Chapitre 2

  Je n'ai réussi à dormir que deux heures cette nuit, mes rêves étant hantés par les yeux verts de l'homme de la veille, par son sourire si beau et par la douceur de ses lèvres.

Mais bordel, ce mec était une pute. Jamais je n'aurais pensé qu'il puisse en être une, mais j'étais comme en transe, ne pouvant plus réfléchir et contrôler le moindre de mes mouvements, j'étais hypnotisé.

Je n'ai qu'une idée floue de son visage dans mon esprit, il n'y a que ses yeux que je ne pourrais oublier.

Je sors de mon lit en trainant des pieds, je prends une douche sans même avoir petit déjeuné auparavant, n'ayant pas la tête à ça.

Même si mon esprit est pris d'un mal de crâne à cause de l'alcool que j'ai bu hier, sans avoir mangé depuis, je n'y fais guère attention, préférant oublier la soirée de la veille.

Je sors finalement de ma douche, puis après avoir enfilé un simple T-shirt gris et un jean brut, je me regarde dans la glace, l'eau ruisselant encore le long de ma nuque, mouillant le col de mon T-shirt.

En m'observant, je comprends pourquoi je provoque la peur chez les autres. Mon crâne, mes cheveux coupés courts brun, ma mâchoire carrée ainsi que mes traits stricts ne leur inspirent pas confiance. Je leur fais peur, et c'est mieux ainsi. Mes yeux bleus si froids me regardent avec mépris et je détourne alors le regard.

Alors que je descends les escaliers pour sortir de chez moi, j'entends des rires provenant de la cuisine. Je m'y dirige et vois ma sœur et Medhi manger. La brune lève aussitôt les yeux vers moi et m'adresse un large sourire avant de s'adresser à moi d'une voix enjouée.

- Tu veux des crêpes ? Medhi et moi en avons fait hier soir, il en reste si tu veux.

- Non merci.

Je m'approche tout de même d'eux et saisis une pomme avant de commencer à faire demi-tour. Mais Danielle reprend la parole une nouvelle fois.

- Tu étais où hier ?

Je frissonne alors que mon esprit repasse toute la soirée de la veille en accéléré, ce dont je voulais éviter depuis ce matin.

Un soupir s'échappe de mes lèvres alors que je lui rétorque d'un ton las.

- Ce ne sont pas tes affaires Dani.

- Blake !

Mais je ne lui réponds pas, et me contente de reprendre ma route et de sortir de chez moi pour aller à l'Université.

Mes premières heures de cours sont longues, très longues. Et la fatigue que j'ai accumulée à cause de mon manque de sommeil commence à clairement se faire sentir.

Je sens mes yeux se fermer alors que Ned me tire de mes pensées tout à coup.

- Tu y vas ce soir ?

Je hausse les sourcils, ne comprenant pas à quoi il fait référence, n'ayant pas suivi la conversation depuis son début.

Il comprend que je ne sais pas de quoi il parle, donc il détaille plus sa question, sans avoir oublié de lever les yeux au ciel bien entendu.

- Est-ce que tu vas à la soirée de Tom ce soir ?

J'avais complétement oublié.

Tom est un gars de notre promotion, il est un peu largué et je me demande ce qu'il fait en master de Management, n'ayant aucune capacité de diriger la moindre équipe. Mais il organise d'assez bonne soirée, donc je le supporte.

Il fait partie des personnes qui me craignent et qui aimeraient être comme moi. C'est insupportable parfois, mais ça me fait rire de voir Tom suivre mes gestes et mon comportement pour les reproduire à l'identique. Je n'ai pas peur de lui, il n'y en a qu'un comme moi.

Je me concentre de nouveau sur Ned, des boucles tombant sur son front alors qu'il m'accorde un sourire franc.

- Oui. C'est où déjà ?

Ned hausse les sourcils alors que Kane prend la parole, sa voix rauque résonnant dans ma tête.

- Chez lui.

- Tu sais qui il a invité ?

La question vient de Ned.

Je sais que ce n'est pas dérisoire de l'avoir demandé, car il apprécie beaucoup une fille prénommé Sarah, et il la croise souvent à l'occasion de soirée de ce genre.

Kane lui fait un sourire moqueur avant de lui répondre.

- Je pense qu'il y aura une bonne partie de l'Université, enfin des Master et L3 normalement. Tom ne veut pas des L1 ou L2, il tolère à peine les L3.

Ned fait une moue déçue, et je comprends que Sarah n'est pas une L3 ou même une Master.

Je décide alors de faire un geste, ne voulant pas voir mon ami dans cet état. Je sors mon téléphone et cherche rapidement le numéro de Tom. Alors que les tonalités se font entendre dans mon oreille, je demande quelques informations à Ned.

- C'est quoi son nom de famille ? Et elle est en quelle licence ?

Ned fronce les sourcils, ne comprenant pas à qui je fais référence. Mais après un regard plein de sous-entendu, son regard s'illumine et il finit par me donner ce dont j'ai besoin.

- Sarah Cobb, licence 2 d'anglais.

J'acquiesce et c'est à ce moment-là que Tom répond, sa voix un peu aigue.

- Blake ? C'est toi ?

- Oui.

Je soupire devant son comportement. Certes j'aime le fait qu'il m'apprécie, mais parfois c'est agaçant.

- Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

J'aime pouvoir demander ce que je veux, sachant pertinemment que je l'aurais.

- C'est bien chez toi la soirée de ce soir ?

- Oui. Tu viens j'espère ?

Son ton est comme suppliant, et je ne peux retenir un sourire de satisfaction. Mais je reprends un visage neutre pour adopter mon ton froid.

- Je veux que tu invites une certaine Sarah Cobb, étudiante d'anglais en L2.

- C'est pour toi ?

Je tique.

Certes j'aime avoir des femmes à mes pieds, encore plus les avoir dans mon lit, mais je n'aime pas la façon dont il parle de cette femme, comme si elle était un objet. Je ne suis pas comme ça, je ne suis pas comme mon père.

Je secoue la tête, la colère maquillant rapidement mes traits.

- Ça ne te regarde pas.

Mon ton est froid est tranchant, l'homme à l'autre bout du fil comprend qu'il a dit quelque chose qui ne va pas, et commence à s'excuser en ne sachant pas vraiment pourquoi.

- Je suis désolé, bien sûr que je vais l'inviter. Tu veux que je lui dise d'emmener des amies ?

- Donne-lui tout ce qu'elle veut.

- D'ac...

Je raccroche tout à coup, ne prenant pas le soin de le prévenir. Je range mon téléphone dans ma poche et lève les yeux vers mon ami.

- C'est bon il va l'inviter.

Ned me sourit et je peux lire dans son regard qu'il souhaite me prendre dans ses bras. Mais je recule d'un pas, secouant la tête en ajoutant quelques mots.

- Pas de contact physique.

Ned lève les yeux au ciel, mais finit par articuler des remerciements.

- Merci, tu n'étais pas obligé.

- C'est rien. Je l'ai seulement invité, à toi de la séduire maintenant.

Ned rit doucement et je souris devant ce spectacle.

Mais ce moment d'amitié est soudainement arrêté par la voix dure et directe de notre ami Kane.

- Arrêtez, vous ressemblez à des PD.

Ned lève les yeux, totalement agacé par la remarque de notre ami, ne supportant plus son étroitesse d'esprit.

- Qu'est-ce que tu as contre les gays ?

- Le fait qu'ils soient gays tout simplement.

Ned grogne devant sa remarque.

J'aurais pu participer à cette conversation, oui j'aurais pu, j'aurais même certainement répondu comme Kane, mais quelque chose m'en empêche.

Par quelque chose, je veux dire quelqu'un.

Ma gorge se noue tout à coup, et je sens mon estomac se soulever alors que la nausée me prend.

Je n'y crois pas mes yeux. A l'autre bout du couloir se trouve un homme, assez mince, les cheveux châtains en bataille. Il porte un jean troué au genou droit, avec un sweat noir. Mais ce n'est pas son physique qui me coupe la voix, mais plutôt ses grands yeux verts.

Il est là.

Je ne pouvais voir son visage dans le noir, mais je me souviens de ses yeux, ceux qui m'ont hanté toute la nuit. Alors je sais que c'est lui, je peux le parier.

Je suis immobile, ne sachant plus quoi faire, sentant mon cœur battre si vite qu'il me fait souffrir légèrement.

Mais tout à coup c'est comme un brut retour à la réalité. L'homme lève les yeux vers moi, il fronce un instant les sourcils puis se met à sourire. Merde.

Je jette un regard à mes amis, effrayé qu'ils aient assisté à cet échange de regard. Comme s'ils pouvaient savoir ce que j'ai fait la veille en nous regardant simplement. Et là je comprends qu'il faut que j'agisse.

Alors c'est d'un pas décidé que je m'avance vers lui, mes chaussures tapant contre le sol bruyamment. Mes poings se serrent et ma tête est sur le point d'exploser, pourtant je n'hésite pas une seule seconde à l'attraper par le bras, n'arrêtant pas ma course.

Il pousse un cri de surprise, mais ne me résiste pas.

Je l'entraine dans une salle vide et claque la porte derrière nous. Bien que je sache que toute la scène a été vue par un grand nombre d'élève, je ne pouvais laisser le risque qu'il parle d'hier soir, brisant alors ma réputation.

Alors que nous sommes finalement que tous les deux, je me sens tout à coup défaillir, réfléchissant enfin à mes actes. Je me sens stupide, énormément.

C'est lui qui vient rompre le silence, d'un ton moqueur et pas une seule seconde impressionné.

- Tu comptes me parler ou seulement me séquestrer ?

Je me retourne brusquement, le foudroyant du regard, mais ma haine ne dure qu'un court instant.

En effet je suis brusquement stupéfait par ce que je vois. Ses yeux m'ont marqués, si vert et si joyeux, mais ce que je n'avais pas vu c'était cette cicatrice, allant de sa pommette droite à son menton. Elle est blanche, prouvant qu'elle n'est pas récente.

Je reste un instant interdit, regardant cette cicatrice avec grand intérêt et même un peu de curiosité je dois dire.

Mais la main de l'homme en face de moi se pose sur celle-ci, prenant une nouvelle fois la parole.

- Tu regardes ma cicatrice ?

Je me sens encore une fois stupide, voir méchant de regarder avec tant d'intérêt un défaut sur la peau de quelqu'un. C'est mal poli, et je m'en veux. Je viens même à secouer la tête et regarder ailleurs avec un air totalement coupable.

- Non pas du tout, je...

Ses lèvres s'étirent en un sourire moqueur, puis il reprend la parole, son regard se posant sur moi avec une grande intensité.

- Tu veux bien me dire pourquoi tu m'as fait venir ici maintenant ?

Sa question me ramène sur terre, et mon but premier reprend place dans mon esprit alors que ma colère refait surface. Je m'approche brutalement de lui et le prends par le col de son sweat.

Il écarquille les yeux de surprise, ne s'attendant pas à un tel geste de ma part, mais il reste silencieux.

Donc je parle.

- Tu as parlé de ce qu'il s'est passé hier ? A qui que ce soit ?

Il inspire soudainement, comprenant pourquoi j'agis de la sorte, avec une telle violence mélangée à la peur. Puis il sourit en me répondant avec un peu d'arrogance.

- Du fait que je t'ai embrassé ? Gratuitement soit disant passant.

Un frisson me parcourt à ses mots, mais plutôt un frisson de plaisir au souvenir de ses lèvres sur les miennes. Mais j'essaye de faire passer ça pour du dégout et donc je le pousse de nouveau contre le mur, sa tête cognant sur ce dernier.

Il grimace, tout sourire s'étant envolé à présent.

- Non je n'en ai parlé à personne. Je ne parle jamais de mes clients.

- Je ne suis pas un de tes clients !

Je ressers mes poings sur son sweat, mes yeux plongeant dans son regard vert, essayant de créer une réelle peur chez lui. Mais ça ne fonctionne pas vraiment, il reste impassible, prenant une nouvelle fois la parole.

- Peu importe, je n'en parlerai à personne.

- Tu as bien intérêt ou ton petit secret sur tes activités nocturnes ne seront bientôt plus aussi secrètes.

Ma menace devrait être efficace.

Mais elle ne l'est pas.

Il se met à rire bruyamment, fermant même les yeux pour rire d'avantage. Puis il les ouvre et plonge son regard brillant dans le mien en chuchotant.

- Ce que je fais n'est pas un secret. Tu peux le chanter sur tous les toits si tu le souhaites, je m'en fiche.

Mes sourcils se froncent.

Comment une personne ayant ce genre de vie ne veut le cacher ? Surtout faire comme s'il travaillait dans une simple supérette, et non pas que c'est lui le produit que les gens consomment.

Je reste muet, ne sachant que dire.

C'est encore une fois lui qui brise le silence, me détaillant lentement.

- J'ai été surpris de te voir hier. Enfin, je veux dire, de voir Blake Wilson. Tu as une sacrée réputation ici tu sais. Une réputation de connard, d'homophobe. Alors tu comprends ma surprise quand tu m'as rendu mon baiser. J'ignorais que tu aimais les queues.

Son visage se rapproche du mien, soufflant doucement sur ma peau.

Mes poils s'hérissent en un reflex presque naturel, et mon cœur bat un peu plus vite alors qu'une vague de sensation étrange parcoure mon estomac.

Ses lèvres effleurent ma peau, et je meurs d'envie de les embrasser une nouvelle fois, pour me souvenir de leur gout, de leur douceur et surtout de ce qu'elles provoquaient chez moi. Juste une fois.

Mais je me ressaisis et commence à hausser le ton.

- Je ne suis pas un PD, encore moins avec une pute dans ton genre.

Il lève les yeux au ciel, prouvant son manque de respect pour moi. Alors je le saisis de nouveau par le col et articule méticuleusement mes paroles.

- Si j'entends quelqu'un parler de ça, je me ferai un plaisir de te refaire le portrait. On est bien d'accord ?

Il acquiesce et m'accorde quelques mots.

- Je te donne ma parole.

Je suis un peu perturbé, mais je finis par le lâcher et sortir de la pièce sans lui accorder le moindre regard.

Alors que je retourne auprès de mes amis, je me sens étrange, un mélange de colère et de plaisir inconnu courant dans mes veines.

Kane me tape sur l'épaule en s'exclamant.

- Qu'est-ce que tu faisais ?

- Il fallait que je règle une histoire.

- A propos de quoi ?

Kane est suspicieux tout à coup.

Je comprends rapidement qu'il peut être au courant de la réputation du brun, et donc qu'il peut vite avoir des doutes. Donc je mets rapidement fin à son interrogatoire en inventant une histoire soudaine.

- Je pensais qu'il vendait un peu, pour la soirée.

Kane hoche la tête et hausse les épaules.

- Tom ne va pas en avoir ?

Je soupire.

- Je voulais un extra pour nous.

Mon ami finit par me sourire et me donne une seconde tape sur l'épaule alors que nous commençons à marcher à notre prochain cours.

Il ne m'est pas sorti de la tête du reste de la journée.

Bordel, je deviens totalement fou. Je rêve de ses lèvres, et je me dégoûte moi-même, sachant que ce n'est pas normal, qu'il y a quelque chose qui cloche chez moi. Il faut que j'arrête, tout de suite.

J'essaye de me forcer à penser à autre chose, cependant dès lors que je baisse la garde j'imagine ses grands yeux verts rivés sur moi. Puis cette cicatrice. Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? Elle m'intrigue tant.

Je secoue une nouvelle fois la tête, il faut vraiment que j'arrête.

Alors que j'entre dans la maison, j'entends la voix de ma sœur venant de la cuisine. Elle parle à quelqu'un, mais personne ne lui répond.

Intrigué, je vais la rejoindre, voir ce qu'il se passe. Danielle est au téléphone, fronçant les sourcils comme si elle était contrariée. Puis cette émotion s'envole quand elle me voit, elle sourit puis fait de grands pas vers moi. Ses cheveux s'échappent de son chignon, créant une coiffure totalement hasardeuse alors qu'elle me dit quelques mots avant de me tendre son portable.

- Je te le passe.

Elle me donne le téléphone et tourne les talons.

Je n'ai pas le temps de lui poser la moindre question, elle a déjà disparu dans les escaliers, montant les marches deux par deux. Je hausse alors les épaules et colle son téléphone à mon oreille avant de finalement entamer la conversation téléphonique.

- Ouais allo ?

Je m'affale négligemment dans le long canapé blanc, alors que mes yeux se posent sur la cheminé éteinte placée sous la télévision. J'attends que la réponse vienne, et je reçois un coup de décharge en entendant la voix de l'autre côté du fil.

- C'est comme ça que tu réponds au téléphone ?

Je me raidis en reconnaissant cette voix.

Bordel, je vais tuer Danielle. Ma sœur savait parfaitement que je ne voulais pas lui parler, considérant son comportement comme déplacé. Mais comme à son habitude Danielle m'a piégée, me prenant au dépourvu.

Je décollé le téléphone de mon oreille et me mets à hurler.

- Danielle !

Mais elle ne descend pas, sachant parfaitement ce qu'elle vient de faire.

Je soupire et replace le téléphone à mon oreille, alors que de l'autre côté une voix grave s'élève.

- Ne t'en prends pas à ta sœur. Elle a eu raison de faire ça, tu ne me réponds pas au téléphone.

Son ton est conventionnel, et j'ai l'impression qu'il s'adresse à un de ses clients au lieu de s'adresser à son propre fils.

Je grogne et me lève du canapé, commençant à faire les cents pas. Allant du salon à la cuisine ouverte, articulant chacun de mes mots.

- Je n'aurais pas besoin de filtrer tes appels si tu étais rentré à la maison. Mais comme d'habitude ton boulot est plus important que tes enfants.

- Blake arrête ton cinéma. Toi aussi tu devras faire face à ce genre de situation un jour, quand tu prendras fonction au sein de l'entreprise. Dans un an.

J'ai horreur de ça, quand il me parle de mon futur au sein de son entreprise, alors que je ne veux pas lui ressembler, être absent pour ceux que j'aime. C'est pour ça que je ne m'encombre pas d'une copine, si c'est ça mon futur, autant ne pas être attaché à quelqu'un.

Un soupir s'échappe de mes lèvres alors que je réponds avec un peu plus de hargne.

- Si c'est tout ce que tu avais à me dire, je raccroche.

J'entends mon père grogner d'agacement, et je souris de voir que je réussis à lui faire perdre son sang-froid.

Mon père est absent, mais je l'aime énormément, c'est pour ça que je lui en veux tant, j'aimerai le voir d'avantage.

- Non ce n'est pas tout. Je serai absent ce soir...

- Evidemment.

- Attends ! Laisse-moi finir.

Je prends une grande inspiration alors que ma main libre passe sur mon visage, puis finalement je reste silencieux, attendant qu'il continue.

- Je suis absent ce soir, mais demain je serai à la maison. J'ai demandé à Danielle si elle voulait manger au restaurant, tous les trois. Ça te dit ?

Je souris.

Mais je ne suis pas tout à fait convaincu, on ne sait jamais avec mon père, il peut annuler au dernier moment. Donc je garde l'espoir et la joie qui s'émanaient de moi, puis je le contredis.

- Non, je préfèrerai qu'on mange à la maison. Que tu cuisines un peu pour nous, comme avant.

- Blake je...

Il s'arrête tout à coup, puis souffle avant de reprendre d'un ton vaincu.

- Très bien, je vous ferai à manger.

- Merci papa. Je dois te laisser, je sors ce soir.

- Veille sur ta sœur.

- Bien sûr, mais elle a 18 ans, elle sait se débrouiller seule.

Mon père rit, mais ne fait aucun commentaire. Puis finalement il me salut, avant de raccrocher.

C'est donc avec un peu plus de bonheur dans mon esprit, que je monte redonner son téléphone à ma sœur, avant de lui passer un savon pour sa trahison.



Voilà pour le chapitre 2, j'espère qui vous plaira autant que le chapitre 1 ! N'hésitez pas à critiquer, ça m'aidera à m'améliorer :)

A Vendredi !

AudreyPh18

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