sauvé la vie.

Kane hésite, mais il finit par écouter son frère. Il tourne les talons, monte dans sa voiture et pars dans un bruissement de pneu.

Kurt quant à lui m'adresse un dernier regard.

- Il t'en voudra, mais au moins il a la vie sauve.

- Tu comptes tout lui raconter ?

Le blond secoue la tête.

- Non, il n'a pas besoin de savoir que tu as trempé dans les affaires des Serpents et que tu as des problèmes avec eux. Il t'en voudra d'avantage.

- Tu comptes lui dire pour toi ?

- Oui.

J'acquiesce.

Je veux parler d'avantage mais Kurt tourne les talons et monte dans sa voiture sans me dire le moindre mot. Puis il disparait.

Quand j'entre de nouveau chez moi, mon père est là, une tasse à café entre les mains, assis sur le dossier du canapé.

Je ferme la porte et c'est à ce moment-là qu'il prend la parole.

- Tu m'expliques ?

Je me tourne vers mon paternel, son regard bleu me scrutant en attente de réponse. Mais je ne suis pas d'humeur pour lui inventer une histoire.

- Je monte dans ma chambre.

Mes pieds se dirigent vers les escaliers, mais je suis arrêté par la voix grave de mon père, m'ordonnant de rester là.

Il avance vers moi et me confronte à sa colère.

- C'est ma maison, je veux savoir ce qu'il se passe.

- Ma vie t'intéresse maintenant ?

Mon père lève les yeux au ciel, vraiment agacé de mon comportement. Mais il ne se laisse pas impressionné.

- Ne joue pas à ça Blake. Qui était-il ?

- Un ami.

- Un ami couvert de bleu et de sang. Je veux savoir qui il est, et je te demande de ne plus l'amener ici.

- Quoi ? Tu te fous de moi là ?

La colère monte peu à peu en moi. Comment peut-il m'ordonner de telles choses alors qu'il est souvent absent de ma vie ?

Je serre les poings en enchainant d'une voix plus forte, mes mains tremblant légèrement à cause de mon manque de sommeil et de la rage qui s'insinue dans ma tête alors que je croise le regard glacé de mon père.

- Si je veux le ramener ici, je le fais.

- Trainer avec des personnes comme ça va ruiner ta vie. Il ne faut pas que tu t'imprègne d'eux.

- Je m'imprègne de qui je veux.

- Arrête d'agir comme un gosse, agis comme un homme.

Je ferme les yeux pour me calmer un peu, puis je décide de mettre fin à la conversation en lui lâchant une dernière phrase.

- J'agis comme un homme et je t'emmerde.

Puis je tourne les talons et monte dans ma chambre sans jeter un seul regard en arrière, la voix de mon père me hurlant d'en bas des marches.

Or je claque la porte derrière moi et m'allonge dans mon lit, glissant mes écouteurs dans mes oreilles pour quitter un peu ce monde, et surtout m'éloigner de mes sentiments un peu trop confus pour le moment.

Je suis allongé dans mon lit depuis près d'une heure, ma colère étant toujours présente, mais mon père n'étant pas la principale source.

En effet ne plus avoir Kurt près de moi fait remonter mes remords et je suis de plus en plus en colère contre moi-même, ayant agis comme un con comme je le fais trop souvent. Or maintenant c'est dans un monde qui m'est étranger et donc je ne peux pas réparer mes erreurs. Alors le blond subit les conséquences.

J'ignore aussi ce que me réserve Jane, je dois me faire pardonner en quelque sorte, et ça ne va pas être une partie de plaisir. Mais je ne peux rien faire excepter attendre, regarder mon téléphone avec une boule se formant dans ma gorge.

Alors que je m'enfonce de plus en plus dans mes pensées assez sombres, la porte de ma chambre s'ouvre et une brune entre en silence avant de venir s'assoir sur le bord de mon lit, un sourire timide sur les lèvres.

Je soupire et pose un oreiller sur mon visage.

Mais très vite ma sœur le retire, m'enlève un de mes écouteurs par la même occasion et s'adresse à moi d'une voix agacée.

- Tu comptes faire la gueule encore longtemps ?

Danielle se lève de mon lit puis commence à observer ma chambre avec attention, et je comprends qu'elle saisit l'occasion de sa présence dans ma chambre pour fouiller et donc je l'interpelle pour la ramener à l'ordre.

- Arrête de mettre ton nez dans mes affaires.

- Alors réponds à mes questions.

La brune affiche un air satisfait, mais quand elle voit que je ne veux pas répondre, elle commence à ouvrir mon placard.

Alors je m'exclame tout à coup pour la stopper.

- Très bien, mais viens t'assoir. Je ne veux pas te voir foutre le bordel dans mes vêtements.

Ma sœur applaudit puis saute sur le lit, je lève les yeux au ciel à cause de sa joie soudaine puis me redresse pour me retrouver un peu plus en face d'elle.

- Tu as le droit à trois questions, et tu en as déjà gaspiller une. Alors non, je ne fais pas la gueule.

- Blake !

Je sais que ça ne lui plait pas d'avoir un nombre limité de questions, mais je ne veux pas qu'elle en sache trop sur moi. Et c'est une meilleure façon de pouvoir contrôler sa curiosité incessante.

Elle croise les bras sur sa poitrine et réplique.

- Je veux récupérer ma question, tu as décidé ce principe de trois questions après que je l'aie posée. Donc elle ne devrait pas compter.

- Non.

- Blake, aller !

Elle s'approche de moi puis commence à me pincer la peau du bras, comme une vraie petite peste.

Je retire mon bras puis lui jette un oreiller en plein visage.

- Tu crois vraiment que je vais accepter alors que tu me tortures.

- S'il te plait. Après je sors de ta chambre une fois les trois questions posées, avec leur réponse obtenue bien entendu.

Je grogne, mais finalement j'accepte.

- Très bien, pose tes questions. Réfléchis bien avant de les poser.

Je compte bien essayer de faire en sorte de lui donner le moins d'information possible, mais ma sœur le sait, et vu son air concentré, je pense qu'elle essaye de faire en sorte de déjouer mon plan.

Puis tout à coup un sourire illumine son visage, pour mon plus grand malheur.

- As-tu couché avec le mec la dernière fois ?

- Dani ! Tu es obligé de poser de telles questions, ça ne te regarde pas. Est-ce que je demande si tu as couché avec Medhi ? Non, c'est ta vie.

La brune lève une main stricte pour m'empêcher de parler, puis elle plonge son regard bleu si semblable au mien avant de rétorquer.

- Répond à la question.

Je lève les yeux au ciel et grogne, mais le jeu est le jeu. Je dois lui donner ma réponse, sinon elle n'obéira pas aux trois questions seulement.

- Oui.

- Qui est-il ? Et ne me dis pas 'un homme', ou je ne sais quoi. Je veux un prénom et qui il est.

C'est vrai que j'aurai pu répondre 'un homme', mais je veux bien lui accorder cette réponse, cela lui permettrai de mettre un prénom sur le visage du blond.

- Kurt, et c'est tout ce que tu sauras de lui.

Elle soupire, puis replonge dans ses réflexions alors que je prends un malin plaisir à la déconcentrer.

- C'est ta dernière question, fais attention.

Elle m'adresse un doigt d'honneur, mais son visage s'illumine pour la deuxième fois et là encore je comprends que ce n'est pas une bonne nouvelle.

Et c'est validé quand sa question s'abat sur moi, me serrant le cœur.

- Est-ce que tu l'aimes ?

J'aimerai fuir, mais pourtant une réponse sort de ma bouche, si naturelle que j'en suis totalement dévasté.

- Oui.

Danielle sourit doucement, puis elle s'avance vers moi pour me prendre dans ses bras. Je ne la repousse pas, trop inquiet de l'avoir dit à voix haute et pas seulement gardé dans ma tête comme un secret.

Puis la brune se lève, me glissant une dernière phrase avant de sortir de ma chambre.

- J'espère que tu es heureux.

AudreyPh18